L'auteur : Bastouille
La course : Trail Event des Paccots - 42 km
Date : 9/6/2013
Lieu : Paccots (Suisse)
Affichage : 1005 vues
Distance : 17km
Objectif : Pas d'objectif
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Il n'est pas original de dire que cette année notre beau printemps est légèrement pourri...
En vue de me préparer à l'Altispeed qui se déroulera mi-juillet prochain à Val d'Isère je me suis préparé un bon petit programme de courses pour les semaines qui le précèdent. Pour ne pas fatiguer la mule j'ai revu à la baisse les distances tout en privilégiant le dénivelé.
Je profite donc d'un petit WE de tourisme à Lausanne pour m'inscrire au Trail des Paccots qui propose un 17km avec quand même 1100m de D+.
De suite quand on arrive sur les lieux on comprend que l'on n'est pas en France. Les maisons sont coquettes et bien fleuries, les voitures sont bien rangées, le village sportif est riche en exposants, l'organisation semble béton... bref on a l'impression d'arriver sur une course énorme avec plus de 2000 participants mais en fait moins de 700 coureurs prendront le départ des 3 courses proposées ( 17km 1100mD+, 27km 1900mD+ et 42km 3000mD+). En Suisse les moyens sont là ! Autre détail, je n'ai vu aucun coureur s'aventurer à faire son pipi de dernière minute à la vue de tous comme c'est si fréquent chez nous...
Revenons au trail. La météo du jour est: averses orageuses, douceur et nuages. Cependant le plafond nuageux est haut ce qui nous permet d'apprécier les sommets qui nous entourent.
8h30 le 42km part, puis 9h le 27km et enfin à 9h15 à notre tour pour le 17km.
Je me place au départ dans le premier tier espérant ne pas trop avoir à doubler ni être doublé. Nous sommes 250 à nous lancer.
Les 500 premiers mètres nous remontons une grande route puis nous bifurquons enfin vers un sentier en foret. Le rythme n'est pas trop soutenu et à ma surprise je garde en vue relativement longtemps la tête de course.
Sur les premiers km la pente est suffisamment douce pour que je maintienne une petite foulée. Puis les choses se compliquent. Le sentier forestier se transforme en single, la pente s'accentue, la boue et l'herbe glissante rendent fuyants les appuis. Ainsi sur les 5 premiers kilomètres nous grimpons de plus de 500m.
Parti de façon prudente, je me surprends à relancer rapidement bien avant que la pente ne s'annule. Ainsi au sommet de la première ascension, à 1600m d'altitude, j'ai dépassé beaucoup de coureurs partis bien plus vite que moi.
Au sommet, malgré les quelques gouttes et la boue, les conditions climatiques sont bonnes. Avec les nuages qui remontent de la vallée, les verts alpages et les névés, la montagne nous offre à nouveau ses plus beaux paysages.
Après un passage rapide sur un petit col, nous redescendons. 400m, dré dans le pentu à travers les alpages ! Pas de traces pas de chemin, tout droit ! On pourrait se laisser aller, dérouler le pas mais le sol est très piègeux. L'herbes gorgée d'eau est très glissante et les pas des vaches ont creusés des trous profonds et invisibles au milieu des herbes ! Bref, il faut se calmer pour ne pas risquer la blessure.
Je descends donc prudemment quit à concéder quelques places. Bien m'en a pris car les chutes des autres coureurs sont nombreuses et parfois spectaculaires.
Peu avant la fin de la descente, au 7e km se trouve le premier ravitaillement. Ayant prévu ce qu'il fallait dans mon sac je ne m'y arrête pas et reprends à nouveau quelques places.
Puis survient la 2e montée qui nous fait passer de 1200 à plus de 1500m en 3km. Sans grande souffrance l'ascension se fait comme la précédente en alternant marche rapide et petit trot. Nous remontons les derniers du 27km qui partagent notre tracé.
C'est en sortant de la foret qu'une bonne averse s'est abattue. J'hésite à m'arrêter pour enfiler ma veste de pluie mais je n'ai pas froid et vue l'intensité de la pluie l'efficacité de la veste risque d'être transitoire. C'est ainsi que je poursuis ma course, T-shirt détrempé, les jambes couvertes de boues, les chaussures remplies d'eau et de terre.
11e km nouvelle descente à travers les prairies encore plus gorgées d'eau et encore plus piégeuses. Toujours avec la même prudence, j'assure mes pas.
Au fond de la vallée je suis rejoint par la première féminine qui maitrise apparemment mieux la descente que moi. Après le 2e ravitaillement et la traversée d'un ruisseau à gué une nouvelle et dernière bosse me permet de refaire la distance sur mes poursuivants. Décidément ce jour, les jambes sont belles et bien là !
On approche peu à peu de l'arrivée. Il faut maintenir le rythme qui s'accélère peu à peu. Le coureur qui me précède perd sa chaussure dans la boue. Dommage...
La dernière descente est toujours plus glissante nous obligeant à nous aider de la végétation environnante.
Afin de ne pas arriver trop sale au village, les organisateurs ont eu la bonne idée de nous faire traverser le cour d'eau du village sans passer par le pont sous les yeux amusés des supporters. Je m'y jette sans réfléchir avec de l'eau jusqu'à mi-cuisse avant d'entamer une série d’escaliers nous remontant au village. Le froid de l'eau sidère transitoirement mes cuisses qui mettent du temps à trouver la force pour monter ces dernières marches.
Enfin, on arrive au village. Je parviens à courir jusqu'au bout de la dernière côte au milieu des voitures puis à traverser le terrain de jeux. C'est à ce moment là que je chute bêtement en arrière. C'est donc à moins de 200m de l'arrivée que je chute alors que j'étais parvenu à rester debout coute que coute jusqu'ici ! Instantanément je me relève et finis heureux jusqu'à la ligne d'arrivée.
Bilan: 2h09, 38e sur 243, d'excellentes et rares sensations. Je pense qu'il faut parfois refaire des courtes distances pour retrouver le plaisir grisant d'une course bien gérée...
2 commentaires
Commentaire de @lex_38 posté le 20-06-2013 à 09:19:30
C'est marrant ta vision de la suisse au début du récit! :-D
Un trail que je note pour les années à venir en tout cas! Je partage ton avis sur le fait de faire des courtes distances, il n'y a pas que le long dans la vie!!!
A+
Commentaire de Razouille posté le 13-05-2014 à 00:05:44
J'ai adoré la présentation aussi, on s'y croirait et du coup j'ai hâte d'y être. Si tu le refais cette année, il y aura deux kikous en "ouille" au départ ;-)
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