Récit de la course : Trail des Passerelles du Monteynard - La Grande course - 65 km 2017, par nanard7th

L'auteur : nanard7th

La course : Trail des Passerelles du Monteynard - La Grande course - 65 km

Date : 16/7/2017

Lieu : Treffort (Isère)

Affichage : 4517 vues

Distance : 65km

Objectif : Pas d'objectif

6 commentaires

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Grand Trail des passerelles du Monteynard (65km - 3600mD+)

Après un début de saison très tranquille (suite a une fracture de la malléole fin 2016), puis un printemps à monter en puissance, j'attaque avec envie la période estivale avec deux objectifs majeurs : le Grand Trail des Passerelles et l'UTV début Septembre.


Profil de la course et mes temps de passages estimés


Dimanche 17 Juillet le réveil sonne à 3h30 ... et je me retrouve à 4h20 du matin chez François et son frère Vincent pour prendre la direction de la Mure, un peu à la bourre ! Heureusement, nous ne rencontrons pas de problème pour nous garer (à quelques centaines de mêtre du départ) ni pour récupérer le dossard (même pas une minute d'attente pour son retrait). 

Nous sommes donc plus de 500 solos au départ (incroyable le succès de cette course, nous étions à peine plus de 100, lors de la première édition en 2012 !!!)
Les lasers pulsent leurs rayons sur la façade de la Mairie, on se croirait presque à la fêtes de lumières !!!

Contrairement à mon habitude, je me positionne prés de l'arche en suivant François et Vincent (qui visent tout deux moins de 10h) et au départ, des fous furieux s'élancent pour une petite boucle dans La Mure. Prudemment, je m'écarte du milieu de la route en attendant de retrouver des coureurs plus lucides (et conscients des difficultés qui les attendent) ou plus de mon niveau.

On sort rapidement de la ville pour attaquer des chemins très courables mais qui ne le restent pas longtemps : pas en raison de la pente mais plutôt de l'affluence ... A croire que le tour dans la Mure n'a pas suffit à étirer le peloton.
Bon, on ne va pas râler si tôt pour ces premiers bouchons ...

... D'autant que les chemins (parfois en singles) sont très agréables. Nous nous dirigeons tranquillement vers le col du Sénépy. Avant d'y arriver, nous bifurquons vers la droite et entrons dans les Alpages du Sénépy. Il me semble avoir lu sur le Web qu'il s'agit d'un des plus grands alpages en France (près de 900 bovins y vaquent en toute liberté). Et bien, j'en comprends rapidement les conséquences: Il me faut slalomer entres bouses fraiche, demi fraiches et sèches avec mes flamboyantes Mizuno Wame Mujin 4 (achetées il y quelques jours pendant les soldes ... non soldées). Difficile de lever les yeux pour admirer le paysage grandiose !


650m de D+ qui viennent de passer sans s'en rendre compte ... Et je suis plutôt content lorsque je me retourne de voir en dessous de moi une longue file de coureurs encore bien fournie ...


On redescend rapidement vers les Signaraux, premier ravitaillement de ce TPM


Les Signareaux : 10,7km - 01:40:00 - Pause 4' (5' d'avance sur mes prévisions)

Le premier ravitaillement donne toujours une bonne indication de ce qu'on va trouver sur les tables par la suite.
Eh bien il est très fourni (sucré, salé) et surtout il y a de la StYores et du Coca. Je n'en bois jamais ... sauf en course !
Courte pause, je rempli une seule flasque (il ne fait pas encore chaud), et c'est reparti.

Direction la Pierre percée, une des 7 merveilles du Dauphiné !
On emprunte un sentier en sous bois très roulant qui débouche sur La Motte d'Aveillan avant d'attaquer 250m de D+ très raides (dans mes souvenirs).. Mais non, j'avais du passer côté lac lors de ma précédente visite à cette curiosité géologique. Comme de nombreux coureurs, je fais quelques photos et je me demande comment elle peut encore tenir debout (en fait, elle a été bétonnée par le passé, mais chut ...).


On passe au travers et j'attaque la descente assez raide vers la Motte d'Aveillans en pleine bourre !
C'est vrai que pour le moment, ce trail, ce n'est que du bonheur !!!

Juste avant d'arriver au second ravito, on s'engage dans une galerie de mine faiblement éclairée pour y faire quelques centaines de mètres (perdus à jamais pour mon GPS !). C'est plutôt amusant, surtout lorsque je heurte un coureur à l'arrêt (drôle d'idée) qui semble avoir la peur de sa vie.


Mine Image : 21,1km - 03:10:00 pause 3'30 (15' d'avance)

Encore un court arrêt à ce ravitaillement ou les bénévoles sont habillés en costumes de mineurs.
Je prends un verre de Coca, je ravitaille en St Yorre et je découvre de la pastèque !!! J'adore la pastèque ... mais je ne l'ai que rarement testée en course ... J'en prends prudemment quelques morceaux et je repars pour le dernier hors d'œuvre avant le plat de résistance que sera le Sénépy.

Encore une fois, les 300m de D+ sont avalés sans problème à un bon rythme (pour moi un bon rythme, c'est lorsque personne ne me dépasse en montée ...) et dans la bonne humeur.
Faut dire que le cadre s'y prête ... paysages, chemins, sentiers et même la température se mettent à l'unisson pour ces 30 premiers km de rêve !!!
J'avance bien, près de 6,5 de moyenne et 20'd'avance sur mes estimations ... L’euphorie me guette !

Monteynard : 27,2km 04:15:00 pause 02:15 (20' d'avance)

Encore de la pastèque ... là, je m'en gave au mépris de toute règle de prudence avec un fruit pas franchement réputé pour améliorer la digestion ... Mais tout va si bien !!!
Et je repars rapidement pour en terminer la descente en direction de la ligne du chemin de fer du "petit train de la Mure", on longe cette ligne en surplomb du lac du Monteynard sur quelques centaines de mètres.

Petite Pause photo obligatoire, c'est vraiment magnifique, puis on emprunte un tunnel ou je manque de m'étaler (il y fait bien sombre).


A la sortie du Tunnel, on emprunte un sentier en passant au travers de ruines et la traversée d'un ruisseau marque la fin de la descente et on attaque le morceau de choix de ce TPM : le Sénépy et ses 1250mD+ sur 9km.
La montée vers les Cotes débute tranquillement, très tranquillement. J'ai décidé de m'arrêter longuement à ce ravitaillement en considération de ce qui nous attend ensuite.


Les Côtes : 32,0km - 05:07:00 Pause 10:30 (2' de retard)

Je fais le plein d'eau en prévision de cette longue montée, je me restaure copieusement (saucisson, tucs, madeleine et encore de la pastèque) et je repars avec 2' de retard sur mes prévisions initiales ...

Encore une fois, je débute prudemment la montée en forêt (qui nous protège de la chaleur), c'est assez abrupt et quelques coureurs commencent à me dépasser... Aie ... Pourtant, rapidement, je trouve mon rythme dans cette montée régulière. A mi-chemin la pente s'adoucit, j'accélère, plus à l'aise dans ce type de montée et je rattrape même des coureurs. Pour la première fois de la course (d'habitude je suis plus bavard), je discute avec une traileuse (il y en a beaucoup sur cette course) puis nous sortons des sous bois pour revenir sur les Alpages. On est encore loin du sommet et pourtant déjà la vue est somptueuse. Je profite de ce moment tout en ralentissant l'allure. Petit coup de mou ? je ne m'inquiète pas !
Enfin le sommet (7h12 soit 1h55 pour 1050m de D+ ce n'est pas glorieux mais je m'en satisfais et puis j'ai repris 15' sur mon estimation).

Que dire sur le panorama à 360% ? Probablement un des plus beaux de l'Isère avec vue sur le Vercors (du mont Aiguille au Moucherotte), le Devoluy (et la Tête de l'Obiou), le Valbonnais, Belledonne et la Chartreuse .... Ouah ! Et puis en dessous de nous le Lac de Monteynard incroyable joyaux d'un bleu turquoise.


Commence la longue descente jusqu'à Mayres Savel, je pense pouvoir envoyer mais non ... je suis tout d'un coup sans force et surtout de grosses douleurs commencent à apparaitre sous les pieds et au bas des tibias ... Impossible de se lâcher d'autant que la pente est très raide dans cette première partie. Je souffre le martyre pendant 1 km et je me fais dépasser ce qui m'arrive très rarement en descente ... Tout en serrant les dents, je rejoints le Ravito de l'Alapage (ou on est déjà passé quelques heures plus tôt). En moins d'une heure, mon humeur a bien changé et je me demande si je vais pourvoir aller au bout de ce TPM.


Alpage Sénépy : 42,5km 07:39:00 Pause 04:00 (17' d'avance)

Finalement je n'ai pas perdu tant de temps que ça ce qui me remonte le moral aussi je décide de faire le point à Mayres Savel.

Après un court arrêt, je reprends la descente à l'économie en essayant des foulées le plus rasantes possible. Je m'interroge sur ces douleurs qui sont une première pour moi au bout de 40km (et pourtant j'ai bien du dépasser cette distance plus de 30 fois depuis la dizaine d'année que je me suis mis au trail); Evidement je pense aux Mizuno dont j'apprécie la stabilité mais probablement plus dures que mes 7 paires successives d'Asic Trabucco au gel protecteur ...
Tout plaisir a disparu et je maudis même les 50m de D+ quelques kms avant Mayres Savel.


Mayres Savel : 50,2km 08:54:00 Pause 09:00 (3' de retard)

Bon, là, grosse pause !
Je change de chaussettes, je me nettoie les pieds je mange quelques sandwichs et surtout je prends un Ibuprofène 400. Je sais que c'est très efficace pour moi mais qu'il faut faire très attention à l'hydratation (ce que je fais depuis le début de la course).
10' plus tard me voici sur la route qui m'emmène à la passerelle du Drac. Je suis au ralenti. Je vais marcher pendant 2 km jusqu'à la passerelle ... Je commence à penser à la barrière horaire des Sagnes qui m'empêcherait de faire le "vrai" parcours ... Idées noires...


Me voilà sur la passerelle du Drac. Et là, suivant une coureuse visiblement prise de vertige et soutenue par un coureur, je pense au récit de Mamanpat sur sa course de 2016 qui rêvait d'un coureur musclé pouvant la transporter dans ses bras à l'autre bout de cette satanée passerelle ... j'en souris et soudain la magie du trail opère (avec la chimie de l'anti-inflammatoire ...).

Les douleurs disparaissent et je reprends un bon rythme sur la montée qui nous amène sur la route de Villarnet puis je cours sur la descente très ludique et sous les encouragements des promeneurs vers la passerelle de l'Ebron.
Je cours encore pour rejoindre le ravitaillement des Sagnes ! Je ne pense plus à la barrière horaire (j'ai une heure d'avance !)


Les Sagnes : 58,3 km - 10:29:00 Pause 05:00 (1' d'avance)


Là je me dis que l'euphorie risque d'être de courte durée car c'est 400m de D+ qui nous attendent avec le plus fort pourcentage de cette course sur le premier km.
Je refais le plein d'eau (les bénévoles ont vraiment peur pour nous et nous forcent la main, ils veulent même m'arroser de force !!!)
Et c'est droit dans la pente ! Prudemment, je laisse passer un groupe, et je prends mon rythme ... C'est vraiment dur mais j'avance bien.
J'avance si bien que je vais dépasser une trentaine de coureurs sur les 7 km pour rejoindre l'arrivée. En descente évidemment mais aussi dans la seconde montée ...
Au km 60, même le faux plat montant ne me ralenti pas et je termine heureux comme un gamin et puis je commence à regarder le chrono ... mon objectif de 12h est à ma portée et dans un dernier effort, au sprint, je termine en 11h59'25"

Final 11h59'25" (323/510 - 37/67 V2M)


Bilan
Un trail vécu avec beaucoup d'émotions : En pleine bourre en début de course, en pleine déprime après 40km puis l'euphorie de la fin : un vrai trail, quoi !

Et puis j'ai respecté mon plan de marche presque à la lettre , malgré les aléas de la course. Ca c'est ma vrai victoire...

Un parcours splendide, vraiment, et très varié, des sites remarquables (incroyable passage dans la Pierre percée et dans la mine, le passage en surplomb de la voie ferrée ....
Des ravitaillements bien fournis (ah la pastèque ...)
Des bénévoles au top et un balisage parfait !!!
Et puis le lac : que la baignade après course fut agréable !
Une course hautement recommandable !

Petit bémols avec des cadeaux un peu quelconques (sac à chaussure et visière) et pour les parkings situés si loin de Treffort, pour certains, ce fut une vrai galère ...

2 jours plus tard, les douleurs d'après course ont disparu et je n'ai qu'une envie : rechausser les trails (même si mon Ambit 3 s'obstine à m'indiquer encore 72h de recup) ....

 

6 commentaires

Commentaire de coco38 posté le 19-07-2017 à 08:49:35

Bravo, belle course, beau compte rendu bien détaillé et qui montre que tu as bien géré (même si passage à vide). On se retrouve à Villard de Lans ! (nb : je pensais que tu serai un coureur possiblement "suivable", mais tu sembles mieux préparé que moi !)
Jean-Claude

Commentaire de nanard7th posté le 19-07-2017 à 10:34:49

Bonjour Jean-Claude
L'UTV est une course difficile pour moi : 6 départs et seulement deux fois finisher. Cette année, sur un parcours (un peu) plus facile, j'espère terminer en 17h ... Donc je serais heureux de faire un bout de chemin avec toi !
Bernard

Commentaire de BOUK honte-du-sport posté le 19-07-2017 à 08:57:44

Tu es un grand champion ô nanard7th !!!!

Commentaire de nanard7th posté le 19-07-2017 à 10:39:03

Merci Grand Bouk !
Et à bientôt pour une course au saucisson dans la région ou pour un off avec les Philippes (ils ont sacrément performés au GD cette année !)

Commentaire de Lagertha posté le 19-07-2017 à 20:56:54

Super récit et magnifiques photos !
C'est marrant, j'ai fait la grande course aussi et on a eu sensiblement le même ressenti sur le parcours... sauf que de mon côté j'ai mis les 10 bons premiers kilomètres avant d'être vraiment dans la course - suis un vrai diesel.
Et j'espère faire l'UTV aussi - ce serait mon premier ultra ! :)

Commentaire de le_kéké posté le 24-07-2017 à 13:16:28

Bien joué Bernard, bien géré et beau classement. Les séances du midi avec les PPs m'ont l'air de te faire le plus grand bien. Va falloir que je fasse gaffe à l'UTV (enfin si je prends le départ car pour le moment je suis encore tout cassé du GD)

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