Récit disponible sur mon blog : http://www.mesexperiencessportives.com/2023/03/23/03/2023-chp.77-de-10-000-metres.html

 

C'est la première fois que je participe aux Championnats Départementaux de 10 000 mètres. J'ai failli devoir y renoncer puisque nous devions jouer à Quincy-Voisins cette semaine mais la rencontre a heureusement été avancée à lundi donc je suis bien disponible ce jeudi soir. Pas évident de prévoir une course un soir en semaine mais on fera avec la forme du jour.

La seule fois que j'ai fait un 10 kilomètres sur piste, c'était à Torcy, en septembre 2020. Le club (alors encore US Torcy Athlétisme) avait organisé cette compétition amicale en interne dans une période sans épreuves. 39'02 à battre !

Je me rends donc à Combs-la-Ville après le travail. La course est prévue à 20h00, j'arrive un peu avant 19h00 pour avoir le temps de me préparer, m'échauffer et me motiver. Je récupère mon dossard (le 813) et me pose un peu dans les tribunes pendant que les filles s'échauffent pour le 5000 mètres qui s'élance vers 19h30. Les conditions sont correctes malgré un peu de vent et une pluie fine qui s'estompe progressivement.

Je m'échauffe bien couvert mais pour la course, ce sera en simple short et maillot du club, avec mes Brooks Ricochet aux pieds, n'envisageant pas de faire une si longue distance sur piste en pointes. Je fais quelques tours de piste puis quelques tours autour de la piste pendant la course des filles. Les sensations sont correctes, sans plus.

Nous sommes 15 au départ de cette épreuve, j'ai regardé la liste des pré-inscrits, je sais que la gagne n'est pas envisageable avec au moins un coureur qui a un RP en 33 minutes et un jeune athlète de Roissy qui me bat régulièrement. Damien de Chelles n'est finalement pas là. Les autres, je n'en connais que 3 : un avec qui j'étais à la lutte samedi dernier sur le 10km de Magny, il termine environ 1 minute après moi ; un avec qui j'ai déjà été à la lutte sur plusieurs courses dont le Cross du Coq il y a quelques années et un avec qui j'ai déjà été à la lutte sur les Foulées Vairoises il y a quelques temps. Une course indécise donc.

 

La course

C'est parti ! Inutile de s'affoler au départ d'une course de 25 tours mais pour autant, il faut tout de suite se mettre dans le rythme et bien se placer. Je me retrouve très vite 4 ou 5ème... j'ai un gros doute sur la place exacte car j'ai en mémoire le fait de voir un groupe de 3 partir devant mais est-ce Nicolas (Moissy), Arthur (Roissy) et Nicolas (Sénart - Combs) ou y a-t-il les deux premiers cités accompagnés de quelqu'un d'autre puis le dernier Nicolas en chasse ? J'avoue avoir un gros bug dans mes souvenirs à ce sujet mais à priori, c'est la première option.

Du coup, je laisse s'échapper Nicolas et Arthur sans chercher à les suivre car je sais qu'ils partent forcément bien trop vite pour moi vues leurs références chronométriques. En revanche, le local de la course, je sais que je peux le suivre vu nos résultats à Magny-le-Hongre donc je reviens tranquillement et me cale derrière lui. Premier tour en 1'23, c'est quand même très rapide.

Je reste quelques temps dans la foulée de Nicolas, le rythme me va bien et personne ne semble revenir de l'arrière. Jamais de toute la course je ne me retournerai pour voir si c'est vraiment le cas ou non. L'allure descend légèrement, progressivement mais presque inexorablement ! Je décide alors de venir à la hauteur de Nicolas, voir comment il réagit. Il ne change pas du tout de rythme, je fais l'effort de passer devant en gardant la même allure, peut-être allons-nous pouvoir nous relayer.

Je me sens bien, j'essaie d'en remettre un peu pour ne pas m'endormir et en fait, sans vraiment changer de rythme, je distance Nicolas très progressivement. Je ne sais alors pas si je suis 3 ou 4ème, j'ai le sentiment d'être 4ème mais j'apprends rapidement que je suis bien sur le podium provisoire de la course quand ma troisième place est annoncée au micro à mon passage sur la ligne.

A chaque tour, un juré annonce nos numéros de dossards pendant que les autres membres du jury pointent nos passages. Parmi eux, Pascal qui m'encourage à chaque tour et ça fait vraiment plaisir. Après deux premiers kilomètres rapides et en décélération progressive (sur des bases de 36 minutes au 10), je stabilise bien ma vitesse de croisière sur les deux kilomètres suivants (1'28 de moyenne au tour). Je préfère ne quasiment jamais regarder ma montre, à peine 3 ou 4 fois sur la totalité de la course pour contrôler mon allure en temps réel. Je ne sais donc pas mes temps de passage, je cours au feeling.

Mon objectif est idéalement de faire un bon chrono mais je sais que je ne pourrai pas faire le mieux que je puisse dans ces conditions (un soir de semaine, avec le vent qu'il y a, avec la lassitude du tour de piste) donc je me concentre surtout sur la place, j'adorerais pouvoir rester sur le podium même si je sais que je ne vais pas pouvoir tenir ce rythme tout du long donc il va falloir résister au maximum.

Dans ma tête, je compte chaque tour que je termine et je calcule le nombre de tours restants, je suis focalisé sur ma progression personnelle même s'il faut régulièrement doubler les concurrents à qui on prend un tour. Une satisfaction, un seul coureur me doublera sur toute l'épreuve, le premier, à une seule reprise. Je ne me fais pas prendre un tour par le deuxième que j'aurais sans doute pu accrocher sans un départ aussi rapide.

C'est peu avant le sixième kilomètre que mon allure flanche d'un coup, la fatigue qui arrive alors que ça allait bien jusque-là, je commence à avoir hâte que ça se finisse, j'ai fait plus de la moitié mais il reste encore beaucoup de tours. Je passe pour la première fois au-delà des 1'30 au tour avec mes 17 et 18èmes tours qui sont les plus lents (1'33). C'est raisonnable pour un coup de mou, je limite bien la casse mais j'ai peur que ça revienne de l'arrière alors qu'en fait, je n'ai pas grand chose à craindre. Je n'ai aucune idée d'où se trouvent mes adversaires mais ils vivent la même chose que moi sauf qu'ils sont déjà bien distancés même si je ne leur prendrai pas tous un tour.

J'arrive à remettre un peu de rythme quand je me motive à l'idée qu'il reste moins de 3 kilomètres à parcourir puis très léger ralentissement quand mon corps se rend compte que c'est encore long quand même avant un bon final. Après 9 tours en plus de 1'30, je parviens à boucler l'avant-dernier en 1'29, n'ayant certainement pas envie de voir quelqu'un revenir après tant d'efforts ! Sans parler du dernier tour, le plus rapide de la course, plus rapide que le premier, en 1'22 !

Quand je franchis la ligne d'arrivée, je suis soulagé d'en avoir terminé et surtout, je suis très content d'avoir préservé cette belle troisième place ! Alors oui, il n'y avait pas beaucoup d'adversaires, il y a énormément d'athlètes seine-et-marnais qui auraient pu me devancer mais il fallait le faire, il fallait venir à Combs-la-Ville un jeudi soir pour courir 25 tours de piste dans un bel anonymat. J'ai eu le courage de le faire, j'en suis bien content et je suis récompensé d'un podium... et même d'un RP !

J'améliore de 5 secondes mon chrono de la Corrida de Houilles en décembre dernier en terminant les 10 000 mètres en 37 minutes 19 secondes et 11 centièmes. Finalement, je ne suis qu'à 1'55 du vainqueur (Nicolas de Moissy) et 1'14 du deuxième (Arthur de Roissy). J'ai 1 minute d'avance sur le 4ème (Nicolas de Sénart - Combs) suivi de près par Mathieu (Ozoir). 3 autres concurrents finissent en moins de 40 minutes. Nous étions 5 séniors (le 1er, mes deux poursuivants et le 14ème de la course).

Une épreuve très difficile, mentalement notamment, physiquement aussi. Mais une belle expérience, une ambiance sympa alors pourquoi pas réitérer l'expérience l'année prochaine...