Il ne faut jamais rater une première édition, et pourtant j’avais raté cette confidentielle CONDAMINOISE l’an passé, ayant appris trop tard son existence. RDV était néanmoins pris pour 2024 !

 

 

 

 

Et que je l’ai attendue cette course ! Orphelin que je suis depuis la disparition du Trail Ubaye Salomon (qui l’eut cru). Et pour le coup je vais me régaler de 19 kms de sentiers que je ne connais point !

 

Après un retrait de dossard la veille à Intersport Barcelonnette nous voici ce dimanche 16 juin 2024 matin au départ. Il fait beau, ce qui est appréciable vu la météo de cette curieuse année 2024 depuis avril mai juin et même hier. On va se régaler. On ? Oui parce qu’il est 7h50 et qu’il est l’heure du briefing et que… Attendez ! On n’est que ça ? On annonce moins de 30 coureurs, 28 pour être précis !

 

Je vais prendre le café de l’amitié et m’enquiers auprès de la petite dame, « vous êtes nombreux en bénévoles » ? « Oh, tout le village » ! Ah oui… Et dire que sur le 36 kil ils sont partis à 13 ! Petite discussion avec un coureur qui ne connait pas le coin (en plus !), et on revient sur la ligne de départ, 3 2 1 c’est partiiiiiiii

 

Et trop drôle, ça part au sprint devant, tandis qu’une F est déjà P4 au scratch, hé, il y a 19 kms ! On passe le pont et à droite le long de l’Ubaye, direction l’observatoire de Cuguret. Parcours assez roulant, on trottine, et enfin je trouve un endroit bien pour me libérer et repartir à 100m du dernier accompagné de deux VTT.

 

Je remonte tranquille, quand soudain sur la gauche ça monte brutal avec un panneau « 19 kms/36 kms », sauf que devant l’avant-dernier et les VTT ont tracé tout droit, sur le 13 kms, hé, je cours et crie mais ils n’entendent pas, que faire, l’avant-dernier compte déjà renoncer (déjà ? alors qu’il voulait profiter), je fais demi-tour et pars sur le bon parcours mais je me retrouve bien loin du nouvel avant-dernier (en espérant que le parcours n’ait pas changé en dernière minute ?).

 

Et dès le début de la (sacrée) montée les choses sont claires : ce sera sauvage, et brutal ! On est parti dans une succession de 1.000 lacets, et sans cesse à lever la tête pour espérer voir un coureur quand enfin, au bout de quelques minutes, le contact visuel est fait ! Soulagement…

 

Je peux profiter, et remonte au train, c’est un couple qui était devant mais en fait on semble monter pareil, et au final c’est d’abord une coureuse blonde que je reprends « je m’étais préparée psychologiquement » me fait-elle, puis plus haut c’est un coureur en rouge que je reprends.

 

Il semble qu’on change d’effort puisqu’on va chercher le fond du vallon , km5, un bénévole est présent et nous guide sur les dalles à passer, je fais la jonction avec le couple mais ils repartent de plus belle, ah !

 

Arrive un improbable sentier de l’énergie, un petit kil en balcon bien sympa et je me répète, improbable, on a la vue en enfilade sur toute la vallée avec la majestueuse Grande Séolane au fond je fais ma photo et nous voici proche de Cuguret, c’est l’heure de la descente !

 

 

 

Le bénévole me pointe, « 1905, séparation de l’Eglise et de l’Etat », oui c’est bien ça !

 

Etonnamment on descend par la piste 4x4, choix étrange car je sais qu’il y a un single. Je rattrape un vétéran affûté en bleu, « on n’est pas pressés » me fait-il, n’empêche que je fais la descente à fond je veux rester seul !

 

Enfin on prend quelques shunts de la piste, ce qui me permet de coller 3 coureurs, nous voici 4 alors que depuis 1h40 je cours quasi seul ! Bien entendu je prends le large je me dis que c’est gagné et j’arrive au ravitaillement du Pas de Grégoire, la mi-course est faite même s’il reste un morceau.

 

Et quel morceau ! J’avais bien entendu au briefing qu’il fallait en garder pour la seconde partie, c’est ce qu’on va voir. On traverse la route, direction le nouveau versant, exposé au soleil lui. Et malheureusement pas serein, une traileuse me suit, je n’ai pas réussi à la décrocher à la descente, bon.

 

Ca remonte un peu, on s’élève puis petite relance plein sud avant de remonter, je relance à chaque fois en mode saucisson mais elle s’accroche. Bon sang ! Si je l’ai reprise c’est qu’elle devait aller moins vite pourtant !! Je pige pas là.

 

Et arrive le fameux raidard, ok je comprends, on a une falaise devant nous on la contourne via ce sentier bien pentu où les bâtons ne seraient pas superflus. Pouah, quand, quand est-ce qu’on va la passer cette falaise. En tout cas je ne me retourne pas tellement, n’empêche que je ne l’entends pas/plus.

 

Quand enfin, on déboule dans le vallon du Chatelard (nom de ce parcours !), ouf, petite relance, je sais qu’il y a un ravito au km14 et arrive en même temps que deux randonneuses en mode reconnaissance pour leur club ! Le coca et la banane font du bien, mais zobi, arrive mon ennemie… Qui saute le ravito ! Hé c’est pas fair-play snif…

 

C’est un parcours plus en relance, on traverse un village abandonné, dire que comme dans beaucoup de hameaux de la vallée, fut un temps où les gens vivaient ici ! On en arrive au km17 on va chercher un pont et SURPRISE, une traileuse à 30sec devant qui relance ! Ah ben au moins d’être en mode compétiteur depuis le Pas de Grégoire on remonte quelqu’un !

 

On passe le pont, et entamons ce qui parait être la descente finale, j’essaye d’envoyer (encore !) la sauce, je rattrape une coureuse du 13 km, je comprends surtout que la course fera bien plus que 19 km, puis bifurcation à droite dans un champs, avant d’avoir encore des relances cassantes, même ici !!

 

Et là je dois céder, mon ennemie me reprend, « bien joué ! », « oh c’est pas fini », « ah si, je suis cuit ! », et effectivement la suite de la descente m’est vraiment compliquée, je suis plus en mode rando++ que trail, si bien que l’espoir F me reprend ainsi que 3 coureuses du 13 km, mais je reprend tout ce petit monde juste avant la traversée de la Condamine, allez on serre les dents car le retour est atroce, un bon kilomètre de piste mais même si c’est hard les positions sont figées et j’en fini en mode zombie en 3h07 là où j’escomptais un ambitieux 3h !

 

Finalement mon ennemie a repris la traileuse du pont, elle a été solide jusqu’au bout, un bon combat. Il faut savoir perdre pour savoir gagner, c’est ça ?

 

En définitive que retenir ?

-            19 kms de sentiers on en a pris pleins la vue (et les jambes)

-            Un trail intimiste, 70 coureurs sur les 3 courses a priori

-            Des bénévoles nombreux et généreux (2 traversées de route quand même)(et 2 ravitaillements)

-            La bière à l’arrivée, hou qu’elle était bienvenue celle-là

 

DONC merci la Condaminoise, une course dont je me souviendrai. Prochaine course dans la vallée en Septembre si tout va bien !