Récit de la course : Embrunman 2020, par Louis_Savoyat

L'auteur : Louis_Savoyat

La course : Embrunman

Date : 15/8/2020

Lieu : Embrun (Hautes-Alpes)

Affichage : 1134 vues

Distance : 233km

Objectif : Se défoncer

5 commentaires

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(My) Embrunman 2020

(My) Embrunman 2020

 

Oui je sais…ce n’est pas une version officielle de l’Embrunman…

Et pourtant… il a pour moi eu lieu un certain 15 août 2020 dès 6h00 sur les plages du plan d’eau d’Embrun… J’aurais pu aussi commencer ce récit par « Embrun chapitre 3 »...

Quoiqu’il en soit le tracé reste inchangé.

Je me suis préparé pour courir, dossard autour de la ceinture, du travail pour être prêt sur ce type d’effort long : donc on va le faire comme si de rien n’était. Comme pour les deux autres fois précédentes. C’est parti pour les trois épreuves autour d’Embrun.

Ce sont mes parents qui m’ont conduit sur place depuis Gap jusqu'à ce fameux plan d'eau à 5h30 environ. J’ai pu ressentir cette petite dose d’anxiété. Comment dire que je n’ai pas beaucoup parlé pendant ce trajet de nuit ?

Bon posons bien les choses : il n’y a pas de parc à vélo, pas d’arche de départ, pas de puce chronométrique accrochée à la cheville, pas de ravitaillements, pas de balisages mais de la motivation il y en avait ! Comme pour les environs 50 autres triathlètes présents à cet instant sur le plan d’eau. Ma tante a dit que c’était super de retrouver des motivés sur la plage du plan d’eau. Et moi aussi j’étais content de savoir que surement j’allais dépasser du monde et me faire dépasser tout au long de cette journée.

A 6h00 précise c’est parti.

On a eu la chance de bénéficier des paddles lumières rouges pour ouvrir la voie devant. La nuit dominait encore largement et le ciel était noir avec quelques touches bleutées.

C’est donc lancé pour deux tours approximatifs du plan d’eau. Comme bien souvent, ce n’est pas facile de se situer par rapport aux autres nageurs à savoir si vous êtes situé en tête ou en milieu de ce petit pack de nageurs. On réussit peut-être à voir à cinq / dix mètres devant et c’est tout pour le moment.

Je me sens monter très vite en température avec le néoprène et la trifonction en dessous. Je suspecte l’eau d’être haut dessus de 23°C en tout cas peut-être un peu plus chaude que les années précédentes au ressenti.

On vise le ponton sur la droite et on passe au-dessus de quelques algues avant de cibler l’autre côté du plan d’eau. C’est à ce moment que cela devient compliqué de proprement se repérer et j’hésite pas mal sur le cap à suivre. Heureusement pour moi les niveaux en natation commencent à s’harmoniser sur les allures de nages et c'est l’occasion de commencer à accrocher les premiers pieds et de former naturellement les groupes de nages.

Je me sens plutôt à l’aise dans ma nage en étant je crois juste techniquement et en essayant de placer une respiration en 3 temps. Rapidement le petit-déjeuner commence à remonter sous forme d’acide ce qui n’a pas forcément rendu la fin du premier tour très agréable mais rien qui m’empêche d’avancer.

Je me suis installé dans un très petit groupe où nous étions quatre puis trois puis deux puis trois… avec des gars juste un peu plus rapides que moi, soit une parfaite opportunité pour accrocher les bons wagons. Musculairement je n'ai pas de souci et ma technique semble satisfaisante. Je me souviens un moment avoir comparé mes coups de bras par rapport aux compères qui menaient devant pour voir si ma nage était efficace ou non. Le jour s’est parfaitement levé et on peur voir avec une bonne clarté dans l’eau pour faire ce genre de petit comparatif.

Une fois le 2ème tour bien entamé je sens que les pieds devant moi commençaient à s’éloigner 1 mètre puis 2..et je me suis efforcé de ne pas laisser filer et de m’accrocher coûte que coûte aux bulles qui se formaient devant et aux traces de courant pour recoller. Cela s’est produit au moins 3 ou 4 fois signe que la fatigue commençait peut-être à s’installer dans les épaules. Mais pour finir cette nat’ est passée vite et je retrouve la plage à 7h04 avec une allure de 1’41/100m vraiment satisfaisante qui me permet de valider des vrais progrès en nat. Je pense qu’en bossant pour être plus propre encore techniquement, sans perte de repères et sans faiblir physiquement je pourrais descendre sous les 1h00. 


 

 

Au niveau du tracé, on peut le voir : c’est un peu approximatif avec un premier tour on l’on dérive un peu large et où le cap n’est pas parfaitement rectiligne. Je sais qu’en temps normal à Embrun il est possible de boucler le parcours autours des 3600 mètres en tirant le plus direct possible mais cette nat’ reste, je trouve, super satisfaisante à la vue du peu de nageurs et du peu de repères présents par rapport à d’habitude. Un grand merci aux bateaux présents ce matin sinon l’histoire aurait été encore différente ! Maintenant il est temps de retrouver la terre ferme !

Embrunman 2020 Louis Savoyat - Swim

7h03, 15/08/2020, Plan d’eau d’Embrun

 

Une haie d’honneur nous attendait sur les abords de la plage. Mes parents, mes frères et ma tante étaient proches de mes affaires de vélo. Comme toujours jamais simple de retirer la combi néoprène sans perdre l’équilibre. Le casque enfilé puis les lunettes, la nutrition dans les poches et même le dossard de l’année dernière dans le dos !

Je saute sur mon Ceepo, j’active mon tracé GPS et direction la route des Puys pour monter vers Puys Sanières. Je retrouve beaucoup de cycliste et mêmes des groupes entiers qui ont dû partir vers les coups de 7h00 depuis le camping du plan d’eau.

Cette montée est passée très vite ! Je crois que je me suis mis assez vite en marche et je suis vraiment surpris quand je vois que le mur avec le court passage à plus de 20% des Méans se présente déjà. C’est un bon signe pour la suite. Le temps d’esquiver un chien qui traverse la route et c’est la descente vers Prunières. Elle s’est passée sans accros pour boucler le premier quart du parcours vélo. Juste avant le pont de Savines le Lac le bidon qui était placé sur ma cage arrière derrière ma selle a sauté. Ce qui voulait dire que je n’aurais plus qu’un bidon jusqu’au sommet de l’Izoard.

Sans organisation propre nous avons essayé de nous coordoner avec ma famille en voiture pour assurer des points de ravitaillements sur le parcours avec eau et nutrition. Nous avons ciblé dans un premier temps le sommet de l’Izoard à partir de 11h30 et le sommet de la côte Pallon en théorie 1h45 plus tard.

Je mène bon train à vélo bien placé sur les prolongateurs et quand j'arrive au rond-point des Orres j’ai essayé de crier « Avant 11h30 à l’Izoard ! » à mon père et ma mère mais je ne suis pas sûr du tout de m’être fait comprendre.

Je pousse encore plutôt bien sur les pédales avant d’arriver dans les gorges du Guil. J’avais repéré cette partie avec l’ascension de l’Izoard quelques semaines avant et je savais pertinemment qu’il ne fallait pas trop lâcher d’énergie au risque de le payer dans les lacets supérieurs de l’Izoard.

J’attaque la monté de l’Izoard en étant presque déjà à sec au niveau des réserves liquides. Je me sais en avance sur mes repères horaires ce qui est une bonne nouvelle et dans un même temps une mauvaise. En fait au cours de toute la montée j’étais préoccupé par cela : quand est-ce que la voiture allait enfin me dépasser ?

J’ai le bonheur de voir la fontaine à Arvieux sur la gauche pour faire le plein du bidon, je me suis dit que j’ai eu vraiment beaucoup de chance de trouver cette petite fontaine sinon c’était niet dans la montée.

Je fais une ascension correcte de l’Izoard sans être pour autant excellente. Comme prévu les passages à la sortie d’Arvieux et Brunissard sont délicats ensuite le passage de la forêt de pins passe généralement vite. Le 39*28 est bien exploité. Ce n’est pas pour moi un numéro de haute voltige sur mon Ceepo mais les kilomètres défilent sans trop drainer d’énergie.

Je passe la Casse Déserte avec un retour grand plateau puis à nouveau petit plateau avec un saut de chaine et je dois déchausser pour la remettre en ordre de marche…exactement comme en 2017.

Louis Savoyat Embrun 2020

11h01, 15/08/2020, Casse Déserte, Col d’Izoard

(Tam-Tam photo)

Toujours pas de voiture qui me dépasse... Mes parents sont surement coincés en contrebas et connaissent mal le parcours ce qui n’est pas de bon augure pour la suite. J’atteins le sommet et je me retrouve en haut tout seul un peu comme un idiot où je fais un arrêt environ 1 minute pour manger comme s’il y avait un sac de ravitaillement qui m’attendait comme il se fait habituellement sur l’Embrunman. Rien à faire si ce n’est du temps à perdre donc j’attaque la bascule vers Briançon. Je suis à sec niveau eau et colère car je sais que sans liquide la deuxième partie du vélo est critique avec le soleil qui pointra au zénith dans le ciel.

Descente rapide sans soucis vers Briançon avec encore du jus visiblement. Mon tracé GPS sur le compteur n’est pas ultra précis et je me trompe dans l’itinéraire à la sortie de Briançon et je dois faire un petit demi-tour après une mauvaise rue empruntée. Je vois une fontaine et je refais un nouveau plein : pas question de laisser passer cette chance de s’hydrater. Pour aller chercher Pallon il y a pas mal de petites montées et descentes et je sens que j’ai des très bonnes sensations. Je suis bien placé sur ma machine et j’appuie bien comme il faut. Parfois même dans les faux plats descendants le grand plateau petit pignon n’est pas suffisant pour développer la puissance ambitionnée. Je rattrape des gars qui sont visiblement sur la même boucle vélo de l’Embrunman avant le mur Pallon. Vers le milieu du mur ils repartent devant et je dois me battre contre mon vélo de chrono dans ces pentes un peu trop abruptes pour lui. Après Champcella, il n’y a toujours pas de signe de voiture et je n’ai toujours bénéficié d’aucun ravitaillement jusqu’à présent en dehors des fontaines à eau. Même si au niveau de l’alimentation j’avais pris en surplus en solide, je commence à atteindre la fin des réserves alimentaires sans compter toutes les pertes en minéraux depuis le début de la journée sans ma boisson isotonique.

5 km plus loin je trouve une autre fontaine et décide de ne plus en manquer aucune jusqu’à la fin du parcours vélo. Je commence à remplir et que vois je apparaître au loin ?! Une voiture noire qui s’approche et s’arrête…enfin !

Mes parents affolés me donnent un second bidon plein d’iso, ma nutrition solide avec de la nourriture salée. Ils étaient en effet bien coincés dans la montée de l’Izoard.

Je me ravitaille enfin correctement et je repars direction Reotier.

Je fais une petite erreur dans une courte descente, ma roue heurte un gros caillou et je sors un peu large sur un bas-côté mais rien de grave et jusqu’à présent je conduis bien ma machine dans les portions techniques. Les kilomètres continuent à bien défiler. Depuis le début je n’ai regardé qu’une seule fois mon compteur pour voir le nombre de kilomètres parcourus. Vers Saint-Clément-sur-Durance cela commence à être un peu plus dur, j'ai passé les 150 kilomètres.

Je me présente devant le Chalvet, dernière difficulté de 5km avant de boucler le vélo et je vis sûrement mon moment le plus dur de cette partie vélo avec la température qui continue à augmenter et la fatigue qui se fait sentir. J’ai ouvert en grand la tri-fonction et je sens qu’il est plus dur de pousser sur les pédales qu’au préalable et de développer autant de force. J’étais surement en train de perdre beaucoup de sels.

Descente du Chalvet toujours aussi technique et gravillonnée. Je n’oublie pas de boire et m’alimenter avant de redescendre sur Embrun. Ça y est : c’est la fin du vélo.

Pour finir un vélo sur les bases de 7h00 pour moi super satisfaisant, j’améliore de 30 minutes mon temps de 2017 et de 25 minutes celui de l’année dernière. Le choix du vélo de chrono fut visiblement vraiment très bon qui m’a certainement permis de gratter beaucoup de temps sur tous les faux-plats et descentes. Peut-être que j’ai un peu accusé le coup à certain moment dans les principales bosses. Mais les parties roulantes furent canon et j’avais bien choisi mon matos. Je m’en suis vraiment bien sortie finalement au niveau alimentation et hydratation et fait mieux que sauver les meubles en trouvant à chaque fois sur mon chemin les fontaines. Bon pour aujourd’hui c’est bien mais dans des vraies conditions de course avec un bon travail, ce temps devrait redescendre encore.

Je rejoins le plan d’eau devant les lettres « EMBRUN » avec mes affaires de course à pied qui m’attendent. Ma mère qui me verse un bidon sur la tête. La casquette, les lunettes et c’est rapidement reparti.

Le marathon comment résumer cela… un peu le chaos. Cette discipline fera un gros contraste avec tout ce que j’ai fait jusqu’à présent. Mes marathons à pied ne sont jamais entiers mais jamais je ne crois pas avoir déjà livré un marathon sur format Iron aussi « étrange ».

Premier tour se déroule sans encombre allure vraiment modérée, en « contrôle ». C’était grand soleil. Il ne fait pas excessivement chaud (29°/30° quand même sur les coups de 15h00) car l’air ne me parait pas suffocant. Au contraire un petit filet d’air se dégage aux alentours d’Embrun. En revanche on a un gros reflet du soleil sur le sol de la digue mais aussi sur le bitume qui faisait en quelque sorte remonter la chaleur par le bas.

Au 10ème kilomètre je me dit « déjà un quart ça passe vite »..mais en fait ce n’était que du  bluff : le temps ne passe pas vraiment vite et mon allure est très « diesel ». J’ essai de manger un peu mes barres solides mais elle ne passent vraiment pas bien. Je remarque que mes boissons iso dans mes flasques chauffent très rapidement ce qui n'est pas une très bonne nouvelle non plus. Niveau cardio, je montais à 145/150 bpm pour une allure même pas « footing » donc visiblement je ne poussais pas beaucoup.

Dès le 15/16ème kilomètres, au début du second tour je commence à sentir une très grosse forme de vide dans le corps dans la montée de la Clapière vers Embrun. Mon père est présent à ce moment-là et je dois m’arrêter un instant. Je lui explique que j’ai un gros coup de moins bien et que plus rien en terme d’aliments liquides et solides ne passe. On essaie d’identifier qu’est-ce qui pose problème. Mon père me propose à peu-près une dizaine d’aliments présents dans la glacière (je crois que s’il avait pu me proposer une entrecôte / frite il l’aurait fait). Je dis non à quasiment tout. Il va me chercher finalement un coca. Habituellement je n’y touche pas du tout car cette boisson prise en grande quantité agresse l’estomac et rend la course très difficile avec les chocs créés et la redistribution sanguine qui est mobilisée en priorité vers les muscles et autres organes. Je ne peux plus courir du tout et je me dis que je devrais finalement avoir le temps d’assimiler les sucres rapides de la boisson avant de repartir en courant. Je remonte à pied toujours accompagné de mon père sur Embrun et je sais que c’est une petite question de temps avant que l’organisme ne se remette en route. Nous sommes dans les rues d’Embrun et j’ai le droit à un granita cola qui me fait un bien fou (c’est peut-être le seul avantage que j’ai trouvé à faire une course dite en « off » à savoir de pouvoir se faire payer quelque chose comme si de rien n’était).

Je dois être en surchauffe, en manque de sucre et de minéraux, la temporisation n’a pas été courte et le déboire de temps dans l’affaire conséquent. Sincèrement je ne sais pas trop comment est-ce que j’aurais pu mieux faire face à cette situation : les flasques avec ma boisson iso chauffaient très vite pour les assimiler en entier, le solide passait avec grande peine, j’avais travaillé spécifiquement à pied sur des sorties longues à Rome quelques semaines avant par des températures encore plus chaudes. Peut-être était-ce un mauvais timing dans la prise des ravitaillements, peut-être avais-je poussé trop fort à vélo, peut-être un petit mix de plein de facteurs accentué par la fatigue et l’augmentation de la température pendant l’après-midi… Toujours un gros mystère et c’est facile de livrer des hypothèses mais plus difficile à chaque fois de dégager les véritables causes.

Dans ma tête le schéma de course est maintenant assez claire : un gros moment de moins bien à la mi-course et le temps pris qu’il fallait pour surmonter cela sans affolement et ça repart au moins pour atteindre le 30/31/32ème borne ; ensuite ce sera sauve qui peut.

Je repars en courant...en effet ce passage était bien temporaire et la machine se relance. Je sais qu’une fois le 2ème tour bouclé sur les 3 prévus, la course est, sauf catastrophe gagnée car la distance restante à parcourir est vraiment ridicule par rapport à tout ce qui a été fait avant.

Je boucle le 2ème tour et je passe devant ma mère qui me fait encore une fois le plein de mes flasques presque au vol. C’est sans cesse que je vide et fait remplir ces poches d’eau car le contenu devient tiède en l’espace de 10 minutes et j’ai l’impression que toute ma course se joue sur cet aspect-là.

En raison d’une baisse de lucidité, à un moment donné ma cheville gauche vrille sur la digue du plan d’eau mais heureusement le poids de mon corps ne se repoase pas dessus sinon c’était la fin de ma course sur une bêtise. Je n’ai rien senti sur la fin du marathon mais l’inflammation d’un ligament s’est fait sentir après coup.

Au dernier tour ce sont mes jambes qui commencent à me faire souffrir. J'alterne marche et course puis remarche et course encore sur quelques minutes.

Après cela j’ai tenu un discours vraiment sévère envers moi-même pour me dire « c’est bon ça suffit, la défaillance est passée, tu as du sucre dans le sang, tu t’es réhydraté, tous les muscles des jambes sont sous fatigue mais les voyants restent au vert donc courre maintenant, point à la ligne. »

J’ai vraiment mal sous le roc d’Embrun et au 35ème et cela commence à être insoutenable. Je plonge mes deux jambes dans une fontaine (décidemment ces fontaines m’auront beaucoup servi aujourd’hui). Ensuite je fait le décompte du nombre de segments de routes et de virages qu’ils me restaient avant de boucler ce dernier tour maudit mais dans les jambes ça tire toujours autant. Mon père m’ accompagne un peu à pied et il ne me reste plus qu’ensuite à faire « all-in » pour le retour vers le camping d’Embrun. C'est au tour de ma mère d'un peu courir avec moi et je finis ce marathon sur (enfin) une bonne allure.

Les lettres « EMBRUN » voilà c’est terminé, toute la fatigue qui s’en suit on s’en fout, car c’est fini ! Enfin il n’aurait pas fallu 5 kilomètres de plus !

On peut voir sur l’enregistrement de la montre que ce marathon ne ressemble à rien :

 

*à noter que les 4h20 sont incorrectes car les « auto-pauses » de la montre ne sont pas comptées

 

On aperçoit très nettement la défaillance entre le 15ème et le 17ème kilomètres ainsi que les parties marche/course/ bain fontaine après le 30ème. Etrangement, j’ai pu avec un ultime boost, réussir à maintenir l’allure la plus rapide en 4’40’’/km sur les 4 derniers bornes à pied, à n’y rien comprendre…

L’allure globale à pied reste très faible même si les efforts concédés en début de journée sont à prendre en compte.

Une bonne nat’, un bon vélo, mais toujours ces vides qui commencent à devenir énervants car trop récurrents sur les marathons malgré les différentes formes de travail mises en place pour corriger le tir. Je sais qu’il y quelque chose qui cloche…mais je ne sais pas quoi ! A l’avenir il faudra faire en sorte d’arrêter de faire « n’imp » à pied, de vraiment gagner en rigueur et en constance, de franchir des paliers sur des courses à sec, de fixer une nutrition efficace et de vraiment arrêter de placer cette discipline derrière la natation ou le vélo dans mon entraînement.

Bref, encore pas mal à apprendre pour franchir un vrai cap sur ce point-là.

Le chrono final reste sub- 13h30 malgré l’écroulement dans l’ultime écueil.

Un mec est venu me voir à la toute fin pour me dire que c’était une 1ère avec un tel chrono pour le full Embrunman en autonomie ("ou plutôt avec une assistance foireuse" lui a dit mon père ahah) et que j’allais pourvoir y repenser pendant la nuit. Merci pour le « ego boost » mais je n’y crois pas 1 sec et je suis persuadé que d’autres ont fait plus vite dans le passé ou bien encore aujourd’hui dans la discrétion la plus totale. Le marathon reste toujours super dur pour tout le monde du fait du placement en toute fin d’épreuve mais certaines personnes gèrent mieux que d’autres et je ne suis toujours pas dans cette catégorie de personne…

Un bilan qui reste pour moi super positif à la vue de toutes les difficultés qui ont frappé le monde du sport cette année, les complications etc…

Je crois que j’ai bien fait stresser ma team du jour et surtout ma maman mais finalement ils ont pas mal assuré ! Eux aussi ont « tout donné ».

Que dire de la générosité des accompagnants qui tendent leurs bouteilles pour te permettre de s’asperger ? Une solidarité énorme ce 15 août 2020, je l’ai tellement ressenti sur tout le parcours à pied ! Embrun est un mythe il n’y a aucun doute.

A bientôt pour faire en sorte de faire mieux.

 

Embrunman 2020 - Louis Savoyat arrivée 1132

5 commentaires

Commentaire de Arclz73 posté le 24-08-2020 à 22:03:43

Wow impressionnant de détermination ton récit. Arriver à faire ça en "solo"
..chapeau !!
Marrant de voir que vous étiez autant à le faire en Off.

Commentaire de bubulle posté le 25-08-2020 à 08:54:54

Bravo pour le Off et l'assistance, foireuse ou pas. Et ces offs sont une belle façon de dire "merde" à ceux qui empêchent nos organisations préférées de nous concocter de beaux événements, dans les respect des conditions sanitaires.

J'espère qu'on arrivera à faire aussi bien, à Embrun aussi, pour un Off du Grand Trail de Serre-Ponçon.

Commentaire de LtBlueb posté le 25-08-2020 à 09:09:24

Chapeau ! <13h30 et vélo en 7h ! C'est une énorme perf vu les condition. Mrci d'avoir partagé

Commentaire de LtBlueb posté le 25-08-2020 à 09:09:26

Chapeau ! <13h30 et vélo en 7h ! C'est une énorme perf vu les condition. Mrci d'avoir partagé

Commentaire de augustin posté le 08-09-2020 à 13:36:05

Super récit! beau pied de nez à cette annulation et bravo pour ce que tu as réalisé!

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