Récit de la course : Triathlon Ariégeois 2014, par Berty09

L'auteur : Berty09

La course : Triathlon Ariégeois

Date : 22/6/2014

Lieu : Mercus Garrabet (Ariège)

Affichage : 489 vues

Distance : 25.75km

Objectif : Pas d'objectif

1 commentaire

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Le Tri

    

     C'est l'heure du Tri! Chaque année, je ne peux pas résister à la tentation. Et pourtant j'ai un trail la semaine suivante mais je me trouve toutes les bonnes excuses pour être présent. L'an dernier, la partie natation avait été annulée car l'eau était à 9° mais cette année pas de soucis. L'eau est à 16° selon la police et 10 ° selon les participants...le feu est au vert. Mais c'est pas la température qui m'inquiète en ce dimanche matin. Je suis en forme, j'arrive sur la base nautique bien à l'avance. J'ai tout mon temps pour me mettre dans l'ambiance. Je récupère mon dossard, passe quelques bonjours et m'avance au dessus du plan d'eau pour voir le départ du XS.

 

     La vue du plan d'eau me déstabilise immédiatement. C'est pas difficile à comprendre, je me revois sur mes deux éditions précédentes et c'était pas joli! Je ne savais pas à quel point cela m'avait atteint! Je navigue alors entre deux sentiments: heureux d'être là en forme mais aussi très inquiet. Bon, va falloir gérer ça. Allez, c'est rien Berty surtout qu'en deux ans j'espère bien avoir fait progresser mon crawl de killer! En fait le vrai défi de cette édition est ici pour moi. Passer les 750m de nage dans de bonnes conditions.

 

      Mon vélo est dans le parc, le matos est prêt, l'esprit est dégagé. Fin du briefing, en combi, lunettes et bonnet, je prends la direction du plan d'eau. Toujours entre excitation et stress, je m'approche du rivage. L'eau est froide. Je comprends tout de suite que le Tri commence maintenant. Je dois habituer mon corps au milieu ambiant. J'avance dans l'eau, mouvements de brasse, respiration controlée. Un peu plus loin, mouvements de crawl. Je ne suis pas en milieu hostile, bien au contraire, je vais enfin pouvoir nager.

 

 

 

 

     Je viens me ranger avec les autres triathlètes. Je suis étonnement bien. Il reste 30 secondes avant le départ. Tout est calé, je respire. Le bien-être m'envahit, je respire. Il reste quelques secondes et je respire encore. Il est temps d'y aller. Cinq pas, cinq brasses et c'est parti pour mes premiers mouvements de crawl. Je ne cherche pas le bon geste technique, j'ai encore tellement à apprendre. Je veux juste trouver le bon tempo et avancer tranquillo.

 

 

 

 

 

 

     Il y a trois grosses bouées rouge disposées en triangle et qu'il faut contourner. Ca fait trois étapes. Dans ces moments difficiles, comme sur mes marathons, la technique est la même. Surtout ne pas se projeter sur l'étape suivante mais rester dans le moment présent. Je vais vers ma première bouée. Je profite de ce moment et m'applique à le rendre agréable et efficace. Je reste attentif à ne pas laisser le stress gagner du terrain. Je dois être vers le fond du peloton mais je ne suis pas décroché, je reste entouré de nageurs, je suis dans le coup.

 

 

 

 

     J'arrive à la deuxième bouée. C'est le milieu du parcours, une première victoire au vue des précédentes éditions où j'étais déjà en semi perdition. Cette fois-ci je me permet même d'accélérer. Oh pas trop car ma marge est étroite mais ça m'éclate car je peux enfin me prendre pour un nageur. Ca me rappelle la première fois que j'ai courru l'Ariégeoise et que je me suis pris pour un cycliste au milieu du peloton. Je ne m'emballe pas et lève régulièrement la tête pour corriger ma trajectoire. J'atteins la troisième bouée. Reste plus qu'à rejoindre le rivage. Ca commence à être long mais je nage toujours.

 

     Je sors de l'eau, j'ai le sourire. Je sais déjà que ma course est réussie. Sauf incident, je vais pouvoir enchainer mes deux autres épreuves sans stress. Je trotinne vers le parc à vélo. Il est temps d'enlever ma combi. Il y a deux ans j'avais galéré comme un fou mais cette année j'avais affiné la technique. Un coup de ciseaux pour racourcir ma combi et les avant-bras et mollets passés à l'huile d'arnica pour qu'elle glisse. J'arrive devant mon vélo, la combi descend toute seule. Pas de chaussettes, pas de gants, je vais à l'essentiel. Je pousse le vélo vers la ligne, j'enfourche et c'est goooo!

 

 

 

 

 

 

 

 

      20 km au programme. Essentiellement du faut-plat montant ou descendant. Pas de quoi faire parler mes talents de grimpeur. C'est du rouleur qu'il faut là! Je garde en tête les conseils d'Allan pour être plus efficace. Je dois casser le buste et casser les coudes. Et oui, logique, le moins de prise au vent posible. Je m'applique à adopter la bonne posture sans me crisper. Qu'il est bon d'être à l'air libre! Sorti de l'eau en 53ème position sur 80 partants, je remonte quelques places en vélo. Je me fait plaisir et fini le parcours honorablement à près de 30 de moyenne.

 

      Reste les 5 km à la course. Je ne suis pas particulièrement fatigué mais la fraicheur s'est envolée, normal. J'enfile les baskets et part pour les deux boucles. C'est mon heure. Je continue la même évolution que l'homme sur terre. D'abord aquatique dans ma combi  puis rampant sur mon vélo, je peux enfin adopter la position de l'homosapiens et dérouler mes membres. Les premières sensations sont moyennes. Je sais pourtant qu'avec mon entrainement de coureur, je devrais remonter du monde, ya pas l'choix. J'ai la pression mais heureusement je prends le parti de ne pas forcer ma foulée et d'attendre de retrouver les bonnes sensations.

 

     C'était la bonne attitude car malgré un point de côté un peu gênant, je retrouve mes jambes au deuxième tour. Il reste maintenant un peu plus de 2 km et je commence à rattraper du monde. Ca fait plaisir, les gars calent avec la chaleur qui n'aide pas. Il est temps pour moi de prendre de la vitesse et de croquer du triathlète. Je fini comme une balle à la 32ème place, heureux.

 

 

 

 

     Voilà, enfin un Tri vraiment abouti même si je mesure encore tout ce que je pourrais améliorer. L'envie et le plaisir étaient bien présent. Le prochain week-end c'est un trail typé montagne qui m'attend... Faut pas bader Berty, c'est pas encore les vacances!

    

1 commentaire

Commentaire de Yvan11 posté le 25-06-2014 à 08:39:28

Bravo. Belle épreuve. Bon pour le moral et les jambes !

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