Dans la langue de Shakespeare

Deuxième édition du Trail OTTHB d'Oyonnax.

C'est l'Oyonnax Trail Tour Haut Bugey.

 

En 2017, j'y étais et cette année, je remets le couvert.

26 bornes et presque 1300 de D+, il n'est pas si facile que ça.

 

Non, je n'ai rien oublié.

 

Le départ s'effectue du parc René Nicod.

Ca y est, nous sommes partis.

 

Et pourtant, et pourtant

Sans un remord, sans un regret, je partirai droit devant moi.

 

Je pense que je suis prêt pour relever le défi.

 

J'ai travaillé des années sans répit, jour et nuit pour réussir, pour gravir les sommets en oubliant souvent ma course contre le temps.

 

Nous avons quitté la ville et longeons la Sarsouille, cours d'eau local.

Nous sommes tous à la queue leu leu, tous heureux.

 

La bohême, la bohême, ça voulait dire, on était jeunes, on était fous

Ca voulait dire, on a vingt ans.

 

Après avoir serpenté par ci par là, nous attaquons une sérieuse côte.

Gérard me passe en m'invitant à le suivre.

Je ne peux pas.

 

Mon camarade, tu étais visiblement monté en grade.

L'important, c'est de ne pas tomber malade.

 

Je le vois partir tout là haut.

 

Désormais on ne nous verra plus ensemble.

 

Plus loin dans la forêt, des guêpes nous piquent les chevilles.

 

Comme une ruche sans abeille,

Perdu comme un jour d'été sans soleil,

Une biche aux abois.

 

Mais piqué au vif,  je poursuis ma route.

Je survivrai à ces deux piqures.

 

Je suis un homme, oh!

Comme ils disent.

 

Nous arrivons au premier ravito, le Lac Genin.

Le petit Canada, comme on l'appelle.

 

Viens voir le Lac Genin

Voir les beaux sapins

Voir ces pèlerins, qui arrivent.

 

Nous contournons ce plan d'eau majestueux et nous nous enfonçons dans les bois.

 

La côte à Dédé est là. Un mur, court mais ultra pentu à gravir.

 

Les parois sont lisses, je m'y accroche mais je glisse lentement vers ma destinée.

 

J'en bave et c'est à quatre pattes, en s'aidant des arbres, que nous franchissons cet obstacle, ouf.

 

Hier encore j'avais vingt ans.

 

Nous sommes près des falaises.

C'est dangereux car à pique.

Je m'y arrête pour immortaliser l'endroit magnifique.

 

Nous sommes au 2° ravito.

Nous nous arrêtons tous pour refaire le plein.

Il y a plein de coureurs de Viriat Marathon.

 

Ils sont venus, ils sont tous là.

Il va mourir le Gibus.

 

Non, non, je repars vers le plat de résistance.

Une montée balaize.

 

Cela monte calmos au début.

 

Je m'voyais déjà, en haut de la côte.

 

La deuxième partie est interminable.

 

Il faut savoir encore sourire quand le meilleur s'est retiré et qu'il le reste pire.

 

Finalement cela repars en single.

 

Le dernier ravitaillement est en bas.

Plein de coureurs en ont pleins les trails et s'arrêtent.

 

Je taille vers la fin.

De nouveau la Sarsouille et c'est l'arrivée à Oyonnax sous le soleil.

 

Emmenez-moi au bout de la terre

Emmenez-moi au pays des merveilles

Il me semble que le trail

Serait moins pénible au soleil.

 

Le trail c'est vraiment de la musique avec ses hauts et ses bas.

 

You are the one for me,

 for me, for me, formidable.

Je suis malheureux

d'avoir si peu de mots

à t'offrir en cadeaux.