L'auteur : El Tamanoir
La course : Trail de Noyarey - 21 km
Date : 9/4/2017
Lieu : Noyarey (Isère)
Affichage : 1357 vues
Distance : 21km
Matos : Mes Pompotes pomme et pomme/ fraise
Objectif : Se dépenser
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Noyarey, petite commune Iséroise logée sous les contreforts du Vercors, connue pour son historique montée Daisy, et depuis quelques années pour son fameux Trail.
En ce 9 Avril, les places de parking valent cher, surtout pour les retardataires. Le Kéké est déjà là depuis 7H du matin, son horloge biologique le réveillant au plus tard à 5H tous les dimanches de course…
Un plumeur de chouettes multi-récidiviste
Perception du dossard et de la bouteille de bière locale bien appréciée, puis petit échauffement pendant lequel les forces en présence se jaugent.
Après quelques aimableries de circonstance « Alors, la forme ? », « Tu as beaucoup couru ces temps-ci ?», le Kéké passe à l’attaque :
Il me dit qu’il a battu son record du 10 K à l’Asparun. J’encaisse l'uppercut sans broncher.
Il me dit qu’il a fait 600 bornes de skating cette saison malgré le manque de neige. Argh, crochet dans le foie, mais je reste impassible.
Il me dit qu’il a les crocs, qu’il s’est inscrit au Grand Duc et à l’UTV, et qu’il va tout exploser cette année. Le KO n'est pas loin, je suis coincé dans les cordes, ça va être dur d’arriver devant aujourd’hui… Il faudra compter sur un malentendu, une erreur de parcours ou une défaillance de l’adversaire….
Je commence à reprendre espoir quand je sors ma poche à eau de 1.5l : de son côté le Kéké est venu les mains dans les poches, pas une seule petite fiole d’H20. Aha !! J'espère que les ravitos ne seront pas trop nombreux....
Petite hésitation sur les bâtons… Il y a 2 ans je les avais bien apprécié… « Pour 20 Km seulement ? » demande le Kéké (dans le texte : « Prends tes bâtons tu vas en avoir besoin mon gars »).
Soucieux de jouer à armes égales, je les laisse dans la voiture et on se dirige vers le départ.
Richard Branson en visite incognito à Noyarey
On retrouve Noruas et Richard parmi près de 280 coureurs, répartis entre le 10 et le 20.
Concentration maximum avant le départ
La Buse donne des précisions sur le parcours et confirme que la dernière bosse a été supprimée du parcours. Un « oooooh » de déception résonne dans le peloton, suivi de « On veut la montée ! On veut la montée !» scandé en chœur par tous les participants. Un comité de résistance "Le Trail insoumis" se met aussitôt en place, une pétition est lancée en ligne, une manifestation se prépare dans les rues du village (ça tombe bien la circulation est bloquée), des panneaux « On veut du D+ », « Le plat c’est pour les limandes », «Non aux trails pour les mous de la cuisse ! » surgissent de toute part.
La Buse, un peu pris au dépourvu, promet la mise en place d’une commission de réflexion et le retour de la bosse finale dans le parcours l’année prochaine. Les esprits se calment, et tout le monde se replace gentiment, le départ peut être lancé.
La Buse montre l'exemple
Dès les premiers mètres, le Kéké se faufile entre les coureurs et remonte le flux. J’essaie de suivre la queue en tire-bouchon (celle de son tee-shirt). C’est parti plutôt vite, et on attaque progressivement la pente après un petit tour dans les rues noyaresques. Plus ça grimpe, plus le Kéké s’éloigne, et je le perds bientôt de vue. Patience me dis-je, le chemin est encore long….
Les sentiers sont toujours aussi sympa avec une alternance de petits singles, de prairies, et de bonnes montées.
Le 10 et le 20 Km se séparent, puis se retrouvent.
Après le premier ravito, les choses sérieuses commencent avec un bon raidard (un peu moins dré dans l’pentu que les années passées me semble-t-il). C’est la partie la plus costaud du parcours, ça souffle, ça transpire, j’imagine le Kéké qui tire la langue sans eau…. Charlotte, première féminine, me passe tranquillement sans montrer d’efforts particuliers. Je l’encourage. On va jouer au yoyo pendant le reste de la course.
Ca crapahute sec
On termine la montée dans un bon pierrier qui nous amène jusqu’à la cascade où nous attend un comité d’accueil.
La première bonne descente arrive, technique à souhait. Difficile de lâcher les chevaux, il vaut mieux regarder où on met les sabots. On rejoint alors la partie la plus dégagée. Ca remonte tranquillement et je marche à l’économie. Il fait bien chaud au soleil, et j’imagine le Kéké qui s’assèche, ça me donne du peps.
Le sentier vu de près. Les géologues apprécieront
Un fervent supporter de l'Ignoble, déçu de ne pas le voir aujourd'hui
Charlotte repasse devant à un bon rythme, bientôt je me retrouve seul vers le point culminant.
Il n'y a que... Grenoble !
Après un single sympa dans la forêt, voilà la descente vertigineuse, qui n’est pas sans rappeler l’avant dernière descente du très regretté Trail du Gerbier. A chaque fois que je passe par ici, j’imagine le roulé-boulé monstrueux que ferait Carrie Ingalls… Les jambes tournent à plein régime, les talons brûlent, mais bientôt je rattrappe Charlotte puis 2 gars.
En bas de la descente, je continue tout droit et ne voit pas la rubalise qui part à droite dans une montée. Retour sur mes talons, je ferme maintenant la marche du quatuor. La montée me scotche net, les trois autres prennent le large. On traverse la route de la montée d’Ezy le 7 Mai.
Suit un bon plat montant où je n’essaie même pas de courir, je garde des forces pour la descente. Le soleil tape encore et j’imagine le Kéké allongé au bord du sentier, déshydraté comme un sachet de soupe. J’allonge le pas.
La barrière du Vercors, aussi implacable que la barrière horaire mise en place cette année,
pas du goût de tous...
Enfin ça redescend, je me fais bien plaisir à grandes enjambées et reprend quelques places. Mais toujours pas de maillot jaune en vu.... Philippe Durbet, omni-présent, immortalise à nouveau tous les participants.
On rejoint Noyarey, où on ne fait que le début de la bosse finale. J'hésite à la finir quand même, mais me résigne à suivre les autres dans une dernière descente sur le bitume.
Le Tamanoir pris en flag d'excès de vitesse
L’arche apparait. Petite consolation, on a droit à une boucle avec 10m de D+ pour la contourner et franchir la ligne d’arrivée.
Je pensais trouver le Kéké sous perfusion allongé sur une civière, mais il est là, le teint rose et le sourire goguenard, tout juste s’il ne me demande pas si je me suis perdu, l’effronté…. Ce ne sera pas encore pour cette fois....
Korb est là aussi, et retrouve sa bonne humeur quand il réalise avoir mis 15 minutes de moins qu'il pensait suite au décalage de l’heure de départ.
Bonne bière au soleil avec le Kéké, Stéphane, Stéphane et Noruas, sous des airs de Jazz puis de rock avec un groupe très sympa.
Pat, Michel Riondet et Béa sont également présents.
Encore une très belle édition du Trail de Noyarey, la hiérarchie saucissonesque est respectée, mais la saison est encore longue...
En attendant, tous à Tencin ce dimanche !
10 commentaires
Commentaire de Loup Des Steppes posté le 14-04-2017 à 16:04:14
Très chouette récit ! Tout comme toi, j'ai misé sur l'eau pour faire la différence avec mon rival favori, j'ai nommé le Furet, et dans mon cas, ça a marché ! Belle course en effet sous un magnifique soleil. La descente dans l'herbe est tout bonnement monstrueuse et la remontée juste derrière fait l'effet d'un taser dans les cuisses ! Bref, que du bon !
Commentaire de Trixou posté le 14-04-2017 à 16:05:53
Ca fait envie tout ca !
Commentaire de richard192 posté le 14-04-2017 à 23:09:02
Le kéké avait du prendre option saucisson à l'ail et non sec, car 2 coureurs m'ont sollicité pour boire pendant la course étant parti à vide.
Merci pour ce récit qui montre bien l'exigence de ce trail et l'absence de l'IGNOBLE!!!
Commentaire de la buse de Noyarey posté le 15-04-2017 à 08:38:24
Merci pour le récit.
Tu dois etre plus affuté que l'année derniere car quand tu dis "un peu moins dré dans l’pentu que les années passées me semble-t-il" , ben non , c'est la meme montée vers la cascade.
Pour ce qui est de la montée finale peut-être faudrait il la laisser pour le 20 et la supprimer pour le 10. on va y reflechir ;
La barriere horaire on a bien merdé et on s'en excuse.
on va aussi essayer de s'y prendre suffisamment tot pour les modifs de parcours qu'on a pas pu mettre en place cette année .
Le kéké , il a changé de planete , 20km sans boire une goutte , une vrai machine. La prochaine traversée du Vercors , c'est pas avec moi qu'il faut qu'il la fasse mais avec Maurice Manificat
J.F
Commentaire de El Tamanoir posté le 15-04-2017 à 09:45:04
Merci à toi La Buse et à toute l'équipe, sans oublier les bénévoles, de nous offrir ce beau trail. Bien sûr on peut toujours améliorer quelque chose, mais il faut réaliser le boulot que représente l'organisation d'une course (euh non de 2 courses dans le calendrier, qui peut en dire autant ?) avec une équipe réduite. Surtout continuez comme ça, et rendez-vous le 7 Mai pour la montée !
J'aime bien l'idée de garder la bosse pour le 20, et il faudrait un parcours spécial Kéké où il doit la monter 3 fois....
Commentaire de bipbip73 posté le 15-04-2017 à 10:33:06
Quoi...que lis-je!
"Il (le Kéké) me dit qu’il a les crocs, qu’il s’est inscrit au Grand Duc et à l’UTV, et qu’il va tout exploser cette année."
Entreines toi Kéké, entreines toi. Va y avoir du sport fin juin du coté de St pierre de Chartreuse. Dégommage de Chouette à tout va.
Enfin, si il pouvez faire très chaud.... ça m'arrangerai.
très bon récit, vive la grève du trailer """" C EST LE TRAILLLLLEEEUUUX FINALLLEUUU..."""""
Commentaire de bipbip73 posté le 15-04-2017 à 10:34:58
St Pierre, non, Le Sappey bien sûr.
Commentaire de ChPaF posté le 16-04-2017 à 21:04:17
Merci pour ce récit...Et pour la photo des kikoureurs. Parcours très varié, ambiance, photos, un très beau trail court !
Commentaire de ilcourtlefuret posté le 24-04-2017 à 17:19:37
Joli récit qui transmet bien l'ambiance un peu rude de ce superbe parcours!
Commentaire de le_kéké posté le 26-04-2017 à 13:46:04
Avec un peu de retard je lis enfin ce récit !!!
Qu'est ce que ça m'a donné soif !!!
Peut être qu'avec des bâtons tu aurais fini devant ??
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