L'auteur : Runphil60
La course : La Verti-Causse - 130 km
Date : 12/5/2018
Lieu : Millau (Aveyron)
Affichage : 2511 vues
Distance : 130km
Matos : Salewa Mutant
Objectif : Objectif majeur
Partager : Tweet
La Migoual 2018, quelle course !
Rappel du concept : course le long du GR64 entre Millau et le Mont Aigoual, par équipe de 2 ou 3 (équipées d’une balise GPS) limitée à 75 participants. Nombre de bénévoles :4, une base vie aux km 43 et 88 et plusieurs points d’eau. (130km pour 4000m de D+). Les pointages se font par nos soins dans des boites aux lettres fluo sur des listes qui nous permettent de nous situer par rapport à nos prédécesseurs.
J’embarque l’ami expérimenté d’ultra François Lyon dans l’aventure. Nous arrivons frais sur Millau, pas de pépins dans nos préparations respectives. Petite soirée sympathique sur Millau avec bonne bière puis bon resto avec quelques frites maison ! Préparation des affaires pour le lendemain : on doit avoir beau temps jusque 18h00 puis de la pluie.
Après nos petits dej dans la chambre, nous allons au départ à pieds (20min) pour retirer les dossards (qui ont été oubliés !, du coup un coup de marqueur sur les épaules) et prendre les consignes, laisser nos sacs pour la base vie et discuter un peu avec les autres équipes.
Le départ est donné à 9h10 sous un temps idéal. Le premier ravito est annoncé après 20km, nous partons donc chargés d’eau (le profil monte jusqu’au Mont Aigoual). On attaque tout de suite les sentiers , en montée, l’ambiance est décontractée, on a le temps ! Nous progressons entre les la 6ème et la 10ème place sur 40 équipes engagées. Les sentiers empruntés sont super chouettes, techniques, single, avec de superbes vues. Nous louperons un balisage sur du single, en embarquant 3 équipes avec nous (c’est moi qui ouvre !) . Les montres GPS nous disent que nous suivons la trace à 100m, donc on continue par un superbe passage qui finira par nous faire retomber sur la trace. Peu après, on pointe pour la première fois dans les boites aux lettres orange fluo avant de traverser un superbe lieu-dit avec que des maisons et fermes avec des toitures de pierres.
On progresse à 3 équipes ensemble en moyenne, on discute, on veille au balisage qui n’est parfois pas évident. On s’hydrate et on commence à s’alimenter, la température monte. On arrive assez vite au km 21, lieu du premier point d’eau après 2h35 de course. On pointe, on fait les niveaux, on se rince les mains et on repart. Nous allons passer dans tes passages magnifiques, un petit hameau au bout d’un impasse ; avec des vues sur la vallée, les rapaces. Nous croisons quelques régionaux et peu avant le ravito du km 30, nous reprenons une équipe qui semble déjà bien mal en point. A la sortie de cette buissière nous faisons la halte technique et repartons vite. Nous savons que les 12 km à venir pour la base vie sont plus roulants, nous sommes sur le plateau. Ca va que nous courons, vent de face sur de larges chemins, sans abris, avec quelques moutons pour compagnie. Nous apercevons une équipe de 3 devant nous, et nous ne les verrons qu’à la base vie à Lanuéjols.
Nous arrivons après 5H52 de course, nous sommes dans les clous du tableau de marche, concentrés pour faire au plus vite (32 minutes de pause) : mettre téléphone et montre en charge, pause pipi, toilette légère, soupe de nouilles, petits pains, eau. Nous sommes tous chouchoutés par Laurence et Sylvie. Nous discutons avec un coureur que nous doublé (qui vient de l’ile de Ré) il a abandonné, son copain continue avec une autre équipe. On se change un peu, on prend de quoi se couvrir, la pluie doit arriver vers 18h00, la frontale et on file quand d’autres équipes avec qui nous avons fait un bout de chemin arrivent, toujours bon pour le mental !
Ça monte direct, et pendant au moins 2 km, du coup, petit coup de fil à la maison. Le pointage GPS ne fonctionne pas super bien, du coupe je passe les bonnes infos. En haut de cette côte sur chemin forestier, on rattrape une équipe de 3 avec deux locaux et un corse . On bascule un peu, puis on est sur un long chemin tout en faux plats, en plein coeur de la forêt, où nous progressons bien. On croisement d’une route, on nous annonce que nous n’irons pas jusqu’en haut à cause de la météo, on verra ! On arrive au pointage ravito de Camprieu, on voit un peu de gens, on traverse le village sur la longue section de route, on longe un petit lac, voit quelques beaux chalets et direction plein est vers le mont Aigoual sous une petite pluie fine qui arrive. La route se transforme en chemin forestier en lisière de forêt puis dans la forêt ; on est en prise en permanence. Des passages sont parfois raides et la pluie arrive, on sort les « bâches » ; on arrive au col de la Serreyrède, on ne pointe plus, le papier est trempé, on rassure nos bénévoles et on file. Nous sommes surpris de ne pas encore avoir croisé d’équipes, nous avions 1h00 de retard sur les premiers . Nous sommes sous la pluie, dans les nuages, sous les remontées mécaniques et on croise 2 équipes de 2 qui redescendent, on s’encourage mutuellement et peu de temps après, sous une remontée, on retrouve nos bénévoles Exo Dams et Ju Lie qui nous annoncent ne point de demi-tour. Nous sommes gatés : fraises tagada qu’on dévore comme des enfants, dargibus et 2 saucissons qui vont dans le sac ! Tout va bien pour, on repart vite, nous sommes aux 4 vents. Peu d’équipes iront jusque-là les suivants s’arrêteront au col.
La descente se fait bien, le moral est au beau fixe, 20 km environ pour la base vie : on croise 3 équipes avant le col, puis on est un long moment sans voir personne, puis on recroise régulièrement des équipes, ca fait toujours plaisir de se dire un petit mot. La 2ème traversée de St Sauveur est longue, ca pleut bien, on commence à avoir froid, les pieds sont trempés. On se ravitaille rapidement en doublant une équipe qu’on a déjà doublé : ils s’excusent presque d’avoir fait demi-tour au col, mais c’est l’organisation qui a décidé, et on peut dire qu’ils ont bien géré ! On repart donc sur notre long chemin en forêt, tout en faux plats, où on va encore croiser plusieurs équipes. La lumière baisse, il fait froid, nous discutons beaucoup moins, chacun entre dans sa bulle . Nous arrivons enfin à la bascule, encore 2 à 3 km et on sera au chaud, mais François a mal à l’aine dans la descente, du coup on est obligé de marcher par moment.
Nous arrivons juste avant 21h00 à la base vie! Je commande 2 soupes aux filles, on saute sur nos sacs pour se mettre au sec le plus vite possible pour se réchauffer, on sait qu’on ne doit pas trainer, le temps passe très vite. Une fois changés, ça va mieux. On mange soupe, yaourt soja et pain, plein des bidons, pipi, on se rhabille et on repart après 40 min après avoir discuté avec les vainqueurs de 2017 qui s’étaient arrêté 45 min. Je n’ai pas de pantalon de pluie, et c’est bien dommage ! A cet instant, je pense qu’on est 5ème, voir mieux si des équipes ont arrêté. J’ai vu une équipe partir avant nous en tenue légère
François n’a plus mal, c’est cool, on repart au petit trop, ça descend sur quelques km ! Il nous reste 43km, le moral va super bien, les lampes éclairent bien, heureusement ! On ne verra pas âme qui vive pendant 3 heures environ, sur certains chemins, on voit bien des traces d’une ou deux équipes devant nous, mais rien de plus. Nous arrivons, à deux, à savoir ce qu’il nous attend : les montées, les descentes, les villages ou lieu-dit, les routes, les ravitos. Au retour, c’est avec ma montre que nous suivons la trace GPS pour être sûr de bien rentrer (et pour les batteries !)
Après 4h00 de nuit, ça fait déjà 2h30 que j’ai plus ou moins froid, on arrive sur un lieu-dit avec auberge au niveau du parc de loisirs nature de Montpellier le Vieux où des bénévoles viennent à notre rencontre. Après avoir pris de nos nouvelles, ils nous disent : « la course est neutralisée, c’est terminé pour vous. Soit on vous ramène, soit vous rentrez par la route. Les 2 équipes devant vous sont rentrées en voiture ». OK, François répond direct, « on va rentrer par la route », OK ! Il nous reste environ 20 km, ce n’est pas très clair, et on va mettre près de 3h00 ! Le route est balayée par le vent, nous n’avons que peu d’abris, et on ne fait que enchainer des faux plats, moi qui pensait descendre assez vite pour être à l’abri, c’est loupé, et un peu long ! Nous passerons la ligne d’arrivée d’une cyclo-sportive qui aura lieu dans la journée puis seulement commence la descente, où nous allons souvent croiser nos sentiers de l’aller. Ca nous donne une impression de rallonge dont on n’est pas fan ; surtout que François a de nouveau mal l’aine, du coup, on marche en descente. Nous aurons un ravito volant avec les filles de la base vie qui nous donnent un petit pain aux fruits qui nous fait un bien fou ! Les lumières de Millau sont à portée de chaussure, ça sent l’écurie, on va même couper la dernière portion de route pour prendre le chemin (c’est bien plus court !). En bas de ca chemin, il nous reste 400m et la pluie cesse ! Nous sommes accueillis sous les applaudissements des bénévoles présents. Nous sommes heureux de moment présent !
Nous discutons des conditions, des autres équipes dans une belle atmosphère. Nous mangeons un morceau puis un bénévole nous ramène à notre hôtel !Douche et au lit. On peut féliciter l’organisation qui a bien géré sa course, avec les autres du week-end ; on sent l’âme des passionnés et après quelques échanges de mails avec l’organisation et les autres équipes, déjà une majorité est partante pour l’édition 2019 !
4 commentaires
Commentaire de Runphil60 posté le 01-01-2019 à 18:25:42
Il n'est jamais trop tard pour publier un récit de course :-)
Commentaire de torchure posté le 03-01-2019 à 06:34:59
Surtout quand on cherche des infos suite à l inscription validée pour 2019...
Merci pour ce récit
Commentaire de Runphil60 posté le 07-01-2019 à 11:54:20
CA y est, j'ai réussit à insérer mes photos! c'est plus facile à lire
Commentaire de keaky posté le 08-01-2019 à 07:41:48
Bravo à vous deux !!! Une belle épopée la Migoual, ça donne envie, avec le beau temps ;)
Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.