Récit de la course : Le Tour des Glaciers de la Vanoise 2016, par nanard7th

L'auteur : nanard7th

La course : Le Tour des Glaciers de la Vanoise

Date : 3/7/2016

Lieu : Pralognan La Vanoise (Savoie)

Affichage : 2668 vues

Distance : 73km

Objectif : Terminer

8 commentaires

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TGV 2016 ... Finisher !

TGV 2016 - Tour des Glaciers de la Vanoise

3 jours après, j'y suis encore !!!
Et pourtant il y a eu un (long) moment ou je n'aurais jamais voulu y être ... disons ... après le 50ème km !!!

Allez, voici mon récit de course ....

Après un abandon en 2014 (mon récit : http://www.kikourou.net/recits/recit-17498-le_tour_des_glaciers_de_la_vanoise-2014-par-nanard7th.html) au refuge de l'Orgière (BH dépassée de 15') j'étais bien décidé à aller au bout cette année, histoire de franchir le fameux col de Chavrière, point culminant de la course à 2800m, col que je n'avais vu que de loin en 2014 ...

Après une samedi très, très pluvieux, une courte nuit sans sommeil à l'UCPA de Pralognan (un bon plan, pas cher), le mauvais temps a déserté la Vanoise pour laisser la place, dimanche, à un brouillard assez dense ...

[Pralognan sous la pluie du samedi]

Nous partons pour les 73 km du "vrai" parcours à notre grande joie (on aura douté jusqu'au dernier moment) mais les organisateurs nous ont prévenu : il y aura beaucoup de neige et surtout beaucoup d'eau !


1ère section  : Pralognan - Refuge de la Vanoise (8km)

La montée vers le col de la Vanoise se passe bien, un peu plus rapide qu'il y a deux ans. Il fait nuit noire et avec le brouillard on ne voit vraiment pas grand chose. Ca bouchonne pas mal en montant le long des pistes de ski mais il est bien trop tôt pour s'exciter ! Première surprise, les dalles du Lac des Vaches sont immergées ! Difficile de passer sans se mouiller les pieds ... deuxième surprise, le col de la Vanoise est enneigé. Il va falloir s'y faire. J'arrive au refuge en 1h53, 392ème/504. Les sensations sont bonnes, tout va bien. Sauf une surprise désagréable, mon Ambit 3 Peak indique 10,2km (alors qu'il n'y a que 8km ...) 350€ pour 30% d'erreur, je l'ai vraiment mauvaise (je suis pourtant en précision max et enreg 1s) ...

 

[Col de la Vanoise]


2ème section  : Refuge de la Vanoise - Refuge de l'Arpond (22km)

La deuxième partie qui mène au refuge de l'Arpont débute par un long sentier très roulant ou il ne faut pas trop s'emballer. Puis une suite de névés et de passages techniques dans les rochers ralentissent l'allure. Le plus long névé est heureusement sécurisé. Je reste prudent mais je dépasse pas mal de monde. Il fait assez froid et le brouillard a vraiment du mal à se lever. Dans un passage technique, j'arrive sur un groupe de coureurs à l'arrêt. Un gars a fait une chute de 10m dans les rochers, il est en sang et a du mal à se relever. Il est déjà aidé donc je continue ... Dans la descente vers le refuge, je fais le pacman comme d'habitude et j'arrive avec près de 10 minute de moins qu'il y a deux ans en 4h22 (352/499). Enfin les nuages se dissipent...

Au refuge je prends vraiment mon temps, je change de chaussettes (3 paires utilisées au total), je me restaure et j'apprécie le paysage somptueux tout en me réchauffant.

[Refuge d'Arpont]


3ème section  : Refuge de l'Arpond - Refuge de Plan Sec (38km)

La troisième partie nous emmène à Plan Sec. Il a deux ans, j'avais accusé le coup sur ce tronçon assez roulant mais assez long. Là, je me sens bien et surtout je me rappelle étonnamment bien du parcours. Nous traversons de nombreux torrents en crue (pieds trempés) et je prends le temps de prendre des photos .



[Facile ... pour le moment]

Je passe très bien les trois montées de cette séction avant la longue descente vers le refuge ou je reste "sage" (je m'y étais cramé il y a deux ans pressé par la BH) sans couper les lacets comme certains .... 7h26 de course (354/494) et tout va bien : pas de douleurs, très frais, je n'ose pas y croire ... Et puis ma montre semble s'être recalibrée : le décalage de 2,5km du col de la Vanoise n'évolue plus (*) ...

A Plan Sec, je prends mon temps pour bien me restaurer et m'hydrater (il commence à faire chaud ....).
Encore une fois la vue est spendide et j'aurais bien envie de m'allonger dans un transat !


[Arrivée à Plan Sec]


4ème section  : Refuge de Plan Sec - Refuge de l'Orgière (50km)

Arrive pour moi la section qui m'avait vu exploser en 2014. Je l'aborde un peu inquiet mais en sachant que j'ai de la marge sur la dernière BH ...
C'est dans cette section que je vais sentir les effets bénéfiques de mon entrainement du début de l'année (30 000mD+ quand même).
Je me rends compte que c'est probablement la partie la plus facile de ce TGV. J'ai toujours une belle allure et même la montée après le Pont de la Sétéria ou j'étais à l'arrêt il y a deux ans passe sans encombres.

[Pont de la Sétéria]

Je me sens bien dans la longue montée au col du Barbier et du coup en arrivant sur la descente qui mène à l'Orgière (500mD- pour 3km), coup de folie, je descends à fond ... je dépasse plus de 20 coureurs et même le coup de cul avant le refuge ne me ralentit pas. J'arrive à l'Orgière heureux comme un gosse, en moins de 10h, plus d'une 1h avant la BH (335/442). Je sais maintenant que je vais finir ... sans savoir ce qui m'attend (éliminé ici il y a deux ans).

Je fais vraiment un long arrêt (15') avant de repartir et de m'attaquer au juge de paix de ce TGV, le Col de Chavrière, ses 2800m et ses 900m de D+.


5ème section  : Refuge de l'Orgière - Refuge de Péclet (58km)

Une autre course commence ...

On attaque droit dans la pente et .... rien .... plus rien ....
Je n'avance plus .. c'est terrible ... une panne comme je n'en ai jamais connue.
Je me maudis !!! je paye ma descente endiablée avant l'Orgière... j'avance à 2 à l'heure et surtout tout le monde me dépasse !

J'ai le moral à zéro ... je continue d'avancer mètre après mètre, impossible d'abandonner ... je commence à me demander si les serres files ne vont pas me rattraper et me mettre hors course ... Je commence même à avoir peur pour ma santé ... Les coureurs qui me dépassent ont tous un mot gentil pour moi .. je dois vraiment faire mon âge à ce moment là ... Heureusement après 500m de D+ (en 1h10, finalement, je n'étais pas complètement à l'arrêt) un replat me permet de souffler avant la montée finale ...


[La moitié du chemin qui mêne au col est faite ... et encore un peu de lucidité pour admirer le paysage ...]

C'est impressionnant de voir les coureurs au loin, petit points noirs sur une pente totalement enneigée.

[Col de Chavrière ... la photo est trompeuse : c'est très pentu !!!]

Je compte chaque mètre de D+ passé mais surtout je me rend compte que le autres coureurs souffrent aussi et ne montent plus aussi vite. Les trois derniers km se font dans la neige, c'est très glissant et je tombe plusieurs fois. Le final est terrible avec les effets de l'altitude qui se font sentir (on est à 2800m) et une pente très raide ou une corde permet de s'assurer sur les derniers mètres.

Enfin le sommet ! 2h30 de souffrance pour 900m de D+ et 6km ...

Je crois mon calvaire fini ... mais non !

La descente est pire .... de la neige encore et encore. La trace est très glissante avec des appuis fuyants ou je manque tomber à chaque pas, même l'essai de luge sur un sac plastique (prévu pour l'occasion) manque de virer à la catastrophe lorsque je m'explose après avoir pris trop de vitesse (mon max de la course !!!) et ou je perds mon smartphone tout neuf (que je retrouve miraculeusement et qui n'a pas souffert de son "immersion" dans la neige)... La progression est lente et très laborieuse, je ne sais pas comment avancer ... je suis tellement eprouvé ...

L'arrivé au refuge de Péclet marque la fin d'une longue agonie et en passant le contrôle je me retourne vers le PC pour voir l'étendu des dégâts : 364ème ... 29 places de perdues (mais finalement je n'étais pas le dernier, il y avait encore près de 80 coureurs derrière ....)

J'aurai mis 3h15 pour faire un peu plus de 8km depuis l'Orgière ... Et pourtant ce n'était pas l'Echappée Belle ...

Je ne traine pas à Peclet, je n'ai pas le moral sachant qu'il reste 14km de descente et que je n'ai plus la force de courir ...


6ème section  : Refuge de Péclet - Pralognan (73km)
14 km de marche ça va être long ... très long ...

Dès la sortie du dernier champ de neige on prend un large chemin très roulant ou j'étais supposé "envoyer" ... ce n'est pas vraiment le cas. Une groupe me dépasse ... Alors au mental, je recours ... Je retrouve finalement un peu d'énergie surtout après avoir vue une marmotte sur le bord du chemin me narguer à moins de 2 m de moi. Les pensées négatives s'envolent et je finis par apprécier ce parcours en fond de vallée qui devient plus "ludique" à l'approche de Pralognan. J'accélère ...

J'en termine enfin en 15h19, 359ème/444 heureux d'en avoir terminé mais certain de ne plus jamais revenir ....
Et puis, et puis ... plus les heures passent et plus j'en doute ...

Cette course est trop belle !
Cette année je suis passé à l'Orgière sans encombres
Reste à passer Chavrière en pleine forme !

Au final, quelques courbatures mais aucun bobo sérieux et surtout une furieuse envie de remettre ça le plus vite possible !
A l'UT4M100 par exemple !!!


Maintenant évidemment, du repos !!!

Bernard


Deux trois choses qui me sont revenu en mémoire un semaine après course:
- Je ne crois pas avoir vu un seul déchet sur tout le parcours (gel, papier, etc) !!! quelle différence avec la Sainté-Lyon .... A croire que les coureurs du TGV sont de vrais amoureux de la nature ! 
- Les ravitaillements : plutôt en fin de classement, il n'y avait pas foule. Les bénévoles étaient souriants, toujours avec un mot gentil, et chaque ravitaillement était suffisemment fourni.
- UCPA, comme indiqué en début de récit : un super plan !!
31€ pour une nuit + petit déjeuner  + repas du soir. La directrice était très sympa et il a aussi été possible de conserver sa chambre jusqu'au dimanche soir (donc de se doucher). On y était une trentaine de coureurs ...

 

(*) Problème Suunto Ambit 3 Peak

J'ai donc fait le TGV avec ma toute nouvelle Ambit 3 Peak (en mode 20h : 1s/Meilleure, vérifié).

Le matin, j'ai eu la surprise de voir que le GPS n'accrochait pas immédiatement.
Après environ 2 minutes, la montre a bipée et le chrono s'est affiché.
En montant au col de la Vanoise, tout semblait normal sur ma montre sauf que j'allais apparemment très vite !
Arrivé au refuge de la Vanoise au km 8, la montre indiquait 10,2 km ! 30% d'erreur pour une montre à 350€.. j'étais catastrophé ...
Puis au fil des kms, je me suis rendu compte que le décalage ne bougeait plus et j'ai fini avec 75,3km pour une course de 73km.

Le soir en téléchargeant mon move, je m’aperçois que la trace ne débute qu'au col de la Vanoise (j'ai par contre la FC et l'altitude depuis le départ de Pralognan). Et lorsque j'exporte sous Strava, la trace ne fait que 66km.

Ce que je suppose : Le GPS n'a pas accroché, c'est le podomètre qui a donné la distance en la surestimant (parce que d'entrée on a 1100m de D+ donc des foulées plus petites que la moyenne). Dès que le GPS a accroché, il a repris la main et donc donné des valeurs correctes mais aussi marqué le début de la trace ...

Mais je suis très très déçu de Suunto ...
Depuis 7 ans que j'ai un Garmin (405, 405CX et 310XT)et plus de 1000 sorties, je n'avais jamais rencontré un tel problème).
1h30 pour accrocher un signal c'est quand même long ...

8 commentaires

Commentaire de BOUK honte-du-sport posté le 07-07-2016 à 08:40:41

Bravo nanard !!!!!!!!

Commentaire de Matt38 posté le 07-07-2016 à 10:07:09

Bravo et félicitation pour ta course ! Il est vrai que le col de Chavière était un gros morceau. J'avais l'impression de ne pas avancer non plus et pourtant...
J'ai une suunto ambit 3 sport depuis plus d'un an et je n'ai jamais eu le problème que tu décris.
Encore Bravo!!

Commentaire de Trixou posté le 07-07-2016 à 18:10:27

Waouw ce paysage !!! Je veux y aller !!!

Commentaire de Arclusaz posté le 07-07-2016 à 21:16:40

Tiens, c'est marrant, ton récit suit celui de Namtar : 2 de mes 3 compagnons de la Nocturne des Teppes 2015 ! et le 3eme Tikrimi courait aussi ce WE. Bref, y a que moi qui n'ait pas mis de dossard.
Bravo pour ta course et ta volonté. C'est effectivement un très joli coin qui donne envie de mettre ses chaussures.

Commentaire de poucet posté le 08-07-2016 à 10:54:55

Bravo champion. Sympa ton récit, ça fait longtemps que j'y pense à ce TGV, ça donne vraiment envie d'y aller ... (sans GPS bien sur)
@++++
Poucet

Commentaire de Crunch posté le 08-07-2016 à 12:20:03

Merci pour ton récit et bravo pour ta course. C'est vrai que ce TGV est un vrai régal (pour les yeux et les jambes...) et on a même pu échanger quelques mots.

Commentaire de le_kéké posté le 17-08-2016 à 16:24:50

Tiens j'avais raté le récit de tes aventures au TGV, posté pendant les vacances.
Alors je vois qu'à ton age on fait encore des erreurs de débutant (comme moi !!) : si te sens bien met le frein à main (et si tu te sens pas bien aussi).
C'est quoi cette accélération subite-euphorique juste avant la plus grosse difficulté du parcours ???, les 5-10mn de gagné ne valent vraiment pas le coup à ce moment là ...
Alors merde pour l'UT4M et molo jusqu'à la descente de la bastille où là tu peux accélérer si tu veux !!!

Commentaire de Declo91 posté le 28-12-2016 à 18:12:11

Merci pour ce récit et bravo pour cette 2ème participation réussie qui me donne espoir pour 2017. Pour moi l'édition 2016, s'est arrêtée à l'Orgière à 7 min de retard de la BH.
J'y pense à chaque sortie !!! Mais cette année, la préparation est plus montagnarde (UT4M relais réussi, Trail du Ventoux, ski de rando, entrainenemnts à fontainebleau "parcours des 25 bosses"). En espérant que la météo soit de la partie pour le grand parcours. Bonne année 2017 !

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