Récit de la course : Frankfurter Ironman 2022, par Laurent V

L'auteur : Laurent V

La course : Frankfurter Ironman

Date : 26/6/2022

Lieu : Frankfurt (Allemagne)

Affichage : 994 vues

Distance : 225.99km

Objectif : Pas d'objectif

3 commentaires

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Ironman de Frankfurt

Frankfurt,

Dimanche 26 juin 2022,

3h00 du matin.

 

Lorsque je me suis inscrit à cet Ironman en Allemagne, je ne savais dire qu’une seule phrase dans la langue de Goethe : « Ich weiss nicht was soll es beudeuten dass ich so traurig bin » - « Je ne sais pas pourquoi je suis aussi mélancolique aujourd’hui ».

 

Comme je pressentais qu’il serait difficile de placer cette citation durant la course, je me suis connecté sur Google Trad et j’ai également appris à dire : « Hilfe, hilfe, ein krampf » - « au secours, une crampe ! ». Moins poétique mais certainement plus utile pour les 3,8 km de traversée du lac qui me hantent…

 

Il est 3 heures du matin et je suis devant mon gatosport et mon mug de café, dans ma chambre d’hôtel. Je n’ai pas plus faim qu’envie de prendre le départ de cet Ironman.

 

J’appelle mon ami Eddie, qui loge dans la chambre d’à côté, pour vérifier s’il est bien réveillé. Il est, bien sûr, déjà levé. Il me demande pourquoi nous nous infligeons une telle chose.

 

Du haut de ses 63 ans, Eddie a plus de 40 Ironman à son actif ; j’en ai modestement 4. Et pourtant, lui et moi éprouvons la même angoisse. Mais prendrions-nous le départ si nous n’éprouvions pas cette peur gluante de l’échec ?

 

Cela fait quelques semaines que nous oscillons entre doutes et excitation. Mais cette même fébrilité est là lorsque nous prenons le départ d’un simple 10 km, alors il n’est pas étonnant d’éprouver cette sensation au départ du monstre Ironman avec ses 3,8 km de natation, 180 km de vélo (182 à Frankfurt) et 42,193 km de course à pied.

 

Mais ce matin, à cette heure matinale, c’est la peur qui prend le dessus. Je suis d’autant plus angoissé que la température du lac où nous nagerons est à 24,4 degrés (je viens de vérifier sur mon portable) et que les combinaisons sont interdites à partir de 24,5 degrés. L’épreuve de la natation sans la flottabilité apportée par le néoprène me compliquerait bien les choses, moi qui suis un piètre nageur.

 

4h15 : Nous quittons l’hôtel pour nous rendre à la navette de départ, située à 20 mn de marche. Il fait encore nuit. Des coureurs sortent de différents immeubles. Cela me fait penser aux bigorneaux que nous découvrons le soir sur les rochers, alors que nous n’en soupçonnions pas la présence en pleine journée, quand la foule était là.

 

Nous croisons aussi quelques noctambules dubitatifs face à ces femmes et hommes en trifonction moulante dans la rue.

 

4h45 : La navette démarre pour 30 mn de trajet. Eddie et moi sommes debout. On n’est plus à ça près.

 

5h45 : Après un embouteillage de navettes qui nous a contraints à finir le dernier kilomètre à pied, nous entrons dans le parc à vélos. Le jour se lève. A peine entré, j’entends un coureur dire à son camarade : « regarde, ils la mettent ». Je comprends tout de suite de quoi il s’agit et, pour me rassurer définitivement, je scrute le fond du parc à vélos.

Effectivement, après avoir réglé et gonflé leurs vélos, les triathlètes enfilent leur combinaison. Ouf ! Elle a donc finalement été autorisée par le comité de course.

 

6h20 : Près de 3.000 coureurs en néoprène noir et bonnet de bain rouge sur la plage. Dans quelques minutes, départ des professionnels hommes, puis des professionnelles femmes, et enfin par groupe de 6 toutes les 4 secondes, le reste des coureurs.

 

Pour l’heure nous sommes encore tous ensemble, chacun face à son propre défit, chacun face à son Everest.

 

La sono crache une musique galvanisante, puis un clapping des 3.000 concurrents est lancé, sous le bruit de l’hélicoptère de la télévision allemande qui diffuse en direct cet événement, championnat d’Europe oblige.

 

Le coup de pistolet retentit alors que s’élèvent d’immenses flammes pyrotechniques. Les professionnels hommes courent et plongent à l’eau, bientôt suivis par les autres concurrents. Nos 3.000 cœurs battent à l’unisson. Eddie choisit de se mettre dans le premier sas (les plus rapides), je choisis le dernier (les plus originaux).

 

7h00 : Je vais rentrer dans l’eau parmi les derniers. Je viens de donner ma bouteille d’eau vide à un spectateur pour qu’il la jette dans une poubelle. Il a accepté avec sourire et m’a soudainement pris dans les bras pour me donner une forte accolade. Surpris, je suis touché par ce geste de respect et d’affection.

 

Mes premiers mouvements de crawl me libèrent. Je ne suis plus dans le doute, mais je suis bien parti pour cette folle aventure.

 

Je m’efforce de tenir le cap des grosses bouées jaunes et oranges qui marquent le parcours que j’ai appris par cœur : d’abord un rectangle de 1,5 km, puis, après un rapide passage sur la plage, un grand triangle de 2,3 km.

 

L’eau est bleue-verte, glauque. Eddie me dira qu’il avait tellement soif qu’il en a bue trois belles gorgées. Il le regrettera amèrement quelques heures plus tard, sur le marathon.

 

Je termine la première partie de 1,5 km en 43 mn, ce qui est un temps normal pour moi. Après quelques pas courus sur la plage, je m’élance pour le triangle de 2,3 km.

 

Je ne peux m’empêcher de faire toutes sortes de calculs afin de me rassurer sur le fait que je sortirai avant la barrière horaire de 2h20 pour cette première épreuve. Je pense à Cédric, un Belge rencontré la veille à la pasta party, qui retente l’Ironman après avoir été éliminé dès la natation il y a trois ans. Il était sorti de l’eau en 2h24 au lieu des 2h20 maxi autorisées. Les arbitres lui avaient pris son dossard et ne l’avaient pas laissé partir à l’épreuve de vélo.

 

Il avait depuis beaucoup travaillé sa natation et nous avait assuré qu’elle devrait passer cette année.

 

Je le lui souhaite de tout mon cœur en prenant mon avant-dernier virage.

 

J’ai maintenant le soleil en face et il est très difficile de se repérer. Un nageur s’est mis à la brasse pour mieux s’orienter. Je le suis quelques mètres puis le dépasse (et c’est rare que je dépasse en natation).

 

Dernier virage, dernière ligne droite de 800 m. Je sens l’arrivée d’une crampe. Je fais quelques étirements avec ma jambe droite, sans cesser de nager. Ça marche : kein krampf !

 

Il doit maintenant rester 400 m. J’entends la sono sur la plage. Ça me motive.

 

200 m. Beaucoup de kayaks et bateaux en haie d’honneur. Puis la plage. Je suis sauvé. Pour moi, la course va commencer.

 

Des spectateurs m’applaudissent chaleureusement. Je comprends qu’ils saluent l’effort et non le chrono, l’homme et non l’athlète. Ça me touche.

 

J’enlève mes lunettes, mon bonnet et cours sur le tapis. Je regarde ma montre. Il est 8h51. J’ai mis 1h51, ce qui n’est malheureusement pas une contre-performance pour moi. Mais j’ai une bonne avance sur la barrière horaire qui empêche de quitter le parc à vélo à compter de 9h30.

 

Je récupère mon sac bleu et m’assois dans la tente vestiaire. Je dépose mon bracelet puce pour ne pas gêner l’enlèvement de la combinaison lors du passage de la cheville gauche. Je comprendrai plus tard que ce sera une grosse erreur.

 

Casque sur la tête, chaussures vélo aux pieds, je fonce récupérer mon vélo dans le parc déjà bien vidé.

 

9h05 : Premiers tours de roues. Même si, physiquement, le plus dur reste à venir, je sais que, à partir de maintenant, j’ai les armes pour me battre. J’ai survécu à la sournoise eau et j’ai vraiment envie d’en découdre maintenant, sur la terre ferme.

 

Je ne vois pas passer les 20 premiers km. Le parcours y est totalement plat et je ne quitte pas les prolongateurs. Je les parcours à 34 km/h.

 

Les premières côtes arrivent ensuite. Les habitants des villages traversés ont installé des chaises devant chez eux et nous encouragent.

 

Une zone de 500 m de pavés nous chahute, dans un joli village.

 

Sorti à la fin de la natation, je passe mon temps à dépasser des cyclistes sans jamais me faire reprendre.

 

Km 44 : Je m’aperçois avec effroi que je n’ai pas ma puce électronique à la cheville. Je comprends tout de suite que je l’ai laissée avec ma combinaison, à l’aire de natation, quand j’ai commis l’erreur de l’enlever.

 

C’est le choc. Ma première pensée est de me dire que mes proches qui me suivent sur l’application vont s’inquiéter. Ils vont penser que j’ai eu un souci en sortant de la natation.

 

Ma deuxième pensée est la crainte de la disqualification.

 

J’aperçois enfin une penality box où des arbitres arrêtent les coureurs frappés d’un carton jaune.

 

Je m’y arrête et explique à l’arbitre ma mésaventure. Il me dit de terminer mon vélo et de demander une nouvelle puce à l’aire de transition d’avant marathon.

 

Je repars, mais toujours préoccupé à l’idée de l’inquiétude que va générer cette disparition des radars pour mes proches.

 

Km 50 : Je suis dépassé par le premier de la course qui m’a pris un tour (sur les 2 boucles de 91 km formant le parcours). Je suis vraiment impressionné. La différence d’allure est telle qu’on croirait qu’il est à moto.

 

Km 77 : Je rattrape Cédric (vous savez, le Belge éliminé à la natation il y a 3 ans). Je reste à sa hauteur et le félicite. Il est heureux. Il est sorti de l’eau en 1h34, soit 50 mn de moins que la dernière fois (et accessoirement 15 mn plus rapide que moi).

 

Je lui dis qu’il est bientôt à mi-parcours du vélo, qu’il a un bon rythme, qu’il est dans les temps et que ce soir, il sera Ironman !

 

Il finit par me dire de ne pas l’attendre et de repartir à mon rythme. Je ne me fais pas prier. Nous sommes tous des compétiteurs et nous ne souhaitons jamais retarder un coureur.

 

Km 91 : Retour à Frankfurt avant de repartir pour la deuxième boucle.

 

Il fait maintenant très chaud. Je mange peu mais bois beaucoup. Des ravitaillements sont installés régulièrement où des bénévoles nous tendent de beaux bidons estampillés Ironman avec de l’eau fraîche ou du coca, au choix. Il suffit alors de jeter son vieux bidon dans la borne dédiée et de repartir avec le neuf.

 

Km 120 : Il fait très chaud, mais je suis bien. Je commence à faire le compte à rebours et à me dire que je pourrai commencer le marathon vers 16h.

 

Km 140 : Sur le bord de la route, un jeune enfant d’environ 5 ans avec ses parents. Il m’encourage avec une sincérité spéciale dans les yeux. Je me vois à son âge. Il me touche, je ne sais pas pourquoi.

 

Je ralentis et lui tends mon bidon Ironman avec un sourire. Il le saisit et se tourne immédiatement tout fier vers sa maman qui lui décroche un sourire attendri et faussement émerveillé.

 

Ich weiss nicht was soll es bedeuten dass Ich si traurig bin.

 

Km 150 : Plus que 32 km. Je suis tellement bien que je regrette presque que la partie vélo se termine dans une bonne heure.

 

Km 155 : Je regrette ma pensée du Km 150. Il fait chaud et je commence à avoir mal un peu partout, surtout à la nuque. Envie de me redresser. Je m’aperçois alors que cela fait environ 5h30 que je pédale, sans m’être arrêté un seul instant, sauf la minute de discussion avec l’arbitre.

 

Je décide donc de m’arrêter, le temps d’une envie naturelle. Grand bien m’en a pris car je n’ai plus mal quand je repars 2 mn plus tard et je vais terminer sans grande souffrance.

 

15h40 : Arrivée à la transition 2 après 6h35 pour les 182 km (1.200 m de D+), soit 28 km/h de moyenne.

 

Je dépose mon vélo et, fébrile, cherche un commissaire de course pour lui demander une nouvelle puce.

 

Je trouve assez rapidement, puis prends le temps de me changer de chaussettes en me mettant une couche de crème Nok, ma casquette Ironman blanche et c’est parti pour un marathon !

 

15h52 : Déjà 8h52 de sport au moment de l’entrée sur la piste du marathon.

 

Le marathon consiste en 4 boucles de 10,5 km de part et d’autre du Main, sur les quais.

 

À chaque passage de boucle nous recevons un chouchou de couleur différente. Au quatrième chouchou on ne repart pas pour un tour mais vers le tapis rouge à droite pour atteindre le graal à 200 m de là.

 

L’avantage de ces boucles est de nous replonger au milieu des coureurs (certains ayant plus de tours que d’autres), ce que ne permet pas une course en ligne.

 

Je rentre donc sur le circuit et, à deux km environ, je rejoins Eddie qui porte déjà un chouchou au poignet droit. Il a donc un tour d’avance sur moi (10,5 km si vous suivez bien).

 

Nous sommes sincèrement heureux de nous retrouver, nous qui nous étions séparés à 6h30 du matin sur la plage. Il rit et me dit « alors, tu as réussi à sortir de l’eau ? » Je lui tape sur l’épaule et lui crie, plantant mes yeux dans les siens : « et toi ? alors, il n’est pas mort le vieux lion ? Il est là hein ? Il va aller jusqu’au bout ! ». Il me répond « je te le jure, même en rampant s’il le faut, j’irai jusqu’au bout ! ».

 

Car il y a encore quelques mois le roi Eddie sortait d’une grosse opération à la jambe et avait encore 15 agrafes. Sa participation même à l’Iron pouvait sembler compromise.

 

Je repars, heureux d’avoir vu mon ami, mon frère, mon poto. Je ne peux imaginer que ce marathon sera un calvaire pour ce champion, qui s’arrêtera vomir 4 fois, se relèvera chaque fois et repartira (vous vous souvenez, les gorgées d’eau du lac bues ce matin…)

 

Je n’avais pas appréhendé particulièrement ce marathon, s’agissant de la discipline où je suis le plus à l’aise (je l’ai couru en 4h00mn06s à l’Iron de Nice, environ 4h10 sur les autres Iron).

 

Mais là, je me rends très vite compte que ça va être difficile. Il fait très lourd et il n’y a pas d’air. Je suis littéralement écrasé par la chaleur.

 

Je ne cherche pas à maintenir un rythme. Je m’efforce juste de courir d’un ravitaillement à l’autre, soit environ des bonds de 3 km.

 

Et à chaque ravitaillement, je m’arrête et tente de faire baisser la température de mon corps : je bois un verre d’eau, m’arrose la tête, je bois un verre de coca bien frais, mets des glaçons dans ma casquette, croque dans un quartier d’orange, encore un verre d’eau, une éponge mouillée sur la nuque, et je me remets à courir jusqu’au ravitaillement suivant où je recommence ce cérémonial, toujours dans le même ordre.

 

Au fil des tours les chouchous s’ajoutent sur mon poignet droit. Je cours comme un automate, ne pensant à rien d’autre qu’au prochain ravitaillement qui suivra.

 

Le public encourage, certains me parlent en Français en voyant mon prénom et le drapeau tricolore sur mon dossard.

 

Troisième chouchou. Je me dis que c’est le dernier tour de 10,5 km. Que lorsque j’aurai le dernier chouchou, je n’aurai plus que 2 km à faire. Alors je regarde chaque endroit du parcours en me disant « Lolo, c’est la dernière fois que tu vois cet arbre, ce pont… » etc. Il faut bien occuper mon cerveau pour l’empêcher d’écouter chaque partie de mon corps qui le supplie d’arrêter.

 

Km 40 : Je récupère le dernier chouchou, le rouge, synonyme de délivrance proche. Je m’arrête au ravito suivant puis me relance.

 

Km 41 : Déjà près de 13h30 d’efforts depuis 7h du matin. Déjà 226 km parcourus à la nage, vélo et course à pied. Environ 4h30 sur ce dernier marathon.

 

Et soudain, j’aperçois Eddie 300 m devant moi. Je crois à un mirage. Quel scénariste pourrait écrire que les deux amis et compagnons d’entraînement, qui ne sont pas partis à la même heure et n’ont accompli aucune des trois disciplines à la même vitesse, se retrouvent à quelques centaines de mètres de l’arrivée ?

 

C’est juste impossible, même au cinéma.

 

Mais c’est pourtant bien lui et j’accélère pour le retrouver, ce qui me déclenche immédiatement une crampe dans la cuisse gauche, et je m’en fiche.

 

Je rejoins rapidement Eddie, à 800 m de l’arrivée. Ayant vomi tout ce qu’il pouvait, il est déshydraté et a mal à la jambe. Il est aussi étonné et heureux que moi de cette retrouvaille. Je lui hurle qu’on va le finir ensemble, ce putain d’Ironman (je suis vraiment euphorique car normalement je ne parle jamais comme ça). Il répète fragilement « oui, on va le finir ensemble, ce putain d’Ironman ».

 

Je suis sur un nuage, toute ma fatigue de la journée s’est évaporée. Je suis à côté du Maître, à côté de mon ami qui m’a tant fait rêver quand je n’imaginais pas pouvoir jamais prendre le départ d’une telle course.

 

Eddie me supplie de ralentir, me dit que sa jambe va exploser, que son genou va céder. Je lui dis oui, ralentis quelques mètres et, comme attiré par le chant des sirènes, j’accélère de nouveau en hurlant sur Eddie qui me suit tant bien que mal.

 

« Eddie, plus que la longueur le long du parc à vélo et on bifurque à droite pour l’arrivée ! On y est ! » « Mais Laurent, il est super long le parc à vélo… »

 

Et Eddie s’accroche, et Eddie tient, et la bifurcation vers l’arrivée est là.

 

Tapis rouge, foule en délire, hurlements, pom-pom girls, musique à fond, l’arche d’arrivée, mon ami qui court, là, à côté de moi, tout sourire, avec la foulée de ses 20 ans retrouvée.

 

Ça crie tout autour, on allonge encore la foulée, on se prend par la main et la levons vers les étoiles, le vent de la course enfin sur nos visages, le corps qui exulte, une sensation qui ne ressemble à rien, un truc plus fort que le bonheur, un truc qui nous soulève, nous écrase, nous hallucine dans une même explosion. Un flash qui va imprimer de façon indélébile ce moment.

Nous franchissons la ligne, ensemble. Et à ce moment-là, je vous le jure, à ce moment-là plus rien d’autre n’a vraiment d’importance.

 

 

 




Épilogue :

 

Cédric a été arrêté au km 30 du marathon par la barrière horaire, après 15 heures de course. Il n’avait plus de jambes après les 182 km de vélo, et savait qu’il n’avait aucune chance de terminer le marathon dans les temps. Il a cependant refusé de jeter l’éponge et est allé au bout de la barrière horaire. Son panache me donne la certitude qu’il reviendra accrocher la tête du monstre Ironman à sa ceinture, j’en suis convaincu.

 

J’ai réalisé cet Ironman en 13h34, mon moins bon chrono sur la distance. Pourtant, cette course me marquera plus que les autres.

 

On est jeudi, soit 4 jours après la course. Je suis dans le train qui me ramène d’Annecy où j’ai passé la journée pour le travail. Je viens d’écrire ce récit fiévreusement et d’une traite sur mon IPhone, entre Annecy et Paris.

 

Eddie est reparti de son côté pour de nouvelles aventures.

 

Il est 23h19 et le train entre en gare. Demain une grosse journée de travail m’attend et je n’aurai pas à m’entraîner pour l’Ironman ce week-end.

 

Ich weiss nicht was soll es bedeuten dass Ich so traurig bin.




3 commentaires

Commentaire de Cheville de Miel posté le 01-07-2022 à 14:48:19

Belles avantures humaines ET sportive!!!

Commentaire de coco38 posté le 01-07-2022 à 16:49:24

Et bien que d'émotions parfaitement racontées.
BRAVO !
JC

Commentaire de Razouille posté le 16-08-2022 à 01:51:58

je viens de lire ce récit (juste après avoir lu celui de Bois-le-Roi). Merci pour cette belle prose et ces émotions partagées de bien belle façon. Et bravo.

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