42.195 km, 3 ans 1/2 que je ne m'étais pas aligné sur la distance mythique, c'était en octobre 2010 à Amsterdam. Plus d'expérience donc, également plus d'attente. A Amsterdam, j'avais réussi à courir en 3h35, taquinant le premier quart du classement (28%). Mon objectif cette fois-ci? 12 km/h, soit exactement 5 minutes du kilomètre, soit au total 3h31. La préparation? Record au semi en février (1h34), puis en avril, beaucoup de randonnées et trekks ultra physiques et stage en altitude (en Equateur!), des excursions en raquette à neige (en Suisse!), et du très gros physique tout le mois de mai. La course Paris-Saint Germain (grâce à Carole, qui courre aussi le marathon de Stockholm, merci :-) ) a été un très bon test également, à 2 semaines du marathon. La dernière semaine a servi à faire du jus, car les grosses séances m'ont passablement fatigué. L'occasion aussi de retrouver des copains que je n'avais pas vu depuis longtemps!

Arrivée à Stockholm, superbe ville! Ballade dans le centre, je repère quelques passages qu'emprunteront le marathon. Samedi, j'arrive au départ à 11h45, à proximité du stade olympique (Stockholm a accueilli les JO en 1912!). Je retrouve presque par hasard Carole, et je file dans mon sas (avec les autres tarés de 3h30!). 11h50, il se met à pleuvoir, je peux m'abriter sous un arbre. Départ à 12h, et c'est parti! Très bonne ambiance, du monde partout. Premier virage à gauche au bout de 200 mètres, et première ligne droite de 2 km... Bordée d'immeubles de type 'hausmannien'! On longe ensuite les quais, on passe sur Gamla Stan, l'île-quartier historique de Stockholm, on passe devant le palais royal, puis au pied de l'ascenceur 'Gondolen', un point de vue qui surplombe toute la ville! Les sensations sont bonnes, je suis à ce moment à 4:57 du kilomètre, autant dire exactement le pace que je m'étais fixé. 8ème kilomètre, on attaque l'escalade d'un pont, le point culminant du parcours, une côte de 30m de dénivellé. Au sommet, vent de face qui empêche de relancer, mais les jambes sont toujours bonnes! Je dévale la descente, tourne à droite, enclenche pour 2 km de ligne droite (merci à une supportrice de m'encourager à ce moment là!!!). Encore 4 kilomètres dans les quartiers chics de Stockholm, puis passage devant le stade olympique. L'arrivée? Non! Il reste la seconde boucle à parcourir!!! Les sensations sont toujours correctes, mais je sens aux alentours du 20ème que je suis un peu en surégime. J'ai 1 minute d'avance sur mon temps objectif.

La seconde boucle commence par un détour d'une dizaine de kilomètres dans les parcs de Stockholm, puis sur l'île de Djugarden. Une forêt en centre-ville! Incroyable! Et pourtant, c'est là que je commence, doucement, à baisser de rythmes. Les figues sèches, malheureusement, n'y changent rien :-( Reste à commencer à serrer les dents, car il reste un paquet de kilomètres! 25eme, 30eme, je continue de baisser de vitesse. On récupère le parcours de la première boucle, et je continue à me faire doubler. Sont sportifs les suédois! On ne dirait pas qu'ils connaissent le mur du 30eme! Moi je me le prends en plein dans la gueule. Les longues lignes droites ont raison de mon fighting spirit. Je lâche dans la tête, tant pis! Quelqu'un m'a dit de d'abord profiter de la chance que j'ai de courir dans cette superbe ville, donc j'en profite! Et tant mieux si je courre lentement, je profiterai plus longtemps! Carole me rejoins au deuxième passage au sommet du pont, on courre un bout ensemble, puis elle me lâche. Je profite à fond des 5 derniers kilomètres, je me sens bien, mais je ne peux tout simplement pas aller plus vite! Tant pis! Je finis à 9 km/h. Ma supportrice secrète est là aussi pour la seconde fois! Et l'arrivée dans le stade. Le dernier tour de piste. Je franchis la ligne en 3h51, bien loin de mes objectifs, mais très content d'avoir fini!

D'ailleurs, en regardant les résultats, et même si je me suis fait doubler par 1000 coureurs sur la deuxième partie du marathon, je finis 4710eme sur 17000 environ, soit à 29% du classement. Quasiment la même proportion qu'à Amsterdam, en courant pourtant 16 minutes plus lentement. Preuve que les conditions étaient plus dures en Suède et que en particulier les côtes des ponts ont bien fait travailler les mollets! Au final, j'ai peut-être manqué de sorties longues. En regardant, j'ai préparé ce marathon comme j'aurai préparé un semi. A méditer pour la prochaine fois!