L'auteur : Gibus
La course : Mad'Trail - Marathon de la Lauzière
Date : 16/7/2017
Lieu : Valmorel (Savoie)
Affichage : 2302 vues
Distance : 42km
Objectif : Pas d'objectif
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Mad Max Trail
Ca y est, je suis arrivé.
C’est vrai que j’ai hésité à continuer la route jusqu’au bout de la station car aucune indication mentionne le fameux Mad Trail.
Je me gare sur le parking et pars tranquillos chercher mon dossard.
Il est 5h15, Valmorel s’éveille. Le départ n’est qu’à 6h00.
Dans la salle, des futurs coureurs regardent le film de l’an passé, à la recherche de motivation peut-être.
Il fait un peu frais et je mets mon coupe vent que j’enlèverai quelques secondes avant le départ. Les consignes sont données et le départ est lancé dans les rues commerçantes.
Après quelques hectomètres sur la route, nous rentrons dans un chemin et cela bifurque en montant à gauche et bouchonne.
C’est comme le départ en vacances. Rires.
Il n’y en a pas beaucoup derrière, me répond un autre. Rires, moins fournis.
J’ai une caillasse dans la godasse. Je m’arrêtasse.
Un v3 me passe. Je le suis ainsi que deux jeunes pépettes.
Quelle grande famille le trail : un ancien et deux sœurs jumelles.
J’ai la forme, due à mon entrainement ces derniers temps.
Je taille derrière un asiatique qui a un bon train.
Le soleil se lève à droite, leste.
Le premier ravito est là avec ses vaches qui nous sonnent les cloches.
Très joli point de vue.
Nous montons vers la croix par notre chemin et cela se durcit.
Mes mollets sont en action ceux là se durcit.
Nous nous suivons à la queue leu leu comme des moutons.
La fin se fait à quatre pattes.
La vue, en haut, est magnifique à 360 degrés. Photos. Le Mont Blanc, le glacier de la Grande Motte, la Grande Casse. Allez on s’casse.
La descente est très jolie et plaisante à courir.
Certains redoutent déjà la barrière horaire en bas.
Y a l’temps, y a pas l'feu. Bon, on y va quand même.
Sur le bas, j’ai mal aux jambes du bas (normal).
Une des filles me rattrape et me passe assez vite.
Elle me relance et nous finissons ensemble (la descente).
Le deuxième ravitaillement à Valmorel est atteint dans les temps.
La fille craque un peu. Elle a eu peur de se faire sortir.
Nous traversons le village en croisant les gars qui se préparent pour le 19 bornes.
Sympa. Ils sont tout frais et nous, tout faits.
Une grosse montée dans l’herbe nous rappelle à la douce chaleur de l’été.
Il est là et nous sommes tout las.
Cela n’en fini pas de grimper jusqu’à une belle vue vers le massif de l’autre côté.
Je me force à recourir et passe des gars qui marchent.
Descente, j’en rattrape deux autres.
Ok, je reste derrière, fini les clowneries.
En bas on hésite sur l’itinéraire à suivre.
A droite ou à gauche.
Allez 42 Vs Retour 62 42.
On attend l’avis de deux autres puis taillons tous les cinq à gauche.
Unis comme les cinq doigts de la main, celle de gauche.
Passage de passerelle et croisage de croisés du 62 bornes.
Ils ont la patate ceux là. Ils sont dans les premiers.
Après le tour du chalet, je m’arrête pour sortir ma casquette saharienne et mes bâtons qui ne servaient à rien.
Droit dans la pente jusqu’à la route. Les autres l’ont taillée.
J’en rattrape un avant le troisième ravito commun avec ceux du 62 km.
Une bénévole nous dit qu’il y a 500 mètres de déniv jusqu’au lac de Branlay.
Le quoi ? Elle m’épelle le nom. Vous l’écrivez comme vous voulez. Rires.
La montée arrive à l’heure de midi.
L’angélus à sonner pour le Gibus.
Je compte mes pas. J’alterne avec ou sans bâtons.
Dur dur le métier de maton.
Un cours d’eau. Je m’assoie. Commande un radeau.
J’en ai plein le citron.
Les autres sont sympa (les plus frais), ils m’encouragent.
De l’eau sur les ischios et sur les avants bras et je repars.
Ma place assise sur le rocher est reprise par un autre.
On escalade de grosses pierres et finalement, enfin, nous sommes au lac de Branlay, 2027 m.
C’est bon cela ne montera plus me dit un autre du 42.
J’ai 2200 au GPS pour 2800d+ au final.
J’hésite à lui dire qu’il reste encore 600 mètres.
Nous repartons en face sur l’autre versant avant de basculer dans la descente.
Un autre lac est celui de Larpettaz. Il y a plus d’eau dans celui là.
Pas le temps de piquer une tête, nous piquons dans la descente vers le dernier ravito.
C’est le refuge du logis des fées. Je n’ai pas vu Flora, ni Pimprenelle, peut être Paquerette.
C’est l’hécatombe chez les dossards bleus, ceux du 62 k, pourtant ils ont de l’expérience.
Assis sur les bancs, ils ont du mal de repartir.
J’y retourne sur la pointe des trails sans faire le malin avec mon dossard vert.
Retour près du chalet et non loin de la passerelle.
Une fille qui était assise là haut me passe.
Elle est bien debout. Je l’encourage : Allez, allez !
Elle ne me répond pas.
Crevée ? Pas entendu ? Pas sympa ? Pas envie ?
La bifurcation est là. Pas d’hésitation, je taille tout droit dans le chemin en balcon le long du cours d’eau en contre bas. C’est le torrent d’eau rousse.
Cela yoyotte et j’alterne course et marche. J’ai des doutes sur l’itinéraire car je ne vois que des dossards bleus. Est-ce que je rebrousse ?
Les lacets dans la forêt sont sans fin.
Une fille me rattrape. C’est une verte youpi !
Bon elle est déjà bien mure mais me réconforte (sur l’itinéraire).
Je rugis tel un couguar en voyant le haut de la bosse.
Un ravito pirate est là.
La fille y boit un coca.
Je peux avoir un peu d’eau pour compléter mon camel, je suis à sec.
Ok, pas de problème.
Ba non dit la fille c’est pour les 62 kil. Rrrrr !!!
Après avoir eu quelques gougoutes quand même, je taille à droite.
Les 62 vont à gauche.
200m de montée et c’est la désescalade vers Valmorel.
Je repasse la fille coca qu’est là.
Le tacle par derrière m’a démangé.
Les cailloux me font mal dit-elle.
Ba faut courir au milieu dans l’herbe.
Je fais le mec pas sympa et l’enrhume.
Le chemin fait de grands lacets.
On voit Valmorel, enfin moi tout seul car l’autre est un petit point derrière dans mon récit.
Ce n’est pas fini car le chemin remonte de nouveau.
Ca y est le village est là.
Il faut tailler à droite dans la verte. Ouf ouf.
Nous faisons le tour et rentrons dans la galerie marchante.
Super sympa. Interdit de marcher avec tous les encouragements.
La ligne est là. J’enlève ma casquette.
Faut être présentable, acceptable.
Voilà, c'est fini
Aujourd'hui ou demain c'est l'moment ou jamais
Peut être après demain je te retrouverai
Mais c'est fini...hum, c'est fini
J’ai du mal à quitter l’aire d’arrivée et tous ces bénévoles super sympa.
Je remonte l’arrivée et vois Renaud avec qui j’ai fait un bout de chemin depuis la croix.
Il finit également. Je l’encourage. Il me reconnait et sourit.
C’est vraiment de la balle ce genre de dépassement de soi.
6 commentaires
Commentaire de Philippe8474 posté le 26-07-2017 à 08:24:33
Super! Bravo Gibus!!
Commentaire de Gibus posté le 27-07-2017 à 21:33:12
Je vois que tu avais fait le 62 y a 2 ans . Chapeau !
Commentaire de Trixou posté le 26-07-2017 à 09:46:51
Bravo ! tes photos m'ont remémorées l'année dernière où j'avais pris ce 42 km d'un peu haut et j'ai fini à l'agonie !!! C'est un très beau parcours, mais c'est dommage que tu ais eu les lacs pratiquement à sec, ils étaient magnifiques.
Commentaire de Gibus posté le 27-07-2017 à 21:34:21
C 'est vrai qu'il faut avoir la foi sur la fin dans la forêt quand ça remonte. Bravo aussi à toi d'avoir vaincu ce 42.
Commentaire de centori posté le 26-07-2017 à 13:52:58
trés joli CR, belle course visiblement, pleins de belles photos. je sais pas comment tu fais pour gérer la course + prendre les photos. bravo à toi !
Commentaire de Gibus posté le 27-07-2017 à 21:35:09
C'est mon dada (les photos). Mais c'est vrai que je fais à chaque fois du fractionné.
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