Récit de la course : Morat - Fribourg 2006, par Campa 3

L'auteur : Campa 3

La course : Morat - Fribourg

Date : 1/10/2006

Lieu : Morat (Suisse)

Affichage : 907 vues

Distance : 17.17km

Objectif : Pas d'objectif

2 commentaires

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Morat-Fribourg

Charles le Téméraire, duc de Bourgogne,attaque la Confédération Suisse à Morat en 1476...et se fait battre. Un messager est aussitôt dépêché à Fribourg,brave la fatigue et l'orage, crie victoire en arrivant sur la place de l'hôtel de ville, un rameau de tilleul en main..
Cela ne vous rapelle rien?...La branche de laurier transportée de Marathon à Athènes...
Morat- Fribourg, course commémorative de cet événement, de 17,170 km en était ce dimanche à sa 73 ième édition.

Arrivés la veille pour la course Jeunesse Mini Morat- Fribourg ( le plus jeunes des Campa terminera sur le podium, où il sera accueilli par le speaker d'un " pas rancunier, nous avons laissé la dernière place du podium a un descendant de nos envahisseurs d'hier..." )nous profitons d'un après midi ensoleillé...mais la météo locale est pessimiste pour le lendemain.
Les premières gouttes tombent sur la voiture dortoir, dès 2 heures du matin, les dernières nous accompagnerons jusqu'à la frontière le lendemain, dans l'après midi.

7 h 30: lever sous la pluie- heureusement il fait chaud -; mon autre fils,qui ne "fait que Courtepin- Fribourg( 8,6 km)départ 9 h reste pratiquement à jeun. Je fais un rapide déjeuner.

Déja en tenue de course, nous partons à la gare, prendre le train qui nous descendra vers nos points de départ respectifs.Trois rames sont prévues, mais comme il y a plus de 7000 participants, c'est une version suisse du métro parisien à 18 h.

Arrêt à mi parcours, mon cadet de fils descend. Il remontera sur Fribourg assez vite pour faire, au scratch, aussi bien que son jeune frère la veille.

La descente continue; la voie ferrée longe la route que nous remonterons; celle ci est déjà occuppée par des centaines de marcheurs avec leurs batons qui marchent sous la pluie, et balisent ainsi le parcours.

Arrivée à Morat; pluie diluvienne, de nombreux sacs poubelles à pattes déambulent vers le centre ville, mêlés aus spectateurs sous leurs parapluies.

La rue principale, elle, est vide, seulement barrée de cordes tous les 50 m, agrémentées de ballons de couleurs différentes pour matérialiser les différents blocs de milliers de coureurs qui partiront toutes les trois minutes.Heureusement cette rue est bordée des deux côtés d'arcades,surpeuplées de coureurs qui cherchent un endroit sec pour les derniers préparatifs. Les cafés sont pleins, les badauds nombreux et bruyants.
Une séance d'échauffement collectif, en musique se déroule en dehors des remparts. Des camions chargent les bagages qui nous seront rendus à l'arrivée. Il pleut de plus en plus.

L'heure du départ des élites approche. Comme je partirai 15 minutes après, je peux les admirer avant, ceux qui mettrons moins de 55 minutes pour monter. Ils s'échauffent devant la ligne de départ, plutôt foncé de peau; deux blancs monopolisent les caméras de TV: le vice champion d'Europe du marathon, le suisse Roethlin, et le champion du monde de course montagne le néozélandais Wyatt. Facile de savoir qui est qui: leur dossard est nominatif, sans numéro.

Ils sont partis...les 1000 concurrents suivants s'avancent sur la ligne, maintenus derrière leur corde. Boum! ils partent. Déjà trempé jusqu'aux os, je me glisse dans le groupe des 5000, sans trouver l'ami avec qui je devais courir.

..Drei, zwei, ein boume, c'est parti sans bousculade..le premier kilomètre est plat, descendant même...mais il faut y aller calmement. Nous courons en permanence dans une pataugeoire de jardin d'enfants..flop, flop...je sais maintenat l'impression qu'ont les coureurs du 3000 m steeple quand il sortent de la rivière..

Deuxième kilomètres, bonne petite montée, les spectateurs, nombreux, agitent leurs cloche, sous leur parapluie. Je commence à rattraper des coureurs partis 3 minutes avant moi. Les blocs de coureurs ne sont donc pas fait à partir des performances comme annoncé. Il est facile alors de comprendre pourquoi la file des coureurs est ininterompue.

Fin du troisième kilomètre..entrée dans la forêt embrumée de Courlevon, la pente augmente, le panneau routier indique 10%, la route est un torrent. Des marcheurs handicapés poussent sur leurs batons.

Courlevon, micro village de maison typiques, enfermées derrière des tas de bûches de bois prêtes à brûler..tiens au milieu un restaurant chinois, ses cuisiniers en tenue crient aussi .. hop, hop, hop!Je double quelques dossards en 3000 et suis doublé par un avion avec un dossard en 7000!!

Sixième kilo, le parcours sort de la forêt. On voit les deux kilomètres suivants en deux longues lignes droites..presque plates. La théorie des coureurs trace la route, la densité des parapluies bariolés met en évidence les difficultés.

Courtepin se montre dans la brume lointaine. Il pleut des cataractes.Au bord de la route, des montagnes de potirons, de courges diverses à vendre. Nous traversons le village entre deux haies de spectateurs enthousiastes hop hop hop. Mais comment c'est quand il fait beau?

Dixième kilomètre, mon voisin me dit que nous sommes partis depuis 55 minutes,ajoute en habitué, que nous ferons 1heure 35. Etonnant! 40 min pour faire 7 km ? Oui mais tu vas voir, tu ne connais pas la côte de la Sonnaz!!! Je suis d'autant plus inquiet que la route ..descend depuis 1 km et de plus en plus..( J'aurais du me renseigner sur le profil ).

Douzième kilomètre, brusque virage à gauche, je découvre le panneau routier 15%..pendant plus d'un km jusqu'au lacet final. Beaucoup de concurrents marchent hop.. hop.. floc.. flop, on à l'impression de courir dans le lit d'un ruisseau..les cloches sonnent, les pancartes d'encouragement fleurissent, les enfants tendent les mains...tout Fribourg est dans cette montée..hop, hop ,je suis en haut..j'ai bien du mettre plus de 8, 9 minutes pour ce 1,3 km.Un regard à gauche, impressionnant le serpent des coureurs qui suivent.

Ensuite long faux plat descendant dans la banlieue, 15 ième km devant la patinoire. Je suis doublé par des femmes qui descendent plus vite (comme d'habitude) mais comment font-elles? C'est pour (nous) faire à manger, réflexion du macho qui me double aussi!!

16 ième km, nous approchons du "mur" final, un coup d'oeil à l'église :pas d'horloge; 100 m après, celle de l'hotel de ville marque quelques minutes avant midi, reste 500 m à plus de 10% pour arriver. Je coupe la ligne à 12h 01; J'ai fait les 17,17 km en 1h 31' 03".

Il pleut toujours, une gentille bénévole nous indique la navette pour les douches!!! Nous montons (encore ) pour les stands de ravitaillement gargantuesques. Je ne m'attarde pas trop, je voudrais voir les podiums des scratch..trop tard, c'est terminé.

Une grosse saucisse, une bière...Que fait -on? "On rentre, pleut trop ". Nous reviendrons.


Dans le kivaoù, j'avais écris objectif: ballade......


2 commentaires

Commentaire de Epytafe posté le 30-08-2007 à 11:42:00

Beau récit, impression de revivre la course. Au départ cette année ?

Commentaire de Campa 3 posté le 09-11-2007 à 08:43:00

Comme je ne relis jamais ou presque ma prose, je n'avais pas encore vu ce commentaire....'faut jamais déespérer pour avoir des réponses!!!

Oui, nous y sommes retournés, par un très beau temps cette fois.....trop chaud ( jamais content )
J'ai terminé en 1 h 32 ' et quelques secondes, avec un an de plus et un marathon dans les jambes 15 jours avant. Et pourtant avec plus de motivation, je pouvais faire un podium dans ma nouvelle catégorie de super vieux!!

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