Récit de la course : Saintélyon 2016, par _Romu_

L'auteur : _Romu_

La course : Saintélyon

Date : 3/12/2016

Lieu : St étienne (Loire)

Affichage : 3932 vues

Distance : 72km

Matos : Mizuno Mujin 2
Sac Salomon S-lab Adv skin3 12l

Objectif : Battre un record

8 commentaires

Partager :

Ma saintelyon 2016

3 décembre 2016... j'avais cochée cette date depuis le 6 décembre 2015 et l'arrivée de la saintélyon 2015, terminée en 10h18. (Et 11h18 en 2014)

 

Pas évident de me donner un objectif précis pour cette édition. Je sais que j'ai progressé, que descendre sous les 10h est dans mes cordes, mais puis-je espérer mieux?

Un objectif ambitieux serait d'approcher les 9h mais en suis-je capable?

Bref c'est un peu dans l'inconnu, archi motivé et avec 38 de fièvre que je me suis rendu le 3 décembre 2016 au parc des expositions de Saint Etienne.

 

Arrivé sur place à 22h00 je rejoins mon pote Manu avec qui je vais passer la pré-course par ce qu'avec ces 6h48 de l'an dernier je ne risque pas de le revoir beaucoup une fois que «light my way» sera lancée.

Forcément au vu de ses objectifs il souhaite être plutôt bien placé et c'est à 22h20 pour un départ à 23h40 que Manu, mes 3 couches pour me réchauffer et moi nous retrouvons sur la ligne de départ.
Après une grosse heure vingt a discuter, un air de U2 et un décompte final nous voilà partit pour une belle nuit a gambader une Saint-Étienne et la capitale des Gaules.

 

 

SAINT-ETIENNE – SAINT-CHRISTO (km0 – km16)

 

Je ne vais pas m'étendre sur les 7 premiers kilomètres qui ont pour unique intérêt d’étirer le peloton et de se chauffer un peu les jambes avant de se frotter aux premiers chemins.

Ces premiers kilomètres je les ai aborder plus rapidement que l'an dernier sur un rythme de 5'15 – 5'20 au kilomètre.

Le fait d’être malade ne semble pas trop me gêner, les cachetons ont l'air de faire leur effet, je vais pouvoir me focaliser entièrement sur ma course.

Les jambes sont plutots bonnes, j'essaie de courir le plus possible, je marche les pentes raides, sans emballer la machine, sans se griller trop tôt, la nuit va être longue.

Les 9 kilomètres entre Sorbier et Saint Christo, les alternances de montées et descentes sont agréables et c'est en 1h34'38'' que je rejoins le premier ravito contre 1h49'55'' l'an passé, (-15'17'')

 

 

SAINT-CHRISTO – SAINTE-CATHERINE (km16 - km28)

 

Ravito que je décide de sauter comme prévu, j'ai de quoi tenir en alimentation et en hydratation sans problème jusqu'à Sainte-Catherine donc je file tout droit.

Les passages en sous-bois, les montées caillouteuses passent plutôt bien, la stratégie est la même, on court sur le plat, dans les descentes, et sur les faux plat.

J'avoue être vraiment dans ma bulle a ce moment là, bien concentré et par conséquent de ne pas avoir beaucoup de souvenirs de cette portion.

Au final je rejoins le ravito de Sainte Cath en 2h59'57'' contre 3h38'18'' l'an passé. (-38'21'').

 

 

SAINTE-CATHERINE – SAINT-GENOU (km28 – km39)

 

Je prends juste le temps de me ravitailler légèrement, mes deux flasques de 500ml sont encore bien remplies, il est évident que je ne bois pas assez, il va falloir remédier à ça.

L’arrêt aura été plutôt court, seulement 3 minutes entre mon arrivée et mon départ du ravito.

En repartant je commence a sentir que les muscles commencent à faire la gueule, je dois absolument ne pas trop envoyer avant d'arrivée à Soucieu sinon la fin pourrait être très difficile.

Des débuts de crampes font leurs apparitions, pas la grosse crampe qui te stop d'un coup mais des petites pointes, pour te rappeler à la raison.

Il faut savoir écouter son corps, sinon il te le fait payer cher, et dans notre beau sport qu'est le trail, c'est toujours lui qui gagne à la fin donc respectons le et ralentissons le rythme.

De toute manière 3h a Sainte-Catherine c'est beaucoup trop rapide pour mon petit niveau et j'ai beaucoup trop d'avance sur l'an dernier.

Je fais une descente du bois d'Arfeuille prudente, de toute manière je n'ai pas vraiment le choix, je suis le rythme des personnes devant moi, pas envie de prendre des risques insensés à doubler dans la descente, on se rappelle des bonnes résolutions prises il y a quelques minutes seulement.

Ayant reconnu cette portion 3 semaines plus tôt (Sainte-Catherine – Lyon), je savais qu'allait se dresser devant nous le gros morceau de cette édition, la cote Rampeau....

Je savais que ça allait piquer, mais je ne savais pas dans quel état j'allais sortir des ces quasi 200m de d+ en 700-800m de long.

Une fois en haut, après avoir franchit ce mur j'ai vraiment eu du mal à relancer et c'est sur un petit rythme que je rejoins Saint-Genou par la descente du bois des marches.

Arrivée à Saint-Genou en 4h29'57'' contre 5h38'48'' l'an passé (-1h08'51'')

Avec le recul je suis assez surpris d'avoir gagner une demie heure sur cette partie. J'ai vraiment impression d'avoir géré cette portion et je ne marppel pas avoir tant galéré que çà l'an passé... mystère.

 

 

SAINT-GENOU – SOUCIEU (km39 – km51)

 

Je remplis les flasques, bois un verre de Pepsi avec du sucre et je repars en moins de 3 minutes.

Arrêt au stand maîtrisé,

Cette portion est un vrai calvaire, je la pensais plutôt roulante après l'avoir reconnue deux fois mais là j'avance à rien.

Je marche les faux plats, j'ai du mal a courir sur le plat. Je sens le gros coup de moins bien arriver. J'essaie de boire de manger mais rien y fait. La montée qui suit le bois de la Dame est interminable.

Je sens que les jambes ne peuvent plus suivre. Je suis partis trop vite je le sais, je le sens.

Je commence à m'endormir en courant, est-ce la fièvre qui revient? Je me pose des tas de questions.

J'attends avec impatience l'aérodrome, étant Jarrezien je sais que le ravito ne sera plus très loin.

Après je les connais les kilomètres, je les connais, oui, mais jamais ils ne m'ont paru si long.

Le faux plat sur le bitume avant d'arriver au ravito de Soucieu est interminable. Cette route que j'ai faite des milliers de fois, en marchant, en courant, en roller, en vélo est en train d'avoir raison de moi.

A ce moment la je n’espère qu'une chose, que ma mère qui pensait pouvoir venir au ravito soit bien là. Il n'est même pas 6h du mat, elle doit dormir et je ne peux pas lui en vouloir.

Bref, j'arrive au rond point, puis au ravito, je regarde les gens derrière les barrières pour trouver une tête connue, un peu de réconfort. Et Soudain j'entends «Romuald!» je lève les yeux, mes parents sont là et tel un mort vivant je leur dit les rejoindre à la sortie du ravito.

Je prends de quoi manger, remplis mes flasques et sort me ravitailler en embrassant mes deux parents.

Je passe le check point en 6h10'07'' contre 7h17'28'' en 2015. (-1h07'21'')

Je leur dis être au plus mal, je discute avec eux je perds du temps mais j'en ai besoin. Une dizaine de minute va s'écouler entre mon entrée au ravito et le moment où je vais me forcer à repartir.

6h20 de course, en 2015 il m'avait fallut 3h pour relier l'arrivée depuis Soucieu. Je vois mes rêves de sub 9h s'éloigner mais j’essaie de me motiver en me persuadant que je vais finir en moins de 10h et que ce sera déjà une belle progression.

 

 

SOUCIEU – CHAPONOST (km 51 – km61)

 

C'est avec des cuisses toujours très douloureuses que je quitte mon beau village de Soucieu.

Le moral est légèrement à la hausse après avoir donné rendez-vous à mes parents à l'arrivée dans j'espère environ 3h.

Je connais ces routes par cœur, la descente du gymnase vers le cimetière, la descente sur Verchery, je trouve le temps long, j'ai mal, je ne prends pas beaucoup de plaisir, mais je cours et à ce moment là c'est le principal. Le rythme est lent, mais je m'en satisfait. Petite modif du parcours après Verchery, je ne me pose pas trop de question, je cours.

Arrive la montée du chemin des lapins, je sais que c'est une des dernières grosses difficultés du parcours. Une fois en haut je sais que le ravito de Chaponost va vite arriver, j'essaie de garder un rythme raisonnable mais c'est dur.

Le panneau «ravito 500m» me fait du bien et je décide de ne pas m’éterniser, je remplis une de mes deux flasques et je repars en mangeant un carreau de chocolat et un morceau de banane.

J'arrive à Chaponost en 7h24'01'' contre 8h49'18'' l'an passée. (-1h25'17'')

 

 

CHAPONOST – LYON (km61 – km72)

 

Je regarde ma montre et suis surpris de voir que les moins de 9h sont toujours jouables.

Ça me met un sacré coup de fouet, le moral remonte et les jambes aussi.

C'est dingue comme le moral et les jambes sont liés

J'ai l’impression de retrouver un rythme sympa, je double plus que ce que je me fait doubler.

Je connais le parcours et contrairement à tout a l'heure ça me motive plus qu'autre chose.

Pourtant on ne va pas se mentir, c'est loin d’être la partie la plus intéressante du parcours mais c'est pas grave «il est content, il court en pleine nuit en décembre pendant 72 bornes et il est content».

La montée des aqueducs de Beaunant, le parc aventure de Sainte-Foy, les escaliers qui redescendent sur Lyon, tout passe bien, je cours même quand sa monte.

Je regarde la montre, je sais que les moins de 9h seront là. C'est formidable, je vais battre mon record de plus d'une heure.

Je traverse le pont Raymond Barre, je cherche mes parents, ma femme et ma fille qui devait être là, ...personne..., j'entends la voix de mon beauf m'encourager, lui au moins il ne m'aura pas raté et je le remercie vraiment d'être venu.

 

Au final je franchis la magnifique arche d'arrivée en 8h42'42'' (quelle poisse, deux fois ce chiffre dans mon chrono) soit 1h36'17'' de moins que l'an passé. A une belle 908ème place sur environ 6000 partants et 5145 finishers.

Je suis aux anges.

Je suis totalement satisfait de ma performance. Je sais où je dois encore travailler mais après un Marseille-Cassis quasi parfait, je fais une Saintélyon au delà de mes espérances.

L'année 2016 se termine vraiment bien après les 6 premiers mois pourris par ma blessure au tendon d’Achille.

Je vais me forcer à couper une petite quinzaine de jour, mais au moment où j'écris ces lignes, je n'ai qu'une envie... aller courir.

 

A très bientôt sur les chemins...

 

Romu

 

8 commentaires

Commentaire de Khioube posté le 06-12-2016 à 06:47:51

Aucun talent pour l'écriture... Tu es sévère ! Félicitations pour ta course, c'est une sacrée fessée que tu as mis à ton record ! Bonne récup !

Commentaire de Mazouth posté le 06-12-2016 à 10:15:08

Quelle progression !! Bravo, tu peux être fier de toi. En plus tu n'étais certainement pas à 100% avec cette fièvre. Chapeau mec !

Commentaire de centori posté le 06-12-2016 à 11:25:25

c'est assez curieux ces sensations, et cela fait plusieurs CR que je vois des coureurs écrire en avoir bavé comme pas possible, penser être en retard sur leur tableau de marche et finalement être trés en avance
est-ce que finalement ce n'est pas le signal qu'on est à pleine charge, qu'on ne peut pas faire plus, et qu'on se dépouille quoi ?
la récompense étant le temps à l'arrivée qui fait qu'on oublie toutes les difficultés

Commentaire de poucet posté le 06-12-2016 à 13:47:34

Belle gestion finalement. Bravo à toi. Bonne récupération !!!

Commentaire de Arclusaz posté le 06-12-2016 à 23:18:31

quelle perf !!!!! bravo. Et c'est super d'avoir deux 42 dans ton temps, je suis vert de jalousie....

Commentaire de franck de Brignais posté le 08-12-2016 à 19:54:25

Une sacrée perf', bravo ! j'avais bien lors du off que tu étais sacrément affuté et prêt !! Retape toi bien, tu as encore de belles choses à faire, ce n'est qu'un début...

Commentaire de YannD posté le 05-11-2017 à 20:07:13

Super compte-rendu, très intéressant... petite question : en arrivant à 22h20 sur la ligne de départ, avez-vous pu être dans le premier sas... et à quel niveau dans le sas ?
Merci,

Commentaire de _Romu_ posté le 05-11-2017 à 20:19:09

Merci Yann
Oui première vague a une 30aine de mêtre de la ligne

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Accueil - Haut de page - Version grand écran