Récit de la course : Grand Raid du Golfe du Morbihan - 177 km 2015, par trinouill

L'auteur : trinouill

La course : Grand Raid du Golfe du Morbihan - 177 km

Date : 26/6/2015

Lieu : Vannes (Morbihan)

Affichage : 4979 vues

Distance : 177km

Matos : Hoka Conquest
SLAB 12 Salomon
WAA Carrier Ultra
T Shirt Kikourou
Saucony Progrid xodus 5.0
Maillot vélo Kikouroues
Saharienne
String propre
chaussettes
Veste Patagonia
Coupe vent CAMP
Nathan HPL 20 5 litres

Objectif : Terminer

10 commentaires

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Les antennes de l'ultra

    

                                 Les antennes de l’Ultra

 

 

      La conscience nous amène à penser de différentes manières les uns et les autres. La pensée subjective en fait partie; elle nous amène, selon les degrés d’intimité avec soi-même, à repousser nos limites un peu plus loin chaque fois que cela est nécessaire. La personnalité, la vivacité d’esprit, d’analyse de soi et des autres par la même occasion nous entraîne vers des lieux d’exploration différents qui peuvent être parfois bénéfique ou tout à son contraire. Notre propre force mentale associée au physique nous permet de relativiser sur ce que la vie peut nous apporter lors de notre belle existence terrienne. La frontière avec l’irréel n’est jamais très loin avec notre propre matière grise, celle qui nous guide et nous stoppe parfois, cette pensée unique que tout à chacun peut contrôler et ce, qu’il le veuille ou non ; Quand le mental dit « Stop » il n’y a, pour la plupart du temps, rien à faire de plus que d’attendre que celui-ci veuille bien remettre le feu au vert.

      Celles et ceux qui me connaissent savent à peu près comment je fonctionne. Pas facile à suivre pour dire vrai tellement les changements de décision sont légions dans mon esprit, un poil barré certes, mais toujours les pieds sur terre. L’envie d’aller de l’avant, les découvertes en tous genres m’animent depuis mon plus jeune âge. En conflit constant avec moi-même, je gère tant bien que mal ce que peut me titiller l’intérieur de mon crâne, que je dois contrecarrer sans cesse pour rester positif. Parfois cela coince et ce, par quelconque événement qui viendrai perturber ce frêle esquif qu’est mon cerveau.

        Nous sommes le Jeudi 25 Juin 2015, veille d’un grand jour pour moi qui commence plutôt pas mal. J’ai repris le travail de jour suite à l’annulation des nuits dans le début de la semaine. Comme à mon habitude je donne des coups de mains de droite à gauche et l’occasion m’en est donnée une fois de plus. Je suis dans « l’attente » depuis 2 semaines, je suis calme et reposé mais ceci ne va pas durer ; je me prends un clash monumental avec un chef au travail et je sombre d’un coup dans les profondeurs de mes abîmes.Je tente de garder le cap mais je craque à plusieurs reprises dans un laps de temps très court. Je me ressaisis, fais face à mes démons que je surpasse mais les pleurs sont aux bords de mes larmes. Je n’ai pas oublié à quoi je dois m’attendre demain car je vais prendre part à la plus longue distance que mes jambes n’ont jamais atteinte jusque-là : les 177km de l’Ultra marin ou le Grand raid du Morbihan ; Avec ce que je viens de me ramasser, je crains le pire pour le lendemain. J’en fais pars à mon épouse Nathalie qui voit bien que ça ne va pas très bien. La fin de la journée se passe tant bien que mal avec une énième préparation des sacs. J’ai pris l’option de me changer totalement à mi-parcours et j’en profite pour me préparer un second sac de course, deux fois plus léger que le premier. Mon expérience personnelle m’a poussée vers ce choix,  ayant un dos fragilisé, je pense être mieux avec quelque chose de moins lourd sur les épaules pour les 87 km restants.La nuit se passe bien et le réveil est quand même mitigé. Toujours du mal accepter la déroute de la veille, je suis au bord des larmes et le « pétage » de câble traîne dans mon esprit. Douche, petit déjeuner, je n’ai pas faim… Je mange un quart de croissant en guise de premier repas et il m’a été impossible de fermer l’œil depuis un réveil en sursaut à 5 h du matin. Je suis épris de doutes et je sais déjà que ma course sera terriblement difficile à gérer avec cette situation. De plus, la chaleur caniculaire qui s’annonce n’a rien de bon pour couronner le tout. Un gros bisou à mes Loulous et je m’en vais rejoindre la Gare de Montparnasse pour y prendre les trains en direction de Vannes. A 8 mn près s’en était fichu!!!Le timing est serré, j’ai un peu trainé pour aller prendre mes billets de transport pour ce weekend end et il ne me restait quasi plus de place dans les trains.Arrivé à Vannes, le sourire et la bonne humeur sont revenus, je vais beaucoup mieux et ne pense à rien, juste à ma course. Préparatifs des choses usuelles avec toutefois une demande un peu particulière de la part d’un collègue : « Fais un petit chignon avec tes cheveux s’il te plait ». Chose faite par une militaire du 4ème RIMA. Photo envoyée à Geoffrey, mon collègue, avec une petite dédicace. C’était demandé si gentiment que je n’ai pu refuser ce desideratum. 

 

            Etienne doit une fois de plus m’accompagner dans ces contrées. Je le cherche……en vain. Le dossard du jour sera le N°233. Je suis dans ma course, je traîne de droite à gauche en discutant avec les uns et les autres. Pour le commun des mortels, ce genre de situation doit être flippant tout de même car s’aligner sur une distance avoisinant les 177 km n’a rien de banal mais ça ne me fait pas peur, mon côté téméraire peut-être.J’ai pris soin de préparer la chose avec une vision particulière pour l’approche de l’événement.Après être passé par un moment ou l’envie n’avait plus lieu d’être (le Raid 28 à laisser des traces niveau mental), je m’aligne sur le Marath’vert du Gâtinais le 12 Avril : 44km pour 900m de D+ qui seront bouclés en un peu plus de 5h40. Pour une reprise c’est quand même costaud mais ça passe et toujours avec le sourire.J’entreprends de m’inscrire au Marathon de Sénart le 1er mai histoire de faire du km en course : 4h04’40 pour boucler cette course ma fois bien pluvieuse.Treize jours plus tard je retrouve Etienne sur les 100km de Steenwerck dont c’est la    40ème édition. J’en terminerai avec un chrono de  14h59’39 et  la sensation que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.Beaucoup de vélo agrémentera la suite de mon entrainement. Je prendrai part également à un relais par équipe de 9h à vélo sur les 9h de Longchamp le 6 Juin.Petite participation à la No Finish line de Paris avec juste 20 km pour la bonne cause et le weekend suivant, une belle sortie longue de 33 km va me rassurer pleinement et m’enlever du stress pour la suite. Voilà pour l’essentiel de la préparation. Pour la semaine précèdent la course, rien de particulier si ce n’est une bonne vision des choses jusqu’au Jeudi 25.

 

              Il fait beau et chaud, le départ vient d’être donné. Je régule mes pas sur un rythme Circadien, surtout ne pas s’affoler, la route sera longue pour revenir à Vannes. Je chope Etienne, une fois la boucle dans la ville effectuée et c’est parti pour une franche rigolade entre potes. La découverte est totale avec un rivage sublime accompagné de demeures qui le sont tout autant. Il fait très chaud, des coureurs me doublent mais je les laisse et me concentre sur mon espace intemporel. Lunettes et casquette pour la concentration, j’aime assez être isolé avec moi-même en course, cela m’évite de m’éparpiller et de trop ralentir. Je ne m’occupe pas des autres, en phase avec cette nature incroyablement belle et calme. La gestion hydrique sera très importante et je m’engage à boire entre un litre et un litre et demi entre chaque ravitaillement. Dans ce genre de course il ne faut pas se louper et gérer l’alimentation en faisant attention à ne pas trop manger sous peine de maux d’estomac. Le terrain est très varié et je n’arrête pas de taper le bout de mes pieds tantôt sur les racines ou les rochers. Je dois faire plus attention ! L’envie d’aller piquer une tête est énorme, en voyant les gens se baigner sous cette chaleur. C’est assez magique tous ces passages entre deux eaux. Je commence à sentir mes pieds qui chauffent dans les chaussures, ça m’agace, c’est un signe qui ne trompe pas, mon train roulant va être mis à rude épreuve. Le premier ravitaillement arrive, micro pause pour remplir ma poche à eau et prendre quelques petites choses à grignoter. A cet instant je me dis : « il reste encore 150 km à faire et c’est bon ». Insensée cette pensée furtive ! Pourquoi se mettre un truc pareil dans la tête, alors que l’envie d’aller au bout commence déjà à me  travailler ! J’ai dû mettre 2 h30 pour les 20 premiers km. J’essaie de rester sur ce rythme entrecoupé de marche active. Tout se bouscule dans ma tête avec cette sensation de brûlure sous les pieds. L’envie d’arrêter arrive alors que le Marathon n’est pas encore franchi. Je repousse cette idée jusqu’au prochain ravitaillement. J’ai perdu Etienne depuis bien longtemps mais je le retrouve une fois de plus à chaque point de contrôle. Pour le coup je le vois assez énervé après les bénévoles et lui fais part de mon incompréhension. De son propre aveu ce monsieur s’en est pris une belle la veille au soir. Il s’arrêtera à Arzeau à mi-parcours. 

           La Nuit arrive et il est temps pour moi de mettre un T-Shirt sec en lieu et place de mon ultra carrier de chez WAA. Sitôt passé le 4ème ravitaillement, je commence à rattraper pas mal de coureurs. J’entreprends la conversation avec certains pour la plupart Normands. Ils sont venus en nombre à voir les drapeaux qui flottent.Une fois ma vision nocturne accordée, je m’équipe d’oreillettes et m’envoie du Pink Floyd dans les oreilles. C’est divin et dément ! Un calme vraiment incroyable parcours cette jolie nuit. Pas une once de fatigue et l’esprit bien éveillé, je suis zen. Je marche pour m’éviter les gamelles déjà déjouées de nombreuses fois. Quand le rythme s’accélère dans mes oreilles je coupe le son et me libère les feuilles. Le jour se lève, voilà près de 24 h que je suis éveillé mais ce n’est rien ; Je m’émerveille de toute part avec le jour naissant. La chaleur pointe déjà le bout de son nez, ça va cogner, je le sens. 

         Embarquement immédiat, je suis à mi-parcours à Locmariaquer. Il était temps, je trouve le temps long depuis le coucher de soleil, ça n’avance pas. Les pieds me font terriblement souffrir, c’est inhabituel et bizarrement située comme douleur, je m’en inquiète !Il est 7h du matin, je suis dans un bateau en direction de Port Narvalo, l’ambiance est joyeuse, les sourires bien présents. Décision prise pour aller au bout……………….mais de quoi ? 6 km nous séparent de la base vie, je ne m’attendais pas à ça. Bien m’en a pris de déchirer le plan de route, tant pis pour moi. Ici je m’accorde une belle pause de 45’, podologue compris. Le gars me soigne bien les pieds et on sympathise très vite, entres cyclistes quoi de plus normal d’autant plus que celui-ci officiait au sein de l’équipe Crédit Agricole en tant que Kiné. Sac plus léger, maillot de vélo manches courtes, saharienne, chaussettes et chaussures de trail m’équipent à  nouveau. Seul le cuissard ne sera pas changé, trop bien dedans et pas l’envie d’engendrer des échauffements à l’entrejambe. Le sac Salomon que je portais juste avant finira ses jours à la poubelle : techniquement nickel mais une durée de vie trop courte pour un tel tarif.

Je passe le temps à gamberger, un peu trop peut-être mais c’est normal à ce niveau de la course, il me reste un bon 90 km à parcourir encore et je prends conscience de ne pas être rentré tout de suite. Mes pieds sont de nouveau très douloureux, c’est pire qu’avant alors que je suis passé par les podologues. Je ne comprends pas ce qui se passe et ça me perturbe une fois de plus. Assailli de douleurs violentes, je me dis qu’une ampoule ne peut pas faire ce genre de choses ………et pourtant je l’apprendrai à mes dépends une fois arrivé à Sarzeau où une équipe médicale spéciale petons m’avertira que j’ai une ampoule dans une ampoule et le tout sous celle qui m’a été soignée à Arzeau.

Avant de prendre mon pied, je l’ai pris différemment avec les ostéopathes du sport présents ici.

En arrivant à ce CP j’ai été interpellé par un kikoureur : Stéphane. Il m’invite à m’asseoir avec lui à table. Il vient de parcourir 40 km en courant en sens inverse pour claquer la bise aux potos.

Je bois un coca tandis que lui se mange une bonne crêpe pour se ressourcer. Je n’en ai pas l’envie Stéphane, merci de ta proposition.

Je croise également un autre gars rencontré celui-ci lors de la 6000D 2014. Ca fait réellement plaisir, le monde est petit. Bien revigoré, je repars d’un bon rythme en marchant et je dépasse même d’autres coureurs avec un style bien à moi. J’arrive à trottiner mais la douleur m’arrête. Je sais que ce n’est pas musculaire, auquel cas j’aurai déjà stoppé bien avant. Oh un bel arbre, je m’allonge dessous, souriant en félicitant les coureurs de passage. Tiens mais c’est Stéphanos, parti à ma poursuite depuis Arzeau ; « tu as cravaché !!! » me dit-il. Un «  ah bon ? » sort en retour. Je ne connaissais pas Stéphane, pas en réel mais sur face de bouc, un réseau social très populaire paraît-il.

Je suis sur un petit nuage. Cette rencontre me remonte au niveau mental. J’ai entrepris la même chose la veille pendant la nuit en me réconfortant de la douce et belle voix de mon épouse par portables interposés. Le petit coup de pied au cul qui va bien : merci mon Amour. Orcanouuuu !!!

Je ne l’ai pas vu arriver, en pleine poire je la prends, l’hypoglycémie réactive. Un coup de bambou monumental me tombe dessus, chose que je n’ai jamais eue. Oh la vache c’est très puissant et ça me calme direct. Je sais que ça va revenir et que cela risque de mettre un peu de temps alors j’essaie de gérer la chose au mieux. Je me pose un peu mais vraiment pour la forme. A peine 10 secondes et je suis déjà en cavale (Dédicace pour le Bagnard). Stéphane me suit de près et de loin. Nous sommes de temps en temps côte à côte. Rien ne va plus ! Je suis au bord du gouffre. L’hypoglycémie a laissé la place au doute qui creuse très fort en moi. Tout me passe par la tête. Je ne veux plus mais avance toujours. Physiquement rien à dire et toujours au top. La zombie attitude me prend. Tiraillé par une douleur de dos faisant son apparition et qui disparaît au profit des 2 pieds désormais. 

Soleil, tant attendu depuis des mois mais énervant ce jour-là. Je l’engueule ! Il n’y est pour rien mais je m’en prends à lui. Ma gestion de l’alimentation est toujours correcte. A chaque remplissage de poche à eau j’y ajoute un, voire deux sachets de boisson isotonique afin de palier à d’éventuelles crampes. Par moments j’envoie «  bouler » mon compagnon d’échappée et m’en excuse auprès de lui. Pas évident de supporter un mec au bord du craquage mental. J’apprends que ce gars à une marque à 1001 km sur 8 jours de course !!! J’en reste stupéfait et admiratif. La lucidité me rattrape et je me pose des questions sur l’éventualité de passer la barre au-dessus de cette distance de 177 km. Je craque, Stéphane m’encourage à ne pas être négatif avec moi-même, pas évident ! A de nombreuses reprises je craque à nouveau, me reprends et me méprends avec moi-même. J’ai mal au mental, le combat est trop long malgré l’avancée subjective depuis le départ. Content, très content, je viens d’améliorer ma marque sur 24 h hors circuit : 136 km contre 122 en Novembre à Marseille sur circuit. « Mon Dieu que c’est dur » raisonne dans ma tête. Dommage d’arrêter si près du but, il te reste un bon marathon à faire. Arrête mec c’est pire d’entendre ça mais c’est vrai, il a raison, ce n’est pas encore fini. J’atteins mes limites ! Ca y est, je suis la proie de mon esprit ! C’est interminable et ce sentiment de plus jamais ça, est là. « Mais non tu reviendras » « non, non, non et non pas question » ! C’est horrible mais j’avance toujours. Pas question de refaire cette course. Vraiment, je ne reviendrai pas. La première partie était géniale et féerique mais là non ! De longues parties goudronnées en plein cagnard associées à la fatigue me font perdre mes moyens. Les chemins arrosés de soleil le font tout autant. « Il va jamais se coucher ce con !!! » en direction du Sieur Soleil. Ca ne va pas, je suis au bord de la crise de nerf ! C’est incroyable comme j’arrive à pallier la chose en repartant de plus belle.

Sarzeau, je comprends l’origine de ma douleur citée plus haut. Je resterais une bonne heure pour popoter. Ostéopathe, podologue, re-popote. Stéphane doit rentrer chez lui, on se bisera à l’entrée de Séné. Allez c’est bon mon gars t’a pu le choix faut y aller et pas le droit de bâcher !

J’ai gardé en mémoire les SMS envoyés par Nathalie que je lis de temps à autre pour me faire du bien. Je ne l’appelle pas, n’étant pas en forme mentale optimale je n’aime pas être sec au téléphone avec les gens que j’Aime. La nuit est tombée à nouveau mais bien plus fraiche. Je mets mon coupe-vent capuche, le dernier ravitaillement sera celui de l’arrivée. Clément m’encourage également par messagerie interposée, me pousse au cul. Oh un rototo !

Amour,  haine, envie, partage, ras le bol,  joie, bonheur,  raison d’être, point de vue, extrême, difficulté, pleurs, confiance, doutes , avancer,  coûte que coûte, ne pas arrêter, faire une pause, une autre, bavarder, se renfermer,  horreur,  désespoir, s’esclaffer , détester, vouloir, pouvoir, savoir, être, ne pas être, comment faire, pourquoi, froid, chaleur, lenteur, long, trop long, c’est dur, trop dur, ultra, ne plus pouvoir, renaître, atteindre le but, ligne d’arrivée, rire, enfin, vivre tout simplement, espérer, manger, boire, déboires, revoir Vannes une dernière fois, franchir, finir. Ces mots, je les entends encore en moi d’une certaine manière, après avoir passé 33 heures 31 minutes et 6 secondes autour de ce magnifique Golfe du Morbihan et ses 177 km que l’on appelle Ultra Marin.

Des passages à vide j’en ai eu quelques-uns dans ma vie mais comme ça je n’en ai pas souvenir. Je me suis poussé, forcé dans mes derniers retranchements en ayant la peur d’être écœuré de la course définitivement. Le calme est revenu dans ma tête même s’il m’arrive encore de déconnecter et à cela je me demande s’il est possible de passer au-delà des 200 km. Ce n’est pas mon objectif, je laisse ça aux extraterrestres. Je suis pour une fois très fier de moi, même si cela ne transparaît pas dans mes écritures, ce n’est pas ma nature. Quand on me demande si je fais du sport, ma réponse est la suivante : «  oui je coure un peu mais sans plus ». Voilà comment je parle de la course autour de moi et comment je réponds aux questions qui peuvent m’être posées. Cette course n’a rien d’une balade de santé, il faut y être préparé physiquement et surtout mentalement. J’ai réussi à m’en sortir plusieurs fois grâce à quelques clefs données par Fifou, multiple recordman du monde sur 6 jours, 4h et 24h et ce, sur home trainer, sans compter ses défis incroyables du type Ironman fois douze !!!

J’entrevois le sablier mais ce n’est pas encore parfait ! Cela m’a été nécessaire sur les 15 derniers kilomètres vraiment en surpassement total.

Un grand merci à Stéphane d’être venu à ma rencontre au moment opportun et d’avoir supporté mon humeur  baladeuse.

Merci Clément pour les SMS pendant la dernière nuit, ça fait un bien fou.

Merci Etienne pour ton côté vraiment Rock’n Roll, ce n’est pas donné à tout le monde et c’est ce que l’on aime chez toi. Ralenti la cadence sur certaines choses et tes courses tu les finiras en bonne condition.

Merci mon Amour, la flamme qui anime ma vie, ma joie de vivre, mon bonheur, mon orcanou d’Amour, je t’Aime.

Nathalie aura d’ailleurs découvert l’origine du mal de pieds bien plus présent encore une fois rentré à la maison : Un petit morceau de silex s’était invité dans ma plante de pied, juste dans la zone d’appui d’où mon incapacité à évoluer normalement sur cette course.

 

Un grand merci aux Podologues, Ostéopathes, équipes médicales, les bénévoles, l’organisation, la Bretagne, le calme du Morbihan et la tendresse des habitants offrant à boire et à manger à nous autres les coureurs. Vraiment sympa de votre part !

Prochain Ultra sur le tour des Cirques dans les Pyrenées fin Aout

d'ici la ..................

 

 

10 commentaires

Commentaire de vinch64 posté le 07-07-2015 à 19:16:57

Bravo Trinouill, très intéressant voyage intérieur qui me rappelle mes aléas d'humeur en course. En long, le Golfe du Morbihan est la seule course qui m'intéresse pour le moment et ton CR me donne encore plus envie de me lancer dans ce voyage intérieur. Encore bravo à toi et bonne récup et j'espère qu'on aura l'occasion de se recroiser en course

Commentaire de arnauddetroyes posté le 07-07-2015 à 22:00:07

Felicitations !en ayant fait le 87 je sais encore plus les conditions que tu as enduré ,le samedi etait tellement chaud...
Tiens toi aussi lorsque l on te demande si tu cours ,tu reponds un peu seulement;on doit etre nombreux dans le cas ;)

Commentaire de Spads posté le 07-07-2015 à 22:18:18

Juste un truc : BRAVO !

Commentaire de AldeBleau posté le 08-07-2015 à 09:37:37

Salut David,

Je savais déjà que tu avais une bonne caisse, mais là, tu démontres une énième fois un mental hors-normes : tu n'as rien lâché malgré le "pourrissage de l'avant-veille", les ampoules, la fatigue, la chaleur, la distance..
(177Km quand même... Et sans être "porté" par la beauté des cîmes !)
Tu dis avoir frôlé x fois le "pétage de plombs" ? Oui. Certes...
Mais justement, tu as TENU !

C'est dans les situations extrêmes que l'on reconnaît la vraie valeur des hommes.
Et toi, tu en as chié, en a chialé peut-être, mais tu es allé au bout !

Pour avoir vu défiler, depuis bientôt trente ans (oups!), "quelques cohortes" de raiders divers,(et non des moindres...),je ne te dirais qu'une chose :

Mes respects Camarade !


Commentaire de trinouill posté le 15-07-2015 à 09:59:59

merci le Kik's ;-)

Commentaire de Vivien (100bornard1022) posté le 18-07-2015 à 08:28:30

Il est incroyable, ton CR ! Tu en a vraiment bavé, une épreuve très difficile, mais si c'était facile, tout le monde le ferait. Et puis comme le dit Jean-Marie Bigard "C'est au pied du mur qu'on voit le mieux le mur !". Pour le voir, tu l'as vu, ça oui, mais tu ne t'es pas démonté et, brique par brique, petit à petit, tu l'as franchi. La Bretagne est magnifique, et tu l'es encore plus ... Respect, maestro ! @ la prochaine ...

Commentaire de Fire Rasta posté le 01-08-2015 à 15:48:38

félicitations!!! je comprends très très bien ce que tu as vécu!!! j'ai mis 39h23!!!! j'en ai chié comme jamais! Comme toi j'ai detesté cette course...mais je suis maintenant pressé d'y retourner!! :-)
Quand je t'ai vu me doubler dans la premiere nuit, alors que tu avais une peche d'enfer, je ne me doutais pas que tu aurais autant de moment difficile...mais t'as tenu et t'es allé au bout.
Alors félicitations.
Maintenant tu peux porter fierement ce beau tee-shirt de finisher!!!
A la prochaine sur une course!!

Commentaire de Benman posté le 19-08-2015 à 23:02:08

J'ai enfin eu le temps de le lire ce petit bijou d'introspection très bien écrit. Bravo pour ta course et tes capacités mentales. tu en connais un peu plus sur toi... et tu vois la vie plus en grand après, non?

Commentaire de PhilippeG-638 posté le 04-02-2016 à 11:06:45

Ah ouais là, respect !
Je sais que beaucoup de monde, y compris des coureurs, n'aiment pas lire ce genre de récit et n'arrêtent pas de dire: "Vous êtes fous, le corps n'est pas fait pour ça et vous le fera payer un jour..."
Mais dans le tien, beaucoup de coureurs de longues courses, trails, peuvent un peu se retrouver.
L'esprit, le mental est un peu la clé de la réussite.
J'ai vécu à mon petit niveau des mêmes affres alors merci à toi trinouil :)

Au plaisir:
Philippe

Commentaire de Fa² posté le 06-02-2016 à 18:30:18

Bravo pour ta force mentale, je sais pour l'avoir vécu et vaincu tout ce qui peut passer à l'esprit lors d'une telle épreuve. En venir à bout nous rend plus forts.

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