L'auteur : olivier1967
La course : Grand Raid du Golfe du Morbihan - 177 km
Date : 26/6/2015
Lieu : Vannes (Morbihan)
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Distance : 177km
Objectif : Pas d'objectif
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En cas d’incident, prévenir le père éternel…
24 Aout, je débarque à coté de Vannes chez papa-maman pour le tour du golfe. Tout commence par un dialogue qui permet à ma chère maman de dévoiler sa palette d’expressions
- Interrogatif, grands yeux ouvert : Tu vas rester combien de jours ?
- Ben, je fais ma course, je passe un peu de temps avec vous et je repars le 30
- Front plissé, œil réprobateur : Oui mais moi je te parle de la course, c’est combien de jours
- Ben… C’est pas une course à étape, c’est en une seule fois….
- Début d’inquiétude puis reprise de l’espoir: En une seule fois… Mais tu vas dormir tout de même ?
- Ben… Non, c’est pas prévu
- Yeux grands ouverts et incrédule : 117 Km et tu ne vas pas dormir ?
- Ben, maman, c’est pas 117… C’est 177
- Grand silence...Les yeux ouverts.. Light is on but nobody inside !
Ayant tous les deux digérés la nouvelle, les 2 m’amènent au retrait des dossards le jeudi… Une fois la chose faite, nous allons repérer ou se situe le stade pour la dépose des sacs le lendemain. Une simple rue à traverser et à remonter… En la longeant, je tombe sur le poste de Gaz… Machinalement, je le lis comme un cycliste : de bas en haut… Ça donne : En cas d’incident, prévenir l’agence ‘Père éternel’
Bon, me voilà prévenu…
Départ le lendemain à 17H00. Ayant prévu un plan de marche en 30H00, je me laisse glisser tranquillou en queue de peloton dès le début et je profite de l’ambiance :
Joueurs de bignou au garde à vous. Spectateurs qui nous montrent du doigt à des enfants dans les mains desquels des eskimos fondent lentement ‘Tiens ! regarde les coureurs qui passent’. Odeurs de poissons cuisinés qui s’échappe déjà d’une brasserie et attire déjà quelques dineurs en repérage ‘Une choucroute de la mer, ça te dit ?’. Air réjoui d’un chocolatier sur le pas de sa porte transformant déjà la foule en chiffre d’affaire ‘Ils sont combien ? 5000 coureurs ! Ça va nous faire du monde ça…’ Plaisanteries gênées de boutonneux à peine sortis de l’enfance qui se serrent contre leurs copines ‘Ben, y sont pas jeunes les coureurs.. T’es sure que tu ne veux pas toute ta barbapapa ? ‘ Enthousiasme ciblé des accompagnants tenant leur pancarte à bout de bras ‘Vas y gérard… Allez Papa !... Bon sont partis maintenant… Fait chaud, quand même…Bon, elle est garée ou la voiture déjà ? J’espère que ce n’est pas Gérard qui a gardé les clefs… »
Ben oui, sont partis, maintenant….et effectivement, il fait chaud.
Je trottine toujours tranquillou et m’astreint dès le début à boire régulièrement et beaucoup. Très vite les premières montées, légères mais certains marchent déjà. Anticipation ou manque d’entrainement en côtes ? Peu importe pour moi, je suis bien. Je viens de réaliser que cette nuit… il allait faire nuit ! Quelle découverte ! J’en profite pour prendre un peu d’avance sur mon plan de marche en me disant que je pourrais ainsi lever le pied un peu plus tard.
Le rappel à l’ordre vient bien vite : un coureur est allongé après une chute. Quelques coureurs sont déjà auprès de lui et appellent les secours. Lucide il nous dit ce qui s’est passé : un pied qui bute, chute en avant et son front qui heurte une pierre. Il préfère ne pas se relever car il ne se sent pas bien. L’aide est déjà organisée, je poursuis ma course et indiquerai le chemin à suivre à la croix rouge 2 km plus loin.
Un peu plus tard, ce sera mon tour. Plongeon tête en avant, la pipette entre les dents. Ecorchures au genou et au coude et un drôle de gout de terre dans la bouche. Il est temps de lever le pied… Au ravito suivant je suis entre 2 coureurs : Un grand gaillard baraqué qui porte un tee-shirt du REP et un coureur fin ne portant que des spartiates.. Amusant contraste !
J’alterne donc tranquillement petite foulée et marche rapide jusqu’à l’embarquement. A 5H30, j’embarque, pour un horaire prévu à 6H15. 45 minutes d’avance, donc tout va bien.
La saison avait pourtant bien mal commencée :
11 Avril : 24 H de Portet : Une douleur au mollet droit me cloue de longues heures sur ma chaise longue… En milieu de matinée, je me traine sur un dernier tour en marchant pour récupérer ma marque et valider quand même ma course…. Au moment où je passe sous l’arche, mon temps s’affiche : 10H03 pour un tour d’un km… Le premier record de la saison est établi.
Dans les jours qui suivirent, médecin, échographie… C’est bon, Grosse contracture et pas de déchirure mais pas le droit de courir…Bof, la boue, c’est bon pour la récupération non ? Donc je pars quand même une semaine après Portet sur le 40 des citadelles que je finirais sur une jambe et demie…. Puis j’enchaine 2 autres Trails de 35 km avec 2000 et 2500 m de D+, le pied sur le frein à main pour régler l’allure en vue du tour des cirques.
Mais içi, c’est plat… donc retour à la réalité. Et cette réalité se trouve sous ma voute plantaire. Une douleur sourde qui devient plus forte quand je cours.. M… ! Vais pas laisser un muscle ridicule gâcher mon plaisir. Pause à Arzon chez le médecin. Coup de froid et voltarene sur le pied… Puis je récupère mon sac. Bonheur d’enfiler un tee-shirt sec puis une courte hésitation au moment de changer de sous vêtement. Coup d’œil rapide : A gauche, les coureurs ont la tête dans leur assiette, en face les arrivants cherchent leurs sacs… A coté de moi, un homme appelle des amis au téléphone : Son sac n’a pas été apporté à la base-vie et il partage avec eux sa mauvaise humeur… Il ne fait pas bon être accompagnant parfois… Personne ne prête attention à moi… Vite fait je me tortille sur ma chaise et me voilà vêtu de sec….
Temps de repartir. La chaleur commence vite à monter et mon pied reste douloureux. J’ai l’impression que ma vie se concentre maintenant entre 2 de mes orteils. Je sens l’ampoule monter mais si je m’arrête, c’est foutu. Donc tant pis, on fera avec.
La fin se fera donc en marche rapide alternée de quelques petits moments de course. Fort heureusement, mes parents sont venus me soutenir sur plusieurs ravitos. Et puis, l’on croise à nouveau des gens. Nous avons tous nos petits moments de gloire avec ces gamins qui tendent le bras en bordure de sentier dans l’attente qu’on leur claque la main au passage. Dans un virage, je coupe alors qu’une famille est à l’extérieur et qu’un gamin se tenait droit sur le bord du sentier, quelques metres plus loin, je l’entends ‘Il ne m’a pas claqué la main’…. Trop fatigué, pas la force de faire demi-tour, je fais semblant de ne pas entendre et je m’éloigne honteusement…
Les derniers km se font au rythme des ‘Attention Gauche !’ Les coureurs du 56 nous doublent comme des avions. Je suis impressionné par leur rythme !
Arrivée enfin, Confirmation du podologue: Un petit pli dans l'élasto qui protégeait mes orteils et une belle ampoule... Injection d'eosine, douche, bière… 27H59min18 sec…
Décidément une année faste : 10H03 pour un kilomètre plat en Avril et 28H00 pour un kilometre vertical en Juin… Ca va… Me reste une bonne marge de progression !
5 commentaires
Commentaire de arnauddetroyes posté le 09-07-2015 à 23:45:32
bravo pour ta course car il faisait chaud surtout le samedi.38 % d abandons malgré un deniveler quasi inexistant c est déjà beaucoup non...Une course qui se mérite en mode 177.
Merci pour ton CR aussi.
Commentaire de Mustang posté le 10-07-2015 à 10:05:06
Bravo pour ta course !
Commentaire de PARISE posté le 25-02-2016 à 15:18:43
Bjr,
Puis je avoir des renseignements sur le grand Raid de 177 kms que je vais faire en 2016.
Merci,
Sportivement,
Fred
Commentaire de PARISE posté le 25-02-2016 à 15:45:11
Bjr,
Puis je avoir des renseignements sur le grand Raid de 177 kms que je vais faire en 2016.
Merci,
Sportivement,
Fred
Commentaire de trinouill posté le 25-05-2016 à 12:26:38
Bravo pour ta course
Perso j'ai pas réussi à dormir pendant 48h course comprise
La plupart des gens ne comprennent pas vraiment comment on peut "ne pas dormir " et le fait d'y aller d'une seule traité
Bravo à toi
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