Récit de la course : Triathlon de Gérardmer L 2015, par Baboon

L'auteur : Baboon

La course : Triathlon de Gérardmer L

Date : 6/9/2015

Lieu : Gerardmer (Vosges)

Affichage : 1779 vues

Distance : 116km

Objectif : Pas d'objectif

3 commentaires

Partager :

Gérardmer ou le plaisir retrouvé

Gérardmer, petite ville des Vosges, accueille comme chaque année en ce début septembre l'une des épreuves de triathlon les plus courues de fin de saison. Au programme de l'épreuve XL : 1,9km de natation dans le lac de Gérardmer, 93km (1800md+) de vélo dans le massif avoisinant et enfin un 21,1km de course à pied autour de ce même lac.

 

Aucune ambition particulière en abordant cette épreuve. Confiant sur la partie natation malgré le peu d'entrainement de ces dernières semaines, je redoute plus les 3 bosses que nous allons devoir franchir à chacun des 3 tours du parcours vélo (soit 9 ascensions au total). Certes, les Vosges ce n'est pas les Alpes. Mais vu du fin fond des Yvelines ça commence à faire de belles ascensions. Pour le semi-marathon, on fera avec ce qu'il reste dans le moteur après le vélo.  Mon objectif principal sur cette épreuve est de retrouver le plaisir que j'ai perdu sur les routes de Gravelines lors de ma précédente épreuve.

 

Comme à l'accoutumée, j'arrive sur place la veille afin de prendre connaissance des lieux, de me mettre dans le bain, de profiter du village expo … et cette fois-ci je peux également déposer mon vélo. Direction donc le retrait des dossard. De gentils bénévoles issues du club de scrabble ou de bridge du coin nous remettent nos sacs ainsi qu'une doudoune. Cool comme cadeau de participation. D'un autre côté, à 150€ l'inscription, un simple tee-shirt ferait un peu radin comme cadeau. Question(1) pour plus tard : pourquoi les bénévoles à la remise des dossard sont-ils (elles) bien souvent agé(e)s ? Y aurait-il un partenariat avec les maison de retraites locales ? Ben, j'ai mon sacs ; enfin mes sacs car j'en ai 4. le premier pour mes affaires de vélos, le second pour les affaires de course à pied le 3ème pour mes affaires d'après course et le 4ème qui contient tout ce joli monde et les quelques prospectus des exposants.  Avec tout cela je reprend la direction ma voiture pour récupérer et préparer mon vélo. J'en profite pour flâner sur les stands des exposants … que j'ai déjà vu et revu sur internet ou sur d'autres épreuves.

 

C'est cool d'arriver la veille, il y a moins de monde et on peut se mettre dans l'ambiance calmement. Quoi que … Encore une fois, je m'étonne que les concurrents que je croise déjà vêtus de la doudoune de bienvenue aient tous des têtes de tueurs ! Question (2) : Soit je suis un bisounours et tout m'effraye, soit une majorité de triathlète cultive le look du méchant ? Optons pour une réponse intermédiaire, je ne croise pas les autres triathlète bisounours car ils ne sont pas encore arrivés.

 

A part ça, vérification de la pression des pneus, vérification de la chaine, réglage du rapport et fixation des gels sur le cadre du vélo. Pour ce circuit que j'espère boucler en 3h30 ce sera 3 gels. Direction le PAV (Parc A Vélo). De nouveau un charmant bénévole sénior m'accueille et me remet une bâche pour couvrir ma monture  pour la nuit. J4installe mon vélo, je le bâche et retour à la voiture puis à l'hôtel où je vais tranquillement préparer les 3 sacs pour demain. Le repas du soir sera pris dans la chambre. Ma femme m'a préparée une bonne salade de patte comme à chaque fois. Couché 22h, réveil prévu pour 6h.

 

La nuit ne sera pas aussi calme qu'espérée.  Je me suis réveillé quasiment toutes les heures  mais rendormie rapidement après jusqu' 5h du mat. Là, je tourne en rond dans mon durant 1/2h. Je décide de me lever et de me préparer pour partir. J'ai 1/2 heure de route jusqu'à Gérardmer et je voudrais y être assez tôt pour trouver aisément à me garer. Mission accomplie. À 7h je suis en poste, et j'ai bien fait car dès 8h c'est devenu un vrai bordel pour se garer. Direction le PAV pour débâcher mon fidèle destrier et déposer mes sacs transitions. Puis je glande un peu avant de me mettre en tenue. La problématique qui se pose à moi est la température de l'air. Il ne va faire que 12° au meilleur de la journée. Durant les descentes à vélo ça va piquer un peu si je suis juste avec ma trifonction. J'ai bien mon maillot de vélo, mais il est à manche courte … seule solution, prendre en plus ma veste coupe-vent de running. Ce sera toujours mieux que rien. Ben, la logistique est réglée, on passe à l'échauffement puis sur les coups de 9h je me dirige vers la zone de départ. J'enfile ma combi au bord du lac, l'eau est à plus de 20°, ça c'est une bonne nouvelle. Puis je rentre dans l'eau pour y barboter une vingtaine de minute.  Peu avant 9h30, les officiels nous demande de sortir, chose que l'on tente de faire mais les berges de la zone de départ sont bondées, alors pour quelque uns, le départ se fera dans l'eau. Cela me permet de partir en première ligne, juste derrière les Elites, qui se sont tous placés sur l'extérieur du parcours … j'ai donc eu le nez fin en choisissant aussi cette option.

 

Un coup de pistolet retenti et 1600 triathlètes se jettent à l'eau … ça remue. En vidéo ça donne ça :

www.youtube.com/watch?v=CU6uja8ynYY&feature=share

Je nage assez fort sur 200m afin de ne conserver ma position dans les premiers rangs puis je tente de poser ma nage et de glisser le plus possible. Le parcours est assez simple, avec une sortie à l'australienne au 2/3 de la course, les bouées sont bien visibles. Pas de soucis pour se diriger. Un peu moins de 32 minutes plus tard, je sors de l'eau en 265ème position ; ce chrono me satisfait vu le peu d'entrainement de ces dernières semaines. Maintenant, il s'agit de se changer pour attaquer le vélo et le froid des cols. J'avais un objectif de 3 minutes, mais j'en prendrais un peu plus de 5 sans arrivé à vraiment me sécher. J'avale ma compote et mon verre de Coca/St Yorre et en route pour la grimpette.

 

A ce stade, j'ai froid, mais je suis confiant. Les 2 premiers kilomètres nous font traverser la ville de Gérardmer, puis vient la première ascension de 2 km : la montée du Poli. J'espère alors que mes quelques sorties 2 semaine auparavant dans les Gorges de l'Ardèche suffiront à me permettre d'affronter ces "bosses". La première montée se passe convenablement, ravitaillement au sommet, descente prudente, puis 2ème ascension sur 4km : le col des Feignes. Ben les Vosges, ce n'est pas les Alpes. Mais pour le gars des Yvelines que je suis, ça monte qu'en même sérieusement. Donc, je mouline avec comme objectif de ne jamais me mettre en danseuse sur cette première boucle. On bascule dans la descente où là, ça caille. M'étant fais doubler un nombre incalculable de fois, je décide d'appuyer un peu plus dans cette descente … là je me fais plaisir et enfin je remonte quelques places. Cela reste insignifiant pour le classement, mais c'est bon pour le tête. Le compteur taquine les 75km/h. Allez, il est temps de se faire la 3ème bosse, le col de Grospierre. Même chose, je mouline, je bascule et à fond dans la descente qui nous ramène sur Gérardmer. Je boucle ce premier des 3 tours en 1h11 soit 1 minute de plus que mon objectif. Il va falloir arriver à faire au moins aussi bien sur les 2 prochaines boucles. Trop optimiste, c'est sans compter sur la fatigue musculaire qui commence à monter dans les cuisses. La longueur des ascensions n'a rien à voir avec les quelques centaine de mètres que j'ai par chez moi. Et là, le manque d'entrainement spécifique en montagne commence à se faire sentir. Le tour 2 se fera en 1h13, ça passe encore. Mais il me faudra 1h17 pour faire le dernier. Durant cet ultime boucle, je me suis mis de nombreuses fois en danseuse pour me dégourdir les jambes mais sans jamais arriver à relancer convenablement dans les côtes. Je ne suis pas un grimpeur, pas vraiment un rouleur, mais en descente j'ai un certain potentiel. Quel pied de faire défiler le bitume à plus de 70km/h sous ces roues et accessoirement de déposer quelques coureurs. Bon malgré tout je finis avec 11 minutes de retard sur mon objectif et avec une fatigue musculaire plus importante que prévue.

 

Retour au PAV et sous les tentes pour enfiler chaussures de courses, visière et le  maillot manche courte du club. En route pour 3 boucle de 7km autour du lac avec une centaine de mètre de dénivelé par boucle. Mon objectif de course à pied est simple : 1h50, pas de crampe et un grand sourire. J'essaye de partir prudemment (chose que j'ai du mal à faire d'habitude). Je découvre le tracé lors de ce premier tour, les ravitos, les nombreux spectateurs le long du lac. Techniquement, le parcours n'a rien de difficile. La météo est restée stable, couvert avec quelques éclaircies. Je boucle le premier tour sur un rythme de 5:15 ce qui est conforme à mon objectif. Malheureusement, je ne vais réussir à maintenir ce rythme sur la seconde boucle. Je chute à 5:33. La déception me gagne mais le cadre est trop sympathique pour ne pas en profiter. Alors on garde la banane, on ouvre les yeux et on prend du plaisir. Le dernier tour se fera à un rythme proche de 6min/km. 2h01 pour le semi, à nouveau 11 minutes de plus que mon objectif. Le dernier tour aura été un peu spécial, car j'ai passé mon temps à jongler entre des pieds en feu et une envie de grosse commission. Les 2 ont disparus en franchissant la ligne d'arrivée. Chrono final 6h25 et une 712è place.

 

Place au ravito de fin. L'organisation ne s'est pas moquée de nous. Tables et bancs sont installés sous un chapiteau où l'on nous sert tout le classique de fin de course mais aussi des pattes, du taboulé, des tartes et même des flammekueches faites sur place. Il est temps de rentrer maintenant. Je récupère mon vélo, mes sacs … et retour maison avec de belles images dans la tête.

 

Au final, satisfait de ma partie natation ; pas si surpris que cela de mon manque d'entrainement spécifique au vélo en montagne et pas si déçu de ma course vu l'énergie laissée dans le dernier tour vélo. Mieux préparé, la barre des 6h est largement atteignable. Gérardmer m'a fait oublier la déception de Gravelines et c'est bien là l'essentiel. Mention spécial pour le public belge venu en nombre et très présent dans la première bosse. Ca donnait un gout de tour France et des frissons forts agréables. Reste maintenant une question en suspend : comment s'entrainer pour un triathlon en montagne quand on ne dispose pas de longue montée près de chez soi … A réfléchir.

3 commentaires

Commentaire de augustin posté le 08-09-2015 à 10:57:48

Sympa ce récit, on se projette dans cette course, bien joué!
pour le dénivelé pas de solution miracle nous avons tous le meme souci!
bonne récup

Commentaire de st ar posté le 09-09-2015 à 14:19:05

sympa ton CR Olivier. J'avoue , j'étais surpris de ton chrono en Vélo, mais je comprend mieux maintenant...

Commentaire de Whadda posté le 17-09-2015 à 15:21:11

Bravo Baboon ! Content que tu ais retrouvé du plaisir. A bientôt sur la Virée des 2 bois.

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Accueil - Haut de page - Version grand écran