L'auteur : bubulle
La course : Trail des Citadelles - 70 km
Date : 9/4/2023
Lieu : Lavelanet (Ariège)
Affichage : 1203 vues
Distance : 70km
Objectif : Pas d'objectif
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Les Citadelles ont failli devenir pour moi le Trail Maudit, celui que tu veux faire...et que tu n'arrives jamais à faire. Il m'aura donc fallu 4 tentatives pour y arriver...du premier coup (à la différence d'autres courses).
Évidemment, en m’y inscrivant pour l'édition 2020, je ne pouvais pas deviner le léger bordel mondial qui allait transformer mon Trail des Citadelles d'avril 2020 en un défi "courir un semi-marathon dans le garage souterrain de notre immeuble". Je ne pouvais pas plus deviner que la 3692ème vague de ce virus à la noix allait transformer mes Citadelles 2021 en "bon, bin on va tourner en rond autour du lac en Normandie". Je pouvais encore moins deviner qu'une putain de saloperie de caillou à la con de Bouffémont allait transformer ma cheville gauche 2022 en gros pâté, d'autant plus rédhibitoire pour une virée cathare qu'une promenade basque avortée en aurait rajouté une couche 1 mois avant.
Bref, deux confinements et une entorse plus tard, me voici au départ de Lavelanet. Enfin, nous voici car je n'ai pas négligé d'emporter SuperSuiveuse dans un compartiment couchettes du génial Paris-La Tour de Carol qui te permet de découvrir l'ambiance festive de la gare de Pamiers à 6h38 un samedi matin une dizaine d'heures après avoir découvert l'ambiance festive de la gare d'Austerlitz et de ses 4 trains de nuit du vendredi soir (si, si, j'ai vérifié : il y en a 4). Soit dit en passant, c'est un bon plan pour les franciliens, ce train de nuit survivant, pour aller passer quelques jours en Ariègistan. A retenir.
Une gare déserte, un loueur de voiture dans une station-service, un marché de Pamiers, une reco à Roquefixade (bim, 100D+), un pique-nique aux cascades de Roquefort et un café offert par "Moustache" auxdites cascades, plus tard.... nous voici à la halle centrale de Lavelanet, l'antre de mic31 et de sa géniale troupe de bénévoles. Pour une fois, je réussis à croiser à peu près tous les kikoureurs et connaissances diverses que je rate en général la veille d'une course. Il faut dire que, lorsque tu dis que tu cherches Michel, là-bas, on se met en douze pour te le trouver. Et on me le trouve... Et après, c'est facile, car aux Citadelles, tout le monde vient dire bonjour à Michel. Donc, évidemment, Elisabeth doit être d'une grande patience car, quand on lâche son huître de bubulle au milieu de ses amis coureurs (qu'ils soient "qui"-coureurs ou pas), ça peut prendre un peu de temps. Et un petit coup de Cedric09 (qu'on a failli croiser à Roquefixade en train de rebaliser), et un coup de nahu (à qui j'ai mis le vent de l'année en lui passant à 1 mètre sans le reconnaître...). Cela me permet d'apprendre que j'ai toujours un dossard qui m'attend à la PICaPICA, ce qui est certes une nouvelle sympathique mais il reste quand même à vérifier que je suis encore capable d'envisager une course pareille, moi qui suis un peu en manque d'ultra, depuis 2019.
Nous finissons quand même par quitter tout cela pour aller enfin atterrir à Puivert (11) dans notre gîte, dont je n'hésite pas ici à donner l'adresse car il est très sympa et pratique pour la course (même si à une petite vingtaine de km du départ) : le Petit Verger à Puivert, propriétaire Martyn, un des nombreux anglais installés dans le coin. Cerise sur le gâteau, le gîte jouxte un bar à bières assez surprenant dans un petit village comme cela, avec une ambiance pub encore très britannique. Idéal pour finir la journée, surtout qu'on peut profiter de la deuxième mi-temps de la magnifique victoire du Stade Toulousain-Sharks. On a bien fait du bruit (bah oui, on a beau être "parisiens", le rugby pour nous, c'est sacré...surtout le Stade Toulousain). Bref, une journée bien commencée et bien terminée! Surtout qu'en lieu et place de la pasta party, notre hôte Martyn nous en a concocté une spéciale, avec un autre couple venu pour la course (du 55km) et un groupe de randonneurs qui font le sentier cathare. Un moment sympathique partagé (et beaucoup trop de pâtes, quand même, Martyn!).
Le réveil est programmé à 4h du matin, pour le départ à 6h. Si vous avez lu mes 117 autres récits, vous savez que je n'aime pas être à la bourre sur un départ. Mais, bon, 6h du matin, c'est une heure à peu près acceptable, non ? Et c'est donc sans histoire que nous arrivons à Lavelanet (petite astuce pour les futurs coureurs de cette course : se garer juste avant d'arriver au rond-point central de Lavelanet, sur le côté droit de la route de Bélesta). Il reste 3/4h avant la course, ce qui permettra d'avoir le temps de croiser philibert69 qui est sur la course, comme il l'était l'an dernier au Tontorrez Tontor, avec Sabine (je crois que c’est le bon prénom, j’ai cherché sur le classement !) avec qui il court souvent. Je rappelle pour ceux qui ne le savent pas, que philibert69 n'est pas lyonnais et ne s'appelle pas Philibert, c'est juste pour vous prévenir...:-).
Nous papotons tellement, d'ailleurs, qu'on finit par sortir quasiment les derniers de la Halle (où il fait bien chaud), pour aller se placer dans la grande tente d'arrivée... qui est en fait actuellement la tente de départ. Et donc, eh bien, on est tout à l'arrière du peloton! Bon, vu que comme ma tactique actuelle est justement de partir le plus à l'arrière possible (il faut assumer sa "M5itude"), ça tombe bien.
Donc, paf la musique traditionnelle. Enfin, je crois, je n'ai aucune idée de ce que c'est, je n'ai rien entendu... c'est juste l'occasion pour moi de souligner que j'aimais bien, par contre, la bande son de l'animation musicale de départ et d'arrivée, qui fleurait quand même bon les 70's et les 80's... ce qui, évidemment, me parle). En tout cas, c'est pas Vangelis, y'a des chances quand même que ça soit un truc catharoccitano-médiévisant, ça collerait quand même bien avec le thème du jour dans le style "vieux cailloux empilés sur chaque bosse locale par les gentils hérétiques que cette saleté d'Innocent III a fait occire". En passant, minute culturelle, je recommande la lecture de la page Wikipédia sur le catharisme qui permet d'apprendre, entre autres, que l'église catholique de l'époque était quand même dirigée par de sacrés enfoirés, ce qui n'est pas un scoop.
Pour l'instant, notre problème à nous, les 464 pinpins qui nous élançons dans les rues de Lavelanet, c'est d'occire les kilomètres, éventuellement en comptant les châteaux. Et mon problème à moi, c'est déjà de ne pas partir aussi vite que les 463 autres. Enfin, disons au moins 450 si on tient compte du fait qu'il y a ant09 qui est en train de terminer son défi de courir TOUTES les distances dans le week-end et qu'il va partir très très prudemment, plus quelques autres très touristes. Mais je m'en sors plutôt bien puisque, au bout de 2 ou 3 kilomètres de "plutôt plat montant", quand on aborde la première vraie côté, eh bien je suis la dernière frontale de la file indienne. J'en vois quelques-unes derrière, encore, çà et là égrenées, mais l'un dans l'autre, je ferme le peloton.
Départ tranquille, donc. Par contre, cela a un petit défaut : cela avance vraiment vraiment lentement! Et donc, quand même, vu que je n'aime pas trop être le nez dans les baskets du coureur (enfin, marcheur) de devant, je commence à dépasser des petits paquets, avec quelques coups de reins. La montée vers la Croix de Morenci fait environ 280D+, on y arrive en fait assez vite. En réalité plus vite que sur la trace que j'avais utilisée pour mon roadbook car le chemin est plus direct. J'y suis donc en 1h alors que le roadbook prévoyait 1h07, mais avec 1,7km de plus. Bon, tout cela je ne le sais pas : je vais très peu regarder la montre, juste ce qu'il faut pour m'assurer que je suis à peu près le roadbook. Ce roadbook, qui sert surtout à Elisabeth, au final, je l'ai voulu réaliste en fonction de ma forme du moment. Il est calculé pour 11h30, ce qui est le résultat l'an dernier des coureurs de mon niveau selon BeTrail, qui est très fiable pour ce genre d'estimation. Comme toujours, il est calculé avec Course Generator, que j'ai toujours trouvé bien fiable pour ce genre d'estimations. J'y utilise la courbe "Run_09_8km_h" (en gros : je cours à 9,8km/h sur le plat quand je ne suis pas encore fatigué) et un coefficient de fatigue linéaire de 100% à 70%, donc en gros j'estime qu'en fin de course, je serai à 70% de mes capacités. C'est en général ce que j'utilise quand je sens que je devrais globalement bien tenir le choc sans grosse défaillance. J'ai mis des arrêts aux ravitos assez raisonnables : 10 minutes à Bélesta et Fougax, 15 à Montferrier, 7 à Roquefort et 5 à Raissac. Bon, tout cela, vous vous en fichez, mais c'est surtout pour moi que je garde ces infos…:-)
A la Croix de Morenci, je passe en mode "jour" : rangement de la frontale, rangement du coupe-vent qui m'a permis de ne pas avoir froid au départ, et rangement des manchettes. Bref, short et tee-shirt (le noir fétiche Raidlight : j'ai renoncé au débardeur fétiche Adidas ce qui s'avérera une mauvaise idée). Je mets le chabob à la place du buff, me voilà en tenue définitive. Quasiment plus rien ne ressortira du sac jusqu'à la fin de course.
Ce petit stop me permet de tempérer un peu la machine, que j'avais un peu tendance à emballer dans la montée, pour dépasser ces petites grappes de coureurs. On amorce ensuite un long long plat descendant qui suit plus ou moins la crête entre la vallée de Lavelanet à Bélesta et celle de Bélesta à Fougax. C'est très roulant, facile et on a vite fait de s'emballer un peu trop. Bref, je contrôle. Donc, je me fais dépasser, mais ça, c'était prévu.
Une petite côte au milieu nous ramène (au Col des Balussous, lis-je sur la carte, ce qui sent bon le Sud) sur la crête que l'on suit à nouveau avant d'amorcer une première descente en forêt sur le versant Nord de cette crête pour atteindre, vers 650m d'altitude, un chemin de 4x4 plus ou moins plat que l'on suit longuement. Un peu barbant, je prends le parti de courir avec aide des bâtons, une technique que je commence à adopter sur ce type de section facile et qui a l'avantage de donner un rythme jamais trop rapide et de bien se concentrer sur ce rythme.
Cette route pourrait nous amener directement à Bélesta, mais ça ne serait pas drôle. Et donc, on nous a concocté un petit passage quasi sanglier, qui n'est en fait pas trop tracé ni sur l'IGN, ni sur OSM. Bon, après, mic31, on le connaît et je soupçonne qu'il fait des émules, dans la recherche des passages "sanglier".
Nous commençons à être bien espacés maintenant, ce qui me permet d'avance bien au rythme que je veux ce qui revient en pratique à dépasser ponctuellement quand ça remonte un tant soit peu, puis maintenir les écarts quand ça descend. Cela reste relativement roulant (pour un sanglier) jusqu'à la petite descente finale de la Croix de la Salette sur Bélesta.
Le ravito est atteint après un joli petit détour le long d'un bras de la rivière et évidemment, Elisabeth fait un peu résonner les rues en apercevant son Bubulle.
Je file vite fait au ravito, on se retrouvera à la sortie. Dès l'entrée nous attend la soupe d'Antoinette (j'ai bien révisé). Cela semble surprendre les coureurs non habitués que de trouver de la soupe au bout de 2h de course. Ce qu'ils ne savent pas, c'est que c'est la soupe magique d'Antoinette dont la recette se transmet probablement de mère en fille depuis les croisades. Celle qui te fait monter à la Croix de Millet comme sur un nuage. Donc, paf, je dégaine mon gobelet. Antoinette est là, avec son Padawan préposé au service du Divin Breuvage. Je vais m'en taper quatre, des gobelets plein de Super Soupe. Déjà, elle est bonne à se damner (presqu'aussi bonne que celle de ma maman à moi, c'est dire), mais en plus, elle est exactement à la bonne température. On sent que derrière tout cela, il y a des années de pratique, des tests au thermomètre de précision, un dosage millimétrique avec validation finale par les Hautes Autorités de la famille Arnaud, bref, à ce jour, la meilleure soupe de trail que j'aie connue (même la Soupe de Chantal du Raid 28 risquerait, je pense, de devoir s'avouer vaincue devant le Grand Jury des Chevaliers du Taste-Soupe).
Je refais les niveaux des flasques (ahem....1/2 flasque en 2h, no comment…mais vu que je viens de boire à peu près 3 litres de soupe, ça doit compenser), un coup de sosbak, un coup de frometon, un coup de rouge (ah non, oups) et c'est reparti, sans oublier la Banane Magique, bien sûr.
D'ailleurs, je ressors avec la banane (qui n'est pas le trailer devant, non), le chabob, et le sourire. Tutto Va Bene!
Bisou, check, à tout à l'heure, à Fougax ou bien à la traversée de route que j'ai repérée qui est avant.
En résumé : Lavelanet-Bélesta : 2h07 pour 16km, 5 minutes d'arrêt. Je ressors avec…1 minute d'avance sur le roadbook (en fait, j'en ai gagné 5 avec un arrêt plus court). Je suis 369ème sur 464 à l'entrée du ravito, 11ème M5.
On repart quasi directement en montée. Le profil me donne une montée continue jusqu'à 850m, puis, par 2 autres montées entrecoupées de courtes descentes, un sommet à un peu plus de 1000m d'altitude. Nous sommes maintenant plus espacés, donc j'adopte un rythme soutenu sans trop l'être, qui permet juste de progressivement rattraper les coureurs un à un, très très progressivement, sans plus trop me faire dépasser.....sauf par les premiers coureurs du 55km qui nous arrivent déjà dessus à peine au-dessus du château de Bélesta (dont il ne reste pas grand-chose).
Comme souvent en pareil cas, je m'occupe en les comptant et en leur annonçant leur place, ce que certains apprécient toujours. Le jeu des pronostics Kikouroù était justement sur cette course du 55km des Citadelles, mais je ne connais pas bien les coureurs pour savoir si mon pronostic était bon. Je reconnais juste Sébastien Capus, le premier à nous dépasser, bien aidé par son tee-shirt écrit "Sebulous" dans le dos.
La forêt au-dessus de Bélesta est très belle. Je crois que c'est elle, la Forêt Royale du trail du même nom, que Michel organise en février. La montée est sympa, il ne fait pas trop chaud, tout va toujours bien. Vers la fin, dans mes divers dépassé, j'échange 2-3 mots avec une fille à la jupe orange que je dépasse et qui m'entend donner leurs places aux coureurs du 55km. Pourquoi est-ce que je vous la mentionne, elle, et pas les autres coureurs dépassés? Eh bien, vous allez vite le savoir!
L'un dans l'autre, on atteint ma première altitude mémorisée de 850m, suivie d'une première petite descente où j'y vais assez prudemment en guettant un peu les avions du 55km qui continuent à arriver. Parmi ces avions, je revois passer…"ma" coureuse à la jupe orange. Ah bin, elle descend bien, alors, tiens. Et paf, quand ça remonte…sur qui croyez-vous que je reviens? Bingo, la revoilà à nouveau!
Un peu plus loin, c'est le dossard 2 que je trouve. Je l'avais déjà vu, lui, et évidemment, cabot comme je suis, je ne résiste pas à faire le kakou en disant que je suis super fier de dépasser un coureur élite.... Bien évidemment, ce n'est pas cela, c'est juste le deuxième inscrit. On blague quelques secondes sur le fétichisme des "petits dossards" (je lui indique que dans ma collec', j'ai un 1, un 2 et un 4 et que je cherche désespérément un 3). Vu qu'il n'a pas l'air d'être un perdreau de l'année, ça l'amuse bien aussi. En passant, je me dis alors que je vérifierai et que c'est peut-être un M5 que je dépasse, il n'a pas l'air tout jeune, ce Gersois (y'a écrit "Auch" dans son dos). Evidemment, vous vous doutez que j'ai vérifié : eh bien, et d'une le Monsieur va terminer 1h20 derrière moi...et de deux, c'est un M4, on a 6 ans de différence!
L'un dans l'autre, tout cela nous amène au "sommet" (qui n'en n'est pas un), à un peu plus de 1000m, sous une bosse appelée "Tantère" sur la carte IGN. J'y suis en 3h12 soit…exactement ce qu'il y a sur le roadbook.
Et dans la redescente qui doit nous amener à une traversée de route où j'espère retrouver Elisabeth, je me fais à nouveau juporangifier. Là, ça commence à nous faire rigoler avec Madame Jupe Orange (bah oui, je ne connais pas son nom!) et je lui dis que, si ça se trouve, on n'a pas fini de faire le yoyo, à ce rythme. Prémonitoire!
On traverse 2 ou 3 hameaux dans un très joli paysage forestier où on aperçoit régulièrement les sommets enneigés de la Montagne de Tabe, qui culmine au Pic de Soularac à 2368m et sont un premier aperçu de la chaîne des Pyrénées Ariégeoises, qui est derrière. Peu à peu, on entend un peu plus de bruit en dessous, on doit arriver à cette fameuse traversée de route…et, bien sûr, qui est là? Supersuiveuse, bien sûr qui ne s'est pas faite avoir par le point de rencontre que je lui avais donné et qui...n'est pas sur le parcours car nous abordons une des petites "sections secrètes" dont Michel a le secret. Je me doutais un peu de blagues de ce style, mais vu qu'on devait forcément traverser cette D16. Et donc, elle a géré tout ça comme une chef et est au bord de la route. Le check de rigueur, la confirmation que tout va toujours très bien…et je repars aussitôt.
La variante secrète qui suit est un bon petit raidard! Au lieu de 820m maxi que j'ai sur mon roadbook, on va monter à près de 900. L'avantage, c'est que je peux juporangifier à nouveau (ainsi qu'une bonne dizaine d'autres dépassements), tout en étant toujours dépassé par des coureurs du 55km (j'en suis à une trentaine). La suite jusqu'à Fougax est un peu plus compliquée à décrire : c'est une succession de descentes et de brèves montées. Je ne me rappelle guère que d'une chose : nous sommes dépassés par les deux premières féminines qui se suivent à quelques secondes. Je ne les connais pas, mais j'espère juste qu'il y a Mélanie Finas dedans (ce qui s'avère juste, c'est la deuxième) vu qu'elle est en tête de mon pronostic.
Pas grand-chose à raconter, donc de la suite jusqu'à Fougax où on descend progressivement en suivant plusieurs petits valons latéraux. On finit par arriver sur la route de Bélesta à Fougax où j'ai la petite surprise de voir Elisabeth dans les spectateurs. Elle me lance que l'accès au ravito pour les suiveurs n'est pas possible et qu'on ne s'y verra pas. En fait, ce n'est pas tout à fait le cas, car Fougax est en fait en 2 parties et le ravito est dans la deuxième, qui est tout à fait accessible à tous, mais cela n'était guère évident à première vue.
Nous remontons donc la vallée sur un petit kilomètre de plat montant pas très glamour où j'essaie de ne pas m'épuiser à me battre contre la pente. J'enclenche donc la marche nordique prévue dans ce type de cas, alternée avec un peu de "course-bâtons 1/3" (une propulsion de bâton tous les 3 pas).
J'ai perdu de vue Marine (allez, je vous livre le scoop, j'ai trouvé son nom de "Madame Jupe Orange" !). En pratique, elle pointe 40 secondes devant moi à l'entrée du ravito. Je n'ai guère l'intention de m'attarder sur ce ravito de Fougax. L'idée globale est de bien faire le plein car l'étape suivante jusqu'à Montferrier sera un peu plus longue à ce qu'il me semble, avec surtout l'ascension de Montségur en plein cagnard. Donc, je remplace mon eau par de l'eau gazeuse, je prends une bonne provision d'aliments salés, je n'oublie pas la banane règlementaire et je ressors assez vite.
Et là, surprise : Elisabeth est là! Trop forte, elle a réussi à me poser et donc…re-check!
En résumé : Bélesta-Fougax : 2h21 pour 16 kilomètres, 5 minutes d'arrêt. Et je ressors en 4h38 pour 4h43 prévues, donc 5 minutes d'avance (prises sur la durée d'arrêt, en fait). Je suis désormais 353ème (16 places de gagnées).
La sortie de Fougax est assez calme, Il y a près de 3km de faux plat montant dans la vallée, c'est joli le long d'un ruisseau, mais un peu longuet. Je prends mon temps en évitant de m'épuiser à courir en permanence ("ne pas se battre contre le terrain, il gagne toujours"). J'y laisse à nouveau quelques places, comme souvent, mais ce seront des économies pour le futur.
On finit par traverser la route pour que les choses plus sérieuses commencent, on a environ 200D+ de montée à peu près régulière sur un chemin plutôt facile. J'essaie d'éviter de forcer un peu trop : en général, c'est à ce moment des courses que j'ai un peu tendance à essayer de faire trop le pacman, ce qui peut se payer ensuite. Alors, je me cale plus ou moins sur le rythme des autres, cela suffira bien. Il y a encore çà et là des coureurs du 55km qui nous dépassent, logique car cela doit être le premier tiers de cette course.
Le pog de Monségur nous domine sur la gauche, c'est qu'il est à près de 1200m, lui.
Une petite descente marque l'endroit où, je crois, le parcours du 40km nous rejoint. Mais tous les coureurs de cette course sont apparemment passés. Je ne dépasserai ma première coureuse du 40km qu'à 300m de l'arrivée! En abordant la dernière côte vers le Col de Montségur, on commence à entendre du bruit au-dessus : il y a une grosse ambiance à ce col où passe la route et où les suiveurs peuvent voir deux fois leur coureur : avant et après la montée au pog. Cette belle ambiance rebooste bien, surtout que, bien sûr, ma SuperSuiveuse est là, et bien là…et elle le fait savoir!
Et pour supporter, ça supporte! Je vais entendre des "Allez Bubulle" pendant au moins 200 mètres. Visiblement, ses voisins ont embrayé sur ses encouragements. Mais il faut ça car, la montée au château, ça se mérite! Le sentier est bien technique et, surtout, on croise les coureurs qui descendent. C'est très sympa, bien sûr, et on s'encourage mutuellement, mais il faut beaucoup de vigilance pour que ceux qui montent ne gênent pas ceux qui descendent…et réciproquement...sur ce chemin très étroit et accidenté. Cela rend la montée un peu plus difficile car on ne peut pas toujours passer où on voudrait. Ajoutez à cela le soleil qui tape dur et on sent bien que cette difficile montée se paiera un peu plus tard!
Impossible de dépasser, par contre. C'est un peu dommage car je piaffe pas mal derrière des coureurs moins à l'aise en montée. Il faut prendre son mal en patience. Et qui je croise, presque en haut? Eh oui, c'est encore Marine, que je n'aurai donc pas réussi à rattraper dans cette montée-là, vu qu'elle redescend déjà.
Un petit tour dans le château, on est bien sûr pointés là-haut (sinon, c'est trop facile!) et…eh bien, on a fait tout ça pour redescendre, et c'est donc à moi de devoir faire attention aux coureurs montants sur ce terrain pas facile. Il y en a quand même un peu moins derrière moi que devant, on dirait.
Petit point chrono Fougax-Montségur : 1h34 pour 8,5km. Je passe en 6h08 et c'est pile ce que prévoyait le roadbook. J'ai, curieusement, gagné 44 places ce qui ne s'est pas vu sur le terrain. Je pense que l'arrêt court à Fougax y est pour beaucoup.
Je me prends quand même quelques minutes pour un arrêt photo et une petite compote (la seule de la course!) histoire au moins de ne pas être monté pour rien.
La descente est plutôt lente, comme prévu, entre le terrain technique et les coureurs montants, ce n'est que sur la fin qu'on peut enfin se lâcher un peu...et bien sûr revoir Elisabeth qui me refait une photo.
La descente qui suit, sur Montferrier est un très beau chemin, presque toujours le long d'un ruisseau, en sous-bois. C'est assez roulant et humide (j'imagine ce que ça doit être une année boueuse et les habitués me confirmeront plus tard que cette section peut effectivement être un infâme bourbier). J'essaie d'éviter de me griller car il faut courir tout le temps avec une pente assez faible, donc typiquement le style de terrain où je ne suis pas très performant. Je m'oblige à alterner quelques sections marchées pour laisser le rythme se calmer.
Pas grand-chose d'autre à dire sur cette descente plutôt facile et régulière. On arrive même sur Montferrier plus vite que je ne l'imaginais car je pensais qu'on descendait plus bas que cela (700m seulement).
Je retrouve Elisabeth avec le plan de bien m'alimenter après cette section assez longue depuis le ravito précédent, surtout avec une bonne chaleur et ce terrain roulant assez épuisant, finalement. Donc, au menu, ce sera encore soupe, soupe et re-soupe. Puis quelques provisions salées (saucissons, fromage, etc.) et je m'échappe de la tente surchauffée pour aller me poser à l'extérieur. J'ai prévu un arrêt de 15 minutes, j'ai donc le temps.
Les jambes sont quand même bien raides maintenant et la cheville gauche commencent à signaler sa présence, il faudra donc être vigilant sur la deuxième moitié de course (on est en fait un peu au-delà de la mi-course, à 45 kilomètres). J'ai heureusement pas trop mal bu, pour une fois, et les deux flasques sont quasi vides.
On évite quand même de trop s'éterniser et je fais le petit check-bisou à Elisabeth avant qu'on ne se revoie en principe à Roquefixade (même s'il n'y a pas de ravito là-haut).
En résumé : Fougax-Montferrier : 2h13 pour 13 kilomètres, 10 minutes d'arrêt. Je ressors en 7h01 pour 7h03 prévues, donc toujours pile dans les temps (en pratique, les arrêts plus courts que prévu aident un peu!). Seulement 7 places de gagnées : ma prudence dans la descente doit y être pour beaucoup.
Je redoute un peu cette section, assez longue, de 15 kilomètres. Elle consiste en gros en 2 côtes suivies de 2 descentes, avec notamment une montée à Roquefixade de presque 400 D+ et, comme nous sommes passés la veille à Roquefixade, je sais que c'est plein Sud et sans ombre.
Donc, départ prudent de Montferrier avec personne devant et personne derrière : il n'y a plus les coureurs du 55km, nous sommes entre nous. Je crois que je fais cette première côte, relativement courte (150D+) à peu près tout seul. La redescente qui suit est sans histoire et nous ramène près de la route Lavelanet-Pamiers pour une longue section en plat montant sur un chemin agricole.
Une bonne purge, je dois dire! Là, j'ai un peu de mal à courir, donc j'alterne en Cyrano en essayant surtout de m'économiser. Ce qui ramène immanquablement quelques coureurs de l'arrière (agaçants, ces jeunes qui courent!). Le petit village de Nalzen marque la fin de cette section un peu "purge", pour une petite redescente qui va nous amener à passer sous la départementale et enfin démarrer la longue côte vers Roquefixade.
Là, clairement, ça pique. Tout le monde est un peu scotché, il fait une bonne grosse chaleur et, comme prévu, on est en plein cagnard. Rien d'autre à faire qu'empoigner les bâtons, baisser la tête, regarder devant ses pieds et monter. Le village est là-haut, le château encore plus haut…et la crête encore encore plus haut, c'est pas compliqué.
Comme d'habitude, cela a au moins un avantage : je reprends un à un les coureurs qui m'avaient dépassé sur le faux-plat. On croise pour la dixième fois, la voiture de deux suiveurs qui mettent à chaque fois leur autoradio à fond pour mettre l'ambiance, c'est amusant...et je les salue une fois de plus.
Ce village n'en finit pas par ne plus arriver, je ne rêve que de ça car je sais…qu'il y a une fontaine! Et la résolution est déjà prise : je m'en vais t'y coller la tête dedans et on ne discute pas!
Enfin, nous y voilà et bien sûr, Elisabeth est là pour faire la photo. Moi, je fonce…sur la fontaine, on enlève le chabob et splaaaaatch, la tête dedans. J'ai été tellement vite qu'Elisabeth n'a pas eu le temps de faire la photo. Mais l'air du bonhomme après cela dit tout : c'était BON.
Et je repars…eh bien avec Marine que j'ai juste rattrapée en arrivant à Roquefixade. Mais je garde mon rythme et je pars devant après qu'on ait échangé quelques mots. De toute façon, il faut que je prenne de l'avance car elle va encore me remettre une mine dans la descente qui suit.
L'avantage, c'est que, pour une fois, je sais comment est cette montée. Etonnant comme le fait de connaître un passage le rend moins difficile. Pourtant, c'est quand même méchamment raide, surtout que les gars du Moyen-Âge, ils n'ont même pas mis leur château au point le plus haut et que le raidard qui suit est une vraie tuerie.
Mais....que c'est beau en haut. J'arrive quand même à en profiter un peu, surtout que le parcours nous fait profiter pendant quelques centaines de mètres de la crête au-dessus de la vallée et face aux sommets enneigés.
Mais voilà…il y a encore du boulot, il faut redescendre à Roquefort les Cascades.
Descente ma fois assez roulante à nouveau, pas grand monde devant, pas grand monde derrière......sauf, eh bien encore la jupe orange de Marine! que je laisse donc encore passer une 392ème fois…et même une 393ème car elle s'impose un "arrêt technique" intermédiaire qui ne me suffit pas pour prendre assez d'avance. Cela commence à devenir cocasse, cette histoire!
Sinon, à part ces péripipities (oui, bon il est moyen, celui-là), pas grand-chose à dire. Je me rappelle juste que je me suis promis de traverser le ruisseau qui est au-dessus du ravito "droit dedans" dans un grand splatch, en espérant arroser quelques spectateurs au passage. Ce que je fais derechef sauf…qu'il n'y a personne pour admirer l'exploit. J'aurais mieux fait de m'arrêter pour tremper le chabob dans l'eau au lieu de faire le mariole.
Il y a quand même quelques signes avant-coureurs de crampes qui vont donc m'amener à engloutir force gobelets de liquide au ravito qui se présente enfin. Je jette un regard langoureux vers la guinguette de "Moustache" (figure locale avec qui nous avons discuté hier...enfin, c'est surtout lui qui a discuté : je pense que les locaux qui semblent tous connaître Moustache, comprendront ce que je veux dire). Mais il est trop occupé, ce qui m'empêche d'aller le voir pour lui rappeler notre discussion de la veille (et secrètement espérer me voir offrir une bière dont je rêve).
Comme toujours sur les derniers ravitos, je n'ai aucune envie de m'éterniser : il ne reste "plus" que 10 kilomètres et une côte, ce "Mur de Raissac" tant redouté donc, finir est l'obsession.
Je repars donc assez vite après qu'Elisabeth m'ait rapporté un chabob bien dégoulinant depuis le ruisseau.
En résumé : Montferrier-Roquefort les Cascades : 2h26 pour 15 kilomètres, 6 minutes d'arrêt. Je ressors en 9h33 pour…9h33 prévues! Là, on frise la précision suisse.
Je l'ai entendu dire par d'autres coureurs la veille : cette section est une purge "tu sais jamais si ça monte ou si ça descend et ça n'en finit pas".
Alors, je vous le dis tout de suite : ils ont parfaitement raison. C'est une purge.
Cela fait un peu moins de 6 kilomètres, et moi j'ai retenu dans ma tête "on longe la vallée qui va vers Lavelanet et même si on reste pas au fond, ça doit être assez roulant".
Alors, la prochaine fois, mon gars, tu fais moins le malin, tu sors ton profil du roadbook et tu regardes car c'est PAS DU TOUT ça.
Pourtant ça commence comme prévu : un genre de long chemin plus ou moins plat en fond de vallée où...eh bien je fais du Cyrano, faute de mieux. J'ai les jambes un peu raides, j'essaie de me réserver pour le fameux "mur". Allez, on fait 150 pas en marchant et 100 en courant, et on recommence. C'est longuet, un peu barbant, un peu décourageant car je me fais un peu dépasser, mais l'un dans l'autre, ça permet d'avaler sans trop de problèmes 3 bons kilomètres en un peu plus de 30 minutes. Bon, pas trop rapide, mais c'est mieux que rien.
Le souci, c'est que le profil n'est pas du tout comme je pensais. En réalité, on remonte une vallée qui s'encaisse progressivement pour devenir de vraies gorges et qui (mais je ne le vois que plus tard, sur la carte), s'écarte de la vallée où se situe le fameux Raissac. Et donc, après un ou deux petits coups de cul déjà raides, voilà qu'on bascule sur l'autre versant pour attaquer une sévère montée de 130D+ vers un petit hameau (Pérelle). Alors que je m'attendais à du bien plus simple…je n'avais en fait qu'à regarder sur mon profil, tout y était!
Et ce n'est qu'après cela (et une montée où j'ai beaucoup de mal à avancer) qu'on redescend vers ce fameux Raissac que j'attends avec grande impatience, histoire de me coltiner enfin ce fameux "mur".
Elisabeth m'y attend, bien sûr, au détour du chemin sous le ravito. Et elle n'a aucun mal à me suivre quand on remonte vers la route et le mini-ravito, c'est dire si j'avance désormais difficilement.
Vu que j'ai encore largement de l'eau (évidemment, comme souvent, je n'ai plus trop le goût à boire…et j'ai peut-être pris une deuxième compote...ce qui aurait été une bonne idée vu le coup de barre que je subis...mais je n'en suis pas certain), je décide de zapper le ravito. Je suis désormais en mode "purée y'en a marre de ce truc, vivement que ça se finisse", ce qui n'est jamais le meilleur état d'esprit pour bien finir, en fait.
En résumé : Roquefort-Raissac : 1h12 pour 6,8km, ce n'est pas la gloire! 0 minutes d'arrêt. Je "ressors" en 10h46 pour 10h42 sur le roadbook. Vu que j'ai carotté les 3 minutes d'arrêt prévues, j'ai 7 minutes de retard.
C'est maintenant l'heure de vérité. Soit j'arrive à me pousser un peu et, comme je sais que j'ai prévu un rythme lent sur la fin, je peux faire un beau pacman final. Soit....non.
Et bim, qui voilà? Eh oui, c'est encore Marine qui est là! Je repars pile avec elle et là, on est l'un et l'autre dans l'idée que si ça se trouve on va pouvoir souffrir ensemble sur la fin.
Et donc, comme c'est une montée, je prends la tête et elle m'emboite le pas. Pic, poc, pic, poc.
Sauf que…ça ne piquepoque pas bien fort, ce Bubulle. C'est raide, certes, ce "mur", mais, enfin, c'est pas non plus le Morétan. Mais pour les jambes du Bubulle, c'est deux fois plus raide que le Morétan. Et voilà que y'a des pic-pocs qui reviennent de derrière.
Bref, je suis un poil scotché. Moi qui me disais que j'allais "faire le rythme", je fais un rythme de Master 7, oui.
"Si tu veux, je te prends le relais pour faire le rythme", me dit Marine. Bin oui, écoute, c'est pas de refus, là. Allez hop, j'embraye derrière.
Sauf que.... 1 mètre, deux mètres, 3, 5, 10 mètres. Impossible de suivre. Elle s'éloigne inexorablement. Et un autre qui passe. Et encore un autre. Y'a plus de jus dans le Bubulle. Plus rien. A posteriori, je me dis que ça doit être ça, une fringale. Gros malin.
Il faut prendre son mal en patience, y'a rien d'autre à faire. Arrêter de regarder la petite tache orange tout là-haut, qui finit par disparaître. De même que le tee-shirt bleu qui suit. De même que les 2 ou 3 autres qui suivaient. Ne pas regarder cette putain de chierie de saloperie de crête qui est encore bien haut.
Pic, poc, pic poc...
ENFIN, la pente s'adoucit un peu. Je m'en doutais vu que je n'arrête pas de regarder mon altimètre en attendant les fatidiques 800 mètres d'altitude qui annoncent la fin de cette purge. Et, effectivement, pile à 818 mètres, ça s'arrête, on tourne à droite pour un sentier tout plat et c'est fini.
Et le pire, vous ne savez pas? C'est que le Saint Roadbook, il disait que je monterais "ça" en 24 minutes. Et j'en ai mis....25. Et donc, en haut, je le vois en écrivant ce récit, je n'ai que 4 petites minutes de retard sur le roadbook! Calcul fait a posteriori, je suis monté à 540m/h. Ce n'est pas merveilleux, mais ce n'est pas abominable non plus, finalement.
Par contre, difficile de relancer sur ce chemin de crête qui va nous ramener vers Lavelanet. Déjà, il n'en finit pas de ne pas descendre, du moins c'est ce qu'il semble. Et le résultat, c'est que, surtout au début, je n'arrive plus à me motiver pour recourir un peu : je garde en point de mire lointain un couple qui n'avance guère plus vite, mais je ne peux guère que marcher, au moins pendant le premier kilomètre. Impossible de me motiver à accélérer.
Ce n'est finalement que trèèèèès lentement que je finis par retrottiner doucement. Le terrain est assez chaotique, un des rares passages techniques de la course. Cela ressemble parfois aux lapiaz des Préalpes et, sur ce type de terrain, j'ai toujours peur de me faire une cheville.
Donc, c'est long, très long. Surtout que je me figure qu'on va descendre progressivement sur Lavelanet mais qu'il n'en est rien. Ce n'est vraiment qu'à la toute fin qu'on va littéralement plonger sur la ville, mais avant, c'est assez désespérant avec même parfois de sournoises petites remontées, et surtout ce sentier qui s'obstine à revenir sur le fil de la crête et y retrouver…les cailloux mal rangés.
Autant dire que le début du toboggan final est une vraie libération, ce n'est pas peu dire. Surtout que nous avons la chance que ce soit sec car je ne peux qu'imaginer ce que ça doit être une année humide. J'ai, fort heureusement, retrouvé un tout petit peu de jambes et je peux donc finir sans être trop lamentable, juste après avoir rattrapé celle que je crois être la dernière coureuse du 40km, que je félicite chaudement (en fait, il y en a deux autres 1h30 derrière elle).
Et il est enfin possible de profiter de cette belle arrivée avec tous les spectateurs qui nous attendent en bas de cette descente de marches, et bien sûr Elisabeth qui annonce au monde entier l'arrivée de Bubulle....et peut enfin immortaliser que je les termine, ces Citadelles. Il n'y aura donc pas à revenir! Ce qui ne serait certes pas un déplaisir vu l'ambiance et l'organisation parfaites…mais ce qui reste quand même une belle expédition pour un "parisien", il faut le dire.
Et je termine donc cette course en 11H47, à 12 minutes de ce que prévoyait le roadbook qu'au final, j'ai respecté quasiment à la lettre. Pour le respecter totalement, il aurait fallu que j'arrive à suivre la jupe orange de Marine, que je n'arriverai malheureusement pas à recroiser après la course, ni au repas d'après-course, au contraire de philibert69 et de Sabine que nous pouvons retrouver sous la halle, dans la balle ambiance mise par la troupe de Vendéens. Et, cerise sur le gâteau, j'arrive même à "débriefer" un peu avec Michel et à assister à la remise de son prix à ant09, qui a terminé son défi d'enchaîner les5 distances en 2 jours (il est arrivé une dizaine de minutes après moi…la seule fois où cela se produira certainement).
Que conclure d'autre que ce Trail des Citadelles mérite amplement sa réputation dans notre petit milieu. En nos temps d'inflation des distances et des difficultés, il reste une course abordable pour beaucoup, pas forcément facile pour autant, mais une belle façon de découvrir cette région, à une époque où la météo peut être de la partie, comme nous en avons eu la chance…ou moins favorable comme c'est arrivé parfois. Mais je crois que c'est une course dont tous reviennent superbement satisfaits et on ne peut donc que souhaiter qu'elle continue ainsi encore 15 ans de plus. Je reviens pour la 30ème, Michel ?
!!
4 commentaires
Commentaire de Yvan11 posté le 24-04-2023 à 19:40:48
Bravo pour ta course, et pour ce récit haletant et très bien documenté qui m'a fait revivre ma propre expérience sur cette distance.
J'envoie de ce pas le lien de ton récit à la fameuse Antoinette ! ;-)
Commentaire de mic31 posté le 24-04-2023 à 19:46:35
Yvan m'a précédé, je pensais aussi à envoyer ton récit à la grande spécialiste de la soupe. Je me suis absolument régalé à te lire, et contrairement à un finisher agonisant j'aurais aimé que cela dure plus longtemps.
Très heureux que notre petite fête du trail t'ait plu, et bien content aussi de t'avoir enfin croisé en vrai. A dans quinze ans donc, ou bien peut-être avant du côté de la PicaPica ou d'ailleurs.
Et merci pour le temps pris à la rédaction de ce roman !
Commentaire de Cheville de Miel posté le 25-04-2023 à 09:35:14
Toujours aussi agréable à lire tes CR!!! Euh vu ton enchainement bien sur que est pret pour un Ultra!!!
Commentaire de philibert69 posté le 25-04-2023 à 17:55:46
Superbe cr, je revois ma course, à la différence que j'ai plutôt bien géré le mur de Raissac. Par contre c'est la montée à Roquefixade qui m'a séché...me suis allongé tout en haut, j'ai pas choisi, mais c'était magnifique pour les yeux !!
À bientôt dans le sud-ouest, il te reste les Pyrénées centrales, et l'invitation tient toujours ;)
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