L'auteur : centori
La course : TPS Vertical K2 Villaroger/Les Arcs
Date : 31/7/2016
Lieu : Villaroger (Savoie)
Affichage : 2004 vues
Distance : 7.6km
Matos : Battons.
veste imperméable.
Objectif : Se défoncer
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Lors de la préparation de mes vacances de l’été 2016, je me suis aperçu qu’arrivant à Tignes le samedi 30 juillet, il se trouvait que TPS (trailer en pays de savoie) organisait un kilomètre vertical et un double kilomètre vertical le 31 juillet.
N’ayant jamais couru ce type de course et voulant m’amuser un peu en altitude, je me suis inscrit sur le K2 soit 7,6km et 2000m D+. De quoi bien rigoler effectivement.
L’organisation nous a gratifié de vidéos et photos en nombre et promettait des diplômes finisher en fonction de nos temps :
moins de 2h15 : finisher Platine
2h30 : finisher or
2h45 : finisher argent
3h00 : finisher bronze
4h00 finisher
Préparation.
En Normandie et plus particulièrement sur CAEN, on n’a pas franchement de côte pour s’entraîner. Alors l’entraînement à la grimpe, je l’ai fait sur une côte de 30m de dénivelé que j’ai monté jusqu’à 30 fois en rafale ! Entraînement particulièrement pénible, mais conseillé sur les meilleurs blogs.
En termes d’objectif, et ayant déjà tenu le 1000m D+ à l’heure pendant des rando mais certes sur des durées courtes, je m’étais dit qu’un objectif à 2h15-2h30 serait pas mal. Le problème étant aussi l’absence de l’acclimatation. En effet la course à son point de départ à 1200m d’altitude à Villaroger et l’arrivée au sommet de l’aiguille route à 3200m d’altitude.
Dernière nuit avant la course.
La dernière nuit est souvent importante, en effet si le sommeil n’est pas bon, la course sera hachée voir mauvaise. Là, nous avons eu le droit à ce qui se fait de mieux en termes de bordel météo et tellurique. En premier lieu, à 22h30 un tremblement de terre, épicentre en Italie 4,5 de magnitude ressenti environ 3 sur Tignes. C’était mon premier tremblement de terre et ça m’a fait vraiment tout drôle.
23h00 premier orage d’une violence assez incroyable. 4h00 du matin deuxième orage ! j’avais les bouchons pour dormir et pourtant les éclairs m’ont quand même réveillé ! la nuit aura donc été agitée et le matin en nous levant il pleuvait encore copieusement et le relief complètement bouché dans le brouillard, en sorte que l’on se demandait si la course allait même pouvoir se tenir vu la météo dégelasse qui nous attendait.
Présentation.
Au petit matin à Villaroger, la présentation de la course est assurée par le patron de TPS et Corinne FAVRE la championne locale.
Corinne FAVRE nous explique qu’au départ il y a environ 500m de plat puis ensuite c’est tout droit dans la pente.
Coté Organisation, on nous annonce que le téléphérique de l’aiguille rouge a pris la foudre et qu’il est en panne, que les réparations sont en cours mais que peut-être que nous ferons la descente à pied faute de téléphérique opérationnel ! (Ah ça c’est pas glop !).
Coté météo, ça s’améliore il fait presque chaud, on voit du bleu, ça s’annonce bien !
photo du départ. Je vais finir 20 secondes devant le 93 sans avoir jamais courru avec lui. Mais on va se retrouver à la descente et discuter un bon moment. quant à la 189 c'est la demoiselle qui me doublera dans le K1, je suis juste derrière elle au départ....
Partie 1 : K1. 3,4km – 1000D+.
Le début du parcours en fait d’être plat dixit Corinne FAVRE, c’est du chemin à 4x4 avec facilement 10-15% de pente. Alors autant dire qu’au début ça passe en serrant les dents et puis finalement on marche vite.
Et ensuite c’est vrai c’est direct dans le pentu, et c’est foutrement raide ! On va remonter droit dans la pente ce qui est l’hiver une piste noire. Autant dire que la pente doit être dans le style 30-35% ! sur cette section du parcours on est dans des alpages et en bordure de forêt, autant dire que c’est très sympa. En plus, le soleil est de la partie et il fait vraiment chaud.
N’ayant strictement aucune référence sur ce type de course n’en ayant jamais fait, je me dis que je vais partir cool, ma référence étant d’éviter d’avoir les mollets qui brûlent. Je me mets à un rythme juste en dessous pour aller vite tout en étant bien sans me flinguer les jambes. Je n’ai pas non plus d’altimètre autant dire que je ne sais pas où je vais. L’objectif est 1h10 pour avoir une belle marge pour l’objectif final de 2h30.
A ce que je suppose être environ la mi-parcours de ce K1, une demoiselle me double et je constate qu’elle a une montre GPS, je lui demande si elle sait combien on a fait de dénivelé. Elle me répond 540m ! et nous sommes parti depuis 32 minutes. Là je me dis tu es dingue ça va beaucoup, beaucoup trop vite tu vas exploser.
Néanmoins les mollets vont bien, le moral est bon et je décide de m’accrocher à la demoiselle qui est par ailleurs plutôt mignonne. On arrivera ensemble au ravito.
Temps au K1 : 1h02’45’’
Classement : 118eme.
Je suis très content de ce temps et me dis que les 2h30 c’est quasi gagné sauf blessure ou ventre en vrac et qu’il faut désormais viser les 2h15 pour obtenir le diplôme finisher platine.
Partie 2 : K2. 4,2km - 1000D+
Je profite du ravito et y laisse 1 minute mais il faut refaire le plein. J’ai vidé ma gourde de 0,75cl sur le K1 et s’hydrater sera la clef d’un bon K2.
Mon dernier trail s’est très mal passé (très mal au ventre, vomi etc…) et j’ai une revanche à prendre, et puisque les jambes sont très bonnes, je décide de tout dégoupiller pour tester le ventre, les jambes et tout, et je repars vraiment à bloc.
Je vais doubler illico la gentille demoiselle qui était partie 5 secondes avant moi du ravito et ensuite, je vais m’atteler à remonter autant que possible tous les coureurs devant moi.
Ce K2 contient deux parties l’une très minérale l’autre en neige. La première partie c’est de la piste, de la caillasse à cette altitude et ça se monte plutôt bien en poussant sur les cuissots et les bâtons. Bref ça pousse dur, je me fixe comme objectif de double le gars de devant, puis celui encore devant etc…
J’expérimente aussi de courir sur les zones plates. Et oui 10-15 mètres de plat cela permet de courir, gagner 3-4 secondes et surtout cela détend les mollets avec le changement d’appuis. Bref cette partie est vraiment cool et je vais grappiller des places comme un dératé.
A mi-parcours environ, le mauvais temps nous rattrape et je sors la veste de montagne (obligatoire !), il va pleuvoir jusqu’au sommet, on va même avoir de la grêle et pas mal de vent. Autant dire que du côté du sommet à 3200m c’était assez dantesque comme conditions. (je vous conseille les vidéos de TPS qui montrent bien le temps que nous avons affronté au sommet).
Deuxième partie de ce K2, la neige. Un bénévole de l’organisation nous annonce qu’il reste 400m de dénivelé, oui mais ce sera 100% en neige ou juste à côté dans une moraine assez pénible (au passage moraine ça doit être synonyme de pénible !).
Et là ça commence à être vraiment chaud (façon de parler on se gèle!), on est dans la neige, sous la flotte, puis la grêle avec du vent et il faut pousser à mort pour grimer encore et encore, et doubler pour gagner des places. Au début la neige est un peu pourrie (pas de gel à cause des orages), et on a du mal à tenir et avancer vraiment vite.
Dans un passage en moraine, le gars devant moi patauge de manière assez incroyable, il mouline dans les pierres mais impossible de doubler vu la raideur du passage. Et le gars me balance un énorme caillou que j’arrête avec le tibia gauche ! Heureusement ça ne tape pas l’os mais le muscle sur l’avant de la jambe. Le type ne se retourne même pas et me demande si ça va, je lui dis juste que je n’ai pas la jambe pétée mais que ce n’était pas loin ! ma jambe pisse le sang, et a gonflé de manière assez incroyable (A l’arrivée une gentille organisatrice voudra d’ailleurs s’occuper de moi).
Je double ce coureur peu à l’aise dans la caillasse et c’est reparti, je me focalise sur la montée et non sur ma jambe qui me lance quand même bien !
La fin de course est juste géniale, passage sur le glacier, on évite une crevasse de rien, un replat à 3100m d’altitude et je double un gars en courant sur la neige. Le type me regarde passer se demandant comment je réussi ce coup-là. (Il est vrai que j’étais assez euphorique sur la fin de parcours).
Arrivée au sommet de l’aiguille rouge, avec un vent assez dingue, un brouillard qui gâche une vue magnifique et une grêle qui cingle dur !
Temps au K2 : 2h08’22’’. (Finisher Platine). K1 1h02’45’’ + 1 minute de pause. Temps K2 : 1h04’40’’
Classement : 98eme (20 places gagnées).
photo au sommet prise par l'organisation. photo de notre ami dossard 93 ! Je suis juste devant mais pas sur la photo grrrr !
et voilà le diplôme du Cento.
Fin de la course.
Une fois la ligne passée direction la cabane des pisteurs des ARCS au sommet de l’aiguille rouge où nous attend un ravito et les sacs de change. Le téléphérique est réparé et nous pouvons nous changer et redescendre en téléphérique, puis prendre la télécabine qui nous amène au cœur de Arc 2000 avant de réaliser le descente vers Villaroger à pied par la forêt.
Remerciements :
Il faut remercier l’organisation TPS qui était juste parfaite. Beaucoup de bénévoles sur le parcours, la partie en neige était super bien sécurisée et le retour bien organisé.
Comme toujours TPS est au top de l’organisation des trails en montagne.
Matériel obligatoire : Gourde : 0,5l et Veste imperméable.
Je conseille fortement les battons, vu les pentes rencontrées, cela me semble indispensable pour réaliser une belle course.
Les sites internet
https://fr-fr.facebook.com/TPSVerticalK2/
les autres courses TPS :
la montée de lancebrelette : http://monteelancebranlette.fr/
le trail du petit saint bernard : http://traildupetitsaintbernard.fr/
le site info trail de TPS : http://www.trail-running-savoie.fr/
1 commentaire
Commentaire de boby69 posté le 09-09-2016 à 20:24:03
Beau résultat et belle gestion de course !
Tu n'as rien à envier au "vrai montagnard " .
J'ai failli venir la faire ,mais il faisais tellement beau chez moi que j'ai préféré faire une belle rando.
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