Le trail est souvent pour moi l'occasion d'aller découvrir une région, j'aime associer quelques jours de vacances après une course et profiter du terroir. Pour cette fois c'était l'inverse, l'Ultra de Lure était prévu le Samedi après la semaine à trous de l'Ascension à l'occasion de laquelle nous avions posé nos valises dans un petit village du Lubéron, a quelques encablures de Forcalquier. Nous avons vraiment bien profiter de cette jolie région et j'ai vécu l'approche de l'épreuve avec bien plus de détachement que d'habitude ...

Sans me rassurer sur l'état de ma cheville en délicatesse, le petit run du Lundi matin m'avait donné une idée du terrain que nous allions rencontrer, avec des sentiers escarpés se faufilant au milieu d'un maquis souvent piquant, de la caillasse, mais également un terrain d'apparence aride et pourtant largement imbibé en surface et qui collait lourdement aux sabots. Nouvel essai le Mardi et là une douleur très localisée mais permanente sous la malléole qui m'obligeait a renoncer ... A ce moment je ne voyait pas bien comment je pourrais prendre le départ de la course 4 jours plus tard. Je m'étais fait une raison et dans la tête j'étais plus que jamais en mode vacances ... Néanmoins j'ai mis a profit ce délais “de grâce” pour enchaîner les séances d'electrostimulation, mettre de la glace et masser régulièrement la région douloureuse au Baume des Moines, en espérant une réparation miracle.

Et puis Vendredi nous sommes allé nous balader jusqu'au village départ et j'ai pris mon dossard dans l'idée de simplement prendre le départ, pour voir ... J'avais choisit cette course en partie pour me faire les pattes et tester à nouveau mon matériel sur un terrain comparable a ce que l'on devrait trouver en Corse sur les sentiers escarpés de la Restonica en Juillet. Le parcours de 77 km et 3600D+ permettait de nombreux points de rencontres avec les accompagnants et je savais qu'en cas de douleur trop importante je pouvais retrouver Danièle et bâcher facilement ...

C'est ainsi que je me suis retrouvé Samedi à 5h du matin parmi les 150 partants sur l'Ultra de Lure, sur la Place du Bourguet au cœur de Forcalquier, petite bourgade qui respire la Provence et que l'on sent vibrer à l'occasion du THP ...

Et cette journée s'est finalement déroulée du mieux possible. Bien sur mon tendon m'a tiraillé quelques fois sur certain appuis et j'ai couru un peu crispé, mais j'ai pu profiter au mieux du superbe parcours proposé par l'organisation ... du vallonné au début et a la fin et au milieu une vraie belle section de montagne avec quelques secteurs bien raidasse en caillasse, ou j'ai pu roder mes nouveaux bâtons Black Diamond Carbon et valider le choix des Adidas Riot et du sac Aonijie 10l pour l'objectif Corse.

Le soleil se lève sur le Lubéron ...

Les sentiers sont joueurs, c'est l'heure du grand bonheur pour les traileurs ...

Premier ravitaillement du coté d'Ongles que Danièle et d'autres ont eu bien du mal a trouver. Les explications du road book accompagnateurs n'étaient apparemment pas très claires ... Bref, j'en profites pour me délester de ma frontale (c'est permis par le règlement) et troquer le buff THK pour la casquette rouge Kikourou ...

Après une redoutable descente qui m'a valu un petit chasse patate sur les fesses, nous arrivons sur Lardiers ...

C'est le second ravitaillement, je prolonge la pause pour prendre le temps de masser ma cheville droite avec mon Baume des Moines magique avant d'aborder la montagne ...

C'est en débouchant sur le sommet de Contras que j'aurai connu le grand frisson de la journée ... Un bonheur pur jus a courir sur ces alpages avec vue imprenable sur les sommets enneigés des Alpes au loin ...

Ravitaillement à la Baisse de Malcort ...

Malheureusement la brume s'est levée un peu plus tard et a enveloppé la Montagne de Lure, celle que j'attendais avec impatience et gourmandise. Nous avons alors navigués un long moment dans le froid, le brouillard et dans le vent ...

Le calme est revenu dans la longue descente vers le ravitaillement de Pierrefeu, puis même quelques rayons en poursuivant vers St Etienne les Orgues ...

"C'est bien toi Poucet ???" ... belle surprise, c'est là que j'ai fait connaissance avec Olivier (Helmut) , trailer alsacien de souche qui suis mes récit sur Kikourou. Un moment d'échange et de partage bien sympa.

A St Etienne je me suis attardé pour prendre le temps de masser une dernière fois ma cheville au Baume des moines ... Il restait allors 13 km pour rentrer sur Forcalquier et les jambes étaient pas trop mal. J'ai donc pu faire une fin typiquement Poucet, pas très vite mais sans jamais baisser de rythme, en profitant pleinement du superbe passage dans les Mourres, cerise sur la gâteau, pour finir honorablement en un peu plus de 12h03'37'' (85 ème scratch / 9ème V2) ... a quand même 4h24 de Julien Chrorier le favori et vainqueur logique de cette 5ème édition.

A l'heure de la douche c'est avec un Kikou lyonnais que j'ai fait connaissance “en vrai” ... Quand le virtuel fait place au réel. Encore merci Romain (Papakipik) pour la bière !!!! 
Je suis évidemment content d'être allé au bout sans rien casser, satisfait du matériel ... Même avec une cheville en parfait état je n'aurais pas forcement fait beaucoup mieux, je pense que je n'avais pas suffisamment récupéré après la Trans Aubrac. Cet Ultra de Lure restera un très bon test et un excellent souvenir de course ... J'ai déjà envie d'y retourner pour découvrir la Montagne de Lure sous le soleil. Pourquoi pas dans deux ans puisqu'il se dit que le THP pourrait être le théâtre du championnat de France 2020.

Bravo les champions ...

Et un grand MERCI a l'équipe d'organisation dynamique, enthousiaste et efficace !!! On reviendra !!!