L'auteur : centori
La course : Trail de l'Archange
Date : 25/5/2019
Lieu : St Pair Sur Mer (Manche)
Affichage : 1615 vues
Distance : 53km
Objectif : Terminer
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Le Trail de l'Archange en Normandie c'est pour moi l'occasion d'enfin dépasser la distance des 42km. Mon dernier marathon remonte à 2013, et depuis étape par petite étape je monte en puissance en Trail.
En 2018, j'ai aussi bouclé la distance 42km en trail mais avec 3500m de D+, c'est autre chose.
En ce printemps 2019, 53km voilà l'objectif de ce trail avant le HTV à Val d'Isère. La marche est énorme mais aprés tout pourquoi pas il faut bien se lancer.
24 février 2019, patatra, je tombe à l'entrainement. Verdict double fracture de la tête de l'Humérus. Mon programme d'entrainement est évidement bouleversé, je fais un zéro pointé en mars, et reprend doucement début avril.
Dès la mi-avril je tourne à 50km la semaine, et je boucle mai en faisant 60km la semaine avec 1000-1500D+ ce qui est énorme pour un Normand..
Je me dis que ça va le faire ce trail.
Le bras est réparé, mais l'épaule est toujours en vrac, je me tape une capsulite, la douleur est quasi permanente, j'ai du mal à dormir.
La semaine précédent le trail est dure, 6h maxi de sommeil (alors qu'il me faut 8h), réveillé ou empêché de dormir par ce foutu bras.
La dernière nuit sera même terrible. Le réveil est programmé à 6h20 et à 1h je ne dors toujours pas. Je suis crevé, j'éteins même le réveil de rage je ne me sens pas d'y aller.
Finalement à 6h18 c'est Mme Cento qui vient me reveiller en me disant d'y aller, je refuse arguant que je suis crevé ayant peu dormi, elle insiste en me disant que je suis entrainé et que je verrai bien.
Elle aura grandement raison.
Départ.
Saint Pair sur Mer en bord de mer, les coureurs sont là, je ne m'échauffe pas, je me dis que j'aurai bien le temps de faire chauffer les jambes.
Le trail annonçait du matériel obligatoire, couverture de survie, et 1l d'eau, mais il n'y a aucun contrôle au départ et de ce fait beaucoup de coureurs partent sans le matos et donc plus léger.
On est dans les 700, y a du monde c'est sympa, le soleil se lève, bizarrement je suis plutot pas mal.
Le speaker nous fait un brieffing, on fait un clapping les mains vers le ciel, enfin les autres moi le bras gauche je ne peux pas le lever au-delà du plan de l'épaule.
Mon plan de course est simple, comme d'habitude en trail partir cool, continuer tranquille et finir pépére. Objectif ne pas s'écrouler et avoir une allure constante ou presque.
L'idée est de faire 6h, courir en 6' au kilo et lacher 1h dans les ravito, passage de rivière et les montées, et probablement une fin qui sera difficile pour les jambes.
Partie 1 à KM9.
Le début de la course est assez nerveux, je suis positionné aux environs du tiers du peloton et je me fais doubler dans tous les coins. Je courre pépére en 5'40 environ, je me dis que c'est bien assez vite.
Cette partie de la course est assez inintéressante, on alterne des passages en chemin agricole et route, en direction de Jullouville et Carolles.
On est sur les hauteurs on voit donc la mer au loin.
La fin de ce secteur est sur le haut des falaises de Carolles, ca bouchonne dans la montée, je prends mon mal en patience et monte tranquille.
Le ravito au KM9 est en haut de la falaise, vue superbe et surplombante sur la plage magnifique de Jullouville.
Je décide de zapper ce ravito ayant largement de quoi rejoindre le second ravito, et c'est des places gagnées tranquillement.
Partie 2 KM10 à KM18
Cette partie est sinon la plus belle du moins la plus technique de la course.
Terminé les petits chemin, cette fois c'est du sentier single technique en bord de falaise. On se croirait en montagne, je connais le secteur par coeur pour y courir quand je viens voir les beaux-parents donc je suis super à l'aise.
C'est beaucoup moins le cas de beaucoup de coureur, de ce fait cela bouchonne et j'essaie de grapiller les places dès qu'il y a de la place pour doubler.
Le temps est au beau, la vue est belle, dès le KM13 on voit le Mont Saint Michel et donc l'arrivée qui est dans 40km. Il faut aller tranquillement pour se ménager pour la suite alors je suis trés cool et patient.
C'est sur cette section que l'essentiel du dénivelé est fait. Contrairement à ce qui est annoncé sur le site de la course, il n'y a pas 800D+, mais 400D+.
Partie 3 KM18 à KM30.
On entame cette fois la "fin" de la course et la partie totalement plate de la course car totalement en bord de mer.
On part par la plage en direction de Genet, on est alternativement sur du sable sec, mouillé, vaseux, il faut s'employer pour garder un rythme correct.
Si j'ai déjà doublé quelques coureurs sur les falaises de Carolles, c'est bien là que je vais réellement commencer à doubler. Je n'accèlère pas, je suis toujours en 5'40 au kilo mais beaucoup de coureurs commencent à réduire le rythme.
Je reviens là sur une jeune femme que je connais pour avoir couru avec elle 15 jours plus tôt lors du trail du bessin. On fait quelques kilomètres ensemble, elle est dans l'inconnue ça tombe bien moi aussi n'ayant jamais couru ce type de distance. Je vais finalement la décrocher au train, elle finira 8eme bravo à elle.
Cette partie de la course est totalement plate et paradoxalement trés difficile, en effet nous avons droit à du sable sec, du sable mouillé, du sable vaseux et du coup ça enfonce et pour garder un bon rythme on doit vraiment envoyer.
En tout cas je suis bien et je garde mon rythme, mais je commence à voir quelques coureurs qui réduisent vraiment la voilure voire marchent et je me dis que pour eux le trajet va être vraiment long.
Cette section se termine par le ravito de Genet, superbe village avec vue sur Mont Saint Michel. Comme précédement je rempli une flask, banane + tuc et c'est reparti.
Partie 4 KM 31 à 40.
Une partie au début de laquelle je rencontre notre ami Kikou Eric. On discute un peu et nous courrons ensemble quelques kilomètres. Eric me dit vouloir faire 7h il est donc beaucoup trop vite, moi aussi avec mon objectif 6h, du coup au bout de 2km nous nous séparons. A l'arrivée j'aurai plus de 30 minutes d'avance mais nous aurons réussi tous les deux nos objectifs.
Cette section de la course est exceptionnelle.
Cette fois nous sommes dans les prés sallés en permanence, il y a beaucoup de moutons, de l'herbe rase ou parfois au contraire de l'herbe trés haute on ne voit pas ou on pose le pied c'est assez stressant.
Et puis KM35 le franchissement de la première rivière.
Il y a là 2 options:
1: enlever les chaussures, devoir les remettre et perdre beaucoup de temps.
2: passer à l'arrache.
Je décide de passer en force, mais un peu trop du coup en descendant dans la rivière, je m'étale dans la boue, heureusement je peux me laver directement.
J'ai de l'eau presque à la taille, l'eau est froide ça saisit bien.
Un passage trés original.
On reprend vite la course et KM40 ravito et nouvelle rivière à franchir quelques centaines de mètres plus loin. J'ai de l'eau cette fois à mi-cuisse. On est bien trempé mais je pense que ma tactique de ne pas enlever les chaussures est la bonne.
En premier lieu, on gagne du temps en ne manipulant pas les chaussures.
En second lieu, ceux qui ont enlevé les chaussures ont du remettre chaussettes et chaussures sur des pieds sales couvert de vase.
Je discute d'ailleurs avec des coureurs qui ont enlevé leurs chaussures et ils conviennent avoir les pieds degeu !
Coté chaussures aprés environ 2km elles sont sèches donc je pense vraiment que les enlever est une perte de temps inutile.
Partie 5 le Finish.
Au début de cette section on remonte une riviere en utilisant le chemin cotier. Sauf qu'avec l'érosion le chemin tend à disparaitre, du coup on essaye de courir sur un chemin trés pentu en dévers qui tombe dans la rivière c'est donc franchement casse gueule et on ne va pas bien vite.
Heureusement cela ne va pas durer et on va repasser coté herbu mais en enjambant des fils permettant de garder les moutons.
Je vais découvrir à mes dépens que les dits fils sont électrifiés en ne levant pas assez haut la jambe, ça fait quand même assez bizarre.
Le passage de fil suivant je ramperai dessous ce qui est plus sage.
On est ensuite dans un terrain plus classique, du chemin avec en point de mire le mont que je m'efforce de ne pas regarder pour éviter de me démoraliser.
Je regarde quand même devant et m'efforce de reprendre encore des coureurs. Je reprends mon rythme en 5'40'' environ je tiendrai ce rythme jusqu'au bout.
On arrive enfin vers le Mont, je découvre la nouvelle digue qui remplace l'ancienne route, on entre dans le mont au milieu des visiteurs, on nous fait monter jusqu'à la place principale, et c'est terminé.
53km, première fois que je dépasse la distance marathon.
5h32
92eme / 646
plutot content au regard des circonstances.
Cela me fait une moyenne de 6'00'' au kilo, j'ai couru globalement en 5'40'', sauf sur les falaises, le temps perdu étant lié aux bouchons et aux ravito.
Je boucle d'ailleurs les 25 derniers km en pile 5'35'' au kilo contre 6'31 pour les 25 premiers.
Je suis donc plutôt satisfait et me dit qu'en 2020, il faudra viser 5h10.
Ravito finish et fin de course.
Fin de la course avec remise du T-shirt et médaille Finisher. Il y a bien sur un ravito, je ne saurai dire ce qu'il y avait n'ayant rien pris.
Coté photo et bien c'est nada, des vignettes photo nous seront envoyées une semaine aprés par mail, mais il sera impossible de les télécharger sauf en payant...
il nous sera aussi proposé une barrette avec notre nom et temps de course contre 10€.
bref un peu mercantile
conclusions.
Un trail sympa, techniquement facile avec peu de dénivelé, mais avec des paysages vraiment jolis et un cadre patrimoine mondial de l'UNESCO.
Matériel:
Nike Air Zoom Vomero 13
sac oxytis 2 flask 0,5l
1 commentaire
Commentaire de Shoto posté le 27-06-2019 à 07:03:07
Bravo à toi et beau chrono compte tenu de ton manque de sommeil et de ta blessure à l'épaule. Bravo aussi à Madame de t'avoir réveillé et jeter hors du lit !
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