Récit de la course : 90 km du Mont-Blanc 2022, par Gilles45

L'auteur : Gilles45

La course : 90 km du Mont-Blanc

Date : 24/6/2022

Lieu : Chamonix Mont Blanc (Haute-Savoie)

Affichage : 1782 vues

Distance : 92km

Objectif : Pas d'objectif

4 commentaires

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Le récit de la course fantôme !

 Bon, ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de course qu’il ne faut pas faire un petit CR de ce 90 du Mont Blanc tant attendu…

 En cette année 2022 les vacances familiales en Corse vont être décalées d’une semaine, ce qui me permet de m’inscrire au tirage au sort du MMB.

Tiens d’ailleurs la dernière situation identique était en 2019…ou j’avais participé à une Montagn’Hard tronquée par l’annonce d’orage (tiens tiens…serais-je un chat noir ?)

 Bref, tirage négatif…petit message à l’orga pour dire que je reste motivé…quelques semaines plus tard je reçois un petit mail me proposant de m’inscrire. Top.

 Le début d’année est correct sans plus niveau entraînement et je n’ai pris qu’un dossard en 2022 au Vulcain et je n’ai pas pu me libérer pour le GR73

 Jeudi arrivée sur Cham’…pffiou j’avais oublié la croix et la bannière pour se garer, encore plus avec un petit camion. Ce monde, c’est l’enfer. Je décide de me poser dans un camping dont je tairai le nom pour ne pas porter préjudice à un propriétaire Extrêmement désagréable…

 Je file au retrait des dossards où il n’y a quasiment pas d’attente, le matériel obligatoire n’est pas contrôlé mais nous savons depuis le midi que le pack froid (gant-bonnet-pantalon) est activé.

 Petite balade en ville, et retour au camping pour un combo douche – repas – dodo à 20h30 avec réveil calé à 2h.

Ayant du mal à dormir, je regarde mon tel et ohhhh Pu***n la course est annulée !

 

Que faire, il est encore tôt, je pourrais reprendre la route sur Orléans.

Après un bref moment de réflexion, je décide de garder le réveil et d’aller crapahuter sur le parcours (la météo est en effet annoncée sèche jusqu’au midi). Je n’ai pas la trace mais avec un peu de chance il est balisé.

 

La course !

A 2h59 je suis au départ et c’est parti.

J’arrive après un peu de jardinage à retrouver le bon parcours (Chamonix n’est pas balisé car les élites doivent être guidées par un ouvreur). Dès le début du chemin j’aperçois les premières balises…trop bien….y a plus qu’à se laisser porter

 La montée vers le Brévent s’opère en sous-bois dans un premier temps. C’est assez raide mais plutôt régulier à tel point que je me demande où les traditionnels bouchons vus en vidéos peuvent bien se former ??? Peut-être lors d’un ou deux passages de roches où il faut mettre les mains.

 A partir de 1800-1900 m environ on sort des bois. J’ai adoré cette partie ou je double d’ailleurs un coureurs étranger qui se dirige vers Samoëns. Je rejoins ensuite des bénévoles qui commencent à ramasser les balises. Nous discutons et ils me remettent une fois ou deux sur la trace qui n’est pas si simple à retrouver de nuit, les balises sont très espacées, ils s'en font d'ailleurs la remarques. Je les sens d'ailleurs encore très marqués par l'annulation de la course

Cette partie sommitale du Brevent est magnifique, rocailleuse, sauvage.

Je suis en haut en 1h56

Il est 5h du mat et le jour s’est levé. La descente sur Planpraz offre une vue à tomber sur le MB, l’aiguille verte, l’aiguille de Chamonix (NB: je n'ai pas réussi a intégrer mes photos à ce récit).

Contrairement aux différentes vidéos que j’ai pu visionner, il n’y a aucun névé ou presque. Je suis donc très vite en bas au point de ravito.

 La partie suivante, c’est simple…je la déteste :-)

Le chemin de Planpraz à la Flégère puis de la Flégère à la tête au vent est une purge : on ne sait jamais s’il faut courir, marcher…ce ne monte pas vraiment, ça ne descend pas vraiment.

Je revis un peu le souvenir de mon UTMB en prenant le chemin en sens inverse.

Je pense qu’en course j’aurai perdu pas mal de temps sur mon prévisionnel.

Ceci étant c’est difficile à estimer car j’ai fait des photos, croisé des bouquetins et de Chamois. Le top mais je peine vraiment à mettre du rythme.

A noter : une magnifique cascade sur la gauche avant la Flégère

 

Une fois à la tête au vent, là encore c’est chemin inverse par rapport à l’UTMB. Dans ce sens, j’ai trouvé la descente vraiment ludique et agréable. Je suis au col des montets en 40 minutes environ.

 A ce stade j’ai besoin de réfléchir. Que faire ? Poursuivre sur la route du 90 qui risque de m’emmener vraiment loin, notamment si la météo se dégrade. De plus je n’ai avec moi que 2 snickers et 2 Pompotes…

 Je regarde la carte et décide de descendre vers Vallorcine et remonter vers le col des Posettes en trouvant le chemin qui bifurque vers la droite.

La montée est régulière, facile, agréable et offre une vue incroyable sur l’impressionnant barrage d’Emosson (petit pincement au cœur de ne pas y aller !!)

Un panneau de randonnée indique une durée de 2h15 pour le col. En rythme Trail j’ai suis en 50 minutes.

A ce stade j’ai 37 km au compteur.

 Je décide de retrouver le parcours du 90 en descendant vers le tour. La descente est un peu déguelasse en raison de gros travaux d’aménagement d’un téléphérique ou télécabine.

 Arrivé au Tour, je découvre une vue magnifique à gauche vers un glacier scintillant dans le soleil. C’est très impressionnant, littéralement écrasant le village de sa taille et de sa verticalité

Une fois passé un torrent, je retrouve à ma grande joie le balisage du 90.

 Les 10 km vers les Bois m’ont régalés : un sentir roulant, ombragé, joueur que j’ai pu courir de bout en bout.

En tout cas si un jour je fais cette course avec un dossard il faut se dire d’en garder sous le pied pour cette partie car on peut facilement gagner ou perdre énormément de temps en fonction de sa capacité – ou pas – à courir. Je mets 47 minutes sur cette partie

 A ce moment de la journée la météo est encore belle et je décide d’aller au Montenvers et au Plan de l’Aiguille. Manque de bol, je loupe le chemin car je me suis laisser avoir par des balisages du 42 qui me ramènent sur Chamonix.

Pas grave, une fois arrivé je décide de remonter au Montenvers par un autre chemin.

 L’orage commence à gronder. Je montre 300 m de D+ avant que la pluie ne m’incite à faire demi-tour. Un choix judicieux compte tenu de ce qu’il commence à tomber…et je suis en bas.

Franchement la décision de l’organisation ne se discute pas.

 Je rentre au camping après 9h30 de vadrouille et une soixantaine de kilomètres. Je reprends la route dans la foulée avec de belles images en tête mais une relative fraicheur physique

 Ce n’était pas le WE espéré, j’ai cassé le PEL avec 500e minimum d’essence + péage mais bon, j’ai pu reconnaître une bonne partie du parcours !

Peut-être que l’orga proposera un report de dossard en 2023 ? Si c’est le cas j’y serai car le parcours dans sa globalité dois être top

4 commentaires

Commentaire de bubulle posté le 25-06-2022 à 12:51:10

Belle idée de faire un récit malgré tout....et un bout de la course, aussi malgré tout. Tu as été sage de renoncer car la traversée Montenvers-Plan de l'Aiguille, sous l'orage, c'est très bof....

J'espère que tu pourras recommencer!

Commentaire de TomTrailRunner posté le 25-06-2022 à 14:15:52

Parfait ce petit récit, limpide comme eut été ta course..

Commentaire de centori posté le 25-06-2022 à 20:41:15

je trouve ça sympa ta décision de faire tout de même une sortie, profiter de la montagne et ton weekend. le CR est carrément cool aussi.

Commentaire de Aquanaut posté le 25-06-2022 à 21:13:02

Le dévaliseur que tu as rencontré est un copain qui a été étonné du nombre de coureur ayant fait comme toi un bout de parcours.
Et tout aussi étonné de l’attitude positive de ces gars là vis-à-vis de leur rêve de course détruit…

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