Récit de la course : Triathlon X 2017, par La Tortue

L'auteur : La Tortue

La course : Triathlon X

Date : 17/6/2017

Lieu : Ambleside (Angleterre)

Affichage : 1572 vues

Distance : 228km

Objectif : Pas d'objectif

8 commentaires

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triathlonX : thought day !!!



CR TriathlonX 2017 (cliquez pour le site de la course)

 

 

Le « triathlonX », késako ???

Non, ce n’est pas un triathlon interdit au moins de 18 ans ! Le « X » c’est pour X-trem, pour coller à la mode actuelle du « toujours plus dur » qui fait rage depuis quelques années dans tous les sports d’endurance et le triathlon n’échappe pas à la règle.

Course très peu médiatisée contrairement au Norseman au niveau européen ou à l’Embrunman en France, j’ai connu cette course grâce (ou à cause ?) au Blueb qui m’a envoyé un lien vers un magazine anglo-saxon (220triathlon) qui classait les 11 triathlons les plus durs du monde dans l’ordre suivant :

http://www.220triathlon.com/training/iron-distance-triathlons-the-11-toughest/10816.html

1 triathlonX 89/100

2 altriman 88/100

2 the brutal (wales) 88/100

4 austria extreme 87/100

5 celtman 86/100

6 swissman 86/100

7 norseman 85/100

8 lanzarote 78/100

9 ironman wales 73/100

10 embrunman 72/100

11 challenge wanaka NZ 68/100

 

Ce genre de classement m’a toujours fait marrer, car c’est un jugement très subjectif, mais on peut remarquer que le TriathlonX est classé en tête, juste devant l’Altriman. Comme je connais l’Altriman par cœur pour l’avoir fait 8 fois, cela avait attiré mon attention, mais sur le coup, cela ne m’avait pas plus fait envie que ça. Plus tard, je me suis fait recaler à la loterie du Celtman que je voulais courir pour terminer la trilogie avec le Norseman et le Swissman, et comme cela tombait le même week-end que j’avais déjà réservé pour monter en Ecosse avec ma fille et mon gendre qui vivent à Londres, et bien du coup, je me suis « rabattu » sur le triathlonX. Et finalement, Pilou, l’un de mes fils qui est mon support team « officiel » depuis que nous avons fait le Norseman et le Swissman ensemble a pu se joindre à l’expédition.

 


L’ile de White vue depuis le ferry

 

 

 

 

 




Balade à Ambleside avec ma team


 

Le snickers se vend au mètre au Tesco du coin !

 

C’est donc accompagné d’une équipe de choc (Marine, Iskandar et Pilou) que je me retrouve à Ambleside, au nord de l’Angleterre, en plein cœur du parc national du Lake District (à la limite de l’Ecosse) pour y disputer cette épreuve qui s’annonce bien costaude sur le papier.

 


Le parc national du lake district

 

Au programme, distance Ironman classique, mais terrain de jeu sévère :

-          3,8 km de natation en lake (eau à 15°C)

-          180 km / 3400 m de D+ de vélo avec de nombreux passages annoncés à 20 et 25%, et même un à…33% ! ça existe ça ???

-          45 km de course à pied, avec un aller-retour au sommet de Scafell Pike, à 1000m d’altitude le plus haut sommet d’Angleterre avec 1600 m de D+

Programme copieux certes, mais qui ne me semble pas « a priori » si monstrueux que ça !

Un petit aperçu avec les films de l’édition 2016 qui m’ont donné envie :

https://youtu.be/i1cbXJioH3k
https://youtu.be/piIUOjmYPqk

et je vous confirme que c’est comme dans les films…en pire !

 


Le gros parcours vélo avec le profil du relief !

 

 

L’organisation est hyper simple. La veille de la course, Mark, l’organisateur, installe le tout petit parc à vélo avec 1 copain. Il y a juste quelques barres de support pour les vélos avec très peu de place pour se changer autour, 1 barnum pour abriter 3 bénévoles qui donnent le dossard et le tracker et qui vérifient très sommairement le matos obligatoire pour le trail et puis c’est tout. L’ambiance est hyper cool, pas de bling bling, pas de stands commerciaux à gogo ! c’est cette ambiance que j’aime tant retrouver sur les triathlons un peu décalés ! C’est encore plus décontracté qu’à l’Altriman !

 


Le parc à vélo : sommaire mais efficace

 

Samedi 3h15 du matin : Drinnnng ! j’ai dormi comme un bébé, aucune appréhension, aucun stress, la routine en somme….  Après 2 jours de grisaille et de flotte, le soleil est annoncé et la journée s’annonce superbe.

4h15 : brieffing de Mark :

En gros, il faut traverser le lac tout droit, virer une bouée que je ne vois pas de la berge, mais « it’s easy, it’s just ahead », puis revenir, faire le tour de 2 voiliers à l’amarre et repartir pour le même tour.

Pas de briefing pour le vélo et la CAP ; de toute façon, comme le dit Mark : « cela ne sert à rien, vous allez tout oublier ! » Le parcours vélo et le parcours CAP devraient être fléchés, mais le mieux est d’avoir le tracé GPX sur soi. Et pour le reste, c’est débrouillez-vous : aucun signaleur, aucun carrefour protégé, juste 2 points d’eau sur le parcours vélo et CAP, avec 1 sac perso à mi-chemin, qu’il faut bien prévoir car aucune alimentation n’est délivrée par l’organisation. La présence de ma support team, en plus du support psychologique qu’elle constitue, a été un atout considérable pour m’aider à me ravitailler. Merci les enfants !

Voilà une course hyper cool et décontractée, « so british », mais inconcevable en France où il faut 150 bénévoles déclarés en préfecture pour organiser la fête du Triathlon du TCN qui se déroule sur un circuit de…5 km !!!

 



Allez, à l’eau !


4h30 précises, ça part tranquillou. L’eau annoncée à 15°C ne parait pas si froide. Je barbotte dans le paquet « tout droit » et à 200 m de la bouée, je la vois enfin. Elle avait un clignotant rouge dessus, mais comme il fait grand jour depuis le départ, le clignotant ne se voyait pas comme dans la nuit noire de l’Altriman par exemple. Le retour est plus facile car il faut viser l’hôtel qui est devant le parc à vélo. Sauf que sur le premier retour je vais viser l’hôtel qui est de l’autre côté du port. Bof, pas grave, c’est joli quand même.

 

 


 

40’ pour le premier tour, ça me parait long, et je n’ai pas l’impression de bien nager. Un petit coucou à ma support team qui m’attend sur la jetée et c’est reparti. Les crampes me prennent, mais je gère tranquillou et je sors de l’eau en 1h19. Ce n’est pas terrible, mais après discussion avec des geek « équipés » en Garmin tip top, il y aurait 4200 m ? Bon, je me méfie des mesures GPS dans l’eau, mais au final, malgré des sensations mauvaises, je sors de l’eau à peu près comme toujours depuis 8 ans que je fais du triathlon et de l’IM : Pas rapide certes (3km/h de moyenne), mais frais comme un gardon, sans aucune fatigue, juste bien réveillé ! Fin de la formalité natatoire !

 

T1, Iskan m’aide à m’équiper. Le soleil est en train de sortir, donc ce sera tenue légère avec juste un petit coupe-vent pour les descentes.

 


C’est parti pour la ballade à vélo…surtout ne pas oublier de rouler…à gauche !

 

 

2 km après le départ, il y a déjà le premier « pass » pour bien mettre les cuisses en chauffe : 4 km avec des passages à 20 % ! La vache, à froid, ça tire dans les pattes, mais j’applique la technique du zig zag sur la route qui me permet de « contourner » le dénivelé. Apparemment, personne ne connait ici, mais je fais vite des émules car j’en verrais plein faire comme moi dans les cols suivants. Il y a déjà un paquet de gonzes qui montent à pied en poussant le vélo ! Faut admette que pour celui qui a eu une natation difficile et qui est un peu froid, c’est une entrée en matière bien coriace !

 


 


The struggle (en anglais : "tu vas en ch... ! ») avec le Lake de la natation en bas

 

 

Le paysage est déjà superbe ! Sauvage, très verdoyants, pas du tout minéral comme au Norseman par exemple. Cela ne fait que quelques km que l’on a quitté la civilisation et déjà on est sur une autre planète ! Il s’en suit 40 km environ, relativement faciles avec des petites bosses pas bien longues à 10% ou moins. Je précise que 10%, ici, c’est considéré comme « not so hard ! »

 

Passé la ville de Kewick, il y a une succession de 3 « pass » qui s’enchainent les uns derrières les autres, avec des pourcentages monstrueux. La roue avant se soulève dès que l’on se met un peu trop en arrière sur la selle, j’ai failli me casser la gueule 2 fois ! Et les descentes…c’est pareil. Les fesses en arrière, les freins serrés à mort (les fesses serrées aussi !). Mais ça passe pas si mal, car en fait ça ne dure jamais plus de 3 ou 4 km. Ainsi, on arrive au sommet avant d’avoir les cuisses gorgées de lactique. Et la technique du zig-zag permet de ménager de tous petits répits et ainsi de ne pas être en prise à 100% en permanence.

 

Honister pass

 

Newland pass

 

Ce passage des 3 cols est un des plus magnifiques, avec ses lacs, ses pâturages verdoyants, et ses moutons partout sur la route ! Ambleside fut une grande place économique de la laine au siècle dernier. Maintenant, c’est plutôt le tourisme qui fait vivre la région je pense au vu du nombre incalculable de « guest house », de « bed and breakfast », de « cottage » et d’hôtels de tout genre.

 




Km 80 : sommet du 4ème pass, je retrouve ma team, gonflée à bloc qui m’a préparé mon arrêt. Je mange ma traditionnelle boite de sardines à l’huile, je m’allège en vêtement et je rempli les poches de sandwichs. Je laisse les parts de Gatosport que j’avais préparées car elles m’écœurent déjà rien que de les voir. Quelle cochonnerie ces produits « énergétiques » du commerce. Croyez-moi, rien de vaut un bon sandwich jambon beurre ou des sardines à l’huile, avec une bonne rasade de coca ou de St Yorre. Iskan remplit mes bidons, Marine fait des photos, on papote 5’, la bise à tout le monde et c’est reparti. Qu’est-ce que je me sens bien et que la journée est belle !

 

 


Whinlatter pass

 

 

 


 

 

Pilou et Iskan assurent le ravitaillement en eau pour aider le seul bénévole un peu débordé !

 

50 m plus loin, j’entends crier derrière moi ??? m’enfin, j’ai oublié quelque chose ? Ah oui, c’est vrai, il faut rouler à gauche…oups, j’avais oublié ! Un peu plus et je me prenais un 4x4 en pleine tronche. La conduite à gauche en vélo, ça va tout seul quand c’est en ligne droite mais, le problème ce sont les ronds-points (que j’ai tendance à prendre à l’envers), et surtout les croisements, où je regarde toujours du mauvais côté d’abord, ce qui me vaudra 2 belles frayeurs !

 

Le parcours se rapproche ensuite de la mer d’Irlande. Les bossent ne sont pas trop méchantes (- de 10%) mais le vent de la mer souffle fort et il est souvent défavorable. On est sur un plateau qui domine toute la mer d’Irlande et l’île de Man au loin. C’est vraiment magnifique, mais ça caille une petit peu ! Ces plateaux entrecoupés de bosses, permettent de se mettre de temps en temps sur les prolongateurs et de soulager un peu les jambes et les épaules.

 

 




Km 140 : passé le deuxième point d’eau, arrive le clou du spectacle : un mur de  3 km avec des passages à…30 %. Je roule quelques km avec un belge sympa et on n’est pas pressé d’y arriver, d’autant qu’on voit la bosse de loin et d’en bas, ça fait un peu peur quand même !

 

Impossible d’utiliser la technique du zig zag car la route est trop étroite. Je tiens environ 500 m et ma roue avant qui se décolle dans une partie hyper raide me fait peur d’autant qu’il y a pas mal de bagnoles qui viennent voir à quoi ça ressemble du 30%. J’estime que ça devient trop dangereux et je mets pied à terre une première fois. Je pousse sur 100 m environ, le temps de retrouver une partie un peu moins raide qui permette de rechausser. Je tiens encore 500 m et je repousse une deuxième fois sur 100 m. Un gars qui arrive à tout monter sur le vélo (c’est le seul des 10 qui sont plantés dans la bosse à ce moment-là) ne va presque pas plus vite que nous ! Un petit parking à peu prêt plat me permet de rechausser, pas bien longtemps car il y a un virage serré à gauche avec un bagnole qui arrive en face, donc impossible de me décaler à droite pour prendre là où c’est un peu moins raide et je préfère mettre pied à terre une troisième fois pour passer ce virage. Il reste environ 1 km jusqu’au pass. Plus de virage, et je termine à l’arrachée, les cuisses explosées.

 

 

Hardknott pass : c'est du lourd !

 

La descente est du même pourcentage avec un revêtement défoncé. Pétard, j’ai rarement été aussi peu rassuré sur un vélo. Je descends à 10 km/h en priant que mes freins ne me lâchent pas (vivement les freins à disques de mon prochain vélo !).

Une toute petite vallée de quelques km permet d’apprécier la magie du paysage, malgré la trop grande fréquentation des lieux par des curieux en mal de sensations, qui montent en 4x4 et qui vous polluent les poumons au diesel.

Enfin, le 7ème et dernier pass, pas le plus dur de la journée, mais la répétition commence à faire mal aux pates quand même ! Mais pas de poussette de vélo cette fois, on a sa dignité ;-)


 

Wrynose pass (photo web)

 

Dernière descente, le revêtement est pourri, le vélo vibre dur, je crois entendre le bruit de quelque chose qui tombe de mon vélo.  A cause de ma surdité, je n’identifie pas tout suite ce qui se passe et comme je vais assez vite à ce moment-là, le temps que je réalise, je m’aperçois que je n’ai plus mon tracker dans ma poche ?? je m’arrête !  je remonte, mais sans savoir exactement où chercher ? Au bout de 5’, j’abandonne les recherches, tout en craignant que cela me vaille une mise hors course. 2 km plus bas, je me rends compte que mon Garmin de cintre a sauté aussi. Je l’avais pourtant solidement attaché ! tant pis, je ne remonte pas, je ne sais même pas où chercher exactement et ce sera l’occasion d’en racheter un, il commençait vraiment à se faire vieux mon brave Dakota, et puis pour connecter sur Strava, c’était bien galère ! place aux technologies modernes…Le plus dommage est que je ne pourrais pas mettre le joli tracé sur Strava !

Deux km plus loin, passage sur un des nombreux obstacles à mouton qui sont constitués de barres métalliques espacées de 10 cm environ pour empêcher les montons de passer. Au début, ça fait un peu peur, et puis on s’y fait. A part des grosses vibrations ça se passe bien sauf que celui-là, je suis passé à peu vite et je tape fort sur une des barres : crevaison !

 

Les pièges à mouton : ça secoue !


Pétard : le tracker, le GPS, la crevaison, tout ça en moins de 5 km, je n’ai pas le bol. Du coup, bien énervé, je mets les gaz et je fini les 15 derniers km plutôt roulants comme une balle ! Mon arrivée surprend même ma support team qui est occupée à déguster une bonne glace au bord du lac et qui me rejoint au parc à vélo juste après.

 

Je vais tout de suite voir the big chief Mark, lui expliquant la perte de mon tracker que j’avais pourtant mis dans une poche fermée (un mystère ?). Etre mis hors course pour perte de la puce me mettrait bien les boules car je me sens super bien à ce moment-là, mais Mark est hyper cool : « no problem Damien, I give you a new tracker, enjoy and have fun ! » qu’il me dit en gros ! Quand je pense qu’à Nice en 2012, mon ami Francis s’était fait mettre hors course parce qu’il avait juste perdu son dossard papier arraché par le vent sur le vélo alors qu’il avait encore sa puce de cheville ! On est sur une autre planète….

 

Du coup, tout requinqué, je retrouve ma team de choc qui m’aide à me préparer pour le trail dans la montagne. Mes idées noires de la fin du vélo sont envolées. Tayaut, Tayaut, à nous deux mon gros Scafell Pike ! En quittant le parc à vélo, je remarque qu’il n’y a pas énormément de vélos de rentrer ! Pilou m’estime dans les 20/30 premiers. Pas mal pour une vieille tortue qui a crevé et qui s’arrête de temps en temps pour faire des photos et des pipis/prostate !



 


Changement de tenue et en route pour le trail !

 

La Cap commence par 12 km de chemin très sympa, à peu près plat. Il y a pas mal de promeneurs très respectueux des coureurs. Est-ce l’effet « light feet running » qui commence à se faire sentir, mais les sensations ne sont pas mauvaises, je double a gogo. Mais je vais louper une balise et je vais me rajouter un bon dénivelé ce qui fait que je vais retrouver au ravito du km12 tous ceux que j’avais passé depuis le parc à vélo (perte de 10’ environ).

 


 


Retrouvaille avec ma support team, toujours fidèle au poste : le plein de la poche à eau, récupération des bâtons de trail et en avant pour le gros morceau : la montée au sommet du Scafell Pike.


 

Paré pour l’ascension

 

Ça commence par un chemin cahoteux sur 3 ou 4 km avec très peu de dénivelé (ça rappelle la vallée du lac Combal pour ceux qui connaissent l’UTMB) et puis, la rigolade s’arrête : il faut se taper 1000 m de D+ en 6 km environ, avec des marches népalaises au début et pour finir un énorme pierrier où il faut parfois y mettre les mains tellement c’est raide. C’est long, et d’autant plus difficile qu’on ne voit pas le sommet et qu’on se demande quand cela finira. Après un très long effort, on passe un petit col, et enfin, on voit la cabane du sommet qui se situe pile poil à mi-parcours du marathon. Que ça parait loin encore, j’en ai plein les pates de ces cailloux ! Il me faudra 4h10 pour faire ces 22.5 premiers km dont plus de 2h pour la seule montée du Pike !

 






Heureusement qu’il y avait les petits fanions rouges, sinon impossible de suivre un chemin dans ce tas de cailloux. Tout en haut : la petite cabane du sommet !

 

Grosse pause avec photo et ravito au sommet où je retrouve mon belge qui est tout vert et me semble un peu HS. Le soleil commence à décliner et les manches longues deviennent nécessaires sous la trifonction d’autant que le vent est assez fort.


 

Selfie bien mérité au sommet !

 

 

 

Au sud : La fin du lake district

 

 

A l’ouest : L’île de Man et la mer d’Irlande au fond

 

Au nord : l’Ecosse


 

A l’est : le Yorkshire

 

Je fais la descente très prudemment et laisse passer les petits gabarits agiles alors qu’il me faut bien contrôler ma grande carcasse avec ses kilos pour limiter au maximum les risques de chute.

 


Ceux qui montent croisent ceux qui descendent

Le retour se fait par le même chemin que la montée sauf que tous les promeneurs ont disparu et que je profite de délicieux moments de solitude dans cette immensité montagnarde. Les seules âmes que je rencontre sont les concurrents que je croise et qui sont dans l’ascension (et il y en a encore pas mal derrière !). Après une descente prudente mais moins pénible que je le craignais, je retrouve ma team au km 30 environ, toujours en pleine forme qui met l’ambiance au passage de tous les concurrents. La terrasse du restaurant est encore bien peuplée et c’est sympa de se faire encourager : « well done ! »  « good job ! » pas besoin d’être bilingue pour comprendre que les coureurs ont droit à beaucoup de respect. Là aussi quelle différence avec certaines courses où l’on évolue dans l’anonymat le plus complet.

 


Iskan m’a rejoint pour finir la descente

 

Je me fais une bonne pause au ravito avant d’attaquer les 12 derniers km de plat qu’Iskan va très gentiment faire avec moi.

 

Changement de godasses pour les 12 derniers km de plat

Cette grosse pause m’a soulagé les cuisses mais m’a un peu refroidi. Je trottine cahin-caha et le soutien d’Iskan m’est très précieux. Sans lui, je pense que j’aurais marché sur la fin, d’autant que je suis largement dans les délais et que ma place de 35ème environ est complètement inattendue et me convient tout à fait.

Le jour décline de plus en plus. Nous atteignons les première rues d’Ambleside à la tombée de la nuit. Pilou est venu à notre rencontre pour faire les deux derniers km avec nous. On retrouve Marine et on finit tous les 4 en brandissant fièrement notre drapeau tricolore.

Mark remet la traditionnelle médaille de finisher et voilà, c’est fini. Fatigué, mais pas cramé. Juste…heu-reux, comme toujours quand je termine ces épreuves extrêmes, le cerveau bourré d’endorphine pour au moins 1 mois ! Content que ça s’arrête mais toujours un peu triste de se dire que ces (déjà) fini car le plaisir de participer est tellement immense qu’on espère toujours le prolonger.

 


Et voilà le frenchman !

 

 

 

 

Il n’y a pas que moi qui ai l’air un peu fatigué après une bonne journée pour les accompagnateurs aussi

 

 

Avec Mark après l’arrivée, le si sympathique organisateur

 

Une belle, une très belle, une magnifique journée de plus vécue grâce au sport et au partage avec la team familiale. Si vous avez l’occasion de courir l’une de ces courses avec équipe suiveuse, surtout ne ratez pas ça, c’est un des plus beaux moments que le sport m’ait donné de vivre.

Le bilan est surtout émotionnel mais il faut bien faire aussi le bilan chiffré pour les puristes :

30ème sur 65 finisher (200 au départ). C’est une course à élimination !

3ème en + 50 ans

1h20 de natation

8h20 de vélo

7h50 de trail

Et 17h55 au total.

J’avais pensé mettre entre 16 et 18h, mais j’avais largement sous-estimé le trail qui est quand même bien bien costaud.

 

Alors, pour conclure, des courses que je connais, quelle est la plus dure ?

L’Evergreen228 (que j’avais fini en 22h30 les deux dernières années) est de très loin au-dessus de tout, avec 5000m de D+ sur le vélo avec des grands cols alpins (Joux Plane, Rhome, Colombière, Aravis, etc…) et 3200 m de D+ sur le trail au-dessus de Chamonix à plus de 2000m d’altitude, c’est presque plus du triathlon.

Viennent ensuite triathlonX et Altriman. Tout dépend de ses propres qualités, un bon cycliste mais piètre coureur comme moi trouvera le triathlonX plus difficile alors qu’un bon traileur et pas terrible en vélo trouvera l’Altriman plus difficile.

Viennent ensuite Norseman et Swissman qui sont à peu prêt du même niveau. Leurs difficultés étant essentiellement liées aux conditions climatiques et au finish en côte.

L’Embrunman est de loin la moins difficile et ferait presque office de coursette à côté.

En attendant le tout nouveau Bearman que j’irais découvrir en septembre. Et « the brutal » au pays de Galles me tenterait bien aussi…plus tard !

Et l’an prochain je retente la loterie du Celtman, histoire d’aller nager dans le Lock avec Nessy ! Ce sera l’occasion de revivre de grands moments sportifs mais surtout familiaux ! MERCI les enfants, c’était vraiment une chouette fête des pères !!!


Bien amicalement,

la Tortue


 

Les puddings, c’est pas pour les p’tits joueurs ici !

 

 

Encore une médaille pour l'armoire à souvenirs pour les vieux jours !!!!

8 commentaires

Commentaire de augustin posté le 03-07-2017 à 06:39:06

Merci Damien pour ce chouette récit, fidèle à tes habitudes! bravo à ta team de choc, sympa de pouvoir partager ça avec eux!

Commentaire de centori posté le 03-07-2017 à 09:48:13

incroyable ! quelles courses ! oui au pluriel !

Commentaire de Bikoon posté le 03-07-2017 à 14:55:54

Quel morceau ce doit être !!
Superbes photos (c'était vraiment proche de l'Ecosse ???...), partages en famille sûrement inoubliables, et une très belle réussite sportive :o)
Une bien belle fête des père assurément !
Merci Damien pour tes CR toujours aussi agréables, sur des formats toujours aussi improbables ;o)

Commentaire de Papy posté le 07-07-2017 à 08:42:30

Une de plus mon grand...
Que j'aimerais pouvoir refaire cela.
Je file en Suède voir ma fille, mais je suis trop frileux pour l'Otillo...

Commentaire de L'Dingo posté le 07-07-2017 à 13:07:58

3ème fois que je relis ce CR en 3j.
Ce doit etre cela le sport "par procuration" ( bien différent du sport devant la télé).
Au détour d'une photo, d'une réflexion ou d'un bon mot, ce sont des dizaines de souvenirs qui refont surface d'un coup, entrainant au passage l'irrépréssible besoin d'aller piocher un autre récit passé dans la "CRothèque".

Merci, my Tortue, le temps n'a pas de prise sur toi, alors continue à me faire ces voyages dans le monde de l'effort et de l'aventure partagée.

L'dingo_still_here :-)

Commentaire de philkikou posté le 14-08-2017 à 22:22:23

Ah tiens j'avais loupé cette nouvelle aventure de la Tortue :

photos magnifiques, encore du lourd comme épreuve !!! j'y reviendrai pour le lire...

Commentaire de philkikou posté le 23-08-2017 à 06:42:50

Ca y est lu ce récit passionnant et impressionnant ! Je te nomme "DECOUVREUR D' EPREUVES SUPERBES ATYPIQUES ET HORS-NORMES" ... Que de belles épreuves faites ces dernières années et à chaque fois du lourd et magnifique ...Bravo à toi et ta "team", merci pour tes récits ;-)

Commentaire de dajosport posté le 25-08-2017 à 10:37:25

C'est pas un triathlon, c'est un parcours du combattant ! Je soupçonne même les GO (sic) d'avoir cherché une natation en montée...;)

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