L'auteur : LutetienND
La course : Les Carrières by Night
Date : 7/11/2015
Lieu : Mondeville (Essonne)
Affichage : 1020 vues
Distance : 21km
Objectif : Pas d'objectif
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C'est parti : la famille de LutetienND est de nouveau réunie pour une course. Je présente la famille (Merci à Marzou2 pour l'image)
mon 2eme fils GDtrail_musique mon 1er fils qui-n'est pas sur Kikourou LutetienND himself
Bref, Nif-Nif, Nouf-Nouf et Naf-Naf prennent la route pour la méga-mythique Carrières by night. Nouf-Nouf et Naf-Naf l'avaient déjà courue ensemble en 2010 (voir le CR : Naf-Naf un peu à la traîne sur la fin avait terminé en 2h08). Et Naf-Naf avait accompagné Nif-Nif en 2011 à la Carrières by night pour son premier trail nocturne, qu'ils avaient terminé main dans la main en 2h17.
Mais jamais, ô grand jamais, les 3 p'tits cochons n'avaient participé la même année à cette course.
Le départ de la maison est un peu cahotique : Naf-Naf se rend compte qu'il n'y a plus d'essence et fait un détour pour faire le plein. A la station, Nif-Nif réalise qu'il a oublié sa license, alors la Naf-Naf-mobile revient à la maison pour aller chercher le précieux sésame. Et c'est vers 15h40 qu'enfin les 3 ptits cochons se retrouvent sur l'autoroute. La température au tableau de bord est de 22°. Le 5 novembre ! Après 2 éditions dans la boue et le froid, ça fait tout bizarre.
Arrivée à Mondeville (tient, ils ont trouvé encore un nouveau parking...) on passe sans encombre les formalités d'inscription. Organisation toujours aussi impeccable.
Les trois p'tits cochons au départ
Ambiance nocturne
17h30 précises : top départ. Il fait entre chien...et loup! Naf-Naf se cale dans la roue de Nif-Nif, qui suit Nouf-Nouf de près. Il faut dire que les 2 frères ont prévu de se tirer la bourre. Comme d'habitude, les 3 premiers km sont avalés trop rapidement pour moi. Je me laisse un peu distancer par Nif-Nif. Il fait vraiment chaud pour un mois de Novembre, et malgré ma tenue adaptée (short + tee-shirt) je transpire déjà abondamment. Le tee-shirt est mouillé, j'ai soif et je commence à m'hydrater.
On croise une route ; c'est le moment d'allumer la frontale. Je me retourne pour voir la ribambelle de loupiotes qui s'égrennent derrière moi : c'est toujours un moment magique de ces courses nocturnes. Je me rends compte qu'on arrive dans les bois, du coup je remonte au niveau de Nif-Nif et je le passe juste avant la 1ère descente. C'est notre petit jeu : je le lâche dans les descentes et il me reprend dans les montées. Chacun ses points forts !
La descente vers Champcueil finie, on toune à droite pour commencer à longer l'aqueduc de la Vanne. Dans le noir on ne le voit pas, mais je sais que l'eau qui circule sous nos pieds va alimenter Paris. Puis encore à droite, et on attaque les 100 marches de Champcueil : un magnifique escalier en marches de grès qui grimpe droit dans la pente au milieu de la forêt.
Petit chapitre touristique : à Champcueil, deux aqueducs (l'aqueduc de la Vanne et l'aqueduc du Loing) suivent un trajet parallèle. A eux deux, ils apportent à Paris 270 000 m3 par jour qui transitent par des tubes de plus de 2 mètres de diamètre. Le tracé a nécessité un passage en souterrain sous la colline de Beauvais, à 60 mètres de profondeur et sur une longueur de 2100 mètres. Pour faciliter la visite par les employés de la ville de Paris et leur permettre de gravir la pente abrupte, il a été construit un escalier de grandes marches en grès appelées « les 100 marches ».
Les 100 Marches, de jour
Tout le monde marche, bien sûr. Comme chaque année je compte les marche : il n'y en a pas 100! Arrivé en haut, on repart tout droit sur le chemin tracé le long de l'aqueduc.
Nif-Nif me dépasse en m'encourageant. Un peu plus loin, nouvelle descente Nif-Nif se trompe de chemin avec un ou deux coureurs et je le dépasse. Ma petite expérience de course nocturne me sert : j'ai bien repéré les bâtons luminescents qui balisent le parcours. Je lui dis "c'est par là" et je m'engage dans la descente en tête d'un petit groupe. J'adore ces segements de single track dans le noir, quand je fais la route.
La mi course est passée : Nif-Nif me double de nouveau et je ne le reverrais plus. Entre le 12ème et le 17ème, je passe un mauvais moment. Jambes dures, impression de fatigue, et même par moment je commence à frissonner tellement le tee-shirt est mouillé. Fallait pas se lever à 5h du mat'. Fallait pas transbahuter du ciment aujourd'hui. Fallait pas travailler comme un bourrin pendant toute la semaine. Fallait s'entraîner un peu plus... Je sais tout ça, mais ça ne m'empêche pas de ruminer un peu. Finalement je me décide à juste profiter du moment. C'est quand même chouette de courrir 20 bornes de trail en pleine nuit. Le silence, des sensations, des émotions...
Au 14ème km dansles bois je double un coureur arrêté qui vient de tomber. Il me dit qu'il a une entorse et me demande de prévenir l'organisation au prochain croisement. Ce sera chose faite au 16eme km, quand on croise une route.
16ème km : je sens des crampes monter dans les cuisses, crampes qui disparaîtront au 18ème.
Dans la dernière section forestière se succèdent montées et descentes. Je marche un peu dans les montées mais j'arrive à relancer juste en haut. Quelques coureurs me dépassent, avec une foulée alerte. J'en double un ou deux. On débouche enfin sur le plateau, pour ce que je sais être la dernière section de quelques km de plat. Ca va mieux maintenant et j'arrive à accélérer un peu. Je preprends 3-4 coureurs sur ce segment. Je sais que beaucoup n'aiment pas ce final : après s'être donné à fond dans les bois, ils y en a pas mal qui piochent. Moi, j'aime bien. Ca sent l'arrivée. La première partie est un faux plat montant, mais après le virage à droite, c'est un faux plat descendant. Du coup on peut accélérer et on a un peu l'impression de voler. On voit les lumières de mondeville au loin ; on entend le speaker.
Une jeune coureuse me dépasse. Je prends sa roue. Au dernier moment avec de rentrer dans le petit bois du final, je pique un sprint pour doubler un coureur attardé. J'accélère dans la single pour le lâcher.... et je me prends les pieds dans une racine. J'ai failli me casser la figure. Ca aurait été dommage si près de l'arrivée.
La dernière montée : je m'arrache pour donner une bonne impression aux spectateurs. Extinction des frontales et arrivée dans la lumière et le bruit. Ca n'est pas le meilleur moment, après ces deux heures de course dans le silence des forêts.
Nouf-Nouf termine 116ème en 1h55'16", Nif-Nif 218ème en 2h05'39" et Naf-Naf 329ème en 2h14'42".
Un p'tit cochon toutes les 10mn! Seul regret, le Loup n'a pas mangé Nouf-nouf et Nif-Nif.
Sur la route du retour, on fait le bilan du match qui oppose depuis deux ans le vieux père et son fringant fiston qui se retrouvent à égalité parfaite après 7 manches haletantes :
3 commentaires
Commentaire de DavidSMFC posté le 08-11-2015 à 14:20:18
Sympathique récit, j'aime cet esprit familial avec une concurrence sans mise dans le rouge ! Bravo à tous les trois pour cette belle course. Je termine du coup pile entre Nouf-Nouf et Nif-Nif, en 2h00.
Castor Fou, Cul d'enfer, By Night, déjà trois fois que l'on se croise cette année. Je serai au Castor Garou, peut-être l'occasion d'échanger quelques mots ! ;-)
Commentaire de Arclusaz posté le 11-11-2015 à 19:48:38
Mais non, mais non, tu vas pas te laisser faire : il a un moteur plus neuf que toi donc potentiellement plus efficace. mais, tu as l'expérience, faut l'avoir à la ruse ce jeune présomptueux !
bravo à toute la famille.
Commentaire de Olivier THERONDEL posté le 06-11-2016 à 01:37:35
Je vois que tu n'as pas pu t'empêcher de suivre une petite minette avant l'arrivée... Chacun son égérie.
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