L'auteur : flyingkitty
La course : Marathon de Paris
Date : 12/4/2015
Lieu : Paris 16 (Paris)
Affichage : 1590 vues
Distance : 42.195km
Matos : Hoka conquest
Objectif : Terminer
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Mon premier marathon vaut bien un premier compte-rendu...
Il y a un an, sur un coup de folie, je m'inscris au marathon de Paris. Pas pour faire un chrono, juste pour finir et être marathonienne un jour...
Je suis une marcheuse, je peux marcher rapidement et longtemps. J'ai de l'endurance.
Mais courir... la dernière fois ça devait être pour l'épreuve d'éducation physique au bac...au siècle dernier...
Il me reste un an pour me préparer.
Jusqu'en janvier 2015, tout va bien. Je suis en avance sur mon plan d'entraînement tant en kilométrage qu'en allure. Mon objectif me booste. Lorsque la flemme me prend, certains matins d'hiver, je pense au 12 avril.
Et puis mi-janvier, chute en ski, au ralenti, bête. Résultat: claquage au mollet gauche. 6 semaines d'arrêt.
Et zut plan d'entraînement réduit à néant. Je doute.
Début mars je reprends la course lentement, doucement. J'ai peur de me faire mal.
Mais l'envie est plus forte. Je veux courir ce marathon.
Peu m'importe les plans d'entraînement, les séances courtes, longues ou au seuil, les fractionnés...
Je cours comme je veux, quand je peux.
Et me voilà à la veille de mon premier marathon. Prête? je ne sais pas. Je n'ai jamais couru plus de 21 kms.
C'est un aller simple vers l'inconnu.
J'arrive place de l'Etoile vers 8H30. Il fait bon, il fait beau. Une météo idéale pour une journée mémorable.
Photo souvenir devant l'Arc de Triomphe.
Je prends place dans mon sas, le rose, le dernier, le sas des débutants, des touristes du marathon, de ceux qui espèrent juste finir...
Je papote avec une américaine, des coréennes...
J'aperçois un des meneurs d'allure 4H30. Marcel dit "d'Artagnan". Une figure parmi les meneurs d'allure du marathon de Paris. Je n'ai aucune idée de l'allure à laquelle je peux courir durant 42 kms. Je décide de le suivre. On verra bien.
Le temps passe vite. Je suis bien, pas stressée. Ce n'est qu'une course après tout.
Le sas qui nous précède démarre.
A 9h50, la barrière devant nous s'ouvre. Nous descendons tranquillement les Champs Elysées. Je suis sur la partie gauche de l'avenue. Bizarrement ceux qui sont à droite n'avancent pas.
Le départ est prévu à 10H05. On va nous arrêter avant l'arche de départ.
Tout à coup je vois d'Artagnan commencer à courir. Tout le monde se met à courir.
C'est quoi ce bins? C'est le départ? J'ai encore ma veste de pyjama sur le dos.
Nous l'apprendrons en chemin. Notre côté est parti plus tôt que prévu, avant les 4H15!
Je me déshabille en courant, démarre mon chrono. Me voilà partie pour premier marathon.
Je suis euphorique. Paris j'arrive!
Je me colle à d'Artagnan. L'allure me va bien. Je suis à l'aise. Nous sommes un petit groupe de moutons derrière notre berger. On fait connaissance. On papote. Ce marathon, c'est le dernier salon où l'on cause de Paris. L'essentiel pour nous n'est pas le temps ou la place mais juste finir en prenant du plaisir.
Et déjà voilà la place de la Bastille et le premier ravito. Je n'ai pas vu le temps passer. Il y a beaucoup de monde. C'est vraiment sympa. La vie est belle.
d'Artagnan fait le guide touristique: à gauche la château de Vincennes puis le bois de Vincennes.
Il n'y a plus grand monde. Je suis à la fois dans ma bulle et dans ce groupe bigarré. Il y a une marocaine avec un tee-shirt bleu; une blonde et son tee-shirt orange; et le tee-shirt vert et noir avec le camelback; et le grand du groupe et son tee-shirt noir; tout un assortiment de tee-shirts attirés par une même flamme rose comme des papillons autour d'une lampe. Par moment ça frotte un peu mais on est poli. On s'excuse. On commence à se connaître. On est parti pour la même aventure. On poursuit le même but.
A la sortie du bois de Vincennes il y a beaucoup de monde venu nous encourager. Ils occupent une partie de la chaussée. On se croirait dans la montée de l'Alpe d'Huez au Tour de France! C'est drôle.
Et nous voilà au ravitaillement du 20ème kilomètre. Déjà! Le temps passe vite! C'est un peu la pagaille. Il y a des coureurs dans tous les sens. Le sol est glissant et collant. J'attrape une bouteille d'eau. Je ne préfère pas prendre à manger. J'ai peur que ça ne passe pas. J'ai mes petites compotes. Pour l'instant ça me suffit. Je finirai affamée.
On commence à enchaîner les tunnels sur les quais. Les remontées sont bien casse-pattes. Je suis toujours collée à d'Artagnan.
Place de Varsovie en face de la tour Eiffel, au ravitaillement du 30ème kilomètre, d'Artagnan nous dit de continuer, il va nous rattraper. Je ne le reverrai plus... étrange...
Je continue mais je me sens orpheline. Je commence à fatiguer et à avoir un peu mal au tendon d'Achille droit.
De plus en plus coureurs marchent. Moi aussi je marcherais bien. Non je dois continuer à courir. Sophie (@berenice) m'attend au 34ème kilomètre. Cette idée me ravit. Elle m'aide à avancer.
34ème kilomètre, j'aperçois le tee-shirt rose de Sophie. C'est génial. Je commence à faiblir et sa présence me donne de l'énergie.
La pink team
Porte d'Auteuil ce sont les enfants qui m'attendent. Nous allons faire les derniers kilomètres ensemble.
Tant mieux car j'en peux plus. J'ai de plus en plus mal au tendon. Sophie me rebooste. Les enfants font les clowns.
Mes gardes du corps...
Au 40ème kilomètre, douleur fulgurante au tendon qui me cloue sur place. Je ne peux plus courir, à peine marcher. J'enrage. Je n'ai pas fait tout ça pour m'arrêter à 2 kilomètres de l'arrivée!
J'avance clopin-clopant. La douleur se dissipe un peu. Au 41ème kilomètre, je me remets à trottiner.
Pas question de passer la ligne d'arrivée en marchant, j'ai ma fierté!
Je suis passée au 40ème kilomètre en 4h20. Je vais mettre 20 minutes pour faire les 2 derniers...
Les derniers mètres sont magiques. Il y a beaucoup de monde et cette arche au loin qui nous attend.
4H40 c'est fini. J'ai réussi! Je suis marathonienne!
Je me suis lancée un défi et j'ai trouvé la force en moi de l'accomplir. Je suis heureuse et fière.
Je récupère mon tee-shirt de finisher et ma médaille.
S'il n'y avait cette douleur au tendon, tout serait parfait. Je ne suis finalement pas si fatiguée. Pas mal aux pieds ni aux jambes. Je m'en sors plutôt bien pour un premier marathon.
Un énorme merci à Sophie et à mes enfants Victoria et William pour m'avoir accompagnée sur les derniers kilomètres.
A l'année prochaine...avec Sophie pour 42kms cette fois...
8 commentaires
Commentaire de lapuce92 posté le 14-04-2015 à 07:08:58
Bravo à toi pour ce premier marathon super bien géré! Tu peux vraiment être heureuse et fière! :)
Commentaire de Marielle13 posté le 14-04-2015 à 08:22:03
bravo pour cette belle aventure :-)
Commentaire de laurent05 posté le 14-04-2015 à 08:50:41
bravo pour ta course et merci de nous faire partager ces bons moments
bonne récup
Commentaire de Phénix posté le 14-04-2015 à 10:19:03
Bravo à toi, tu as eu beaucoup de courage et de mérite de terminer malgré ta blessure ! Je te souhaite de récupérer vite ! Et merci pour ton récit !
Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 14-04-2015 à 19:36:27
Bravo, c'est toujours un moment fort un premier marathon.
Tu t'en souviendras toujours.
Commentaire de Bérénice posté le 16-04-2015 à 15:15:53
Bravo pour ton courage et ta philosophie pour aborder la course à pied. J'ai été super contente de t'accompagner pour finir :-)))). Promis on le fait ensemble l'année prochaine ! Bonne recup et rappelle toi: trail des lavoirs en juin !
Commentaire de arnauddetroyes posté le 17-04-2015 à 21:50:15
Bravo ,
devenir marathonienne c est fort en plus à Paris !
Commentaire de Twix2run posté le 23-04-2015 à 23:39:38
J'arrive un peu tard sur ton CR mais un grand bravo à toi.
En plus 4h40 pour le premier d'une non coureuse c'est vraiment sympa.
Et puisque tu aimes courir "en pyjama" viens donc au Marathon du Beaujolais en novembre prochain ... c'est le royaume des déguisements, et ensuite celui de Paris te paraîtra vraiment roulant je pense.
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