L'auteur : Maido
La course : Trail de l'Etendard
Date : 25/8/2013
Lieu : Bourg d'Oisans (Isère)
Affichage : 2056 vues
Distance : 63km
Objectif : Se dépenser
Partager : Tweet
Première édition du trail de l'Etendard et premier récit sur Kikourou, parce qu'elle le vaut bien!
Nous étions donc en petit commité sur la ligne de départ à Bourg-d'Oisans (45 partants). La bonne nouvelle du jour: la météo a décidé d'être clémente avec nous. On ne verra pas une goutte de pluie de la journée, le soleil a même été assez généreux. L'atmosphère est plutôt calme dans le sas de départ. Le debrief de l'organisation donne le ton: "pour l'équipement obligatoire, on vous fait confiance, vous avez l'habitude!" Et c'est donc à 6h10 que la troupe est lâchée, avec François D'Haene en tête, parti pour sa ballade dominicale.
Pour ma part, je suis sur une allure douce. Le but aujourd'hui est de faire une belle sortie longue pour préparer le voyage à la Réunion. Surtout, ne pas se blesser! Ca tombe bien, le parcours commence par un chemin agréable tout plat le long d'une rivière (la Romanche?). C'est bon pour l'échauffement. J'en profite pour faire la connaissance de mon premier compagnon de route, un berjalien fort sympathique. Après la mise en bouche, on attaque la montée vers l'Alpes d'Huez. Non, il n'y aura pas 21 virages, mais un beau sentier forestier à partir de Villard Reculas. La frontale aide un peu mais n'était pas indispensable. Je reprends quelques coureurs dans la montée mais je me fais déposer par la première feminine (mais que faisait-elle à l'arrière?). Avant d'arriver à la station, il y a un magnifique sentier plat. Le panorama y est sublime et les couleurs de l'aube nous récompensent de notre réveil matinal. L'air et moi sommes encore frais: c'est normal, ça ne fait que commencer.
la traversée de la station de ski est un peu fastidieuse. Chemins trop larges, remontées mécaniques qui dénaturent la montagne. Vite fuyons! Heureusement, les bénévoles et le ravitaillement redonnent un peu de baume au coeur. En repartant, il y a quelques raidillions qui réchauffent bien les jambes. Je me fais dépasser par la 2e féminine et mon compagnon berjalien. Ils ont un rythme qui ne correspond pas à mon objectif du jour. C'est dommage, ils étaient de bonne compagnie.
la montée vers le lac blanc se passe bien. Et la promesse d'un paysage agréable est tenue une fois arrivé là-haut.
La moitié du dénivelé positif avalé (2000 D+) et quelques 30km parcourus, les jambes sont plutôt bien. Voilà une bonne répétition pour le départ du GRR car on n'a pas si souvent l'occasion de grimper aautant avant de descendre. J'arrive à relancer sur le plateau, dans des sentiers "montagne-russe" pas forcément reposants. Et nous voilà au coeur des Grandes Rousses. Je dois avouer que cet univers très minéral a son charme, mais j'ai un faible pour les montagnes verdoyantes.
Puis vient la descente vers le barrage de Grand Maison. J'y vais lentement car mes genous sont un peu fragiles en ce moment. Je me paume parfois car la descente est vraiment technique et je regarde beaucoup mes pieds, un peu moins le balisage. Pourtant, il y a beaucoup de bénévoles le long du parcours pour nous orienter. L'organisation est vraiment au top. Heureusement, mon Berjalien préféré me rejoint et on fera un bon bout de descente tous les deux. Il y a pas mal de ruisseaux à traverser, il faut souvent faire le chamois, j'ai souvent peur de me casser la gueule. A un passage à guet, je n'ai plus le choix, j'opte pour les pieds dans l'eau. Whou, c'est froid, mais j'ai vu pire. Même pas mal. Et ces nouvelles chaussettes on l'air de sécher bien vite. Bon point.
En arrivant au-dessus du barrage, on prend le temps de discuter avec des bénévoles toujours aussi sympa autour d'un ravito "TUC" improvisé. Merci à eux. Et c'est partie pour longer le barrage, sur un chemin roulant et plutôt sympa avec le lac artificiel en contre-bas. J'arrive à y maintenir un rythme et perd définitivement le Berjalien. Malgré tout, deux sympathiques gaillards me reprennent comme une fusée: un jeune alsacien à lunettes de soleil stylées qui me vouvoiera jusqu'à l'arrivée, et un moins jeune qui aime bien arroser le parcours tous les 1/4 d'heure.
Je les aurais en point de mire toute la montée vers le col de la Coix de Fer. Cette montée est spéciale. On alterne avec la route et les cyclistes ou chemin le long de cette route. Allez, je me mets en mode automatique, c'est un passage de transition vers le deuxième gros morceau, l'Etendard. Là, c'est souvent raide, droit dans la pente et ça chauffe bien les jambes entamées par les 40 premiers km. Mais j'avance pas trop mal, reprend le couple de fusées et j'envisage une fin heureuse. Au refuge de l'Etendard, je déchante quand un jeune bénévole, visiblement las d'attendre les derniers, me demande s'il reste encore du monde derrière moi. Il croit bon d'ajouter "l'important, c'est de participer". Ben voyons. Je repars et apperçois un concurrent de l'autre côté du lac, en train de redescendre, le saloupiaud. Au pied du glacier, je me sens soulagé, il n'y a plus vraiment de montée, il reste une dizaine de km, je vais pouvoir profiter et me laisser glisser.
(petite dédicace au seul belge inscrit, fort sympathique et qui a apprécié la bière à l'arrivée)
En fait, il restait encore deux ou trois montées sympathiques après le check-point. Pas facile pour le moral. Surtout, mes genous me trahissent et couinent vraiment très fort. Je ne veux pas prendre de risque et prend un rythme de marche tout doux. Le binôme de choc me reprend, puis un autre coureur qui me taquine gentiment: ha, tu as les genoux qui baillent :D
Finalement, je retrouve des sensations comme par magie, j'évite d'écouter les sympathiques bénévoles qui
annoncent "que" 20 minutes de descentes, c'est toujours plus. Et c'est avec un triple plaisir que j'aperçois
Saint-Sorlin: c'est joli, c'est la fin et mes genous revont bien. L'arrivée est assez incroyable. Il y a pas mal de monde car on prépare la remise des trophées et le speaker
tient son public: chaque coureur a droit à une ovation irréelle. Après 11h d'efforts, ça fait chaud au coeur!
Voilà pour moi. Je tenais vraiment à faire un récit de ma course, car l'épreuve mérite qu'on en parle. Le prix
est vraiment très correct, les bénévoles sont chaleureux, l'organisation est aux petits oignons. Le repas
d'arrivée m'a fait plaisir. Il n'y avait qu'une navette pour repartir à Bourg d'Oisans, mais j'étais arrivé
tard, donc ça ne m'a pas gêné. Pour les autres, kiné et osthéo pouvaient leur tenir compagnie. Vraiment, un bon
dimanche d'Aout. C'est vraiment bien d'avoir le choix pour ceux qui ne veulent pas d'ultras de 160 bornes à
cette époque de l'année. Pour 2014, le trail se fera dans le sens Saint-Sorlin vers Bourg d'Oisans, avec un parcours à définir. Peut-être qu'une formule "relai à 2" serait aussi sympa. Les photos proviennent du site http://oisans-images.com/index.php/reportages
3 commentaires
Commentaire de richard192 posté le 27-08-2013 à 22:53:29
Merci pour ce CR.J'avais noté ce trail depuis quelques temps mais pour un retour de congés tardif, je n'ai pu y participer. Avec encore plus de regret après cette lecture dans ce magnifique endroit que je n'ai pas encore pu découvrir hors période huvernale.
Je suis un peu surpris du faible nombre de participants mais la concurrence est rude en cette période.
Bravo pour ta gestion de course et bon courage pour le GRR avec des genous en parfaites conditions.
Commentaire de the dude posté le 28-08-2013 à 12:13:40
En effet un trail qui mériterait un peu + de reconnaissance, pourtant avec une star au départ (en fait 2 en te comptant:) ) ça aurait pu attirer du monde, mais à cette période beaucoup sont focalisés sur les gros ultras de l'été.
En tout cas ça fait une bonne sortie de prépa pour le GRR, dans une ambiance bien sympa apparemment même si à mon avis ça ne vaut pas une sortie à 04H00 du mat' en Chartreuse...
Commentaire de Maido posté le 28-08-2013 à 15:32:05
Trop flatteur, the dude! Mais c'est sûr, ça ne se compare pas à tes sorties délicieusement loufoques :D
Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.