L'auteur : Benman
La course : L'Ardéchois - 57 km
Date : 4/5/2019
Lieu : Desaignes (Ardèche)
Affichage : 2107 vues
Distance : 57km
Objectif : Pas d'objectif
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Ardéchois trail qui es tu?
L'Ardéchois, pour moi, c'était une course à velo pour les dingos de la selle, les costauds du cuissot.
Mais dans le coin, on a l'art des choix sur les sports, et si son homonyme aux courbes féminines est de selle qui tourne des manivelles, l'ardéchois est un mâle qui fait du bien au corps, à l'esprit et aux endorphines.
Donc, l'Ardechois est un trail historique qui régale ses participants depuis 25 ans: une course de passionnés soutenu par une organisation extra. Que rêver de plus?
c'est donc qu'il m'a été permis de découvrir grâce au task Kikourou.
Me voici à Desaignes, un village authentique, qui régale les yeux comme un bon vieil Armagnac régale les papilles à la fin d'un repas de famille.
Après un petit parcours depuis Lyon au petit matin je me dirige à la sortie du parking (mais quelle organisation pour nous accueillir !), vers le départ.
Je croise arnaudB qui est déjà chaud comme une baraque à frites, et salue Ranou147 au retrait des dossards. Nous nous remémorons des bons moments autour de la Saintelyon et ses recos l’année dernière.
Mais aujourd’hui, il était dit que je serai seul, pour une course introspective, voire un peu trop spective à mon goût.
mais finalement nous sommes au cœur de ce qu’est la course à pieds : un moment où chacun est à l’écoute de ses sensations, branché sur son environnement, et dans un engagement total sur les connections des récepteurs du corps avec le grand ordinateur central qui nous tient lieu de cafetière.
J’aurais dû d’ailleurs faire un peu plus honneur à la cafetière avant de partir, car comme d’habitude le matin, je me suis réveillé avec le pied gauche coincé dans les doigts de pieds du droit…
Notez que la casquette kikourou se porte légèrement décalée quand le soleil vient de côté. par contre, je ne recommande à personne de garder la doudoune, pourtant, elle va me valoir un 2éme AR à la voiture en guise d'échauffement express...
Nous sommes sensés faire un départ groupé autour du village probablement pour satisfaire au partenariat avec l’office du tourisme local, et la course doit commencer à la fin de cette procession. Je ne comprends rien à ce départ en procession.
Le leader maxi-mots de cette belle organisation nous indique l'étoile à suivre.
ça défile comme un 14 juillet, mais sans artifice.
Je sors ma bannière étoilée, je récite le stars and stripes, mais je me trump de tempo et me retrouve dans les derniers, appareil photo en main. Pendant ce temps, ceux qui n’ont pas encore vu la vierge sont déjà partis comme des lapins. Je n’en crois pas mes yeux, vierges de toute expérience sur cette course.
Le départ n’avait en fait rien de fictif, je suis donc déjà en lutte avec les barrières du fond de la classe qui n’ont encore rien d’horaire… mais tout film d’horaire peut se transformer en film catastrophe, et ma démarche étoilée peut vite s’étioler.
Le pelote samballe. t'as pas cent balles pour me trouver des jambes?
Je prends donc mes jambes à mon cul pour m’auto coudepiéaucuter et me mettre en mode course.
L’avantage quand on fait ça soi-même est de choisir l’intensité, qui, si on est pointu, peut permettre de vite faire le trou avec les derniers.
Me voici donc en mode personnel, navigant avec les avions, mais uniquement ceux, vous savez, qui relient Bamako à Tombouctou en s’arrêtant à la pompe à essence au milieu.
Il règne une ambiance de folie dans la course. Le départ groupé du 57 avec ceux du 36, créé des orfèvres de relations entre coureurs. Les orchestres de samba nous rendent sympas et le monde des bisounours se met gentiment en place autour de moi.
il tape sur les bambous, il est numéro 1, sur Radio Jamaïque il a des copains...
Le début de course est une longue montée en pente douce jusqu’à 1200 m d’altitude, avec une petite descente pour récupérer au milieu.
Je monte qui je suis dans cette épreuve : au milieu des genêts, je n’ai peur de personne. Le sentier est large, chacun trouve son rythme.
Nous arrivons maintenant sur un plateau de fermage. Les bas-côtés sont persillés. Je commence à sentir une légère fermentation dans mon coupe vent, mais je le garde car le temps est assez frais.
Attention, dans quelques instants, nous atteignons notre objectif...
Nous amorçons en effet une descente qui va nous amener au château de Rochebonne, dont la photo est la carte postale tête de gondole de ce trail.
Petit éperon deviendra grand...
Il faut reconnaître que c’est très beau. Bon, nous traversons les ruines, alors que mes ambitions ne sont pas encore ruinées.
Le parcours continue autour d’une nature préservée et propre à la contemplation.
Après la séparation avec le 36, la course devient plus solitaire. J’essaie de jouer le morpion pour gagner 2 ou 3 places, mais finalement je resterai toujours dans la même zone jusqu’à la fin de la course.
Choisissez votre numéro gagnant... vous pourrez l'amener à la mairie si vous allez bien avec...
Nous traversons Saint Jean Roure. Tout roure ma poure (à lire en roulant les r...).
La cabane au fond du jardin...
Plein de jolis points de vue
La dernière montée me permet de me reconnecter avec la réalité : après avoir joué au morpion, je me fais à mon tour avaler comme un vulgaire poux par des coureurs en meilleur état.
Cela ne parasite pas ma détermination à en terminer dans les meilleurs conditions et continuer à prendre du plaisir.
rendez-vous là-haut
Là, tu prends un éclat, mais tu t'éclates quand même...
Ma petite pierre à l'édifice est hissée au sommet de ma détermination à voir la ligne et le boeuf à la broche...
Nous sommes prêts à sauter. Nos parachutes sont déployés. L'atterissage est proche.
Après 7h27 d’un effort finalement très agréable, je passe la ligne avec douceur. L’Ardèche sans la dèche, et le tout au grand air, c’est quand même la clllasse avec plein d’ailes et sans air.
Le boeuf à la broche nous attend, avec la belle fête de fin de course, où je pourrais retrouver quelques couleurs, plaisanter avec quelques coureurs tout en me prenant pour le marrant d'Ardèche...
Merci mon ami task. Merci Extra sports de nous proposer ces chouettes dossards, merci mes petits pieds qui vont me mener loin cette année.
18 commentaires
Commentaire de Arclusaz posté le 05-10-2019 à 19:37:35
Et merci Benoit pour ce CR qui va plaire aux ardéchois cœurs fidèles.
Commentaire de Benman posté le 06-10-2019 à 20:20:40
"Dans le doute, il faut choisir d'être fidèle."
- François Mauriac
Commentaire de Gazel posté le 05-10-2019 à 21:48:21
Faut lire à voix haute, et relire quand il y a un jeu de mots : récit à double fond. Merci pour les photos et le récit
Commentaire de Benman posté le 06-10-2019 à 20:32:45
"On ne remplit pas un panier avec des mots."
Proverbe africain
Commentaire de philkikou posté le 06-10-2019 à 11:30:15
Après un départ les 2 pieds dans la même basket dû au décalage horaire avec la région lyonnaise tu as repris le fil de la course et apprécié cette belle course entre vallée de l'Eyrieux et du Doux. Le leader maxi-mots de cette belle organisation s'appelle Loulou Chantre le créateur de l'Ardéchois qui a passé la main à ExtraSports après la 20° édition
Commentaire de Benman posté le 06-10-2019 à 20:35:13
“La raison d'être d'une organisation est de permettre à des gens ordinaires de faire des choses extraordinaires.”
Peter Drucker
Commentaire de Arclusaz posté le 06-10-2019 à 20:41:00
"vivement dimanche prochain"
Michel Drucker
Commentaire de Benman posté le 06-10-2019 à 21:21:13
"Merci tonton"
Marie Drucker
Commentaire de L'Dingo posté le 08-10-2019 à 13:08:19
"j'en parlerai à ma femme"
Peter Falk
Commentaire de Angeblanc82 posté le 06-10-2019 à 12:47:03
Qu'elle est belle notre Ardèche ! Je vais peut-être me laisser tenter par le 36 bornes l'année prochaine moi...
Commentaire de Benman posté le 06-10-2019 à 20:43:57
"Bon ok admettons vous avez pris une année sabbatique très bien mais l'année prochaine, vous avez pensé à ça ? L'année prochaine ? C'est pas le monde qui va se plier à vos désirs mes enfants ! C'est pas 68, année de la jeunesse, c'est pas comme ça que ça se passe. C'est le vrai monde dehors et le vrai monde il va chez le coiffeur. Alors gnagna, les guitares, les troubadours tout ça c'est fini !"
OSS117
Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 06-10-2019 à 20:08:49
Tout ce temps pour faire ton récit ? C'est la re-dèche ou quoi ?
Je me suis d'abord posé la question à cause des genêts...
Beau pays, cela dit.
Commentaire de Benman posté le 06-10-2019 à 21:19:45
"En 2078, je célébrerai mon 75eme anniversaire. Si j'ai des enfants, ils passeront peut-être cette journée avec moi. Peut-être qu'ils m'interrogeront sur vous. Ils vousdemanderont peut-être pourquoi vous n'avez rien fait pendant qu'il était encore temps d'agir."
Greta Thunberg
Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 07-10-2019 à 12:21:39
Moi ça fait longtemps que je fais pipi sous la douche pour économiser l'eau.
Commentaire de Khanardô posté le 07-10-2019 à 09:56:37
Un chouette trail, merci pour ce récit.
Cours t'acheter ça, maintenant https://www.chevres-and-co.com/167-thickbox_default/ecusson-ardechica.jpg
Petit complément oral à tes écrits : Desaignes se prononce dézagne, je sais pas si on te l'a dit sur place.
Commentaire de Benman posté le 08-10-2019 à 12:54:17
"Chez moi en Corrèze, il y a des pommiers, des pommiers qui ne sont pas de très bonne qualité il faut bien le reconnaître et on fait des pommes pour faire un petit cidre qui n'a pas non plus de grandes prétentions mais que j'aime bien alors ça me rappelle un peu cela"
J. Chirac
Commentaire de L'Dingo posté le 08-10-2019 à 13:29:03
Du Benman classique dans le style et toujours si peu conventionnel :-).
L'image du boeuf en barquette , loin de sa broche, ça fait peur.
Mais la photo sous l'arche, avec le regard de killer, et la casquette de travers ça fait vraiment très(rap)peur :-)))
Commentaire de Benman posté le 08-10-2019 à 16:24:44
“on dit un steak de boeuf, une côte de boeuf, un roti de boeuf... Mais dès que le bestiau semble suspect, c'est la vache qui devient folle !”
G. Bedos
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