Récit de la course : Grand Raid du Guillestrois et du Queyras - 164 km 2023, par Philippe8474

L'auteur : Philippe8474

La course : Grand Raid du Guillestrois et du Queyras - 164 km

Date : 7/7/2023

Lieu : Guillestre (Hautes-Alpes)

Affichage : 1329 vues

Distance : 164km

Objectif : Pas d'objectif

4 commentaires

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Le récit

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Grand Raid du Guillestrois et du Queyras


Grand Raid du Guillestrois – Queyras.

Mis sur mes tablettes depuis cet hiver.

L’été dernier a été tellement incroyable qu’il est difficile de ne pas vouloir le reproduire un peu.

Bon à dire vrai, mon premier choix aurait été le Cervino Matterhorn Ultra Race… mais niveau planning j’ai beau essayer de plier la réalité ça ne passe pas… L’année prochaine peut-être ?

Et pour le Queyras, j’attends vraiment le dernier moment pour m’inscrire.

1 parce que déjà on peut… Et que je trouve ça génial… mais que je comprends que si tout le monde faisait comme cela ce serait compliqué pour les organisateurs.

2 parce que je reste en délicatesse avec mon talon gauche

3 parce qu’entre le GRGQ et l’OTMB 23 (tour du Mont Blanc en Off) fait les 24,25 et 26 juin, il n’y a que 10 jours !! Je n’avais pas assez bien anticipé ça. Et que je veux donc voir comment je récupère.

Bon le 4 juillet, ça semble ok niveau récup, faut se lancer, et hop inscription faite.

Mardi et mercredi soir prépa des divers sacs (course, BV, hôtel), tente et duvet dans la voiture au cas où, et jeudi à 12H30 c’est le décollage.

Arrivée à Guillestre fin d’aprem, parking à l’hôtel, 900 m à pied sur un petit sentier et me voilà à la récup des dossards.

Pas ma taille en T-shirt, refus de la bénévole de me filer un T-shirt féminin pour ma fille... OK ce sera pas de T-shirts.

Retour hôtel, dernière prépa des sacs, quelques pattes dans un tupper devant la TV, et dodo.

Bout de nuit très moyen. Je finis les pâtes en p’tit dej. Je prendrais un thé au départ.

Je file au départ avec mes 2 sacs. Il a bien été précisé qu’il fallait les déposer avant 4H30… Spoiler : ça ne servait à rien de me speeder pour les sacs, j’aurais pu dormir au moins ¼ d’H de plus.

Arrivée au gymnase. Dépôt des sacs dans le camion, et direction l’aire départ. Le gymnase est fermé, pb de clé.

Et pas de café, thé ou petit dej de prévu. L’organisateur vient à un moment s’en excuser. Pas su si c’était dû aux problèmes de clé au gymnase.

Bon ½ H à glander.

L’heure finit par s’approcher.

Levée, dernier pipi et sur la ligne.

Je ne sais pas trop quoi attendre de cet ultra. Je ne l’ai pas préparé du tout en termes de repérage parcours. J’ai sorti un profil, balancer les km/D+/D- intermédiaires dessus et suis parti sur une moyenne horaire en 39H00.
Mais je n’ai rien regardé du parcours, je ne connais aucun nom de cols, villages, lieux où l’on va passer. Je n’ai même pas cherché à le confronter avec mes souvenirs de rando avec mon Papa dans les années … 80, ou même celle en 2007 avec une équipe de copains lyonnais.

Si j’ai un souvenir quand même des années 80, c’est celui du refuge Agnel ou je m’étais pété la figure du balcon (pas de lisse intermédiaire de garde-corps à l’époque) avec atterrissage sur la tête. Ce qui m’avait valu une évacuation en ambulance à l’hosto et une nuit d’observation aux urgences à l’époque.

Un coup de musique corse au départ. J’y vois un très bon signe !

5H00. C’est le départ à la frontale. Cheminement dans Guillestre. Puis on passe sur les chemins.

Je pars tranquille. Dans l’attente que les premiers kilomètres défilent pour petit à petit rentrer dans le long effort.

Km 6, ça fait tchoing dans le mollet gauche… Petite douleur qui s’installe. Problématique de ma chaîne musculaire lié avec le talon. Pas bon. Et gêne au déroulé de ma foulée… Petit doute. Rien d’insurmontable à ce moment. Un peu d’adaptation. Forcé l’esprit à détendre la foulée, le déroulé. Ne pas focaliser dessus.
Bon cette gêne sera présente jusqu’à Arvieux , avant de disparaître noyé dans le reste de l’effort

La frontale est arrêté sûrement dans ces eaux-là. L’avancée se fait encore bien en groupe. A la fois ne pas trop s’agacer avec ça, en profiter.

Obligation d’un arrêt technique dans la montée. Le bide est moyen. Pareil ça mettra un bon moment à être « normal » de ce côté-là. Pareil jusqu’à les Fonds, j’aurais été limite point de côté avec obligation d’essayer de me détendre, me « compresser » dans les descentes.

Cheminement Col Garnier superbe. Puis Col de Furfande. Vraiment magnifique. On en prend déjà plein les yeux.

Descente sur Arvieux : Pas réellement de souvenirs.
C’est le problème en fait en ne pas sachant nommer où je suis, je n’ancre pas mes souvenirs.
(Le CR est fait par contre avec le parcours sous les yeux).

Bon niveau sensation, j’essaie de ne pas focaliser dessus, mais ce n’est pas la panacée. Y a un fond de fatigue peu agréable, et ce n’est pas la grosse caisse. Faudra faire avec. Mais bon c’est pénible en fait de ne pas se donner les moyens pour être au mieux (même si je ne sais pas vraiment bien le faire non plus de toute façon). Mais c’est aussi le problème d’être trop gourmand, et vouloir tout concilier… C’est comme ça.

Ascension du Col du Troncher. Quelques souvenirs de cette montée et de la bascule derrière, et du cheminement vers Souliers.

Ascension du Col de Péas. Je crois que je sers de locomotive à 2 gars. Puis je pars dans la descente.

La météo est toujours un peu couverte au final, et nous permet de ne pas trop souffrir de la chaleur.

 Ravito les Fonts. Côté très montagne dans ce coin perdu avec quelques chalets. Super ambiance.
Bon je contredis un mec aux ravitos qui dit que sur la Swiss Peaks les raclettes étaient payantes aux ravitos… Depuis 2018 ça a changé, parce que moi en 2021 j’ai fait plutôt une réaction d’allergie aux fromages fondues 😊

Allez ça repart direction le col du Petit Malrif.
De nouveau 800 m de D+. C’est le 3eme 800 de D+ que l’on enchaîne depuis Arvieux. C’est assez sympa comme rythme, pas de grosses grosses ascensions… ce sera pour + tard sur le parcours !

Derrière c’est 1250 m de D- ce coup-là par contre. Avec une fin un peu plus en cheminement en descendant vers Abriès.

Mini A/R pour rejoindre le ravito, je croise un gars sympa avec qui on se tape dans la pogne. En fait c’est Régis que je croiserais beaucoup et avec qui on partagera quelques kils aussi au fil du parcours.

Abriès, je connais ou plutôt je reconnais. On était parti de là en rando en 2007.

Bon j’essaie toujours de pas trop traîner.

Autant le début du parcours m’a fait kiffer, autant cette portion va me sembler peu enthousiasmante. Bon il faut bien qu’on passe quelque part. Mais j’suis sans doute un peu à la ramasse et le parcours me semble moins intéressant… Cocktail toujours un peu plus difficile à gérer.
Heureusement après un loooooong moment on passe le Collette de Gilly, descente sur Ristolas où je suis un gars pour rester quand même en rythme.

BV de Ristolas. A l’extérieur. Heureusement on est en fin de journée, et la température encore bonne. Je ne veux pas dépasser une heure. Je vais assurer, je ne vais pas faire plus d’une 1/2H avec changement T-shirts, gants plus épais pour la nuit dans le sac, recharge de gel pour mettre dans les flasks, massage des pieds et mollets, changement de chaussures et chau7, pattes et bouillons.

Le redémarrage est dur, il fait plus frais, et c’est un cheminement fond de vallée qui nous attend. Laissé passer, marcher, essaie d’appel à la maison sans résultat, relancer, regarder whatsapp, … et enfin arriver au début de l’ascension.

Bon celle-là fait 1200. La journée décline. L’effort devient vraiment solitaire. Je ne suis pas si mal. Personne ne me revient dessus, et je remonte 1, 2 ou 3 concurrents.
L’ambiance est géniale, la nuit tombe dans l’ascension, je m’habille petit à petit (T-shirt ML, puis veste coupe-vent sans manche, puis bonnet, gants et pour finir la veste) des nappes de brouillards qui se déchirent au moment de mon passage au Lac Foréant, puis un peu plus haut, les 2 frontales des gars derrières à travers les nuages.

Passage au col à la nuit complète avec un bénévole qui me demande si tout va bien.

Descente rapide pour atteindre le refuge Agnel.

Bon pas le temps de remuer mes vieux souvenirs, c’est un peu le stress à ce ravito avec la radio qui annonce du brouillard à Caramantran, d’autres à qui sont rappelé les consignes en cas d’orage… Faut pas traîner là, c’est anxiogène pour rien.
Je suis juste averti qu’il faut faire attention à bien rester sur le parcours, être vigilant avec le balisage et le brouillard.

Je repars donc rapido : petite ascension au programme de 475 m avant 1000 m de descente sur Saint Véran.
Même pas le temps de me rappeler et profiter du fait qu’on va passer à 3000 m d’altitude là-haut. Concentration rapidement max sur le cheminement.

Un gars m’a rattrapé et reste derrière moi pour ne pas à avoir à être seul je pense.

Le cheminement ne se fait pas si mal, passage au sommet, puis pareil super vigilant à la descente avec l’apport du parcours sur la montre au cas où.

Mais on finit par sortir de la nappe de brouillard et c’est une descente classique qui nous attend.

Puis la descente classique devient un purgatoire. On fait tout la vallée sur un cheminement qui devrait être courable. Mais là j’y arrive pas. Je paye aussi, grave, attaque sommeil au mauvais moment sur ce loooooooooong contournement de vallées.

Bref c’est looooooooooong, et encore plus en voyant les frontales loin, loin, loin, looooooooooooooin là-bas au fond.
Je suis toujours avec le gars avec qui j’ai fait Caramantran, mais on râle autant l’un que l’autre les rares moments où l’on parle.

Saint Véran arrive enfin. Toujours même style de ravito. Par contre je prends un peu plus mon temps, et m’assoie un petit peu. Ça repart plutôt plus vite que moi. 
Mais faut savoir aussi lâcher un peu de lest à certains moments. Et ce n’est pas tant un repos physique que je recherche au final à ce moment-là (parce que resté assis 5 min ou même ¼ d’H ne change rien en fait) mais plutôt un repos mental dont j’ai besoin. Relâché 5 min le combat incessant de s’obliger à mettre un pied devant l’autre.

Je repars bien solo. Dans la descente obligée de m’arrêter pour une pause technique qui me libère définitivement. Mais qui va m’occasionner une petite irritation, qui restera gérable jusqu’à l’arrivée.

Puis ascension du col des Estonques. Une mini averse au pied. Mais vraiment rien de grave.

Belle ascension dans la nuit. L’environnement doit être vraiment très beau. Ça se ressent.

Sure cette montée (et ce sera le seul moment) je me suis mis la musique corse. Boost mental.

Dans le dernier tiers, j’entends gueuler en contre bas, du coup je me sens galvanisé à finir cette montée sans être dépassé ou rejoint.

Passage au col, puis descente, raide comme d’hab. Puis un long cheminement. Je lâche au début, puis arrive à reprendre un peu plus de trottinage.

Le jour s’est levé pour l’arrivée à Ceillac. 2eme base de vie.

Je cherche à rester efficace dans mon arrêt. Massage, changement T-shirt/Buff/T-shirt ML, pose des gants épais, massage, recharge gels pour flasks, pâtes avalés… Le tout en moins d’une demi-heure d’après le GPS. Nickel.

Ça repart en fond de vallée. Je dois remettre la veste en plus du T-shirt MC et du coupe vent car il fait encore frisquet à 5-6H00 du mat’. Dur de se remettre tout de suite à courir. Ça alterne par moment.

Puis on attaque la montée. Je suis bien attaqué par le sommeil. Ça craint. Faut que je trouve un coin ! Dans un virage, je me jette dans un replat herbeux. Réveil sur 20 min. Au bout de 10, je me réveille.

Et ça repart. Bon ça vaut pas une nuit complète, mais ça va bien mieux quand même. Y a plus qu’à monter.

Magnifique ascension ! Passage au lac Miroir puis lac St Anne. Ça donne envie de venir planter sa tante !!!

Après St Anne, vision du Col Girardin. Final alpin, minéral, âpre, magnifique. J’adore.

Immense plaisir de passer là-haut à 8H00 du mat’.

Puis c’est la descente. Queyrassienne.

Petite glissade sur les fesses dans un passage boueux.

Dans le dernier tiers, le premier puis les suivants du 45 km parti de Ceillac nous double.
Y a un sacré gap de rythme. Un peu usant pour nous de devoir s’écarter. Mais à 90% des encouragements donnés en me dépassant, bien sympa.

Arrivé au ravito de la Barge.
Comme d’hab.

Redémarrage par une « longue » descente avant d’attaquer l’ascension du col des Houerts.

Premier tiers en forêt avec beaucoup de 45 qui me dépassent. Toujours sympa, mais ça coupe un peu le rythme et ça use un peu.

Puis sortie de la forêt, et là on va enchaîner une multitude de faux-col… Chaque fois l’impression le col est là, mais non c’est encore derrière, puis derrière, puis derrière… On a 1200 annoncé d’ascension sur cette section, j’aurais l’impression que ce col en aura fait 2000 au moins.

Pourtant je ne lâche rien. Pas réguliers, je progresse sans à coup jusqu’au sommet. Un gars blessé du 45 s’est arrimé à moi. J’ai également rejoint Régis dans cette montée, alors qu’en général je le croisais au ravito lui partant, moi arrivant.

Au sommet pareil pour la première fois depuis le départ j’éprouve le besoin de me poser un coup. Je finis ma barre Cliff entamé le premier jour.

Puis c’est la descente, passage des névés (un peu de fatigue, c’est pas la méga aisance !).

Puis on chemine avec Régis en fond de vallée le long du torrent. Toujours un peu longuet ces portions à ce moment de la course.

Arrivé au Refuge de Basse Rua.
Ravito… Et ben mince mais c’est la dernière section là !!!

Bon reste 15 bornes à faire, légèrement moins de 1000 à monter et surtout presque 1700 à descendre.

Ne pas s’enflammer, le rythme en montée reste régulier, 2, 3 personnes restent derrière moi.

Cette ascension est peu technique avec un début en forêt au chaud, puis un final sympa. Régis est 300 - 400 m devant moi.

J’accélère légèrement sur le dernier kil. Passage au dernier col et c’est parti pour le retour à Guillestre !

Une première descente sur les crêtes, puis bout légèrement montant, puis on replonge dans la descente finale.

Sur la première partie, je fais la jonction avec Régis, reste un moment avec lui, puis au niveau d’une fontaine, je le laisse en me greffant à 2 concurrents du 45 km.

Pas réfléchir, pas les lâcher, rester dans leur rythme, en leur demandant si c’est ok de profiter de leur aspiration. Les jambes répondent, j’en profite.

On passe la deuxième femme du 164, puis un autre concurrent, puis encore un autre.

Bilan de les avoir tenus en descente, 4 places de remontée, et surtout une descente taquet qui passe beaucoup plus vite !

Fin de la descente sur les chemins, bout de bitume, je n’arrive pas à suivre, mais je reste accrocher en visu à mes 2 locomotives.

Trop cool, merci pour le bout de route.

Pas lâcher sur ces derniers kilomètres. Dernier sentier au-dessus du gymnase, et puis c’est la descente vers la ligne.

36H26 /23eme

Arrivée peu enthousiasmante. L’aire est un peu écrasée par le soleil. 
Le speaker fait à peu près son taf, mais j’arrive « cacher » derrière mes 2 locomotives et un autre gars sur le 45 intercalé.
Particulièrement en solo (sans assistance, famille ou amis) sur ce type de distance, l’arrivée qui, malgré tout, a été un moteur toute la course, aurait besoin d’un truc en +.
Je vais m’asseoir à l’ombre sans croiser qui que ce soit.

C’est rigolo, j’en avais parlé à ma femme après le GR73 mais y aurait vraiment une « expérience finisher » à développer ou améliorer. Remarque valable sur de nombreux trails.

Pour dire, c’est Régis qui arrive 9 min derrière moi qui me dit qu’on doit avoir un cadeau finisher, et qui va nous chercher une bière offerte aussi.

Sans lui je me barrais sans le demander.

S’en suit une bonne heure de discut/récup/échange avec Régis avant de filer à l’hôtel récupérer ma chambre, me doucher et revenir sur l’aire manger le plateau offert, à côté de Régis qui n’a pas bouger de sa chaise, mais à récupérer des amies à lui.

Puis retour à l’hôtel, dodo, petit-déj copieux le matin, passage au gymnase récupérer mon dernier sac de BV et retour à Annecy.

 

Bon immensément satisfait de la course, du chrono et du classement.
Clairement « mécontent » de cet enchaînement moins de 15j après l’OTMB. Trop de fatigue, pas assez de récup au départ, jambes sans peps, combat mental très/trop tôt.
Sensations identiques avec l’UTMB l’an dernier. Mais résultat plus positif quand même.
Le format avec départ le matin (idem que le GTSP de l’an dernier), et donc qu’une nuit dehors, est idéal pour moi, pour la gestion, le rythme.
Dommage de ne pas avoir assez préparé le parcours. Être moins conscient des lieux traversés, j’imprime moins. Attention à ne pas faire de l’Ultra-tourisme en ne faisant qu’empiler les parcours !
Heureusement la beauté du Queyras m’a bien fait lever les yeux.
Mais ce sentiment de ne tirer que la quintessence des lieux que l’on traverse, de juste recevoir ce qu’ils nous donnent sans savoir qui ils sont, ce qu’ils représentent, ce que l’imaginaire collectif leur a lié, ce que leur histoire leur a construit donne aussi quand même une impression de totale liberté et de légèreté incroyable.
Ultra-kiffer de faire un ultra avec de bonnes conditions météo – finalement je n’aime juste pas la pluie !
Encaisser les descentes du Queyras, elles m’ont semblé bien raide dans leur ensemble, ne laissant peu dérouler la foulée. Ou alors au contraire en traversée et demandant un réel effort de course à pied.
Intégrer le fait d’être totalement solitaire dans son effort, en faire une force, regarder d’un œil amusé, distancié les assistances et pacing – chacun a, au final, ses avantages et ses inconvénients.
Être un solitaire, voir autour de moi des gens liés connaissance, discuté, ne pas le rechercher
Et pourtant arriver à rentrer en contact avec Régis parce que je pense qu’il fonctionnait comme moi.
Avoir la chance de pouvoir adopter une stratégie ultra-simpliste de nourriture : un mini sandwich + un bouillon si possible+ de la banane aux ravitos, en plus une petite assiette de pâte aux BV, quasi rien entre ( 1 barre Cliff et 1 gel sur toute la durée de la course tirés de mon sac), 2 flakss entre ravitos avec sirop ou gel ou sucre et repartir du ravito en buvant et mangeant un dernier truc
Surfer sur un état de grâce ultra-trailistique depuis 2018 (même avec l’échec sur la SP20).
Faire attention à une banalisation inconsciente d’une telle distance. Je me le suis rappelé avant le départ : humble, tous les compteurs remis à zéro au départ, rien n’est jamais couru d’avance…

Toujours kiffer le moment où l’effort devient un moteur de lui-même, où l’esprit actionne le corps et vice-versa… Ou la tête est immensément pleine de vide et vide de pleins.
Ou le temps passe, les étapes s’enchaînent ¼, 1/3, ½, 2/3, ¾ de courses.

Continuer à avoir le temps, l’énergie, le mental, la santé, la possibilité de faire ça. S’offrir cette possibilité.

4 commentaires

Commentaire de st ar posté le 14-07-2023 à 19:13:44

merci pour le récit ! bravo pour ta course, tu fais un chrono stratosphérique sur ce format. Et oui c'est dur ton arrivée avec un un classement pareil...il aurait fallu un peu plus de reconnaissance, mais c'est le pb quand il y a plusieurs formats. Bien souvent, les coureurs des "petits" format arrivent avec beaucoup plus d'enthousiasme, on a l'immpression que c'est la course de leur vie et le speaker en joue...

Commentaire de Philippe8474 posté le 17-07-2023 à 09:00:22

Merci à toi!
Oui oui pas de soucis sur mon arrivée, et rien à voir avec le classement... Y a tellement de points à veiller dans une orga sur un évènement comme ça
Et surtout aucun accro d'orga tout le long de la course pour moi. Et une belle claque visuelle tout le long!
Merci encore

Commentaire de Runphil60 posté le 17-07-2023 à 10:11:25

Bravo pour ta perf et pour l'histoire que tu en fais et que tu nous partages!
Marrant les différences de perceptions, j'ai fait le 100 avec des passages aux mêmes points a des heures différentes et aussi au sujet de l'engagement des sentiers !
Et oui, c'est un superbe terrain de jeu qui nous a été offert!
Bonne récup .... Ou pas trop !

Commentaire de Philippe8474 posté le 18-07-2023 à 15:07:43

Merci Runphil !
C'est sur un même parcours passé à des heures différentes et déjà les impressions seront différentes!
Par contre du coup c'est quoi ton ressenti sur l'engagement ?
En tt cas oui le Queyras c'était top!

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