L'auteur : laulau
La course : Ultra Trail Vallées Lot Dordogne
Date : 26/9/2020
Lieu : Cahors (Lot)
Affichage : 1467 vues
Distance : 187km
Objectif : Terminer
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Voilà, 4 semaines déjà se sont passées depuis cette petite balade entre Cahors, Saint Cirq Lapopie, Gramat, Rocamadour. Tout a commencé juste un mois avant !
Seb a fait quelques sorties montagne dans un été plutôt tranquille, moi-même je n'ai quasiment pas couru en raison d'un mollet qui, apparemment, ne veut pas que je cours. Ce qui m'a permis de devenir cycliste 1ère année ! Pour valider cette préparation estivale de haut niveau, nous nous inscrivons à l'utra trail des Causses et des vallées du Lot et de la Dordogne, un petit 183km (187 au final) pour 4300m+.
Finalement, Micka se joint à nous, lui, n'a fait que de la rando et des sorties vélo. Donc, tout va bien, on est tous prêts pour un ultra ;) où il va falloir courir certes lentement mais longtemps, longtemps...longtemps !!
Pour peaufiner cette prépa haut de gamme, je propose une petite sortie longue avec peu de déniv, histoire de se préparer mentalement à ce qu'on va avoir. Et là, paf, le mollet qui pète à nouveau et je finis en marchant et sur une patte. Illico presto, je décide d'aller voir un rebouteux de la vallée d'Ossau (avec une femme et une fille médecins, faut oser quand même !) A part me brûler le mollet, j'ai l'impression qu'il ne m'a rien soigné...Je n'y crois plus donc repos. 2 jours avant, je strappe fort le mollet et me teste sur une demi-heure en mode footing léger, ça passe...donc préparation des très nombreuses affaires et du matos !
Cet ultra dont c'est la 2ème édition devait avoir lieu en avril et a été reporté au 26 septembre. Hélas, pour les organisateurs, dont le travail a été titanesque pour pouvoir organiser et maintenir cet évènement, très peu de monde s'est inscrit. On était moins de 70 au départ, dans une ambiance masquée et tristounette. 130 vététistes étaient partis 30 minutes avant nous sur le même itinéraire, on avait peur qu'ils massacrent le terrain mais finalement, c'était tout à fait correct.
Fabrice a eu l'extrême gentillesse de venir nous faire l'assistance et de nous ramener ! Il devait nous retrouver à chaque ravito solide...donc seulement 3 fois au 42ème km, au 89ème km et au 138ème km. Entre ces ravitos, des "stands" boissons froides étaient disposés tous les 20km à peu près. Vue la météo, on aurait bien aimé une boisson chaude aussi !
Mon objectif est d'abord le village de Cabrerets, 1er ravito solide, en espérant que le mollet reste tranquille. Le rythme est vraiment peinard, j'en oublie presque le mollet. Il faut bien l'avouer, on espérait un peu plus de sentiers et heureusement le passage dans le village magnifique de Saint Cirq Lapopie puis sous les falaises au bord du Lot nous distraient un peu.
Avec Seb, comme on est cons, on rigole de l'équipement surprenant de certains qui nous doublent ou que l'on double ! Micka en a déjà ras le bol de la monotonie du parcours et du rythme lent. Je suis plus habitué qu'eux à ce type de parcours donc je ne suis pas forcément déçu. Après Cabrerets, la pluie qui menaçait, commence à tomber. De longues portions droites en petites bosses, on arrive au ravito riquiqui du 62ème km sous une bonne pluie plutôt froide. Il nous tarde d'arriver à la base vie de Gramat au 89ème km que l'on atteint après 11h14 de course. Micka commence à être bien douloureux et le pauvre devra abandonner après 125km de course. Seb et moi avons quelques soucis par ci par là mais rien de très méchant. La base vie, vaste et très agréable, avec tout ce qu'il faut pour se refaire la cerise et aux bénévoles très sympathiques nous fait beaucoup de bien. On y reste quand même 45mn, le temps de se changer, de préparer les pieds pour la suite et de bien manger. Je discute avec Nour-Eddine qui est arrivé un peu fatigué. La nuit est tombée quand on repart, c'est très dur de quitter la chaleur de la base vie et les premiers pas sont difficiles à enchaîner. Mais miracle du corps humain, après quelques dizaines de mètres, on arrive à trottiner sans problème mais Micka nous laisse partir devant. Après un passage technique et humide dans les rochers et quelques km sur un sentier, on découvre le site illuminé de Rocamadour. Cet éclairage nocturne n'est pas vraiment dans l'air du temps...mais il faut avouer, que c'est féérique ! On pense que l'on va passer dans Rocamadour, en fait, on l'évite pour attaquer une des rares montées raides et assez longues de cet ultra. Peu à peu, l'envie de dormir gagne Seb et ne va pas le quitter jusqu'au lever du jour ! Le ravito liquide se fait sur des bancs et tables trempés alors que la pauvre bénévole très gentille n'a qu'un petit abri. Après 110km de course et dans la nuit froide, c'est plutôt léger pour accueillir les coureurs. Au moins, cela a l'avantage de ne pas y traîner ! On pense déjà au ravito solide 28km plus loin et Fabrice sera là si l'on a besoin de quelque chose. On rattrape quelques coureurs mais pas loin du ravito, on rate un embranchement ce qui nous fait bien râler et on doit repartir un moment en arrière avant de retrouver le balisage. Avec la fatigue, c'est vraiment le truc pénible qu'il faut éviter. Dans l'ensemble, le balisage était correct même si on s'est trompé 2 ou 3 fois, sans gravité. Quelques changements de directions auraient pu être mieux signalés. Des traversées de grandes routes avec de la circulation auraient méritées aussi un signaleur pour sécuriser ces endroits.
Enfin, 138 km de fait, le dernier ravito dans une grande salle chauffée, de quoi bien manger, se reposer... Seb essaie de dormir mais c'est bruyant et au bout de 10mn sans sommeil, il est déjà debout ! Par contre, le redémarrage est très compliqué, j'ai les cuisses totalement durcies et même descendre 2 marches m'est compliqué. On a un peu de mal à retrouver le balisage pour sortir du village. Maintenant, un seul objectif, l'arrivée dans un peu moins de 50km. On sait qu'on va rencontrer quelques petites bugnes mais que normalement, même en mode course lente-marche rapide, on passera la ligne d'arrivée. J'ai trop mangé au ravito et avec le froid, je suis limite vomito ! On avance de plus en plus doucement (on n'a jamais été bien vite quand même !) On refait juste le plein d'eau au ravito du 160ème km, de toute façon, il n'y a pas de chaises, ni vraiment d'abri, donc rien qui donne envie y rester. Reste les derniers 27km, on pense déjà à l'arrivée, au repos, au retour même si plusieurs heures nous en séparent encore.
On ne pensait pas qu'on mettrait autant de temps pour gagner l'arrivée !! Certains s'étaient plaint l'an dernier que la fin le long du Lot avait été très monotone. L'organisateur les a écouté puissance 10 en nous faisant monter, descendre, monter, descendre, serpenter dans tous les sens juste au dessus de Cahors alors qu'on avait fait plus de 180km ! Avec la fatigue et les jambes cramées, on n'avance plus, Seb en devient "fou" de tournicoter. La trace croise et recroise celle du début puis enfin la descente et l'arrivée en marchant... 30h30 après le départ !
On était 65 à avoir pris le départ, 35 ont fini et on est 12ème ex aequo. J'ai même droit à une grosse bouteille de Cahors en tant que 1er M4 !
Seb voulait ses 6 pts pour postuler au tirage au sort de l'UTMB, moi j'avais dans un coin de la tête, l'idée de revenir à Chamonix finir cette TDS abandonnée trop tôt en 2019 donc l'objectif est atteint.
Mais le lendemain, à 8h30, Seb et moi, on était chacun dans sa classe, moi avec mes CP-CE1, lui, ses maternelles, (une cloison sépare nos classes) et chaque geste était compliqué ! Une journée en enfer
Cet ultra ne plaira pas vraiment aux montagnards mais pour tous les autres, pourquoi ne pas venir dans le Lot ? Le parcours est souvent sauvage, de très beaux sites traversés mais aussi des pistes monotones. La 2ème partie, faite en bonne partie de nuit, comportait plus de sentiers. Malgré quelques améliorations à faire (nombre de ravitos et de signaleurs notamment), les organisateurs ont eu l'immense mérite de faire vivre cette épreuve malgré les conditions sanitaires spéciales de cette année 2020. Il faut espérer qu'ils aient plus de monde en 2021 !
4 commentaires
Commentaire de canoecl posté le 26-10-2020 à 08:31:31
merci pour ton récit et bravo pour ta performance! Le lundi matin , les gamins sont en autonomie pédagogique ??? Ce parcours n'était pas si simple que ça! Peu de monde, mais en même temps il y avait l'X-trail Corrèze à Argentat sur Dordogne avec un ultra de 105 km qui a lieu traditionnellement à cette date et qui a fait le plein de coureurs !
Commentaire de laulau posté le 26-10-2020 à 14:55:10
Merci pour ton com ! La date de report n'était effectivement pas judicieuse.
Sur le temps de classe, je ne suis quasiment jamais assis alors c'était dur...J'ai juste rallongé un peu les récrés :)
Commentaire de PetitManseng posté le 26-10-2020 à 22:23:27
Merci pour ton récit et bravo à tous les deux pour votre course! Vous avez quand même super bien tourné sur la première partie, et avez tenu bon ensuite. Je pense que ce type de parcours me ne me déplairait pas. Un ultra assez roulant et apparemment plutôt "roots", avec peu de ravitos, de participants... cela ne dépayserait pas trop des ultras auxquels je participe ici en Grande Bretagne... Et pourquoi pas en effet ne pas venir un jour dans le Lot, un département que je ne connais absolument pas ? tout comme d'ailleurs ceux voisins de la Dordogne (embarrassant pour un Béarnais...), la Corrèze ou du Cantal... Il y a tellement de coins à découvrir. A bientôt sur une course dans le 64 ou ailleurs ;-)
Commentaire de laulau posté le 27-10-2020 à 12:17:16
Je ne suis pas vraiment adepte des courses à forte participation mais 200 coureurs de plus donneraient une autre saveur à cet ultra. Est-ce qu'ils les auront un jour ? Ce type d'ultra peut être une bonne étape pour ceux qui veulent en faire un typé montagne.
Je ne connaissais pas le Lot mais j'y reviendrai en touriste !
A une prochaine j'espère !
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