Récit de la course : Sur les Traces des Ducs de Savoie 2016, par Renard Luxo

L'auteur : Renard Luxo

La course : Sur les Traces des Ducs de Savoie

Date : 24/8/2016

Lieu : Courmayeur (Italie)

Affichage : 1668 vues

Distance : 119km

Objectif : Faire un temps

20 commentaires

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Sorry, j'ai déGOUPILlé chef ...

Hâââââââ Chamonix, sa vallée, et le véritable luna-park pour traileurs que forment le Mont-Blanc et ses petits frères et sœurs moins hauts perchés. En 2013, la « chance du débutant » m’a permis de boucler la TDS sans trop de pépins. Il me tarde de revivre çà en mettant à profit l’expérience accumulée dans l’intervalle, performer un peu (on ne se refait pas …), profiter surtout. Mes amis Yves et Christophe m’accompagnent dans cette aventure, on fera camp de base commun dans le traditionnel gîte « porte-bonheur » situé dans le pittoresque village de Servoz. Sur la toute pourrite 2016 les vieilles connaissances ne manquent pas : outre les précités, Théo, Michel, Quentin, Benoît, Berni, etc … il me dit que je trouverai bien à qui causer où que je me trouve ! Sourire

La prépa se déroule sans accrocs : du volume, de la vitesse sur trails courts, quelques bons résultats et records personnels battus, aucune contrariété physique. Bref, tous les signaux sont au vert fin août.

La « stratégie » collective est d’aller aussi loin que possible ensemble, le must étant de rallier BSM en 9h avant le premier juge de paix du parcours, la séquence Platte-Forclaz-Passeur que l’on ne présente plus. A Bourg un véritable four est annoncé, grosse mise en garde de l’organisation. Il s’agira d’éviter la cuisson intégrale afin d’attaquer la « vraie » montagne dans un état acceptable. Pour ma part, je vise un temps sous les 26 heures, enfin si tout se passe comme prévu et que je suis épargné par mes traditionnels problèmes gastriques.

Retrait des dossards, la pression monte. On a beau se la jouer « vieux briscard » on en mène jamais très large, surtout qu’une bénévole farceuse me mène en bourrique en me faisant croire que ma casquette kikouroù n’est pas réglementaire car elle ne couvre pas complètement l’arrière de la tête. 30 secondes de gros coup de chaud ! Vilaine … Embarrassé

Le bon, la brute, et ...             Yves                     Christophe                   Renard Luxo

J’ai tellement hâte d’en découdre (un an sans montagne, c’est loooooong) que je ne parviens pas à trouver le sommeil. Un peu la cata sachant qu’il va désormais falloir gérer non pas une mais DEUX nuits blanches consécutives pffffff … Incertain
Lassé de me retourner dans mon lit, j’attends donc mes petits camarades à 3h du mat pour le déjeuner (oui, c’est comme çà qu’on dit chez nous na !). Il règne un mélange de concentration et de stress, mes quelques tentatives de dérider l’ambiance ne recevront guère d’échos. Dans le car pour Courmayeur, comme d’hab c’est un peu l’ascenseur pour l’échafaud. Il est vraiment temps que çà démarre !
Je rencontre plein de compatriotes sur la ligne de départ, ainsi que Tikrimi qui me paraît assez stressé aussi.

L’hymne, et paf c’est parti !!! J’arrache une bise à Catherine P. au passage devant mes compatriotes mi-amusés mi-dég***. Rigolant La meute se faufile au pas dans le vieux Courmayeur. Les larges boulevards qui descendent vers le bas de la ville commencent à étirer le peloton. Nous sommes partis super prudemment, du coup on est doublé de partout ! Je n’y comprends rien, c’est quoi le niveau ici ?!? Pied de nez Rien que pour conserver « sa » place (genre 1500ème …), il faut déjà fournir un effort. Beaucoup de coureurs soufflent déjà très fort, à se demander s’ils réalisent ce qui les attend après ?!?
Yves choisi rapidement d’adopter son propre rythme pour ne pas se griller, sage décision, et je continue donc en duo avec Christophe. A l’approche de Maison Vieille, je me retourne et réalise soudain que la queue de peloton se situe à peine trois virages plus bas. C’est dingue ! Pile 1’ de retard sur mon temps de passage de 2013 et pourtant je dégringole de 331 places … WTF, mais qui sont ces gens ?!? Incertain

Tout cela rend un peu nerveux. Les bouchons sur les singles qui mènent à l’arrête du Mont-Favre n’arrangent rien à l’affaire, sans parler de tous ces malotrus qui contribuent à aggraver les choses en doublant pépère la file sur le côté. Où est l’esprit trail ? Criant

Heureusement, le lever du soleil sur les paysages somptueux de la face italienne du Mont-Blanc vient nous rappeler ce que nous faisons ici. C’est magique, la température est idéale à ce moment, l’hélico fait le show … Cool

Le lac Combal reflète les cîmes environnantes, carte postale incontournable de la TDS comme de l’UTMB d’ailleurs.
Gros b*** au ravito par contre, çà aussi on s’y attendait. Faut jouer des coudes pour remplir ses flasques où arracher un bouillon … dont la moitié du contenu terminera au sol lors de l’exfiltration. Il s’agit de faire le plein ici (2 litres pour ma part) car le prochain ravito (Petit Saint-Bernard) se situe très loin. (pour la petite histoire, j'ai finalement craqué sans réel besoin pour de l'eau fraîche au point d'eau avant l'Alpetta, méfiez-vous, pas sûr qu'elle soit potable)

9’ de retard sur mon temps de passage de 2013 à la sortie … Cette fois je n’y tiens plus, la grenade est déGOUPILlée !!! Je tente d’entraîner Christophe dans mes premières opérations de dépassement de gruppettos. La troisième accélération scelle nos courses respectives, après coup je regrette de n’avoir pu lui glisser un dernier mot ou un dernier conseil. In fine, l’ultra reste une aventure assez personnelle, on n’est jamais au top au même moment, nos qualités sont différentes aussi selon le terrain. Bref, tout çà pour dire que le Renard a les crocs dans ce Col Chavannes. Certains doivent me prendre pour un fou lors de quelques relances placées sur les rares parties un peu « roulantes » de cette ascension. Au sommet, 200 places de gagnées et 2’ d’avance sur le pointage 2013.

OK bon, le repositionnement est effectué, va falloir songer sérieusement à se calmer maintenant. Et surtout profiter de ces 10 Km de descente douce jusqu’à l’Alpetta pour se refaire la cerise et en prendre plein les mirettes ! Les avis divergent mais pour ma part j’adore cette section. Le large vallon de Chavannes offre en effet de superbes perspectives, on peut y recharger les batteries physiques et mentales tout en ayant le sentiment d’avancer à un rythme correct.
10h et il fait déjà chaud. Au-dessus de 25°C je sais d’expérience que je me déshydrate abominablement vite et perds une quantité incroyable de sels minéraux. Chaque petit jus sur le côté sera systématiquement mis à profit pour mouiller généreusement la casquette. Quelques minutes de clim 100% développement durable, un vrai délice cette eau fraîche qui perle dans la nuque.

Tout va pour le mieux, je vide consciencieusement mes flasques, pas de mal au bide, aucun bobo nulle part. A cette altitude, un petit vent frais achève de rendre tout cela très supportable. Chouette section aussi l’alpage puis le lac de Verney, sans oublier bien entendu le dernier tape-cul dans les buis pour atteindre le Col du PSB, et cette ambiance « Tour de France » qui clôture une des étapes clé de la TDS.

Certains coureurs sont déjà assez marqués, rien de surprenant quand on se remémore le début de course. Je m’alimente assez peu au ravito, privilégiant quelques victuailles facilement assimilables, ainsi que la traditionnelle soupe vermicelle. J’y retrouve Michel pour la première fois depuis le départ. Sur les trails belges, que ce soit sur 30, 50 ou 70 Km, on termine dans une fourchette de quelques minutes tout au plus. L’histoire va se répéter …

Je repars un peu avant lui car je souhaite gérer tranquille la descente sur Bourg. Dès qu’on quitte la partie minérale, les pentes se font progressivement plus raides. Surtout ne pas se flinguer les cuisses ici, tout le monde le sait, enfin presque …  
1.300 m de D- à se farcir, plus techniques qu’il n’y paraît sur certaines portions. J’ai le sentiment qu’on gagne 1°C toutes les 10 minutes, Catherine n’avait pas menti au briefing, « vous allez entrer dans un four » … C’est reparti pour le rituel de mouillage de la casquette, l’impression d’être littéralement étouffé par la chaleur. Michel me rejoint, on plaisante pendant 1 Km, le tout immortalisé dans une vidéo dont il a le secret.

Le fond de vallée est une pénitence, c’est moche (çà aussi on le sait), çà tape sur le bitume, heureusement ce n’est pas trop long. Je laisse filer Michel et me mets en mode rando-course, ne surtout pas se crâmer maintenant ! Premier petit signe d’inquiétude malgré tout, je sens l’estomac se nouer un peu …

20’ d’avance sur le « plan 9h » à BSM, 7’ sur le pointage 2013. Je retrouve la famille de Christophe et la femme d’Yves, ils me reboostent un peu. Je prends quelques nouvelles des copains. Selon le suivi live et sms on dirait que çà se passe plutôt bien pour eux, la progression est régulière. Petite inquiétude pour Yves toutefois car il n’a guère de marge sur la BH. Un peu désolé de les avoir laissé tomber assez tôt, France et Anne-Cé achèvent de me convaincre que c’était le bon choix, pour eux comme pour moi.

La routine est bien huilée : nokkage généreux des pieds (et uniquement les pieds hein !), remplissage des flasques, appoint de barres salées, soupe vermicelle, un peu de pain et de fromage histoire d’ingérer un minimum de consistant. Gros bémol sur ce ravito, pas assez de place pour se poser, beaucoup d’accompagnants dans un espace trop réduit (surtout la faute à l’orga d’ailleurs, la quantité de bancs et de tables étant clairement insuffisante). Du coup je ne m’attarde pas, même si je perds 5’ à sortir cette p*** de couverture de survie Criant réclamée au contrôle des sacs.

Je quitte le piétonnier en échangeant quelques mots avec France et Anne-Cé, leurs encouragements me font beaucoup de bien. « Trois finishers sinon rien », c’est tout le mal que nous nous souhaitons avant de prendre congé jusqu’à demain.

Nous y voilà … l’ascension du fort de la Platte, tant attendue, tant redoutée, aucun répit, 5 Km pour 1.150 m D+, en plein cagnard … Le rituel de mouillage de la casquette sera de courte durée car il n’y a absolument plus aucun point d’eau, ruisseau ou fontaine dès la sortie des faubourgs ! Avant même d’arriver au Fort du Truc (que les novices – comme moi en 2013 – confondent avec la Platte), on commence déjà à compter les « morts ». Coureurs arrêtés, pour la plupart trahis par leur estomac, d’autres qui redescendent pour remiser leur dossard à BSM. Terrible. Je ne suis pas au mieux non plus, premières nausées (encore gérables), difficulté à boire autant que je voudrais/devrais. J’ai adopté un rythme qui me permet de conserver un relatif confort respiratoire, allure de croisière du traileur moyen, autour de 500 m de D+ à l’heure.

L’organisation a eu la bonne idée de rajouter un ravito liquide improvisé à mi-pente. J’en profite pour remplir une flasque de coca, c’est le seul truc qui me permet de digérer dans ces conditions-là. Je rattrape un nombre invraisemblable de coureurs, avant de retrouver Michel, lequel se met dans mon pas. 100 mètres au-dessous du fort, on rejoint Benoît et Quentin, les « inséparables ». Quentin n’est pas au mieux, je tente de le réconforter en lui conseillant de se poser un moment au-dessus. La marge sur les BH est en effet très confortable, il va commencer à faire plus frais, il y a moyen de « se refaire » (j’apprendrai malheureusement plus tard qu’il a stoppé au Fort, comme une centaine d’autres coureurs d’ailleurs, Benoît ira au bout par contre).

C’est droit dans la pente qu’on rejoint le Fort, ce si mal nommé (…), l’hélico passe en rase-motte pour nous ventiler un peu …
Michel souhaite se poser quelques minutes ici. Je ne l’imite pas. Première grosse erreur car un petit ¼ d’heure de repos ici, agrémenté d’un ou deux verres de coca, m’aurait fait le plus grand bien. Je repars certes tranquille mais les nausées s’accentuent à mesure que je me rapproche du sommet de la Forclaz.

Ici, je retrouve une section magnifique, progressivement plus technique et minérale, agrémentée de petits lacs d’altitude et de singles bien sympa en montagnes russes. J’adore et j’en oublie mes petits pépins. Première descente piégeuse pour descendre de la Forclaz, je saute de pierre en pierre devant quelques hispaniques un peu médusés, puis enchaînement immédiat sur la montée sèche en lacets qui mène au fameux Passeur. Moment d’euphorie comme il y a 3 ans sur cette section (je l’avais payé, et sans le savoir l’addition sera bien plus salée cette fois …). Je ne prends même pas la peine de m’arrêter sur la crête, ni de prendre une photo, quel con je fais, le compétiteur brut de décoffrage est de retour …

Il fait bon, on respire, la descente est spectaculaire et je me jette littéralement dedans, ce n’est plus une partie de pac-man, c’est pokémon go … Un gars me suit à la trace, j’accélère encore un peu (çà devient vraiment limite) mais il me tient à la culotte. Il veut sûrement passer, je me range sur le côté. Un signe et un petit mot en français : « vas-y ». Il me répond en anglais – c’est un américain – « No, it’s perfect, perfect ! ». En fait le bougre s’est installé dans ma trace, il souhaite me conserver comme ouvreur. OK, bon ben on continue comme çà alors …

Le single demeure technique mais progressivement moins pentu, je ralentis, cette fois mon yankee ne demande pas son reste, sans manquer de me remercier au passage. Bel esprit trail, sympa.
Mes problèmes digestifs sont désormais manifestes. Je ne suis pas parvenu à m’hydrater convenablement depuis le Fort du Truc, le rythme que je me suis imposé depuis 2 heures n’a pas aidé non plus.
Arrivé sur le large chemin en faux-plat qui mène au Cornet je suis incapable de courir là où d’autres trottinent sans forcer. Difficile même de marcher, grosse envie de g***, la tête qui tourne, je titube. Grosse grosse défaillance ! On est pas à la moitié du parcours : c’est la cata !!! En pleurs

Le Cornet enfin ! Grosse ambiance à l’approche du ravito, plein de gens nous encouragent, scandent nos prénoms. Même pas la force de leur répondre, c’est tête basse que je pointe à l’entrée, prend mon sac de délestage, et file illico à l’infirmerie …

Tous les lits sont occupés, c’est la cour des miracles ici. Un infirmier vient vers moi, je lui fais part de mes déboires digestifs. Tout en me confirmant que je suis blanc comme un mort, il trouve les mots pour dédramatiser la situation. Pas de médicalisation intensive, il me recommande de me poser un peu – tient un lit se libère – de boire du coca par petites gorgées et d’assimiler aussi un maximum de sel via les bouillons pour réduire les carences et permettre une réhydratation progressive. Ma tenue noire a viré au blanc tellement j’ai perdu de sel dans cette maudite ascension de la Platte.
Je reste près d’une heure allongé dans cette tente, mon « ange gardien » prend des nouvelles et fait l’appoint de coca toutes les 10’. Au moment où je reprends un peu espoir, une jeune doctoresse déboule. Elle souhaite relever mes paramètres. Je sais pertinemment qu’elle peut m’arrêter pour de bon ici, gros stress que j’essaye de ne pas montrer. 11/7 de tension, 60 bpm, OK je peux conserver mon dossard. Ouuuuuuuf. Au même moment un gars commence à trembler de partout juste en face, mobilisant tout le staff médical, couverture de survie et tout le bataclan. Pour lui, c’est clairement fini.

Je profite de me trouver en fond de tente pour me changer et m’équiper pour la nuit. Il est temps de prendre congé de mon infirmier, je le remercie copieusement et lui dédie déjà ma course si je parviens à finir. Avec tout çà, je ne suis pas encore passé par le ravito. Cohue habituelle, je suis toujours incapable de manger mais m’autorise quand même deux bouillons de vermicelle, que je complète de plusieurs sachets de sel. Bah, c’est vraiment dégueulasse mais je respecte les consignes, c’est le prix à payer pour finir. Quelques gobelets de coca en sus (j’ai bien dû en boire un litre depuis que j’ai pointé à l’entrée), appoint des flasques et quelques barres pour la route.

Je ressors du chapiteau au moment où la nuit tombe. J’y ai laissé 1h15 au moins mais l’essentiel est de pouvoir repartir, très calmement au début pour ne pas relancer les nausées.
Que c’est beau une fois encore. Les montagnes se détachent en contraste sur un fond bleu-nuit, personne ne songe d’ailleurs à allumer sa frontale tout de suite pour profiter aussi longtemps que possible de ce spectacle. Tout se fait plus silencieux, presque méditationnel. Une seconde course commence, nocturne, très technique par endroit, ceux qui franchiront sans encombre le-Joly auront 9 orteils et demi à Chamonix.

On distingue des serpentins lumineux un peu partout sur les massifs qui nous entourent. A vol d’oiseau, ces loupiotes ne sont pas si lointaines, mais par les sentiers – démesure de la montagne oblige - l’écart se compte parfois en heures ….
Le Col de la Sauce se monte tranquille, un amuse-bouche avant la suite des festivités. Parmi lequel ce fameux passage du Curé, qu’une fois encore je franchirai de nuit. Une galerie creusée à même la roche, un torrent tumultueux en contrebas, même sans rien y voir c’est impressionnant, quel vacarme ! Le plus cool c’est que çà va descendre loooongtemps, sur un des rares terrains où je sois encore en mesure de balancer une mine ou l’autre. Après la grosse galère du Roselend, difficile de ne pas résister à ce plaisir.
Je recroise Michel, qui ne me suit pas dans mon délire (heureusement d’ailleurs). Dommage, c’est déjà fini ... Je me retourne, les derniers coureurs que j’ai dépassé sont 200m plus haut, mouais bon tu vas un peu te calmer maintenant … Embarrassé

On remarquera les 40 places perdues, certes par rapport au pointage à l'entrée du Roselend. Vu l'arrêt de près d'1h30, l'addition aurait pu être plus élevée, preuve qu'à ce moment de la course tout le monde prend cher en réalité ...

Pointage au hameau de la Gittaz, au pied de l’avant-dernier véritable col de la course. Rapide appoint des flasques à la fontaine, c’est reparti pour 700m de D+. Je me remémore chaque grosse pierre où je m’étais posé en 2013. Les nausées sont encore présentes trois ans plus tard, mais je parviens à les gérer en adoptant un tempo soutenable. La température est très agréable en cette nuit estivale, on a vraiment du mal à croire qu’on est à 2.000 mètres ! Je bois consciencieusement et j’ai rajouté du sel dans les flasques, comme mon ami l’infirmier me l’a recommandé. C’est vraiment infâme, mais telle est ma punition pour l’euphorie suicidaire de la fin d’après-midi …

La Gitte, c’est une belle saloperie qui se gravit en trois parties. La première est assez sèche, en lacets bien serrés, mais courte. La seconde se poursuit sur un interminable chemin 4x4 où tu sais pas quel rythme adopter. Puis la dernière, sournoise, où tu crois que t’es au-dessus mais en fait non car c’est 150 m de D+ droit dans la pente pour finir … Grrrrr !!! Langue tirée

Enfin le sommet ! Sans transition on plonge directement sur le sentier dite de la "Grande Pierrière". C’est bien technique, juste comme il faut pour rester concentré. D’expérience c’est une bonne chose car la perte de lucidité due au manque de sommeil est moindre quand il faut se jouer des obstacles. Rien de tel que les stimuli renvoyé par les articulations, tendons et autres muscles douloureux pour garder les yeux ouverts. Ouais, l’ultra c’est un peu SM mais entre pratiquants on se comprend … Rigolant

Chaque course a ses légendes. La TDS n’y fait pas exception. La Platte, le Passeur, puis ce (***) de demi-cercle en montagnes russes qui doit nous emmener au Joly via le Col de la Fenêtre. Une fois encore qu’on ne s’y méprenne pas, cette section est juste géniale si les jambes répondent, mais à ce stade on subit les difficultés … C’est très piégeur et usant, certains appuis rocheux étant rendus gras par les centaines de coureurs passés plus tôt. J’arrive sur un passage en dévers où il faut mettre les mains. Un mini-attroupement s'est formé. J’identifie deux personnes en mauvaise posture. Je balaie un des infortunés avec ma frontale, il tourne la tête … Horreur ! Il a le visage couvert de sang et m’indique avec son bras tout aussi sanguinolent l’arrière de son sac. Un peu sonné par cette vision, il me faut 30’’ pour saisir les mots « jacket » et « I’m cold ». OK j’ai compris, sorry, j’ouvre et fouille dans son sac pour lui tendre sa veste coupe-vent. Il tremble de froid et me remercie, je ne sais pas trop quoi dire … L’autre gars à côté semble avoir une fracture, çà calme … Surpris

Je repars sur cette fin de Col du Joly bien refroidi mentalement, prenant conscience qu’un appui foireux peut tout ruiner. Deux équipes de secouristes arrivent full gaz en sens contraire. Quelle logistique incroyable, qu’on aime ou non le « barnum », c’est impressionnant (finalement l’hélico sera mobilisé). Je me fraye un chemin entre remontées mécaniques et vaches en pleine rumination, elles se sont bien lâchées elles-aussi (attention les pompes !!!).

Les bénévoles et la sono font tout pour maintenir l’ambiance, 1h du mat, je file vers le poste médical situé au fond du chapiteau pour quémander un anti-vomitif. Je m’affale sur un banc, le dos contre la barrière nadar, dur dur à nouveau !!!
Michel arrive ¼ d’heure plus tard, j’aimerais tant pouvoir m’alimenter comme lui, mais je peine à assimiler une simple ration de coca et un peu de bouillon.

¾ d’heure concédés sur ce ravito, et sans Michel j’y serais resté un bout de temps encore, heureusement qu’il m’a tiré dehors. La difficulté de cette descente est traditionnellement sous-estimée, pourtant il s’agit de plus de 800m de D-, avec quelques passages bien crapuleux en forêt (racines, appuis gras et fuyants), puis les grosses dalles de roches de ND de la Gorge (pas triste non plus …). Les 4 derniers Km en faux-plat jusqu’au ravito, je les avais couru il y a 3 ans. Idem sur la Montagn’Hard l’an passé. Là j’en suis bien incapable, Michel ronge son frein je le vois, mais par solidarité il ne relance pas. En mode rando-course ce passage est interminable, je me fais pitié … En pleurs

Un peu plus 3h du mat, je me pose sur un banc en face de deux autres gars qui ont pointé en même temps que nous. Une nouvelle ration de coca dans cette tasse repliable raidlight qui devient vraiment cracra, puis un zeste de bouillon, youpee ! C’est pas la forme mais on cause, un peu ... Progressivement, ce petit monde prends congé, mais je ne me lève ni ne bouscule personne (délire). Je laisse filer Michel, qui me quitte bon gré mal gré, puis je fais la causette avec la fournée suivante. Une bonne demi-heure de plus concédée aux Contas, l’addition commence à peser lourd …

Bon, on va pas y passer la nuit non plus. Les Contas décidément, c’est le triangle des Bermudes de cette TDS (genre Trient sur l'UTMB si vous suivez ...), en sortir aussi vite que possible sous peine de disparaître des écrans radar. Plus personne n’a trop envie de se retrouver seul à ce moment de la course, j’accompagne donc un marseillais bien sympa sur les 2 premiers km d’ascension. Discussion un peu surréaliste sur fond de mariages princiers (luxembourgeois !) en bord de méditerranée.  Les jambes commencent à tourner de nouveau, j’entame un bout de barre salée, l’appétit revient ! Les pentes forestières assez rudes jusqu’aux chalets du Truc passeraient presque pour une formalité, quand le bide va, tout va ... Sourire Cette fois je sympathise avec un suisse qui a épousé une carolo, c’est fou comme on peut déballer sa vie avec des inconnus dans ces moments et lieux tout aussi improbables …

Descente grasse sur Miage, on y va prudemment. Tous ceux que nous rattrapons ne semblent plus en état de courir. Passé le pont voici le « monstre », le serpentin de frontales qui monte là-haut ne ment pas, 600 m D+ et ce sera la quille, ou presque …  
J’adopte le tempo régulier du Fort de la Platte, lequel a raison de mon ami suisse, et de quelques autres convives happés en chemin. Je termine ma barre salée, les nausées se sont dissipées, cette fin de course se présente sous les meilleurs auspices ! Au détour d’un lacet, je retombe sur Michel. Assis sur une pierre, il n’est pas loin de piquer un somme. Je l’invite à me suivre, près de 10 heures que j'attendais de retrouver un second souffle, tant qu'à faire autant qu'il soit collectif !
Quelques séries de lacets plus tard, parfois droit dans la pente (30% et plus Langue tirée), le sommet est atteint presque par surprise car le bougre ne se dévoile qu’au dernier moment. Conséquence de mes arrêts prolongés aux précédents ravitos (3 heures au moins, 12% du temps de course …), je pointe finalement avec seulement 3’ d’avance par rapport à 2013 ...

Sauf que j’ai retrouvé toutes mes sensations Rigolant et que ces vilaines saignées terreuses qui descendent du Tricot ne sont que formalités là où j’avais tant galéré il y a 3 ans. L’aube pointe tout doucement, en quelques minutes les reliefs passent par toutes sortes de couleurs, c’est magique une fois encore. Nous descendons comme des balles jusqu’à la fameuse passerelle câblée de Bionnassay, qu’on immortalise avec la caméra de Michel même s’il fait encore très sombre dans cette gorge et qu’après coup on ne distingue pas grand-chose.


Dernière difficulté de cette TDS : la remontée vers le plateau de Bellevue, courte mais raide par endroits, le pire étant surtout ces interminables chemins en balcon qui font le yo-yo et imposent d’incessantes relances. La lassitude est là mais comme on se tire la bourre à tour de rôle avec Michel, tout cela passe finalement très vite. Nous traversons les voies du train à crémaillère. Sur le banc où je m’étais affalé complètement exténué en 2013, un coureur dort de tout son long. Si près du but c’est un peu surprenant, chacun sa stratégie …

Pointage à Bellevue, une grosse descente de 800 m de D- nous attend. On balance tout ce qui nous reste, c’est parfois limite d’ailleurs sur quelques virages gras en dévers. Michel glisse une première, puis une seconde fois en s’amochant un peu la main. Avertissement !!! Ne pas tout compromettre si près du but … A la sortie du bois, on dévale la route qui mène aux « Zouches » à du 16 Km/h, le bitume tape dur mais à ce stade les endorphines jouent à plein. 38’ pour faire Bellevue-Houches contre 51’ en 2013, tout est dit … Innocent

Après nous être assurés qu’il nous restait suffisamment à boire, nous convenons avec Michel de traverser le ravito sans nous arrêter. Regard un peu médusé de la douzaine de coureurs présents, le temps qu’ils se reprennent le Renard sera déjà loin … héhéhé ...  Rigolant   

Je sens que je pourrais encore balancer du lourd sur les 8 derniers Km mais ce serait nul de ne pas finir ensemble après tout ce qu’on a vécu, ici comme toute cette saison en Belgique. Mode rando-course "ON" donc (7,8 Km/h de moyenne tout de même sur cette ultime section, preuve qu’on a pas tant marché finalement ...).

A mi-chemin, mais qui voilà donc ?!? La Bubulle&Sab Kikou-Team ! Génial de les retrouver-là, ils s’étaient promis en effet de venir à la rencontre des finishers TDS : super initiative. On échange quelques mots et centaines de mètres ensemble. Après coup, je m’en veux de ne pas avoir été un peu plus loquace, l’adrénaline de l’arrivée sans doute. J’espère qu’une prochaine fois, nous aurons l’opportunité de partager un resto d’avant ou après course pour causer plus longuement de nos passions respectives et autres délires kikouresques.

Nous fondons sur les faubourgs de Cham, les promeneurs que nous croisons nous prodiguent moults encouragements. Un coureur français revient à notre hauteur et nous propose de finir ensemble. Grosse relance dans le piétonnier, un peu désert à cette heure matinale même si quelques « clap-clap » raisonnent çà et là. Nous virons en trio vers l’arche, ce n’est certes pas l’émotion d’une « première » mais cette TDS 2016 dégage toutefois un parfum particulier. Celle d’une folle remontée, de la conjuration d’un abandon, d’une belle aventure collective aussi.

En passant la ligne, je prends des nouvelles des copains. Christophe est noté « arrêté » à La Platte, Yves vient pour sa part d’être pointé aux Contamines. La BH le rattrapera finalement à Bellevue, cruel évidemment, mais il aura été au bout de lui-même et ne nourrit aucun regret. Il se pourrait qu’ils reviennent tous deux en découdre avec la toute pourrite l’an prochain, histoire de lui régler définitivement son compte.

Globalement, le bilan est assez positif : une course très propre du point de vue technique (aucune chute, gestion optimale du matos, pas de blessure ni d’ampoules), un temps amélioré de 32’ par rapport à 2013, puis surtout un plaisir monumental pris dans les descentes techniques de la seconde partie. Une meilleure gestion de la section Truc-Platte-Passeur m’aurait sans doute épargné les gros déboires digestifs de la nuit. Au moins, çà me donne un excellent prétexte pour trisser !!! Clin d'œil

20 commentaires

Commentaire de Mams posté le 04-09-2016 à 15:16:38

Super récit qui nous fait vraiment revivre la course! Sa précision sera une bonne aide pour celles et ceux qui voudront la tenter!
Bravo pour ta perf' malgré la déshydratation!

Commentaire de Renard Luxo posté le 04-09-2016 à 18:31:20

Merci Mams, j'avais aussi préparé ma course en 2013 sur base des CR des années précédentes, une mine d'or ! Bravo pour ta course, belle revanche, c'est une course qui se mérite, tu en sais quelque chose ...

Commentaire de bubulle posté le 04-09-2016 à 22:30:39

Enfin on découvre ce qu'il y avait derrière cette chevauchée folle du Renard, et cette remontée non moins folle. C'est là qu'on voit que ce n'était pas aussi simple qu'il y paraît. C'est là aussi qu'on voit bien les divers états par lesquels on passe dans un ultra....et notamment qu'il faut apprendre à résister quand on est dans le mal car, parfois inexplicablement, la machine peut se remettre en route.

Et elle était diablement en route car tu nous as quand même fait rudement cavaler, avec Sab, dans la mini-descente où nous t'avons trouvé entre les Zouches et Chamonix....

Le plus marrant, c'est qu'à cause de toi, la moitié de ce jeudi, je me suis chanté Brel dans la tête....:-)

Commentaire de Renard Luxo posté le 05-09-2016 à 10:08:12

Ce départ du fin fond a été une drôle d'expérience, je ne la rééditerai sans doute pas car elle m'a indirectement un peu poussé à la faute par la suite.
J'espère que nous aurons un jour l'opportunité de faire la même course, et de partager quelques km ensemble, attention je suis TRES bavard, çà va te changer ...
"Dans le Poooooooort d'Aaaaamsterdam, y a des marins qui ..."

Commentaire de Spir posté le 05-09-2016 à 00:06:27

Et ben voilà une course sacrément bien menée, avec une belle gestion des coups de moins bien et une remontée impressionnante ! Dommage que je n'ai pas vu passer ta casquette rouge quelque part dans la montée vers le fort de la Platte, ce sera pour une prochaine fois !
Quelle forme sur la fin de course ! C'est fou les ressources que peut receler le corps humain. Bravo en tout cas !

Commentaire de Renard Luxo posté le 05-09-2016 à 10:10:13

Salut Spir, bravo aussi pour ta course, tout n'a pas été simple non plus si je me souviens.
Mon regret est de ne pas avoir reconnu plus de kikous, je pense que beaucoup ne portaient pas la casquette, sans doute aussi qu'à certains moments nous étions aussi moins attentifs (fatigue, adrénaline, etc ...).

Commentaire de Japhy posté le 05-09-2016 à 06:43:36

Dis donc tu es en route pour le podium du CR le plus long ? :D
Mais ta course le méritait bien ! Il y a quand même des moments qui font un peu peur, ceux où tu décris l'état d'autres concurrents par exemple !
Bonne récup !

Commentaire de Renard Luxo posté le 05-09-2016 à 10:13:01

Héhéhé, mais y aussi beaucoup d'images Japhy ... :-)
C'est vrai que j'ai parfois tendance à "dramatiser" mes récits, faut bien un minimum de teasing pour garder le lecteur en haleine ...
Merci et bonne fin de saison à toi.

Commentaire de Pilouf posté le 05-09-2016 à 11:49:22

Bravo de t'être accroché dans les moments difficiles.
Tu as dû me doubler dans la montée au Fort de la Platte lorsque j'étais à l'agonie et que je m'arrêtai à chaque brin d'ombre sur le bord du sentier.
Derrière on a dû se croiser pas mal de fois dans la nuit avant que je ne m'arrête au Col Joly.
En tout cas, belle abnégation ! ça donne des idées :)

Commentaire de Renard Luxo posté le 05-09-2016 à 11:54:49

Encore bravo pour ta vidéo, je l'ai visionnée déjà qq fois depuis mon retour, c'est bon pour le moral de replonger dans ces super paysages !
On a dû en effet se croiser à plusieurs reprises sans pouvoir s'identifier. Mes difficultés étaient invalidantes mais je ne risquais pas de me blesser, contrairement à toi si tu avais continué. Tu reviendras sur cette TDS, pour faire un excellent chrono de surcroît !

Commentaire de Benman posté le 05-09-2016 à 15:50:57

Si tu es pris d'une envie de trisser, je vais peut-être réfléchir à t'accompagner, car ce que tu racontes (assorties des conneries de tes e-suiveurs) fait fortement envie.
L'ensemble de mes blagues sur le renard ayant été dévoilées lors de ce suivi live mémorable, je ne peux que m'incliner devant ta performance: l'heureux narrateur miné, heureux. Bravi

Commentaire de Renard Luxo posté le 05-09-2016 à 16:22:08

"l'heureux narrateur miné", ENORME une fois encore !!! :-) Mais comment fait-il, à quoi carbure-t-il !?! Merci à toi Benman, Prince de la contrepèterie avec tous les Mazouth, Arcelle, Arclusaz, Bubulle, MoB Jacques et autres ...
Ce CR a été conçu comme un hommage au live, à vous quoi !
Je serais très heureux de glapir quelques kilomètres à tes côtés sur la toute pourrite, sûr qu'ils me paraîtraient moins longs ...

Commentaire de Benman posté le 06-09-2016 à 15:20:48

Eh ben c'est bien sympa cet hommage ! Merci.

Commentaire de Bert' posté le 09-09-2016 à 16:41:11

Rien ne vaut un bon récit pour se rendre compte de la réalité ! Plusieurs auraient abandonné mais le Renard a de la ressource :-)

J'aime bien ta stats sur la durée des pauses, car c'est justement un indicateur que je surveille : oscillant de 10 à 15% en Ultra (+24h), je trouve que, même si ces pauses sont +/- anticipées, cela fait déjà beaucoup...
Personnellement, c'est quand même ce qui me permet de bien gérer en régularité.

Du coup, peut-être qu'avec une gestion de course améliorée, tu pourrais encore gagner beaucoup quand tu tripleras ?...
<=> mieux se poser pour aller plus vite !

En tout cas, bravo déjà pour 2016 car t'as quand même pas chômé :-)

Commentaire de Renard Luxo posté le 09-09-2016 à 21:07:53

Merci pour ton retour Bert, je vous que nous sommes tous deux attentifs aux "petits trucs" de l'ultra ... Bravo pour ta trilogie admirablement gérée, me reste à lire ton CR, et tous ceux que j'ai en retard, de quoi occuper les longues soirées d'hiver des prochaines semaines ;-)
Ce serait indécent de se plaindre quand on termine une TDS, mais c'est clair qu'il reste pas mal de trucs à améliorer niveau gestion de course.
Y a largement la place pour trouver les 25' manquantes et descendre sous "l'objectif" des 26 heures.
Obligé de revenir du coup, mais en discutant avec les copains, il est fort possible que je m'oriente d'abord sur la CCC, histoire de boucler à mon tour la trilogie.

Commentaire de Bert' posté le 10-09-2016 à 10:55:03

Je vois que tu n'as pas attendu les longues soirées d'hiver... même s'il y en a plein d'autres à lire encore !

Pour compléter le sujet temps de pause, je dépasse souvent mon timing pré-défini dans la 2e partie... et il faut jongler entre savoir écouter son corps et ne pas trop l'écouter non plus ;-)))
Enfin là, à la CCC, ça va : je n'ai pas dépassé les 12%...

Une bonne CCC, ça permet de changer un peu et puis ça reste un challenge très sympa aussi ! Faut juste avoir un peu de chance au tirage au sort...

Commentaire de miles247 posté le 17-09-2016 à 10:42:07

merci pour ce recit et felicitations pour cette remontee epique. J'ai participe aussi a cette TDS et j'ai subi le meme arret de la machine estomac en montee vers le fort de la Platte. Ce qui m'amusait aussi c'est que je me disais 'au prochain buisson je m'asseoit et fait une pause a l'ombre' et qu'a chaque fois se trouvait deja un buisson Occupé: un traileur extenué reprenant ses esprits dessous. A force je n'en ai trouve aucun et me suis posé sur une pierre plate... question est ce que vous avez pu dormir pendant vos arrets infirmerie ou vous etiez juste allongé? last but not least, J'ai fait une petite video relatant mon experience a la TDS qui est sur ce kikourou. La votre (video) est elle aussi mise en lien sur le site kikourou? en tout cas, bravo.

Commentaire de Renard Luxo posté le 17-09-2016 à 14:12:52

Merci Miles, non je n'ai dormi à aucun moment sur cette TDS. En général, une nuit çà passe plutôt bien, deux c'est tout autre chose ...
Les extraits viennent de la vidéo de mon ami Michel avec lequel j'ai fini la course, je viens de suivre ta suggestion en la postant sur le site. Super cool ta vidéo, j'avais pas encore vu, très imagé et scénarisé ! :-)

Commentaire de bender posté le 09-12-2016 à 21:44:25

Merci pour ce récit, j'ai adoré revivre cette chouette course. Je vois qu'on a tous ce petit tendon d’Achille (les pieds pour moi).
En te lisant, je me dis qu'elle est un peu plus difficile que je ne le vends à ceux qui m'en parle la voix pleine de crainte ;-)
Bravo pour ta course et à un de ces 4 sur les sentiers belges !!

Commentaire de Renard Luxo posté le 11-12-2016 à 19:33:38

Merci camarade ! Et en effet, vu de la ligne d'arrivée je confirme que cette TDS paraît très faisable. Mais planté dans l'enfer de BSM, où qq part entre Gitte et Joly, c'est tout de suite moins évident ... Au plaisir de te rencontrer, si ce n'est déjà fait (sans le savoir)

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