L'auteur : Trimoreo
La course : La 6000 D
Date : 27/7/2013
Lieu : La Plagne (Savoie)
Affichage : 2050 vues
Distance : 63.5km
Objectif : Balade
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Après un gros mois de juillet et de grosses sorties pour préparer l’UT4M en Août, la dernière semaine avant la course a été dure. La fatigue est là avec deux Hypos dans la sortie du mardi soir avec les collègues de l’assoce qui ont eu la gentillesse de m’attendre. Un peu inquiet, je garde quand même le cap d’entrainement avec une belle sortie de 4h dans le Pilat le mercredi. L’objectif de la 6000 D est de finir en moins 10h en faisant attention de ne pas me blesser et tester les jambes sur 3000 de D- : Prépa UT4M.
Arrivée le vendredi à la Plagne (veille de la course), le retrait du dossard se passe bien avec en cadeau une très belle ceinture porte dossard. Il fait très chaud dans le village expo où il y a quelques animations. Le matin de l’épreuve, nous arrivons facilement à nous garer à 5 minutes du départ.
Il est 6 h, le départ est lancé et la chaleur est déjà là avec le coupe vent et 2l d’eau dans le sac. Je pars relativement loin avec la collègue et les 3 premier km sont l’occasion de se chauffer tranquillement sur le plat. Les premières pentes arrivent avec des pourcentages assez faibles sur un chemin large. Je continue à courir alors que tout le monde autour de moi marche : je suis parti peut être un peu trop doucement. J’essaie de me faufiler sans user trop d’énergie en évitant les coups de bâton. Je reviens sur un coureur de la FAC au moment ou les premiers raidillons arrivent, on échange quelques mots et je le vois filer mais je garde mon rythme. J’ai des sensations en demi tinte alors je bois beaucoup. Au niveau d’une bergerie, je suis surpris de voir un coureur s’éloigner du chemin pour poser son gel usagé sur un banc vide. Je ne peux pas m’empêcher de lui faire la remarque, il essaie de se justifier et au final c’est encore lui le plus mauvais. J’essaie de resté zen et accélère pour ne pas avoir à courir avec des gens comme ça. Ca mériterait presque de filer le numéro de dossard aux organisateurs pour une disqualification. Mais un câlin à une marmotte géante me redonnera le moral (dédicace à Yohann Metay)
Nous arrivons à la piste de luge, grande nouveauté de cette année. Nous allons la remonter en courant. C’est super sympas et très impressionnant. Je décide de la courir en entier en faisant attention de ne pas me cogner sur les palissades en bois dans les virages. Petit bouchon à la sortie pour pointer 413ième et ça repart pour quelque centaine de mètre de plat avant de retrouver l’ascension. Les premiers gros pourcentages se passe bien avant de basculer sur la Plagne centre et le premier ravito en 401ième position. Il y a du monde mais je me fais facilement une place. Je rempli ma gourde de coca et vais m’assoir avec une bouteille d’eau pour remplir mon camel qui est déjà vide. La stratégie de réhydratation pour la suite sera alors la suivante : 2l dans le camel et 0.5l dans la gourde pour m’arroser.
Je repars tranquille et vois au loin les coureurs de la course des 2 lacs sur la crête en face. La bifurcation se fera avec la queue du peloton de cette course qui est partie depuis peu. Du coup il y a du monde, voir du beau monde à doubler. Je ne sais pas si c’est l’altitude qui me plait ou alors l’ensemble des traileuses que je rattrape, mais les sensations arrivent et sont plutôt bonne. Je relance dès que je peux et le rythme marche sur les partie raide est bon. Une grande piste forestière nous amène sur Roche de Mio où il y a un public en délire : je pointe 337ième en 4h.
La descente sur le col de Chiaupe est plus longue que je pensais mais passe bien. Un ravito bien mérité avant la dernière partie d’ascension. Les premiers sont déjà redescendus du glacier depuis un bon moment mais ça ne me déprime pas plus que ça. Je pars au train en faisant attention de ne pas trop m’essouffler : je n’ai aucune expérience en altitude. Je remonte toujours des places et le plaisir vien en grimpant. On voit au loin « la » difficulté de l’épreuve qui est le mur final jusqu’au glacier. Ce doit être une piste noire attaqué de front sur un sol de cailloux très instable. Le genre de difficulté qui me donne le sourire et des ailes. Les coureurs sans bâtons ont vraiment du mal et beaucoup cale. Pour ma part je suis dans mon élément et arrive assez frais à la télécabine en 283ième position en 4h57, juste après avoir repris le coureur de la FAC. Point d’eau au téléphérique, je ravitaille et finit les derniers mètres de monté dans la neige en profitant de la vue. La bascule se fait avec un joli toboggan dans la neige. Je prends une trace sans réfléchir et ce fut le bon choix car il y avait quelques cailloux qui trainaient sur la trace d’à coté. La descente se fait plus technique et comme je suis bien je décide de me faire plaisir au moins jusqu’au prochain ravito. Que c’est bon de crapahuter en semi hors piste avec des parties très raide où on peut vraiment faire la différence. Je repasse au col de Chiaupe et souhaite bonne chance au coureurs qui montent au glacier (je sais maintenant ce qui les attends). La descente est maintenant moins raide mais usante et les cuisses deviennent dures.
212ième au Chalet du Carroley où il commence à faire chaud mais l’orga nous a mis un point d’eau. Enfin la montée revient et je la commence en discutant avec la 8ième féminine (une des 3 Karine du top 10) qui s’accroche pour basculer juste derrière moi avec une autre féminine au col d’Arpette. 187ième avant la redescente final de plus de 20km. Nous traversons belle Plagne où j’ai passé la nuit. Un petit coucou aux supporters sur le balcon et quelques coureurs qui me doublent : l’effet « arrivée au bout de la descente ». On arrive vite à la vilaine Plagne ou Plagne Bellecôte. Il y a l’avant dernier ravitos et pas mal d’ambiance et d’animation. 186ième en 6h45 et sans problème particulier, je me dis que la barre de 10 heures devrait passer facilement avec moin de 20 km principalement en descente. Mais je merde au ravito en oubliant de manger du solide et surtout en repartant sans mes bâtons. Je fait demi tour et repart avec la fameuse Karine. On se retrouve vite un groupe de 8-10 coureurs et j’ai l’impression d’être à 5km de la fin. Je me retrouve spectateur d’une jolie bagarre pour la 7ième place féminine. Avec mon rythme d’ultra, je me fais déposer dans les faux plats et seul le peu de parties techniques me permet de recoller le groupe même si la cheville gauche partira deux fois en 500m avec douleur mais sans complication. L’arrivé est encore loin alors je ne m’enflamme pas et garde mon rythme surtout qu’il commence à faire très très chaud.
Dernier ravitos à Montchavin les Côches, 173ième en 7h47. Le petit groupe fait un arrêt express. Pour ma part je prends le temps de bien ravitailler. Je sais qu’il me reste moins de 10km mais je sais aussi que le profil descendant cache 200m de D+. Je repars et je m’aperçois vite que les sensations n’y sont plus. Il n’y a plus que le cerveau qui a envie de courir alors je deviens fataliste : 53 km de plaisir c’est déjà pas mal, j’ai encore 2 heure pour finir sous les 10h. Je continue de bien m’alimenter et de bien boire, même si me faire doubler dans des descentes techniques me fait un peu mal au moral. Je marche dans les faux plats montées, trottine dans les descentes et me fait interpeler par un concurrent. C’est un collègue de triathlon que je ne m’attendais pas un instant à voir ici et en si mauvaise posture : c’est plutôt un crac. On discute une petite minute et il m’explique avec un grand sourire qu’il n’a plus de jambes. Après une première partie dans le top 30, il a pris un impact au col d’Arpette et marche depuis 3 heures mais veut finir : Respect, j’en connais beaucoup qui auraient arrêtés. Ca renforce l’image sympathique et humble que j’avais déjà de lui. Je reprends ma course et trouve un autre concurrent avec qui discuter un moment et qui me dit qu’on doit être dans les 180 : Cool. Au bout d’un moment il me dit de partir car il ne peut pas suivre. La magie du corps Humain, je me rends compte que je n’ai plus mal aux jambes et je prend un second souffle. Je m’accroche à un coureur en noir qui semble en forme et qui arrive à faire de belle relance en montée. Il reste 5 km, nous sommes dans un single magnifique qui alterne descente sur 20 m et remonter sur 10m. Nous commençons à reprendre quelque place. Plus que 4km, dernière descente comme je les aime. Je reprends les coureurs qui m'avait doubler 3 km avant et surprise, je rattrape même Karine qui semble être dans le dur. Je lâche aussi mon compagnon en noir qui semble moins à l’aise en descente. Plus que 2km, j’arrive sur la piste cyclable où je suis assommé par la chaleur. Les moins de 9 heures sembles possible alors je continu à courir en buvant tant que possible. Plus qu’1 km, on quitte la piste pour remonter sur l’arrivé. Je me retourne pour constater que derrière ça ne reviendra pas alors je marche. Et puis je vois deux coureur devant qui marche aussi alors je relance à l’orgueil. Je m’aperçoit que devant c’est la féminine qui était dans le groupe tout à l’heure avec Karine. Dans la foulée je reprendrais un autre coureur pour passer la ligne en 8:56:13 et 159ième. Je suis heureux, satisfait de ma course et pas trop cassé. Au final 1207 coureur au départ, 132 ont abandonné et 146 seront hors délais. Que du bonheur pour ma part avec une orga vraiment au top et un passage au glacier qui tient toutes ses promesses : A faire et à refaire.
4 commentaires
Commentaire de Maëlwenn posté le 29-07-2013 à 11:58:13
Bravo Trimoreo! Chouette recit et surtout très belle perf. Pour la gestion de course tu vas pouvoir en faire saliver plus d'un! C'est vrai que cette course est superbe. Effectuée l'an passé je n'ai pu monter au glacier... maintenant j'ai des regrets, alors ce sera l'occasion d'y retourner. Bonne récup.
Commentaire de Jean-Phi posté le 29-07-2013 à 13:02:19
Bravo pour ta superbe course ! Bien classé et avec du plaisir sur 5/6ème du parcours, c'est pas mal du tout !!! La suite s'annonce positive avec l'UT4M !
Vous me faites envie tous avec votre 6000D nouvelle génration. Je l'ai faite en 2008, elle ne faisait "que" 55 kms et 3100 de D+ et c'était déjà un must have done. Alors celle-ci !!! 2014, j'y retourne, tac c'est dit !
Commentaire de nono's coach posté le 29-07-2013 à 15:41:24
Bravo pour ta course
Peut-être était-ce instinctif, mais tu as couru comme il fallait sur cette course que je connais bien. Partir doucement et en garder pour l'après Monchavin, partie la plus difficile mentalement surtout sous la chaleur.
Bonne chance pour tes futurs courses et bonne récupération (attention de ne pas en faire trop!)
Commentaire de Arclusaz posté le 12-08-2013 à 18:15:08
félicitations pour ce super résultat : course parfaitement bien gérée.
au plaisir de se recroiser
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