Récit de la course : Le Tour des Glaciers de la Vanoise 2013, par Sprolls

L'auteur : Sprolls

La course : Le Tour des Glaciers de la Vanoise

Date : 30/6/2013

Lieu : Pralognan La Vanoise (Savoie)

Affichage : 2343 vues

Distance : 72km

Matos : Mizuno Wave Terawera

Objectif : Se défoncer

3 commentaires

Partager :

Le récit

Récit aussi sur mon blog: ici

Après un mois de juin plein de courses d'orientation plus ou moins réussies, le Tour des Glaciers de la Vanoise était mon dernier trail de préparation à l’UTMB. Comme à peu près tous les trails de montagne du printemps, les organisateurs ont dû composer avec la neige encore très présente sur les hauteurs qui ne nous a pas permis de faire la boucle dont le chemin évolue presque entièrement à plus de 2000m et jusqu’à 2800m au Col de Chavière. L’alternative proposée se composait de 3 boucles autour de Pralognan : d’abord une montée vers le rocher de Villeneuve à 2200m, là où nous avions l’année passée finit notre semaine de rando à Pralo. Ensuite une longue 2ème boucle vers le refuge du Péclet Polset avec 2 sentiers en balcon de chaque côté du vallon pour rompre la monotonie de la piste en fond de vallée et profiter de très jolis points de vues. Enfin une dernière boucle pour monter au Col de la Vanoise. Pas la plus longue mais indéniablement celle qui faisait le plus mal en fin de course et avec la neige sur la fin de la montée. Globalement et grâce à une météo inespérée vue la pluie de la veille sur Pralognan, le parcours de repli était de très bonne facture malgré quelques aller-retours.

J’avais retrouvé Laurent, qui sera aussi là à l’UTMB, samedi matin à la fraîche à la gare de Lyon. L’après midi à Pralo était donc un peu tristoune avec cette météo toute pourrie et donc personne dans les rues. Les arches dans la zone de départ/arrivée étaient bien en place mais pas plus de 4-5 personnes pour récupérer les dossards. Heureusement, j’avais quand même pu rencontrer 3 coureurs parisiens dans le bus qui nous montait de la gare de Moutiers à Pralognan, Yann, Mouloud et Thomas, ce qui a permis de discuter un peu et de partager nos expériences, objectifs, bref de causer trail !

Réveil à 4h pour un départ à 5h15, ouille. Le sac est prêt avec le matos obligatoire. Laurent arrive quand même à faire le con malgré l’heure, chapeau ;) Au départ le brouillard est bien présent mais il fait assez doux donc à la dernière minute je me mets en T-shirt manche courte dès le départ. Je prends aussi les bâtons pour m’y réhabituer un peu et me décider si je les embarque à l’UTMB. Paf, c’est parti, on est dans le peloton mais plutôt devant, je souhaite bonne course à Laurent et essaye de remonter un peu la colonne des coureurs. La montée vers le rocher de Villeneuve est assez roulante, il faut alterner marche et course selon la pente. Je prends mon rythme avec les bâtons et voilà Laurent qui revient derrière moi, il a l’air en forme le bougre, mais je me demande quand même s’il n’est pas parti un peu vite. De mon côté, je monte sans forcer, il faut en garder pour la suite !

Après un replat, on attaque la partie finale dans une prairie humide et un petit chemin un peu glissant. On attaque la dernière pente après un petit col où je me rappelle avoir pique-niqué dans la neige en août dernier (si si) et peu avant d’arriver en haut de la côte on croise les premiers qui déboulent sur notre single-track. Technique de se croiser dans ces conditions ! Je passe 17ème là-haut d’après le pointage, à 4 minutes de la tête de course (pour mesurer les écarts, les aller-retours sont pratiques !). Pour la descente, je croise de plus en plus de monde et une fois arrivé dans la prairie, je passe carrément dans l’herbe pour croiser les colonnes de grimpeurs. De toute façon avec la neige, les pieds seront mouillé un jour ou l’autre !

Légère remontée vers le hameau de la Montagne (ils se sont pas foulés pour le nom ;) ) où le plafond du brouillard se lève progressivement puis on emprunte une large piste forestière pas très pentue pour redescendre vers Pralo et le 1er ravito. J’essaie de descendre souple pour ne pas trop solliciter les cuisses. Malgré tout je gagne quelques places. De retour à Pralo, je prends le temps de remplir le Kmel-back et de m’alimenter, ce qui me fait perdre quelques places. Je repars un peu derrière la 1ère féminine qui elle ne s’est pas arrêtée !

On commence donc la remontée en fond de vallée vers le refuge du Péclet-Polset. La pente varie pas mal, il faut souvent trottiner et relancer. Pas facile ! J’arrive au pied du sentier qui va monter sur les pentes sous les Glaciers de la Vanoise avec un coureur sur mes talons qui va faire toute la montée derrière moi. A nouveau la difficulté est de trouver le bon rythme pour ne pas trop puiser dans les réserves car la montée suivante très roulante vers le refuge de Péclet risque d’être difficile pour moi. On aperçoit quelques coureurs à quelques minutes devant mais surtout on aperçoit désormais le soleil qui se lève. Le brouillard a disparu et une fois atteint le balcon, la vue est splendide, ce qui mérite quelques photos.

Je distance un peu mon compagnon à la descente vers le refuge du Roc de la Pêche. C’est alors le début de la loooongue montée vers le Péclet Polset. Le début est quasi plat puis la pente va s’accentuer progressivement. J’arrive à trottiner la plupart du temps et je vois petit-à-petit mes prédécesseurs se rapprocher. Moi qui craignait de perdre du temps sur cette section ! Dans la partie finale, j’en ai 5 en point de mire à moins de 3 minutes et surtout j’ai toujours de bonnes jambes sans trop de sensation de fatigue malgré les 30km parcourus. En arrivant dans les névés de la partie finale (le refuge est quand même à 2450m d’altitude), on croise le trio de tête qui inclue Ludovic Pommeret et 2 autres coureurs que je ne connais pas. Un 4ème est tout proche derrière puis encore un à 2-3 minutes. Mais ensuite plus personne alors que nous arrivons au refuge. J’ai fini par rattraper quelques-uns des coureurs de devant.

Arrêt ravito plus rapide cette fois, j’ai encore assez d’eau pour redescendre, et je repars en 8ème position juste derrière 2 autres coureurs que je double assez rapidement. Je croise Laurent qui a l’air un peu marqué mais est toujours bien placé. Vue la photo qu'il fait au refuge, l'humeur a l'air toujours bonne en fait ! J’ai compté 18 minutes de retard sur le groupe de tête, ce qui fait que je me retrouve un peu en chasse-patates. 6ème c’est un peu ma place traditionnelle ces dernières courses en plus. Mais il reste encore du chemin et des défaillances sont encore possible devant et il y a du monde pas loin derrière donc je ne traine pas.

On attaque après le Roc de la Pêche un 2ème sentier en balcon qui remonte de 200m environ. C’est toujours aussi beau et le début de la descente qui suit est aussi assez spectaculaire avec un peu de gaz et quelques épingles qui obligent à de bons freinages dans la descente ! Je lâche plus les cuisses cette fois, c’est le moment d’assurer ma place.

Une fois dans la vallée, on emprunte une piste de ski de fond qui change de la montée de tout-à-l’heure. Je paume un peu le balisage en arrivant dans le camping au-dessus de Pralognan mais je vois où on doit aller donc je ne perds pas trop de temps. Au ravito je refais une dernière fois le plein du Kmel en essayant d’être plus efficace que ce matin afin de partir avant que les suivants arrivent, ce qui sera le cas ! La 6ème place semble bien embarquée.

La remontée par la piste noire vers le Mont Bochor fait cependant bien mal. Les kilomètres pèsent désormais dans les jambes. Je rattrape le serre-file et les derniers coureurs du TAV, le petit-frère du TGV, dans la forêt fraîche où le sentier serpente.

Le Bochor vu d'en bas, puis les vues d'en haut le Bochor !

C’est ensuite la courte bascule vers le vallon qui mène au col de la Vanoise. Il y a désormais des coureurs du TAV dans les 2 sens donc impossible de repérer visuellement si j’ai une chance de rattraper un coureur de devant ou pas. Alors il faut juste mettre un pied devant l’autre sans se poser de questions. C’est à nouveau un sentier à relance mais elles sont beaucoup plus dures à faire maintenant que pour aller au refuge de Péclet Polset tout-à-l’heure. Et surtout la neige que l’on rencontre de plus en fréquemment à partir du Lac des Vaches (en photo) rend la progression assez pénible malgré les bâtons. Je croise un coureur du TGV qui descend en marchant, ça sent l’abandon bien que ça paraisse étrange si près de la fin. Je croise ensuite Ludovic et un autre coureur (Yann Diot) qui eux descendent vite et doivent être en tête. Dans la partie finale je croise un nouveau coureur puis on m’en annonce un autre à 200m juste avant d’arriver au refuge !

Au ravito, je prends juste une orange, j’ai largement assez de boisson pour finir. Je repars donc tout de suite sans avoir reconnu de coureur du TGV. Je ne sais donc pas trop si j’ai raté un des coureurs du TGV parmi ceux du TAV… Dans le doute j’essaie de descendre rapidement (pas de photo cette fois-ci !) même si le dernier croisé avait au moins 8 minutes d’avance. Dans ce sens-là la neige passe beaucoup mieux ! On rejoint les pistes de ski de Pralognan où ça descend bien bien raide ! A un moment j’entends des pas rapides derrière moi et je reconnais un des coureurs du TGV qui était devant ! Il était en fait au ravito quand j’y suis arrivé. Du coup je me retrouve probable 4ème ! ça me donne un coup de motivation et je relance assez fort sur une portion de piste plus plate puis la descente finale sur le village. Cette fois le trou est fait et je termine en 7h34, confirmé à la 4ème place, super content cette course que j’ai le sentiment d’avoir très bien gérée. La dernière descente m’aura donné quelques ampoules et la reprise des bâtons me donnera quelques courbatures supplémentaires aux épaules mais entre la météo et la course, ça valait 10 fois le coup !!

Laurent arrive pile 2h plus tard en 39ème position, impressionnant vu l’entrainement minimaliste qu’il a eu ces derniers temps ! J’aurai tout juste le temps de manger en terrasse, de chopper des coups de soleil, d’attendre la remise des récompenses alors que je n’étais pas récompensé et de faire du stop en catastrophe pour réussir à attraper mon train de retour sur Paris après cette journée bien remplie.

Désormais, plus de compétition mais de l’entrainement spécifique avec quelques séjours courts dans les Alpes sur ces 2 mois: une reconnaissance du tour du Mont Blanc dans 2 semaines, 3 jours de CO et de montagne à Briançon 15 jours plus tard puis un tour rapide dans le Vercors vers la mi-août avant le rendez-vous de Chamonix.

3 commentaires

Commentaire de LtBlueb posté le 07-07-2013 à 22:15:57

4ème du TGV ? Toujours aussi fort Benj' !!!! les superlatifs me manque !!! Bravo !

Commentaire de Sprolls posté le 08-07-2013 à 22:21:11

Merci ! Cette course là s'est déroulée de manière assez incroyable je dois dire. Y à plus qu'à faire pareil fin août ;)

Commentaire de Gibus posté le 21-07-2013 à 20:47:56

Ouah ! super perf

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Accueil - Haut de page - Aide - Contact - Mentions légales - Version grand écran - 0.04 sec