Vendredi 01 juin :
Départ vers 09h30 de Bourg en Bresse en direction de Bordeaux via Paris – Montparnasse.
L'aventure commence. A Paris, je perd mon billet...!? Heureusement, le contrôleur fait la sieste durant le trajet (!?) et j'échappe à payer un 2eme billet.
Vers 1630, on arrive à Bordeaux et on croise 2 concurrents de la Trans'Aqu ( Bernard et Michel ).
Mon collègue Peyo vient nous chercher et nous emmène au centre de Secours d'Hourtin. On rencontre des personnes super sympas. Ensemble, on fait notre dernier resto ( avec de la nourriture normale) avant une semaine et on passe une bonne nuit au CS ( sur des vrais lits ).

Samedi 02 juin :
Vers 11h30, un pompier nous emmène au bivouac du Pin Sec. Ça y est, on y est ! Le stress nous envahit. Il nous faut choisir une tente...ce sera « la malicieuse ».
La pesée des sacs arrive. Un grand moment d'inquiétude.... 7kg950, chargée comme une mule, je suis paré. Arnaud réussi a faire un petit peu moins que moi. Résultat : au contrôle médical, nous sommes à 15.7 de tension !?
Arrive le mot de bienvenu et le briefing par gérard Caupene, le ton est donné...la trans'aq sera dure !
Nous voilà complet dans la tente..par un heureux hasard, on retrouve Bernard et Michel ( rencontrés la veille à la gare de Bordeaux ). Il y a également Daniel puis George et Bernhard ( 2 allemands ).
Les présentations commencent et nous sommes tout heureux d'avoir à faire à des spécialistes de ce genre de course ( Bernard, 72 ans, 15 Marathon des Sables !! ). Leur expérience va nous être précieuse.
Le soir, c'est la Pasta Party. On fait le « plein » avant le grand départ.
Première nuit et déjà un regret....on aurait dû prendre un tapis de sol !?!

 Dimanche 03 juin :
Départ en bus pour la plage d'Amélie à Soulac. 1Ere étape : Soulac – LePin Sec, 40km, 27°c à l'ombre et 40 % d'humidité. 08H15 : départ. Ouf !
Nous partons prudemment. Au bout de 30 km, Arnaud commence à souffrir de la distance. Nous terminons ensemble en marchant en 06h10 et à la 128e place.
Déja un abandon dans notre tente, Bernard ( le doyen 72 ans ) qui s'est égaré ..


Lundi 04 juin :
Départ à 08h00 pour 30 km avec 27°c à l'ombre et 40 % d'humidité.
La course commence par 5km de plage à marée basse pour ensuite rentrée dans les terres le long du lac d'Hourtin, site enchanteur avec des paysages magnifiques.
La course commence doucement. Arnaud ressens de violentes douleurs dans son genou. Au bout de 15km et plus de 2 heures de course, Arnaud me demande de faire ma course pour éviter de rentrer hors délai. C'est un déchirement mais je file vers l'arrivée en croisant les doigts. La fin est difficile. L'étape se termine par une grande ligne droite sans une pointe d'ombre. Je termine 92eme en 4h30.
Arnaud termine dans la douleur en flirtant avec le hors délai et en s'étant perdu pendant environ 40mn. Il finit 146eme sur 150 arrivants en 5h40.
Le soir, on essaie de lui remonter le moral. Mais l'étape du lendemain fait peur ( 69km ) et le briefing de Gérard n'est pas pour nous rassurer.

Mardi 05 juin :
Départ à 07h00 direction Le Cap Ferret.
Arnaud s'est fait strapé le genou. On se donne rendez vous au bivouac en espérant que son genou tiendra !!
Je commence l'étape dans un bon rythme. On sent que tout le monde apréhende l'étape. Beaucoup de petits groupe se forme. Il fait très chaud. Je passe au 30km en moins de 4h. La fin est très éprouvante. 41 °c au soleil, 25 % d'humidité et 8km de montagnes russes en pare-feu ( bonjour le sable mou ! ).
Au 45eme km, Gérard nous annonce que l'arrivée sera avancé de 10 km. C'est une nouvelle qui réjoui grand nombre de concurrents. Un grand mérite à l'organisateur qui a eu le courage de prendre la décision qu'il fallait pour la sécurité des concurrents.
Je suis exténué mais heureux d'avoir vaincu cette étape à la 54 eme place en 8h48 malgré une baisse de régime dans les 8 derniers kilomètres.
Je suis usé par l'étape et les conditions climatiques et lorsque j'apprends qu'Arnaud a abandonné...je craque ! Arnaud a été arrêté par le staff médical au 30eme kilomètres. C'est une terrible déception mais c'est plus raisonnable pour la santé de son genou.
La journée a été desastreuse : 3 non partants et 12 abandons. Dans la tente, l'ambiance est morose.
Georges n'a pas pris le départ et Daniel passe la nuit dans la tente médical, complètement déshydraté.Un concurrent Suisse offre une bouteille de Médoc à chaque tente pour son anniversaire.
Un bon petit remontant et un geste qui reflète l'ambiance et la mentalité de ce genre de course.
Comme tous les soirs, les encouragements de Laurent et des auditeurs de PFM nous remonte le moral.

Mercredi 06 juin :
C'est le jour de l'étape de nuit. Départ à 22h. On passe une partie de la journée au bivouac sur la plage du Cap Ferret. Grandiose : vue sur l'océan et la dune du Pyla.
Cette journée de repos semble réparatrice.Où notre corps va t-il chercher toute cette énergie ?
En fin de journée, traversée du bassin d'Arcachon en bateau pour débarquer au pied de la Dune du Pyla qui se dresse là devant nous, somptueuse !!
Somptueuse, oui mais il va falloir la gravir à pied !!!
Départ à 22h pour 30 km direction Biscarosse après avoir pu assister à un magnifique coucher de soleil sur toute la baie d'Arcachon.
Nous courrons sur toute la crête de la Dune puis nous nous enfonçons dans les bois. Environ 150 "lucioles" à l'assault de cette étape. Une ambiance féérique.
Un grand pincement au coeur lorsque je passe vers Arnaud qui donne un coup de main à l'organisation en faisant aiguilleur.
Je termine en trombe dans un petit groupe à la 57 eme place en 04h04. Une bonne douche et hop au dodo à 3h. La nuit sera courte.

Jeudi 07 juin :
Daniel a été arrêté par les medecins.
Levé à 07h00 et petit dejeuner avec du riz au curry lyophilisé ( le muesli ne passe plus ! ).
Nous prenons le bus pour contourner le centre d'essai militaire des Landes direction Mimizan à environ 1h de bus.
Départ sous la chaleur ( 41°c au soleil ) à 11h. L'étape est particulièrement dur et les organismes terriblement touchés. La fin d'étape est très accidenté, je n'en vois pas le bout.
A ma grande fierté, je termine 45eme en 5h27.
La poursuite ( dans le staff de l'organisation ) est difficile pour Arnaud mais on se soutient mutuellement. Et puis au vu des difficultés et du dénivellé, son genou n'aurait pas tenu..
Le soir, l'organisation nous réserve une surprise : pêche, coca et bières pour tout le monde ! Quel plaisir de manger un fruit ! Le paradis ! Enfin de la vraie nourriture terrestre !

Vendredi 09 juin :
Les 25 derniers kilomètres jusqu'à Vieu Boucau. Je pars tranquille. Je n'ambitionne pas de remontée au général sur cette étape. Je suis 66eme. Une étape pour les yeux et pour savourer cette aventure. Les 14 premiers kilomètres sont sublimes, nous passons dans une réserve naturelle puis 11 km de plage pour terminer avec le passage d'un gué. Là ma technique, c'est confort, confort. Je prends le temps de retirer chaussures et chaussettes. Les autres ne semblent pas gagner beaucoup de temps puis courir avec les chaussures mouillés dans le sable !?
Une fin d'étape interminable. Aucun repère pour évaluer la distance. Enfin, l'ARRIVEE ! Je termine cette étape mon coeur rempli de joie et ma tête de souvenirs en 3h16 et en 63eme position.
Arnaud m'attend à l'arrivée.
Quelle joie indescriptible d'avoir vaincu cette course....

Avec Arnaud et Michel, nous parton nous doucher et nous habiller avec autres choses qu'un short et un tee shirt d'athlétisme.
Nous rêvons d'un vrai repas et surtout d'une bonne glace. Voeu exaucé mais ce n'est pas le nirvana attendu.... Nos estomacs ne sont plus habitués à la "bonne" nourriture.
Le soir, remise des prix et repas de fin de course sur la plage.
Chaque concurrents passe sur le podium récupéré ses lots souvenirs. Un grand applaudissements en guise de respect accompagne lors de leur passage sur le podium, ceux qui n'ont pu nous suivre jusqu'à la fin de l'épreuve.
Je termine 65 eme au général ( encore une place de grattée aujourd'hui ) !
Après le repas, nous visionnons photos et films de la course. Que de souvenirs et que d'émotions !! Les larmes ne sont pas loin !
Echange d'adresse avec ceux de la tente puis nous regagnons notre hotel avec Arnaud. La plupart des concurrents passent la nuit sur la plage mais nous n'avons pas pu résister au confort d'un vrai lit.

Le lendemain tout le monde est transporté en bus à Bordeaux.
Adieu émouvant avec Michel compagnon de fortune et d'infortune puis nous prenons le train pour Bourg via Paris, accompagné de supporters basques montants à la finale du rugby.

19h30, nous arrivons à Bourg. Ah quelle joie de retrouver sa petite famille adorée.

Voilà, c'est la fin d'une belle ( mais dure ! ) aventure et d'un beau défi.
Je dédie ma réussite à Arnaud, ma famille et tous ceux qui nous ont soutenu, amis ou sponsors !!