Récit de la course : Gotorlekuen Itzulia - 42 km 2022, par CAPCAP

L'auteur : CAPCAP

La course : Gotorlekuen Itzulia - 42 km

Date : 12/3/2022

Lieu : St Pee Sur Nivelle (Pyrénées-Atlantiques)

Affichage : 1318 vues

Distance : 42km

Matos : bâtons monobrins

Objectif : Terminer

3 commentaires

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Gotor 22, ça passe bien !

Gotorlekuen itzulia 2022


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Ah, le confort d'un départ à 9h, ça me va bien pour une reprise des courses! En plus ici il fait beau, alors qu'il flotte partout en France, amusant.

Cuissard, petites chaussettes (de ville, j'ai oublié celles de trail), t-shirt et manchons (de la course de la Saint-Valentin) suffisent au départ, la veste restera immobile dans le sac toute la journée, idem pour la casquette, mais vissée sur la tête.

Un peu plus de 500 coureurs sont au départ, une taille agréable, encore à échelle humaine. Mais on verra plus tard que ça suffit à faire des bouchons quand il y a de la boue sur une monotrace.

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Après une petite mise en bouche plate, une bosse nous indique comment on gravira les sommets: droit dans la pente! D’ailleurs je me demande pourquoi le règlement précise qu’il est interdit de couper les lacets, puisque la trace va toujours "droit dans le dru".

Mais là, cette première cote est encore assez raisonnable pour que j'observe des petites fleurs, trompette de Méduse (Narcissus bulbocodium) pour la jaune et des Dents de chien (Erythronium Dens Canis) pour la rose.

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Au bord du chemin, d’étranges toits bas de lauzes abritent des choses dodues en tas: des cochons noirs et roses!

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Bon, à voir les pentes et le terrain, un peu de cailloux et pas mal d’herbe agrémentée de boue, je ne regrette pas d’avoir pris mes bâtons, je les apprécie même en descente. D’ailleurs, je les verrai, l’un puis l’autre, se plier fortement sous mon poids, me sauvant d’une belle glissade. Je ne badigeonnerai que mon mollet droit de boue, là où beaucoup s’enduiront bien plus généreusement!

C’est ma nouvelle poche a eau qui me posera problème, impossible d’enlever la glissière, heureusement, un bénévole plus habile que moi y arrivera, me simplifiant bien la suite.

La montée à la Rhune est belle! Cependant, comme souvent, je préfère les vues en chemin que celles du sommet. À noter que de là-haut on ne voit pas la belle descente qui vient, car on regarde l’océan au loin! Et tout d’un coup on se retrouve au bord du "vide", le début semble être à -40% de pente! Pourtant la boue réussit à ne pas dégouliner, elle est généreusement présente dès le haut. Et elle est joueuse, elle veut nous dégommer, la vilaine! J’arriverai à ne mettre qu’un mollet à terre – à boue devrais-je dire. Mais je ne suis pas à bout de mes peines, ce n’est que le tiers de la course. Et la suite va être difficile.

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Vers la mi-course, me vient une forte fatigue. J'avoue avoir pensé à l'approche de Roche-Plate dans le cirque de Mafate il y a bientôt 10 ans. Pourtant je sais ne pas en être là. Alors me vient cette approche : je mets un pied devant l'autre, par pas aussi petits que besoin. Et pour mon esprit, je ramène ma conscience à ma respiration ou aux choses qui m'entourent, fleurs, animaux (pottocks, les chevaux sauvages) ou mer à l'horizon, mais sans cogitation, juste accueillir ces cadeaux. Et ça marche, outre le fait que j'avance (un peu) je reprends énergie et plaisir.

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Pour la raison de cette grosse fatigue, j’ai plus tard suspecté d’avoir mis trop de sel au dernier ravito, ou bien pas rechargé en eau, ce qui revient au même. A vérifier...


Côté classement, je n'ai jamais fait autant le yoyo qu'ici. Je suis parti loin des premiers, vu mon niveau ces dernières années. À la Rhune j'ai gagné 83 places. À Trabenia j'en ai perdu 22. À St Ignace j'en ai à nouveau gagné 56. Puis à Aztaritz j'en ai perdu 46 et 5 autres à l'arrivée... Déjà que le terrain fait les montagnes russes (oups, référence à éviter en ce moment) si mon classement aussi, où vais-je? Je fais sans doute comme ce petit groupe de terriens du début du 21ème siècle, qui vont d'un point A vers... le point A, par le chemin le moins court et surtout le moins plat. Histoire de consommer* de l’énergie pour rien!

Une chose m'a fait plaisir : évaluer mon expérience en regardant d'autres coureurs poser leurs pieds sur le chemin escarpé, j'avais envie de leur dire "mais non pas là, le pied, là plutôt". Donc ce n'est pas ma forme physique moyenne qui m'a permis de finir ce trail, mais plutôt un "savoir poser le pied" je pense. Et savoir utiliser mes bâtons en monté, mais aussi en descente.

18 ans d'expérience feront toujours la différence ! (toute ressemblance avec une pub pour une pâte de sucre, chocolat et noisette, est fortuite)

Pfff, j'aurais presque honte de me plaindre à mon cardiologue, car j'ai presque fait du 1000m/h ! Et 800m/h dans la descente raide et boueuse de la Rhune... (enfin, l'échographie transœsophagienne montrera que je ne simule pas ma cardiopathie)

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Il était convenu que je suive attentivement mes ressentis. 1) du pied, l’aponévrosite s’est faite absente, 2) du genoux, à peine ressenti ma fissure du ménisque, 3) de la petite pompe dans ma poitrine, et là, que deux petits essoufflements de rien du tout. Du coup j’ai poursuivi la course jusqu’au bout.

 

Après l’arrivée, grosse remise en question : je finis par prendre et manger l’entrecôte frites à 18h… et j’ose rendre hommage aux délicieuses cochonnailles et à l’axoa de veau à peine 3h après… Mon régime flexitarien était bien plus flexible que végétarien ce soir-là!

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À tourner de droite et de gauche sous ce soleil, on s’en retrouve bronzé toutes faces! 2 semaines après, j’ai encore la marque du cuissard :-D


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* non pas "consommer", mais transformer l’énergie, mille excuses Jancovici!

3 commentaires

Commentaire de L'Dingo posté le 22-04-2022 à 19:53:18

Un beau CR avec plein de chouettes photos, et l'on voit que le photographe à une "qualité d'oeil" quant à la composition dans la prise de vue.
D'ailleurs je trouve que la photo (n°51) de la Rhune, en objet principal en arrière plan des pottoks, permet de bien visualiser cette forteresse naturelle qu'il fallait prendre d'assaut.
Elle n'aurait pas dépareillé dans le CR.

Pour finir , 1000m/h pour un palpitant qui bat la chamade c'est pas mal quand même ;-))

Commentaire de CAPCAP posté le 23-04-2022 à 13:19:27

Merci !
Celle-ci, tu veux dire? http://sitededamien.free.fr/2022_Senpereko/P3123414.jpg
J'avoue avoir fait très vite pour poster le texte avec des photos, après les avoir laissés trainer un moment...

Commentaire de laulau posté le 25-04-2022 à 07:30:38

Merci CAPCAP pour ton récit bien agréable à lire. Course déjà difficile sans la boue...bravo à toi !

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