Récit de la course : Trail des Reculées 2007, par Gibus

L'auteur : Gibus

La course : Trail des Reculées

Date : 1/4/2007

Lieu : Lons Le Saunier (Jura)

Affichage : 4044 vues

Distance : 19km

Objectif : Pas d'objectif

4 commentaires

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3 pas en avant, 3 pas en arrière, 3 pas sur l'côté, c'est l'trail des Reculées

3 pas en avant, 3 pas en arrière, 3 pas sur l'côté, c'est l'trail des Reculées 

La remise des dossards ne se fait pas sans encombre. Trois files où on ne sait trop si c'est le 32 ou le 19 kms ou les pas inscrits. Bref tout s'arrange avec patience, mais les bénévoles semblent un peu désorientés par ces coureurs venus en nombre et qui vont en découdre sur ce trail des reculées. De retour à la voiture, j'hésite à mettre un collant car ça caille quand même. Une fois qu'on sera parti on n'aura plus froid. Mon voisin de parking a raison, allez short et tee shirt long. Ceinture porte bidon suffira car je ne vais faire que les 19, le Ventoux d'il y a 15 jours est encore présent dans mes petites jambes. Je mange une barre de céréales car le petit déj est déjà loin. Une heure et quart de route pour venir à Lons le Saunier, ça fait quelques temps que je suis debout en ce 1° avril. Ca ne sent pas le poisson, mais le beat est bon, en effet la FFA rappelle que le port du casque est désormais obligatoire sur les trails. La bonne blague. Ils ont même monté un stand de location pour ceux qui n'en ont pas. Bien vu. Je fais un petit tour du parc pour m'échauffer. Certains font de même. Beaucoup se connaissent. Je rejoins l'arche gonflable du départ qui est percée : un sifflement et courant d'air me caresse les mollets, dans le sens du poil. Je reconnais Christian d'Ambérieu marathon, qui est concentré sur sa course, il a terminé dans les premiers lors des 2 premières éditions. Il ne me parle presque pas. Je n'insiste pas. C'est donc la 3° édition et la 1° pour la distance courte de 19 kilos. Le décompte est donné par l'organisatrice et c'est parti. Un petit tour du parc, ça je connaissais, puis après un passage de pont à gauche, on passe dans un tunnel. On remonte la route avant un passage étroit sous une route encore le long d'un cours d'eau. J'ai bien fait de partir assez vite car tout le peloton s'éclate à la queue leu leu sur ce single track. La route se transforme en chemin puis après avoir cheminé le long de jardins on prend à gauche et c'est la montée sur la route toujours. Un petit groupe me double, je reconnais les gens qui étaient avec moi sur le parking. Ils font la grande distance, leurs dossards ne sont pas les mêmes, et apparemment ils ont la patate. La route se transforme en chemins enfin. Je me fait rattrapé et doublé par un handisport. Il s'agit de Franck Paget qui fait parti de l'équipe de France de biathlon et de triathlon, et qui a participé au JO de Turin l'année dernière. Quelle forme. Le chemin monte assez régulièrement mais il faut viser où mettre les pieds car c'est piègeux. Cailloux et racines entravent notre progression. Je m'efforce de ne pas marcher. C'est dur de ne pas s'arrêter de courir quand plein de coureurs sont au pas. Je serre les crocs, je ne me fais plus doublé et j'atteints la fin du chemin en forme. Ca redescend par un petit sentier génial. Ca tourne à droite à gauche. Ca descends, ça remonte à flan de coteaux, méga top. Francky, comme tout le monde l'appelle me redouble… j'ai dû le passer dans la montée. Je reste avec lui et un autre coureur et nous formons un beau petit trio avec la même allure, c'est plaisant. Je reste derrière. Tu veux passer ? Non, non j'suis bien là ! Avec un seul bras, il a vraiment du courage car par endroit il faut s'accrocher pour ne pas déraper. Un mur nous attend avec des marches taillées dans la terre avec des rondins de bois. Là non marchons, la première fois pour moi. Des gens sont là pour nous encourager. Le premier ravito est là sur la route à la sortie de cette partie vraiment très plaisante. Un p'tit coup d'eau pour la forme, j'ai mon bidon mais bon ça me permet de m'arrêter quelques secondes. Ca repart. C'est où ? Là tout droit. Ah ok, ok. Un large chemin dans les bois s'ouvre devant nous. Cool, les foulées sont bien amorties par un tapis de mousse de d'épines. Je me sens vraiment bien. Allez j'accélère. Et puis je ne fais que la petite distance alors au diable les varices, je peux me le permettre. Il faut éviter les flaques de boue maintenant et après un passage de route, nous nous retrouvons à trois nouveaux compères. Décidemment, j'aime bien les trio. Un signaleur avec un vélo à bandes fluo roses nous indique la direction, ça descend derrière une ferme et ça accélère encore, je reste derrière quand soudain mon prédécesseur pousse un cri : C'est à droite, à droite. On allait tout droit continuant le chemin. L'indication est limite. On récrie notre troisième larron qui est tout content qu'on soit là car lui, il traçait vraiment tout droit. Dans un champ où il faut faire gaffe aux chevilles, nous nous dirigeons tant bien que mal jusqu'à l'autre bout. Nous discutons le bout de gras en admirant le paysage : à gauche c'est le gouffre, les falaises sont taillées à la serpe. C'est la reculée de Baume les Messieurs.   Nous sommes tout en haut. Pas trop le temps d'admirer, les circuits se séparent ici. A gauche pour la grande distance. Je laisse mes deux compagnons et taille à droite. Je suis seul sur la route et me demande si il y en a beaucoup qui ont fait comme moi. Ca doit être par ici à droite, je me retourne et je vois pas loin derrière moi, le fameux Francky. Devant je ne vois personne. Ca monte sur la route. On reviens vers le gars avec son VTT rose. On croise les coureurs qui n'ont pas encore fait la boucle. Je demande de loin où est mon chemin. Un vététiste, tout en parlant avec le signaleur manque de me rentrer dedans. Bon c'est tout droit, ok. Maintenant on est de nouveau en pleine forêt et le chemin est bien boueux. Un coup à droite, un coup à gauche. Je reprends mon allure rapide d'autant plus que ça redescend. On recroise une route suivie d'une bonne bosse sur le macadam. T'es 8 ou 9°. Ouai cool. Un petit garçon me confirme ma 9° place. Dans les 10 ! Serais je devenu bon…Après la côte ça redescend sec me prévient un supporter. Je zappe le ravito. C'est à gauche. Ca repart dans les bois et c'est tout de suite à droite. Oups, j'ai failli me planter en allant tout droit. Faut faire vraiment gaffe sur ce parcours. Je ne savais pas ce qui m'attendait. A partir de maintenant c'est carrément de la CO. Il faut chouffer où sont les flammes suspendues aux arbres. Ces morceaux de rubalises indiquent le chemin à suivre, mais il n'y a pas de chemin. C'est du tout droit dans la verte. Je prends l'arbre par la gauche, celui là par la droite. C'est par où, je ne sais plus. Descendre ou à gauche. Je descends mais rien, plus d'indication. Je remonte et vois les plastiques blanc et rouges à droite : il fallait bien descendre. Je me retourne, personne derrière, personne devant, j'étais tout seul à l'entraînement. Ca remonte donc secos et je marche de nouveau. Ca glisse sur ces feuilles mortes avec la boue en dessous. Ca repars en zigzag en faux plat montant. C'est dur de rester concentrer. Ca y est j'ai reperdu le fil. Je fais demi tour pour retrouver la dernière balise, mais je ne vois pas où aller. Tant pis je trace tout droit au pif. Bonne pioche. J'arrive au sommet de la forêt et une belle vue s'expose à moi sur Lons. Chemin sous la ligne à haute tension et où le chemin s'incline le plus il faut prendre à droite. Virage au frein à main. Super schuss technique jusqu'à un chemin à gauche puis c'est le retour par le même itinéraire qu'à l'aller. Fini la boussole, ya plus qu'à pédaler. Je trace dans la descente. Un abruti me voit arriver et traverse avec ses deux gros chiens. Je suis obligé de m'arrêter et lui dit qu'il pourrait faire gaffe. Il m'envoie promener en disant qu'il y a la place pour les contourner. Je le salut d'un nom d'oiseau et continue ma descente folle. J'ai le feu aux baskets. Une intersection, une flamme à gauche. Non, c'est à droite, je vois un signaleur en jaune plus bas. Le retour le long du cours d'eau, puis le tunnel, le pont. 200 mètres me dit - on. Je rentre dans le parc. L'arche ne sait pas dégonflée, elle est restée là à m'attendre. Je coupe la ligne en 1h40'48. L'ambiance est bonne. On discute au ravitaillement. L'organisatrice vient aux nouvelles. On ne taille pas trop, mais on lui mentionne nos hésitations dans la forêt. Direction la douche, ça plaisante toujours. Les blagues fusent : Eh au fait le premier paye l'apéro au dix premiers. Je revendique ma 9° place. Le débat est au trail. T'as fait lequel. C'est quoi l'prochain. Retour sur l'aire d'arrivée, les résultats tardent à arriver. Les premiers du 32 arrivent. Christian arrive 7°. Le favori du 19 s'est perdu il arrive dans la masse des arrivants. Ca me rassure. Ya pas que moi qui ai douté. Un plateau repas nous est proposé. Je décide de partir car la remise des récompenses est à 14h00 et il n'est que midi passé. J'suis p't'être premier v1, mais tant pis. Super trail, je reviendrai pour faire le grand (parcours). Salut l'Jura.  

 

4 commentaires

Commentaire de NoNo l'esc@rgot posté le 06-04-2007 à 12:50:00

Bravo Gilbert pour ta neuvième place, belle perf !
Qu'est-ce que ce serait si t'avais pas cherché ton chemin !
Merci pour le récit, la prochaine fois, prends un p'tit
APN et fais-nous quelques clichés, ça a l'air si beau...

NoNo_l'escargot_on_va_bien_finir_par_se_croiser !

Commentaire de NoNo l'esc@rgot posté le 19-06-2007 à 15:14:00

Merci d'avoir rajouté THE photo !!!
La prochaine fois, on aura p't'être droit à 2 !!!

NoNo_ki_te_taquine !

Commentaire de Gibus posté le 21-07-2007 à 13:41:00

C pas méchants hobbits
C méchante nonobbits

Commentaire de lulu posté le 01-04-2008 à 14:17:00

Sympa ton récit, ça donne envie d'y aller !

Mais j'ai les ch'touilles; si je me perds et que je me fais bouffer par un loup !?

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