L'auteur : trailaulongcours
La course : Impérial Trail Fontainebleau - 58 km
Date : 20/9/2014
Lieu : Fontainebleau (Seine-et-Marne)
Affichage : 3945 vues
Distance : 58km
Matos : Asics Trabuco (première fois sur une course)
Objectif : Balade
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L’Impérial Trail, dernière étape avant la Diagonale des Fous le 23 octobre.
Je suis plutôt en forme depuis l’été, depuis la Montagn’hard 60 effectuée en compagnie de quelques kikous. J’ai décidé de faire cette course doucement, sans forcer et surtout sans me blesser, elle vient s’inscrire dans mon plan d’entraînement pour la Réunion.
Voici une course dont j’ai entendu beaucoup parler et que j’appréhende depuis ma rencontre douloureuse avec les 25 bosses cet hiver. J’ai du mal à imaginer 58km de bosses, de rochers, de montées et descentes incessantes et cassantes.
Je parviens à m’inscrire dès l’ouverture des inscriptions après une autorisation tardive de l’ONF. 200 dossards, pas un de plus sur l’Impérial Trail. J’aime les courses où il n’y a pas trop de monde. Ce ne sera pas le cas sur la Diagonale, mais c’est une autre dimension, une autre expérience.
Les trois semaines qui précèdent la course ont été chaudes et sèches, ce n’est pas un mal, et je me réjouis d’aller passer une journée en forêt de Fontainebleau. En partant le matin de la maison, le tonnerre gronde cependant et il pleut dans mon rétroviseur.
J’ai le sentiment désagréable d’avoir oublié quelque chose à la maison. Ce n’est qu’après quelques kilomètres, trop pour faire demi tour, que je réalise que mon GPS est resté à la maison. Misère, comment vais-je être certain d’être dans les BH. Comment vais-je courir sans mon support technologique et psychologique ? Je me rassure … on verra comment c’est de courir sans.
Arrivée vers 08h30 pour un départ à 10h. Il n’y a pas foule et je sens qu’il règne une ambiance détendue et sympathique. Je discute avec le gars garé à côté de moi puis un autre qui vient de Montigny également. Nous sommes tous trois sur le 58km.
Je retire mon dossard en moins de 5 minutes et après un petit tour par les sponsors, avoir récupéré le T-shirt de la course et un gobelet, je passe au rituel d’avant course : Nok, un petit gel, vérification du sac.
Nous pénétrons dans le sas vers 09h50. L’ambiance est bonne. Je rencontre Jpoggio, Obob, et quelques kikous que je ne connais. Je reste en compagnie des deux gars rencontrés sur le parking avec lesquels je prends le départ.
On part sur un rythme d’environ 9/10km/h avant d’attaquer les premières sections techniques. On les enchaînera pendant une dizaine de kilomètres avant d’arriver au premier ravito au km 13. Les bénévoles sont affairés et les tables garnies. Je fais le plein, un coca, un sandwich au chèvre fait maison et hop, c’est reparti. Je retrouve mon voisin du parking, on fait la dizaine de km suivants ensemble, jusqu’au ravito du km23 qui est en fait le même que le premier ravito. Juste avant d’arriver à ce deuxième ravito, j’entends que je suis talonné de près par quelqu’un qui a l’ai très pressé. Il s’agit d’une marcheuse nordique (qui court cette fois-ci) que j’ai rencontrée il y quelques mois sur une épreuve. Elle est à fond ! On discute un peu, mais elle va trop vite pour moi. Elle me dit qu’elle est sur le 38 et qu’elle est 9ème féminine. Je lui souhaite bon courage et lui dis d’accélérer pour rattraper les 8 femmes devant elle. Elle finira première. Bravo à elle !
Je me sens bien malgré la chaleur qui s’accentue vers 13/14h. Il fait 28°C. Je me force à boire énormément, les jambes tournent parfaitement. J’alterne la marche et la course à un rythme de 7/8km/h. Je sens qu’autour de moi les coureurs commencent à souffrir. Peu avant la bifurcation, je double pas mal de coureurs, mais peu courent.
Je tourne à gauche à la bifurq, et à partir de là, je me retrouve seul ? Seul de chez seul. Plus personne pendant 30 minutes, jusqu’au ravito 3 où je rattrape des coureurs visiblement entamés par la chaleur. Curieusement, je me sens bien. Je refais le plein d’eau, je grignote, un verre de Badoit, un verre de coca et hop, c’est reparti.
Du 34ème km au ravito 4 qui se trouve au 44ème, je croise trois coureurs. J’apprécie la solitude, je profite des paysages et me laisse porter par le balisage qui est excellent. La forêt de Fontainebleau est magnifique. On y alterne sections sauvages et vallonnées avec des parties plus plates couvertes de bruyères et de pins. On se croirait tantôt dans les Landes, tantôt en Bretagne.
Je trouve étonnant de voir aussi peu de monde. Je décide de poser la question au ravito 4. On me dit que je suis dans les 60 premiers et qu’il y a eu énormément d’abandons. J’avais l’impression d’être en deuxième moitié de peloton, c’est une bonne nouvelle qui me redonne de l’énergie.
J’ai l’impression d’avoir un début d’ampoule sous le pied. Je renoke et repars quelques minutes après un autre coureur en me disant que je vais le rattraper. Ce sera le cas une heure plus tard. Je me fais également doubler par une fusée toute de bleue vêtue. Laisse tomber, je ne te suivrai pas mon gars.
Entre le km44 et 53, nous subissons un enchaînement de montées et descentes et passons dans un des endroits les plus beaux de la course. C’est sauvage, rocheux, humide par endroits. Le single est par moments en devers complet le long de la pente puis plonge entre les arbres pour remonter aussi sec en face.
Un point d’eau supplémentaire a été rajouté au km53. Je prends un coca à la va-vite, ma poche n’est pas vide, et j’en profite pour rattraper 4 coureurs. Les kilomètres restants sont de longues lignes droites tantôt bitumées tantôt de terre. J’ai deux coureurs dans le viseur, je pense à l’ami pacman évoqué si souvent par Bubulle et envois à 12km/h pour les rattraper. Un coup d’œil dans le rétro, ceux-là ne me rattraperont pas. La pluie commence à tomber alors que j’entends la voix du speaker sur la ligne d’arrivée. Petite accélération pour passer une ligne déserte, personne devant, personne derrière. 47ème en 8h01.
Bilan positif. J’avais prévu d’y aller tranquillement. Je n’ai jamais forcé et jamais souffert. J’ai trouvé le parcours beaucoup moins difficile que ce que j’avais imaginé. C’est bon pour le moral, je suis aussi prêt que possible pour le GRR. L’absence du GPS ne m’a absolument pas gêné. Quelque part cela m’a même permis de mieux me concentrer sur le parcours et ma gestion de course. A méditer pour dans un mois…
L’Impérial Trail est magnifique et malgré tout technique, je le souhaite à mes amis kikous d’IDF et d’ailleurs.
Merci à tous les bénévoles, vous avez été formidables.
6 commentaires
Commentaire de caro.s91 posté le 24-09-2014 à 11:05:38
Voilà une course de préparation qui est bonne! Bravo !
Garde la forme dans le mois qui vient !!! :)
Caro
Commentaire de trailaulongcours posté le 24-09-2014 à 11:14:48
Ca, c'est sûr. On ne lâche rien ;)
Commentaire de Arcelle posté le 24-09-2014 à 21:04:33
Ton récit confirme que j'avais bien fait de m'inscrire, c'est la plus belle course que j'ai faite en Ile de France. Mais sortant de blessure, je ne me voyais pas faire 58 km !
Bravo pour ta course, ça sent tout bon pour la Réunion, même si ce sera une toute autre histoire ...
Commentaire de trailaulongcours posté le 25-09-2014 à 09:07:52
Tu la feras l'an prochain. J'espère que ta blessure va mieux. B
Commentaire de trinouill posté le 09-09-2015 à 10:33:25
Merci pour ce recit
Habitant a 2mn e voiture de cette foret ,je n'ai jamais osé prendre le depart de cette course de par ma connaissance des lieux
Commentaire de Shoto posté le 18-05-2017 à 17:41:35
Sympa le compte rendu. Je fais régulièrementles 25 bosses et la forêt de Fontainebleau .... magnifique endroit !
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