Récit de la course : La Dent d'Orlu 2015, par Berty09

L'auteur : Berty09

La course : La Dent d'Orlu

Date : 26/7/2015

Lieu : Orlu (Ariège)

Affichage : 712 vues

Distance : 14km

Objectif : Pas d'objectif

3 commentaires

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Là-haut

  

   C'était pas au programme mais cette course m'a tendu les bras. Faut dire qu'en ce moment je bosse en vallée d'Ax, donc tous les matins je vois pointer la dent. Alors, lorsque je fais le lien avec la course, il est déjà trop tard. Plus de place. Les 120 inscrits sont enregistrés. J'insiste et postule en liste d'attente. C'est l'année pour tenter l'aventure. La tendinite commence à s'éloigner, je garde la forme grâce au vélo et je me sens de plus en plus proche de la montagne. Bingo! J'hérite finalement du dossard 114, je peux me projeter dans la course.

 

 

   Pas d'objectif, pas de pression sauf que, sauf que je me connais bien et je vais sûrement pas y aller pour faire du tourisme. J'estime pouvoir viser entre la 10ème et 20ème place mais comme je ne cours plus, ça reste très hypothétique. Une chose est sûre, le format de cette course me fait rêver. Un sommet à gravir, une vallée que je fréquente, beaucoup d'amis traileurs...C'est l'assurance d'une grande journée.

 

   Dimanche matin, il fait beau, pas trop chaud, le terrain est légèrement humide. Les conditions sont idéales. J'arrive à Orlu, petit village de montagne, je me sens bien. Le plaisir de retrouver tout ce beau monde mais avec déjà la tête tournée vers la course. J'ai décidé de me baser avant tout sur le dénivelé comme repère. Départ à 840, Col à 1400, descente à 1200, remontée à 1500 puis ça monte costaud jusqu'à 2000 et apothéose à 2222. La course est longue de 14 km mais ça ne veut pas dire grand chose, seul importe le dénivelé. Je cale ma montre, 840m, c'est parti!

 

 

   Olivier sera mon premier point de repère. Il gaze fort en ce moment et je sais qu'il ne part pas comme un avion. Je reste dans son sillage et cela me permet de prendre un rythme intéressant. Je m'oblige à forcer la cadence pour ne pas être largué trop vite. Ca tombe bien, Juju remonte de l'arrière et me double une première fois. Je l'aime bien Juju, c'est pour ça que je ne le laisse pas partir tout seul devant. Je me cale dans sa foulée, c'est agréable, je me laisse porter. Dès que je me sens bien, je mets le cligno et repasse devant, Juju m'emboîte le pas. Ca sent le travail d'équipe, sauf qu'on est libre de partir solo dès qu'on veut.

 

 

   Ce genre de montée régulière sur chemin me convient bien. Je dois être vers la 20ème place, la course commence à peine. On bascule rapidement sur la descente. Je garde de la vitesse mais ménage mes jambes; elles vont servir! Juju est passé devant, je ne veux pas le perdre et le garde à vue. On se retrouve maintenant sur une large piste forrestière pour 2-3 km en rythme. Il faut s'accrocher. Stéphane vient de me doubler en lançant un "allez la Barguillère " qu'il faut que j'honore. Je sais qu'il finira devant mais il peut être une bonne loco pour cette portion. On se retrouve finalement un petit peloton de 5 coureurs, c'est l'émulation positive, personne ne lâche, le rythme est bon.

 

 

   Allez, fin de la rigolade, on laisse la large piste pour attaquer à travers bois. J'ai un peu de mal à enclencher le mode "mains sur les cuisses et nez dans le guidon". Juju remonte logiquement et me donne le tempo. Pas question de lâcher ses pas. Je sais que sinon je ne reviendrai pas. J'ai pris le temps de boire régulièrement, de prendre des gels et quelques abricots et banane. Les premiers signes de crampe arrivent quand même, je sors la Sporténine. J'essaye en plus de rester souple dans mes pas malgré le terrain de plus en plus accidenté.

 

 

   Enfin la voilà! Cette fameuse dent est plantée là sur ma droite. Je ne la regarde qu'une fois. Elle s'imprime, belle et désirable. Elle est là, tout prêt mais pas question de me croire proche du but. Je veux la garder à sa juste place, encore loin. Malgré les débuts de crampe, je me sens fort. La volonté est là, faut voir si le reste suit maintenant. Je trottine une dernière fois, histoire de décontracter les jambes avant l'assaut final. Je reviens sur Juju. Devant lui 3 à 4 gus sont à portée. Monter devient de plus en plus exigeant, il faut poser les mains, faire attention aux rochers instables et savoir lever haut les jambes. Je me lance dans la dernière ascencion.

 

   Juju sent mon regain de forme et me laisse le passage. J'enchaîne bien et reprends encore deux gars. Ca sent le sommet, je reviens sur Julien, espoir prometeur, qui peste contre ses crampes. C'est peut-être une des dernières fois que je peux finir devant lui. Je ne m'en prive pas et passe dans la foulée. Je lève la tête, plus personne en vue. Je me hisse avec plaisir vers le sommet. La joie est contenue. Ce n'est pas un lieu pour faire le malin. Plus rien au dessus. Autour de moi, un panorama de feu. La beauté est au rendez-vous. Avec cela, le plaisir d'une course accomplie. Un souvenir pour l'éternité.

 

 

3 commentaires

Commentaire de robin posté le 29-07-2015 à 11:17:56

Merci pour le C.R. qui m'a évoqué de lointains souvenirs de vacances

Commentaire de ant09 posté le 29-07-2015 à 16:16:25

la forme est là, bien présente =)

Commentaire de Cedric09 posté le 30-07-2015 à 17:09:19

La forme est de retour, de bonne augure pour la suite !!

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