L'auteur : augustin
La course : 100 km du Périgord Noir
Date : 23/4/2005
Lieu : Belves (Dordogne)
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Distance : 50km
Objectif : Se défoncer
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50 km de Belvès - 25 avril 2004
Aujourd’hui je vais revenir sur une course « coup de cœur », avec des organisateurs sympas et détendus qui vous facilitent la tâche : celle des 50 et 100 km du Périgord Noir.
Une course qui fait partie des championnats d’Aquitaine et de Dordogne des 100 km et qui n’en est pas à son coup d’essai puisqu’elle fêtait en 2004 sa 28ème bougie (pour le 100 bornes) et sa 5ème bougie (pour le 50 km)
Elle nous emmène de Belvès à Sarlat pour le 50 km et pour les 100 bornards les fait revenir à Belvès. Pour ceux qui ne connaissent pas encore la région, c’est l’occasion !
Bref, en ce dimanche 25 avril 2004, je me retrouve pour la seconde année consécutive sur la ligne de départ de cette épreuve, fidèle au poste, en compagnie de celui dont je vais bientôt épouser la filleJ.
Nous ne sommes pas bien en forme (nous sommes partis de Paris après le boulot vendredi soir, et avons dormi…3 heures) mais sommes heureux de nous retrouver ici ; c’est notre grand bol d’air !
Comme d’habitude nous arrivons en dernière minute et nous précipitons pour récupérer nos dossards. Je retrouve la dame qui avait recueilli mon inscription de l’année dernière et qui n’en revenait pas de voir arriver quelqu’un qui faisait l’aller/retour de Paris sur le week-end juste pour cette course !
Comme l’année dernière un rapide coup d’oeil à la liste des inscrits me fait constater que je suis encore le plus jeune inscrit de l’épreuve -25 ans tout de même !- et en effet la plupart des coureurs a l’âge de mon père !!!
Nous déposons nos sacs de rechange dans le camion que nous retrouverons à l’arrivée à Sarlat et nous dirigeons vers la ligne de départ.
Mon beau père et moi nous donnons rendez-vous à l’arrivée et à 8 heures c’est parti, le coup de pistolet nous libère pour un petit tour dans Belvès sous les yeux des locaux qui nous encouragent.
Je retrouve au même endroit que l’an dernier le concurrent handisport qui peine dans la montée qui mène à l’église, nous l’encourageons et j’admire son courage. Chapeau l’artiste !
Comme d’habitude, je pars trop vite –la fougue de la jeunesse ?- (l’an dernier je suis parti comme pour un semi, à 4’ au kilo, je me suis retrouvé 2ème de la course pendant les 10 premiers kilomètres, le leader en ligne de mire et la voiture chrono juste devant ! ça fait tout drôle…) bref cette année je me dis du calme mon coco, mais me retrouve 4ème au 1er kilomètre…chassez le naturel, il revient au galop !
Ca y est le tour du village est effectué, nous redescendons dans la vallée en direction de Siorac (très longue descente, 100m de D- que les 100 bornards devront emprunter en sens inverse avant la ligne d’arrivée…). Le revêtement est nickel, rapidement les 5 puis 10 km apparaissent (ce dernier est passé en 42’48), il commence à faire chaud (à l’opposé en 2003 nous avons eu de la pluie non-stop pendant 50 bornes…) mais on ne va pas se plaindre !
Depuis quelques kilomètres je discute avec un picard qui fait lui aussi le 50 (il avait déjà couru le 100 une année passée) et papotons gaiement sur les thèmes habituels « tes marathons, tes records, ton objectif pour aujourd’hui, la région, etc.… » L’ambiance est cool, les bénévoles sont tout sourire et c’est extra d’être là.
Déjà le 15ème kilomètre, je suis à 1h05 de course, ça me parait bien rapide pour un 50 kilomètres !!! En plus avec la chaleur il va falloir que je sois prudent…
20ème kilo, nous arrivons à Bezenac et passage en 1h27, tout va bien, et pourvu que ça dure ! Ravitaillement bienvenu et toujours un petit mot ou un sourire pour les bénévoles, car leur plaisir c’est le nôtre, ne l’oublions pas !
Super, au 22ème kilomètre ma femme (enfin, presque !) me rejoins (mon beau-père et moi l’avions inscrite comme accompagnatrice vélo pour tous les deux) c’est un réconfort certain et une aide précieuse : moralement et aussi physiquement, car sur son vélo elle ressemble à la jeune fille de la publicité pour l’huile d’olive Puget, pimpante avec un gros panier de provisions (fruits, pâtes de fruits, eau, boisson énergétique, serviette) installé sur le porte-bagages.
Au 25ème kilomètre, nous sommes à Beynac, sous le majestueux château qui surplombe la Dordogne et j’apprends que je suis en 6ème position. Roulez jeunesse !
Je profite de ce paysage canon que je connais déjà mais que j’apprécie toujours, me délectant des charmes de cette région : les hangars à tabac le long de la route, les châteaux, la verdure, la Dordogne, les maisons restaurées avec goût…
Il y a même quelques ravitaillements non officiels devant les maisons, les gens ont disposé sur une table quelques pâtes de fruits, de l’eau minérale et des verres et cela n’a l’air de rien mais ce sont ces petites attentions qui comblent le coureur que je suis ! Merci à vous tous les anonymes qui contribuez à notre plaisir !
Maintenant on ne joue plus : on arrive à La Roque Gageac (30ème kilomètre), cela fait 2h16 que je cours et je sais que le parcours devient exigeant à partir d’ici.
Les 20 derniers seront longs donc je décide de m’arrêter en vitesse au stand massage proposé (au 31ème kilo) pour donner une seconde jeunesse à mes cuisses en un minimum de temps.
Ils seront 3 kinés à s’attaquer à moi en même temps (jambes et pieds), génial ! 5 minutes après je me sauve et retourne sur le tracé, ça commence à tournicoter et une bonne montée bien raide vient à nous avant de retrouver les petites routes de campagne.
Je m’accroche mais commence à peiner, et vois ma moyenne diminuer. Passage du 35ème en 2h45, nous sommes entre Vitrac et Monfort et la route est encore longue.
Mes chaussures, en bout de course, me font mal et il est grand temps que je les change car je sens bien que l’amorti n’est plus !!! du coup ma cheville et le pli de l’aine sont douloureux…courage courage !
Je me fais progressivement doubler par mes aînés, et là je me dis que question gestion de course j’ai encore du boulot ! De plus en plus de coureurs qui me doublent ont des dossards du 100 km et ça me fiche un coup au moral. Je me dis « mais comment font ils ??? »
Moi je passe pour le mariole de service qui a grillé ses cartouches trop vite, mais c’est une bonne leçon! Et puis plusieurs ont un petit mot gentil pour le « fiston » et m’encouragent, un peu surpris de voir un jeunot parmi eux.
A Carsac je passe le 40ème en 3h16, nous courons maintenant sur un revêtement fort agréable en forêt, sur des anciennes lignes de chemin de fer bétonnées en sentier pour vélo et piétons, excellent ! Nous longeons même l’ancienne gare. Je sais que la délivrance est au bout de cette dernière ligne droite mais qu’il reste encore du temps….
Le marathon (mini pancarte, presque anodine !) est franchi en 3h31, je m’accroche toujours.
Ma femme m’encouragera et m’épaulera jusqu’au 45ème avant que je lui conseille d’aller aider son papa car je me sens ok pour finir sans me mettre dans le rouge, et il faut aussi penser à mon beau-père derrière !
Enfin Sarlat se dessine, nous nous dirigeons vers la « plaine des jeux » et apercevons la ligne d’arrivée tant attendue…
Enfin, en 4h23’46, c’est à mon tour de passer sous le portique, c’est 8 minutes moins bien que l’année dernière mais c’est 7 places de gagnées au général (je finis 17ème sur 252 classés, et 6ème de ma catégorie –senior)
Je pars en trottinant en direction de la salle de massage, je suis en bien meilleur état que l’an passé, je me confie aux kinés avant de passer par la douche salvatrice.
Frais et dispo, je guette maintenant l’arrivée de mon beau-père, le voilà souriant qui arrive comme une fleur en 6h08 (il finira 5ème V3) avec ma chérie.
Le speaker annonce les résultats, le vainqueur emporte l’épreuve en 3h30, le dernier la bouclera en 9h46 (bravo madame)
Nous reviendrons le soir à Belvès pour retirer nos diplômes fraîchement imprimés et surtout
assister à l’arrivée des 100 bornards, de nuit c’est un spectacle formidable, la sono et le public voient apparaître les courageux au pied de la montée et les acclament. L’ambiance est euphorique, tout le monde se retrouve, familles, amis et la pasta party bat son plein sous la tente. Comme l’an passé le photographe de l’épreuve propose ses clichés individualisés et rebelote, je les lui achète, ce sera le souvenir de cette édition.
Nous rêvons devant cela en se disant que nous aussi, un jour, nous espérons devenir 100 bornards et faire partie de cette grande famille, mais mesurons l’étendue du chemin qu’il reste à parcourir, car quand je franchis la ligne d’arrivée du 50ème, jamais je n’aurai été capable de repartir en sens inverse…chapeau à vous les 100 bornards, nos performances ne sont rien à côté des vôtres, je suis admiratif, tout simplement.
Je dresse mon bilan d’après course, content d’avoir fini primo (je n’ai jamais abandonné une course) mais déçu de ne pas avoir fait mieux (l’an dernier j’avais enchaîné le marathon de Paris et les 50 km de Belvès, à 3 semaines d’intervalle). La prochaine fois, je serai plus rigoureux avec ma gestion de course et je ferai attention à ne pas courir avec des chaussures en fin de vie !
En conclusion, une course « coup de cœur », organisée par des passionnés pour des passionnés, un parcours extraordinaire dans une région qui l’est toute autant.
Mais attention à la gestion de la course pour les novices, car les 7,805 km restant après le marathon ne sont pas les plus faciles ! J’en retiendrai qu’avec une vraie rigueur je dois pouvoir faire bien mieux (avec mon temps de référence sur marathon, je devrais être capable de le faire en environ 3h40/3h45…soit 45 minutes de moins…et accessoirement le podium ???) On peut toujours rêver !!!
1 commentaire
Commentaire de Jean-Phi posté le 29-04-2014 à 13:16:34
belle perf qui ne demande qu'à être améliorée au vu de ton évident potentiel !
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