Récit de la course : La Course du Château - 10 km 2007, par La Belle Lurette

L'auteur : La Belle Lurette

La course : La Course du Château - 10 km

Date : 3/6/2007

Lieu : Paris 12 (Paris)

Affichage : 1973 vues

Distance : 10km

Objectif : Battre un record

3 commentaires

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Le récit

Pendant toute la semaine, on avait guetté la météo. Trois plans possibles : soit il faisait super beau, et on y allait tous. Mon copain-qui-court-vite et sa femme couraient pendant que mon cher et tendre gardait cinq enfants âgés de quatorze à 127 mois, et on concluait par un pique-nique. Soit le temps était limite,  et on n'annulait que le pique-nique. Soit il faisait un temps détestable, et on n’était que deux à courir pendant que  nos conjoints ronflaient tranquillement à la maison. (Il y avait une quatrième option : la tempête de neige, et on ne mettait pas le nez dehors, tant pis pour la médaille ). Coup de chance : le soleil est au rendez-vous.

Première chose à notre arrivée : les toilettes. Une dizaine de petites toilettes mobiles nous tendent les bras, la file d’attente est encore courte. Les coureurs font la queue avec discipline, et un petit air tendu de pré-course. Les vraiment malins vont dans de vraies toilettes, au Parc Floral. On le saura pour la prochaine fois.
Je retrouve dans la file la femme du copain-qui-court-vite : c’est son premier dix kilomètres, et elle est super motivée. Elle a récupéré les vieilles chaussures de son mari, a investi dans un short de killer et a l’air super pro. Moi aussi j’ai l’air pro : j’ai fixé mon dossard avec l’attache-dossard des 12 heures de Bures. Mes cinq secondes de gloire quand les copains se battaient avec leurs épingles à nourrice. Fière. Les enfants se sont retrouvés avec enthousiasme et commencent à jouer à chat. Eux aussi auront sans doute couru pas loin de 10 Km avant la fin de la journée.

Un quart d’heure avant le départ, on est au complet. Nous sommes six coureurs, dont deux femmes et deux frangins. Nous ne sommes pas très rapides, sauf évidemment le copain-qui-court-vite. Mais il est déjà trop tard pour qu’il se faufile à l’avant de la course, il décide donc de partir avec nous. C’est un peu dommage : il perdra 45 secondes dès le départ, et ne pourra améliorer son meilleur temps. Ceci dit, c’est sympa de partir tous ensembles. Le soleil commence à bien taper, ce qui n’est pas l’idéal pour courir, mais promet un chouette pique-nique.

Le départ est donné, et est un peu laborieux. Les allées sont très étroites et il faut trouver nos positions. Nous passons en trombe à côté de mon cher et tendre et des 5 enfants, qui se font tout petits face à ces coureurs qui se faufilent devant et derrière eux. Au moins, les enfants auront vu ce qu’était un départ de course. Emportée par la foule, je fais mon premier kilomètre en 5 min au lieu de 5:30 (je vise les 55 minutes). Mon grand copain m’indique que je dois ralentir. Je garderai ces trente secondes d’avance pendant toute la course.

Le lent décompte des kilomètres commence. Les premiers semblent les plus longs, il faut trouver le bon rythme : suffisamment rapide pour boucler en moins de 55 minutes, mais assez lent pour tenir jusqu’au bout. Je m’accroche aux chaussures orange de mon grand copain, qui, étrangement, ne va pas beaucoup plus vite que moi. En fait, il se rend compte assez rapidement qu’il a trop mal au genou pour pouvoir faire un temps. Il accepte de me coacher pour que je batte mon record. Le parcours n’est pas passionnant (ça me rappelle étrangement les foulées de Vincennes), et est ponctué de passages au milieu de plots en bois. Heureusement, ils sont bien signalés par des bénévoles et par les coureurs.

Un peu avant 5 Km, mon copain m’annonce qu’il ne peut plus courir. Un petit salut, et je me retrouve « toute seule ». En fait, il y a plein de monde à mes côtés, dont deux lièvres : des jeunes femmes qui arborent fièrement une petite queue de lapin. Ça n’a pas l’air facile pour elles non plus, mais elles s’encouragent l’une l’autre. L’ambiance est de toute façon très sympathique : pas d’énervement quand il y a quelques queues de poissons maladroites, et toujours un petit mot d’encouragement pour ceux qui décrochent. Tous les âges sont représentés, tous les gabarits et toutes les foulées imaginables. C’est étonnant comme certaines foulées étranges peuvent être efficaces. Au cinquième kilomètre, ravitaillement. Comme il fait chaud, je prends une bouteille, mais je suis incapable de boire en courant, et je me retrouve avec un demi-kilo dans la main, sans oser jeter la bouteille (faut pas gâcher). Une pensée émue pour les bénévoles qui vont devoir nettoyer autour du ravitaillement : il y en a partout, même au milieu des buissons.

Un appel. Mon grand copain, qui a pris un raccourci, m’encourage et me recommande d’utiliser ma bouteille pour m’asperger. J’entame cette manœuvre pile au moment où  il y a la distribution d’éponges. Tant pis, au moins la bouteille est un peu moins lourde.
Je continue à passer les kilomètres avec mes bonnes 30 secondes d’avance. Petite angoisse au passage du septième : je fais une erreur de calcul et pense être en retard d’une minute. Il faut dire que mon petit cœur bat vite (je suis presque à mon niveau max de fractionnés !) et que mon cerveau ralentit doucement. Je lutte pour ne pas ralentir ma foulée, et l’enthousiasme me quitte. C’est décidé, je ne courrai pas le Paris Versailles : ça monte déjà trop quand c’est plat. Pourquoi je cours ? Heureusement, mon grand copain me rejoint un peu avant le huitième kilomètre : il va essayer de m’amener au bout. C’est fou ce que ça aide. Finalement, ces dix kilomètres auront peut-être une fin. Un petit compte rendu rapide : la copine assure comme une bête et n’est pas très loin derrière. Les deux frangins se sont séparés, et sont eux-aussi derrière nous. Le copain-qui-court-vite doit déjà être arrivé. (C’est un peu dur de se dire que la course est déjà finie pour beaucoup. Finalement, la vraie bonne solution pour ne pas trop soufrir, c’est de courir vite). Mon grand copain me confirme que notre rythme est bon. Au huitième kilomètre, j’ai toujours mes trente secondes d’avance, voire un peu plus.

Notre copain-qui-court-vite nous rejoint. En général, il vient me rechercher quand il a fini sa course. Mais là, je suis en de bonnes mains, et c’est donc sans dilemme qu’il peut aller chercher sa chère et tendre. On passe le neuvième kilomètre, toujours dans les temps. Le château paraît encore bien loin. Mon copain m’encourage en faisant semblant de ne plus avoir mal au genou. Le plus raisonnable aurait été qu’il me laisse vraiment tomber au cinquième kilomètre, mais ce serait mal le connaître. Je n’insiste même plus pour qu’il soit raisonnable : ça me fait trop plaisir qu’il court avec moi. Il m’annonce qu’il ne reste plus que 500m. Une femme demande que quelqu’un l’aide à tenir jusqu’au bout. Aussitôt, elle est coachée par deux coureurs.

Mon copain me laisse à mon entrée triomphale sur les pavés : il ne veut pas être pris pour un coureur alors qu’il a abandonné. (Moi, je ne trouve pas que ça ressemble à un abandon.). Il me racontera que les spectateurs l’auront tous beaucoup encouragé pour qu’il tienne jusqu’au bout. Je maudis les pavés inégaux : vais-je finir en me cassant la figure ? Heureusement, à l’arrivée ils sont recouverts d’un tapis rouge (wouah !), c’est plus facile. L’arrivée dans la cour du château a beaucoup d’allure. Il est beau, ce château ! Je franchis l’arche avec un temps officiel légèrement supérieur à 55 min, ce qui me vexe un peu, même si je sais que mon temps réel est de l’ordre de 54 min. Des gens en costume moyenâgeux nous accueillent, mais mon champ de vision est tellement réduit que je ne les verrai que beaucoup plus tard. Mon prénom retentit : toute la smala me fait des grands signes. La grande me fait un super câlin, malgré la sueur, et Microbe agite les bras et les jambes comme pour s’envoler. Il se pelotonnera avec délectation dans mon T-shirt humide et aura une petite odeur suspecte jusqu’à la fin de la journée.

Il ne reste plus qu’à sortir de la course, toujours dans une bonne ambiance : des coureurs qui ne se connaissent pas se passent de l’eau ou s’enquiert de leur état de fatigue. Seule ombre au tableau : il n’y a pas de ravitaillement ! Finalement, j’ai bien fait de la promener, cette bouteille d’eau. Au lieu d’une médaille, on a un magnifique bibelot en verre spécialement dessiné pour les dix ans de la course. Il en existe deux versions, en fonction de la couleur de l’autocollant de pub mis à la base. Ce suspens fait la délectation des petits.

Quelques minutes plus tard, le copain-qui-court-vite arrive avec sa chère et tendre. Elle a couru en moins de 59 minutes ! Et c’était seulement la troisième fois qu’elle courrait. Superbe potentiel. Elle a quand même trouvé ça assez dur, et sur le moment parle de ne plus jamais faire de courses. On verra. En attendant, son lundi lui promet de belles courbatures. Coup de chance : la pub de son bibelot n’est pas de la même couleur que celle de son mari, ils ont donc la collection complète. Faudra que je mette mon mari à la course, moi aussi.
On a vu un des frangins franchir la ligne d’arrivée, mais on ne les a pas retrouvé après : ils ne pouvaient pas rester au pique-nique.

Bilan de la journée :
- Après la course, on a fait un super pique-nique au Parc Floral (dont l’entrée est maintenant gratuite), et les enfants ont passé le reste de la journée sur les jeux.
- Mon temps réel est de 54 min 07, mais je suis convaincue que toute seule j’aurais été incapable de passer en dessous de 55 min. Comment je vais faire, quand je n’aurais pas de copain-qui-court-vite ou de copain-qui-a-mal-au-genou pour m’encourager ?
- La copine est en dessous de 59 min, mais a des ampoules monstrueuses. C’est pas le tout d’avoir un short de killer, il va falloir aussi investir dans des chaussures neuves.
- Le copain-qui-a-mal-au-genou a mal au genou, et pense pouvoir se motiver pour aller voir un médecin. Ce serait sympa, parce que ça commence à faire longtemps qu’il n’a pas couru avec nous : il reprenait juste pour cette course.

Bon, et pour le Paris-Versailles, je ne sais toujours pas si je le fais.  

3 commentaires

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 06-06-2007 à 08:15:00

Vraiment sympa ton CR familial.C'est comme ça que devrait être la compèt dans l'idéal : des objectifs et de la décontraction.
Si, tu peux faire Paris-Versailles ! Ma femme qui ne court pas plus vite que toi le termine sans problème à 50 ans et elle n'a pas une si grande expérience.
A ton niveau, tu peux aller jusqu'au Marathon en 4h30, 5h sans problème. Il faut y croire.
Le Lutin

Commentaire de Karllieb posté le 06-06-2007 à 18:01:00

Bravo Belle Lurette. Belle course et merci pour le CR. Cette course est très sympa, même s'il y a beaucoup de monde.

Karllieb

Commentaire de lulubelle1010 posté le 06-06-2007 à 20:52:00

c' est très bien belle lurette!! ça me r'appelle l' année passée où j' ai fait cette course, mais par contre il faisait une chaleur!!!!il n' y avait plus d' eau aux ravitos!
en tout cas belle performance toi qui visais les 55mn!!!

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