L'auteur : PtitLudo
La course : 24 heures des Yvelines
Date : 1/6/2013
Lieu : Feucherolles (Yvelines)
Affichage : 1659 vues
Distance : 144.4km
Objectif : Terminer
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Inscrit sur le grand raid du morbihan, la préparation prévoyait un week-end choc avec 2 randos-course de 6-8h sur samedi et dimanche. Etant un peu (beaucoup) flemmard de nature pour m'organiser ça tout seul, je cherchais une course qui pourrait avantageusement remplacer ces séances. Je trouvais le 24h des yvelines, certes 1 semaine trop tard par rapport au plan, mais je me dis qu'en récupérant bien derrière ça pourrait passer. Le profil plat convient pour le morbihan qui totalise 1000m de D+ sur les 177km, seul problème (et effectivement ça en sera un), le bitume tout le long. Malgré toutes les mises en garde de mes collègues coureurs (du "tu fais n'importe quoi", "t'es malade !" et j'en passe), je finissais donc par m'inscrire.
Je n'ai jamais fait de 24h, ni même de course horaire. Jusqu'à ce jour, ma plus longue course a été le raid du morbihan 2012, 86km en 11h37. J'avais eu énormément de difficultés sur cette course. Parti trop vite, j'explosais au 30ème km et ne pouvais plus du tout m'alimenter et m'hydrater correctement. J'avais donc entamé un long chemin de croix du 30 au 86km.
Donc une fois inscrit, tout d'abord se renseigner car je ne savais pas du tout comment aborder une telle course. J'épluchais donc tous les CR kikourou, mais restant un peu sur ma faim, je continuais mes recherches et tombait sur l'excellent site http://jp75018.blogspot.fr/2012/10/24-heures-vierzon-2012-logistique-et.html (merci à son auteur, peut-être est-ce un kikoureur). On voit que l'aspect logistique et stratégie n'envie rien à un trail. Je partais donc sur la liste d'équippement suivant :
-tretteaux+planche+tabouret pliant de camping
-packs d'eau (2 packs eau plate, 1 pack eau gazeuse)
-glacière avec blocs de glace
-pots d'effinov
-2 bidons pour mélange
-gobelet
-2 boîtes de chaussures
-grands sacs poubelle (pouvant faire office de petite bâche, ou de sac poubelle, normal)
-combinaison de peintre (voir plus loin à quoi ça peut bien servir)
-tente
-tapis de sol pour mettre dans la tente
-duvet
-crême solaire
-vaseline & NOK
-répulsif moustiques
-crème anti-douleurs
-cache yeux
-2 casquette (kikourou + raidlight avec saharienne)
-3 t-shirts MC, 1 ML
-1 cuissards, 2 shorts, 1 collant
-3 paires de chaussettes
-3 boxers
-buff kikourou
-1 sous-couche, 1 sur-couche
-veste coupe vent
-2 paires de chaussures avec semelles normales/ortho
-montre
-accéléromètre
-chargeur portable avec cable pour montre (j'ai oublié le câble intermédiaire, ce qui me causera des soucis, voir plus loin)
-ceinture porte bidon
-téléphone portable samsung (avec carte sd blindée de bonne zik)
-porte dossard
-4 gels énergétiques
-1 éponge
-sacs à linge sale
-frontale
-4 sachets de smecta
-petite cuillère
-rislans
-pince coupante
-pansements compeed
En terme de stratégie, je décidais de partir sur un "pseudo" cyrano 25-5, puis d'évoluer ensuite vers du 20-10 par la suite. On verra que la méthode cyrano n'est pas très facile à appliquer sur ce genre de course car l'important est surtout de synchroniser les phases de marche avec les passages au ravito.
La veille, préparation des affaires, avec ma checklist comme d'habitude, ce qui ne m'empêchera pas d'oublier un élément important. Je charge pas mal de zik sur la carte sd destinée au téléphone pour aider à passer les moments difficiles (et surtout tenir éveillé la nuit, voir plus loin). Je me couche pas trop tard mais vais passer une nuit médiocre... Ca commence bien en fait je suis parti sur un 48h :)
Réveil tôt le matin (5h) pour prendre mon temps et je pars vers 7h direction Feucherolles.
Arrivé sur place il n'y a pas encore trop de monde, je me gare à côté de la chapelle puis vais installer ma tente en demandant au préalable aux organisateurs s'il y a des consignes spéciales concernant les tentes. La pelouse est encore bien humide mais bon je préfère quand même faire ça avant le départ, ça deviendra ma "base arrière". Ensuite je récupère mon dossard puis vais installer mon ravito perso sous les tentes prévues à cet effet. Tout est prévu, mes trétraux, ma planche et mon tabouret pliant resteront dans la voiture. Certains installent tout de même une table supplémentaire juste au bord de la route afin d'éviter à avoir à monter sur le trottoir et de pouvoir faire un ravito volant, mais ce qui est prévu me conviendra très bien.
Montage de la tente, plus facile que le démontage lol (d'habitude c'est plutôt l'inverse).
La "base arrière" une fois prête (je n'ai pas pensé à prendre en photo le bordel à l'intérieur ), située juste derrière la zone des ravitos persos.
Mon ravito perso se composera des packs d'eau (par terre) et de 2 boîtes de chaussures ou je dispose mes bidons de poudre effinov, mes bidons qui me serviront au mélange, mon gobelet, mon téléphone, les gels, les tubes de vaseline et de Nok, mes casquettes, mon buff, un paquet de mouchoirs, la ceinture porte bidons, la frontale, une éponge, les sachets de smecta à prendre toutes les 6h et une petite cuillère pour touiller le smecta . A côté il y a le sac glacière avec 2 blocs de glaces, 1 bouteille d'eau plate et une bouteille d'eau gazeuse en permanence. C'est à ce moment que je m'aperçois que j'ai oublié un câble pour la recharge de ma garmin (j'ai bien le chargeur, le câble garmin, mais pas le petit câble entre les 2 ...). J'essaye de repérer autour de moi si d'autres coureurs auraient la même montre mais je n'en vois pas. Ca continue à me turlupiner et finalement je me souviens que j'ai un chargeur usb allume cigare dans la voiture. Je pourrais donc recharger dans la voiture, le problème c'est qu'au lieu de pouvoir le faire en courant ou en me reposant, il faudra que j'attende que ça charge à la voiture...
Mon ravito perso : les 2 boîtes de chaussures et la glacière derrière le sac bleu (qui n'est pas à moi), et les packs d'eau par terre.
Dans la tente, je met le tapis de sol, puis vide le reste de mes affaires de part et d'autre du tapis. C'est là aussi que je laisse mes affaires une fois changé. Après c'est la longue attente du départ. J'ai mis les New Balance avec lesquelles j'ai couru le marathon de Paris. Sinon je pars en cuissard et manchons skin, et casquette avec saharienne car le soleil commence à cogner. Je m'enduis de crème solaire, mais avec la transpiration, elle partira très vite et je ne penserai pas à m'en remettre, donc coups de soleil quand même ... Je prépare ensuite mes 2 bidons de boisson energétique. Le dossard est attaché au porte dossard, indispensable pour pouvoir se changer rapidement. Je profite de l'attente pour sympatiser avec pas mal de coureurs dont certains sont également sur le 24h et sont nouveaux comme moi (seulement l'un d'eux a fait top 100 au marathon de paris, pas le même niveau que moi quoi !). Je retrouverai également etienne71.
Il y a également les "pros" qui sont des habitués de ce genre d'épreuves, on le voit tout de suite, alors là l'organisation est impressionnante !
La tente de chronométrage à côté du tapis.
Vue de la zone de départ à côté des "stands"
La zone de ravitos persos.
Le ravito officiel
Le tapis de chronométrage. En premier plan à droite, la première féminine du 24h si je ne me trompe pas.
Après nous sommes appelés sur la ligne de départ. Ici je retrouve Michel (leptitmichel) avec qui je fais rapidement connaissance avant le départ. Enfin le départ des 3 courses (6,12 et 24 est donné). Cela fait quand même pas mal de monde à tourner sur un si petit circuit. Les 6 premières heures il y a donc toujours du monde qui double, que l'on double. Le gros problème ce sont les voitures, certaines rues ne sont pas prévues pour que 2 voitures passent de front, alors avec en plus des coureurs, parfois ça devient vite le bazar. Les bénévoles font tout ce qu'ils peuvent pour gérer cet aspect au mieux, mais il y a toujours des automobilistes qui veulent aller plus vite que les autres et qui finissent par tout bloquer ...
Le circuit se décompose grosso modo en 4 parties, la partie devant les "stands" commence par un très léger faux plat montant qui se transforme en plat en passant dans une rue assez passante du village (là où il y a les problèmes de voitures), après on tourne à gauche, on arrive sur une place, un gauche/droite, on passe dans une petite rue étroite, puis gauche, longue traversée d'une zone résidentielle avec des super baraques. Au bout ça descend un peu puis pour finir il y a une descente sèche sur 2/3m juste avant de tourner à gauche. Ca continue à descendre légèrement, puis un peu de plat et on attaque le faux plat qui remonte devant les "stands". Rien de bien difficile bien sûr à première vue, mais après quelques heures de course on ne voit pas forcément les choses de la même façon !
Concernant ma course, je pars très prudemment alors que devant ça va vite, y-compris des coureurs du 24h. Je vais beaucoup me faire doubler sur les 2/3 premières heures et après ça va commencer à se stabiliser, puis encore plus tard je vais commencer à reprendre du terrain. Ce qui est bien c'est l'affichage à chaque tour qui permet de voir où on en est. Je suis ainsi 32ème sur le 24h dans les premiers tours puis vais commencer un travail de pac-man. Les tours et les heures s'enchaînent, je m'hydrate toutes les pauses (soit 20/25mn) et m'alimente toutes les 2 pauses. Toutes les 3h je décide de m'octroyer un petit bonus "chaise" et toutes les 6h une "révision générale" pour re-noker, re-vaseliner, re-crême-solairer, ... Je re-prépare un bidon de boisson dès que c'est nécessaire, par contre je ne bois pas au bidon, j'ai peur d'être sous-hydraté, j'utilise donc le gobelet. De temps en temps je complète avec un gobelet d'eau gazeuse riche en magnésium. Aucun soucis côté alimentation et hydratation, tout passe bien, ce qui n'est pas le cas d'un coureur que je verrai un peu plus tard faire connaissance approfondie avec un caniveau.
Après 6h il est temps de dire au revoir aux coureurs du 6h (normal quoi), un coureur avec qui j'ai bien discuté est un peu déçu car il a eu des difficultés sur la fin. Je sais à quoi m'attendre plus tard. J'ai un début d'échauffement au pied gauche vers le gros orteil, je re-nok, et à ce moment je me rappelle que j'ai pris des pansements à ampoules. J'essaye de nettoyer avant de mettre le pansement, mais ça reste quand même gras et il ne colle pas bien ce qui fait que je le retrouverai plus tard sur l'orteil, mais heureusement sans conséquences fâcheuses.
Arrêt au "stand"
Le bagnard en visite me prend en photo
Une autre du bagnard, je suis encore facile à ce moment de la course.
A part ce petit incident, tous les voyants sont au vert jusqu'à 7h30 de course environ, et là les difficultés commencent. C'est donc une pause plus longue que prévue et des difficultés à me remettre en mode course. La moyenne de course baisse, d'environ 6-6'10/km auparavant à 6'30-6'40/km. La chaleur n'est certainement pas étrangère à cette baisse de forme, il a fait très lourd tout l'après-midi et l'organisme souffre. On aura 2/3 gouttes en fin de journée mais rien de sérieux.
Regard vers l'écran de chronométrage, c'est l'attraction de la course !
J'ai déjà des petits yeux le samedi, qu'est-ce que ça va être le dimanche !
La casquette avec saharienne est de rigueur pour moi sinon bonjour les coups de soleil dans le cou !
Talonné par leptitmichel, si je ne me trompe pas ...
J'avais prévu de ne pas m'octroyer de repos supplémentaire (la fameuse révision générale) avant 100km, mais étant donné que c'est de plus en plus dur, après 11h25 de course (alors que je suis à 90km et 13ème au général) je m'arrête pour manger chaud (soupe+pâtes). Je mange sans problème, mais là j'ai le gros coup de barre et en plus froid malgré le fait que je me sois couvert un peu mieux. Je regretterai jusqu'au bout de n'avoir emmené qu'un coupe vent D4 et non pas ma veste gore qui m'aurait tenu beaucoup plus chaud dans le vent glacial qui a sévi toute la nuit. Etienne est également arrêté à ce moment là et pense aller se reposer. Je me dis que de toute façon, juste après avoir mangé, je ne pourrais pas re-courir avant un certain temps sans que ça me pose des problèmes. Je passe donc d'abord à la voiture pour recharger ma montre, ce qui me prendra une bonne 20aine de minutes. Puis après, pause technique aux wawas et je regagne ma tente. Tout d'abord je me change, boxer, puis je met une sous-couche avec t-shirt par dessus, le collant et enfin je change de chaussettes. Un petit coup de vaseline aux endroits sensibles au passage. J'enfile enfin la combinaison de peintre puis me couche dans le duvet en ayant auparavant réglé mon téléphone sur 1h du matin. Il est à ce moment 22h30 passées.
Je ne réussirai pas vraiment à dormir (bruits, humidité), plutôt un enchainement de micro-sommeils. C'est vers 0h45 que je sors de la tente. Je change de chaussures, je passe aux asics gel trainer, plus larges à l'avant, je me dis que ça sera mieux pour mon problème d'échauffement.
Je re-nok les pieds, puis me couvre chaudement, en plus de la sous-couche et du t-shirt, j'enfile un t-shirt manches longues chaud et la veste d4 par dessus, et enfin le buff kikourou. Je prépare mes 2 bidons de boisson et m'équipe de ma ceinture porte-bidon (mais sans bidon) pour y loger mon téléphone pour la musique qui va m'accompagner toute cette nuit ce qui est vraiment utile dans ce genre d'épreuve. Je finis par repartir à un peu plus d'1h du matin. La pause aura donc été de 3h30 au total, bref beaucoup trop long et je me rends compte que la pêche aux km restants va être très pénible.
Je me remet tout de suite à courir et je me sens bien. Plus mal aux jambes, cependant malgré les bonnes sensations, je m'apercevrais après coup que ma moyenne est moins bonne qu'avant ma longue pause ... Au mieux je serais à 6'49 de moyenne, soit moins bien que ma moins bonne moyenne d'avant la pause (comme quoi les sensations sont parfois trompeuses !). Pour combler mon retard, je décide de partir sur 5 tours courus pour 5' de pause environ, puis je commence à faire des calculs sur le nombre de séries que je dois faire comme ça. Sauf que je ferai une grossière erreur de 10km (pour 150km il ne me reste pas 50, mais bien 60 vu que je me suis arrêté à 90 avant ma pause), ce qui me flanchera le moral par terre un peu plus loin.
Premier passage devant le pointage, je suis retombé 26ème, je recommence donc mon travail de pac-man et je vais finir par me stabiliser longuement à 16. Plus ça va plus les coureurs (beaucoup de marcheurs d'ailleurs) se font rares. On se croirait dans un film de George Romero, j'espère que les autochtones étaient bien prévenu de la course, sinon il y aurait eu de quoi avoir peurPour ma part j'ai des hallucinations, je vois des gens où il n'y en n'a pas, je vois le voitures bouger toutes seules ... Je cours presque machinalement, dans mon monde avec la musique, dans un état quasi second.
Les courbatures reviendront vite dans les jambes et après 5 séries de 5 tours (dont la dernière amputée d'un tour), les choses pénibles commencent. Il est environ 5h20, il reste moins de 5h et je ne suis qu'à 122km, donc reste 28 km à parcourir en 4h40. Je marche trop lentement pour pouvoir parcourir cette distance dans ce temps ... J'ai donc ce gros passage à vide ou je n'accomplirai pas beaucoup de km mais je me force à re-trottiner vers 6h. A ce moment j'ai changé de stratégie, j'ai pris un bidon rempli dans ma ceinture et je décide de ne plus m'arrêter. Je vais tenir ainsi pendant presque 1h50 et totaliser péniblement 11,5km, soit au total environ 135km. Il est 8h, c'est définitivement mort pour les 150km. Je décide donc de profiter et de m'octroyer un bon petit déjeuner à base de chocolat, tartines, brioche.
Je ne pense pas repartir puis un autre compagnon d'infortune m'encourage à continuer quand même en me disant que ça serait bête d'être allé jusque là pour jeter l'eponge. Je pars donc vers 8h50 faire le zombie dans les rues de Feucherolles, enfin ça va il fait jour maintenant, je ne risque pas de faire trop peur aux quelques autochtones que je croiserai. Les jambes reviennent au fur et à mesure mais pas question de passer en mode course, les jambes refusent catégoriquement. Je ne regarde même plus ma montre, ma moyenne, mon kilométrage, dans ma tête j'ai jeté l'éponge. Soudain un coureur nous encourage à accélérer un peu pour avoir l'occasion d'entamer un dernier tour. Je force ma foulée et passe l'arche en 23h50, c'est parti pour ce dernier tour sous les vivas de la foule (euh là j'embellie énormément, à part au village de la course, peu de monde pour nous encourager malheureusement). Fin du dernier tour dans le faux plat, un coureur m'encourage à courir pour passer l'arrivée. J'ai les jambes perclues de douleurs mais je me force quand même et j'essaye de sourire (enfin pour moi c'est un sourire, ça risque plutôt de ressembler à une grimace) pour la photo finish.
Au final donc, 144,4 km, 113 tours, 13ème ex-aequo (marrant qu'après 24h on aie exactement le même nombre de tours avec un autre coureur), tout de même satisfait même si l'objectif de 150km n'est pas atteint. Cette expérience m'a permis de mettre à l'épreuve mon mental et globalement de valider ma tenue sur la durée et sur la distance. Pas d'ampoules, l'échauffement que j'avais au pied dans la journée de samedi a totalement disparu par la suite (c'était sans doute dû à la chaleur). J'ai également pu m'alimenter et m'hydrater sans aucun problèmes pendant toute la durée de la course, j'ai bien fait honneur au ravito (même des bonbons haribo lol). Je pars donc confiant sur le morbihan, ça devrait passer sans aucun problèmes, même si il y aura d'autres choses à gérer (le plus important étant le sac à dos et les frottements, ce que je crains le plus, ayant eu ce genre de problème au trail des cerfs).
Sur la stratégie proprement dite, si je devais refaire ce genre de course, je partirai avec la ceinture porte bidon pour continuer à marcher pendant la phase de marche au lieu de m'arrêter, verser du bidon dans le gobelet, boire et repartir. L'idéal étant d'avoir un support qui se charge du remplissage des bidons, comme ça aucun arrêt à prévoir. Mine de rien, c'est peut-être 2 minutes passées à chaque fois, mais sur la durée, c'est plus d'une heure de gagnée pendant laquelle on peut engranger des km, même en marchant. Une autre solution que j'ai lue, si l'on veut se passer du porte bidon, est de déposer un sac poubelle quelques mètres plus loin du ravito et d'utiliser des gobelets jetables, mais là encore pour optimiser le temps, il faut un support. D'autre part j'ai fait une pause beaucoup trop longue, au grand max j'aurais du faire 2h30, mais le problème de chargement de ma montre m'a fait perdre du temps sur le coup. J'ai également voulu faire le "warrior" en dormant sous la tente, j'aurai mieux fait de m'installer même un peu moins longtemps dans la voiture (comme pas mal d'autres coureurs), finalement j'aurai peut-être mieux récupéré (moins humide, plus silencieux, voire un poil de chauffage, le grand luxe !). De plus j'aurai ainsi profité pour recharger en même temps ma montre. La tente ne m'aurait ainsi servie que de "base arrière".
A part la stratégie proprement dite, je suis un trop piètre marcheur pour ce type d'épreuve. Il faut pouvoir compter sur un bon rythme de marche (6-7 km/h) pour les périodes difficiles, ce qui n'est pas mon cas (pendant mes périodes creuses, certains marcheurs allaient plus vite que moi en courant). Il faut donc s'entraîner spécifiquement à la marche. J'ai aussi des difficultés à alterner les phases de course et de marche, la reprise de la course étant de plus en plus pénible, là encore un entraînement spécifique est requis. Sur ce dernier point toutefois, je pense que le côté traumatisant du bitume y est pour beaucoup.
Plus généralement je suis épaté sur la capacité de certains (et certaines) à courir/marcher sans s'arrêter du tout pendant des heures, on sent qu'il y a de l'expérience derrière. La première féminine, que j'ai doublée un certain nombre de fois pendant mes bons moments de course finira ainsi plus de 17km devant moi ! Le secret, une allure de course certes lente mais hyper régulière et quasiment sans pauses !
Quant à l'organisation, elle était parfaite, l'ambiance était très bonne et tout le monde très sympa. Je reviendrai sans doute, mais pas sur 24h je pense, la préparation et l'organisation sont vraiment trop spécifiques, mais sur 6h, il n'y a aucun doute !
A J+1, la récupération est bonne, pas de blessure, je marche, monte et descend les escaliers sans problèmes. Juste une douleur un peu plus prononcée sur l'extérieur du pied gauche (mes 2 pieds ont un peu gonflé), et une autre devant le tibia droit, plutôt en bas.
15 commentaires
Commentaire de cloclo posté le 03-06-2013 à 23:34:56
bienvenue en Circadie, P'tit Ludo. Inscrit toi sur le forum ADDM si tu veux des tuyaux pro, JP75018 en est un des administrateurs ;-)
Commentaire de PtitLudo posté le 04-06-2013 à 11:22:47
Merci Cloclo ;) Si je refais une course horaire ça sera un 6h, que je puisse courir tout du long. Mais ça ne sera pas pour cette année de toute façon, j'ai d'autres objectifs en vue.
Commentaire de ejouvin posté le 04-06-2013 à 15:17:30
Bravo à toi pour trois choses:
* T'être inscrit, il faut en avoir pour envoyer le chèque pour aller faire un 24h
* Y être allé, ça doit faire flipper quelques heures avant
* Avoir fait la course.
Et puis, le kilométrage est vachement bien je trouve. Ok, tu aurai aimé faire 150km, mais pour une première ...
Bonne récupération à toi, afin d'arriver en grande forme sur le Raid du Morbihan.
Commentaire de PtitLudo posté le 04-06-2013 à 15:56:05
Merci ;)
Pour le 1 -> Ou il faut être inconscient lol
Pour le 2 -> Je confirme que la nuit d'avant j'ai fait plusieurs fois la course dans ma tête alors que je ne suis pas d'un naturel anxieux avant une course
Pour le 3 -> C'est ma philosophie, je me suis inscrit, j'assume, sauf cas de force majeure.
Comme toute course d'un genre nouveau il est dur de tenir ses objectifs, ça a été le cas sur marathon, sur le raid 56 l'an dernier, et c'est de nouveau le cas sur ce 24h, donc ça ne m'a pas trop affecté, j'ai maintenant l'habitude de rater les "premières".
J'espère bien avoir récupéré pour samedi soir. Pour l'instant je suis encore un peu dubitatif tout de même sur mon projet de "castor maboul" avec A/R de chez moi lol.
Commentaire de leptitmichel posté le 04-06-2013 à 18:01:45
Excellent CR... Tu as reussi à faire bien plus long que moi ;-)
Pour la distance, pas d'inquiétude, une première fois, c'est juste pour découvrir. La prochaine fois tu gèrera réellement la course maintenant que tu sais où tu mets les peids
Content d'avoir pu faire ta connaissance
Commentaire de PtitLudo posté le 04-06-2013 à 18:14:18
Pas sûr de refaire ça de sitôt mais sait-on jamais... Content également de t'avoir vu, même si après on n'a fait que se croiser vite fait. Pas évident de rester sur le même rythme que d'autres coureurs. J'ai beaucoup couru seul du coup, c'est pour ça que c'est bien aussi de pouvoir compter sur un accompagnateur qui puisse faire quelques tours avec nous dans les moments difficiles.
Commentaire de sabzaina posté le 04-06-2013 à 20:11:39
Tellement intéressant à lire Ludo . J'ai commencé ce matin, suis partie au boulot, puis là je viens de finir ce récit. Les courses horaires sont pour moi un mystère et j'aurais un peu tendance à dire "jamais!" mais, grâce à ton CR empli de conseils précieux et judicieux, pourquoi pas tenter l'expérience un jour.
Bref, merci pour cette aventure humaine, cette tranche de vie que tu as passée à Feucherolles. :)
Commentaire de PtitLudo posté le 04-06-2013 à 20:37:22
Hmmm toi qui n'aime pas trop le bitume, je confirme que ça risque de te barber très rapidement. Par contre c'est un bon exercice pour le mental car il faut vraiment aller chercher la motivation au plus profond de soi-même. Ici, aucun but, aucun objectif, aucun paysage qui peut nous faire quand même envie d'aller voir un peu plus loin alors que l'on est à bout de forces et plein de douleurs. Concernant le récit j'ai rajouté quelques petits trucs que j'avais oubliés : des sachets de smecta + 1 cuillère pour touiller, des rislans et une pince coupante pour pouvoir changer rapidement de chaussures.
Commentaire de sabzaina posté le 04-06-2013 à 20:39:28
En effet, si je testais, ce serait plutôt une course horaire trail... (si ça existe ;) )
Commentaire de PtitLudo posté le 04-06-2013 à 20:57:16
A part le off kikourou sur le circuit des montagnes russes de clamart qui avait eu lieu une fois, je ne pense pas ;)
Commentaire de Benman posté le 04-06-2013 à 23:36:45
Si, l'ultra montée du Salève > 6 h ou l'Ultra-boucle de la Sarra > 6 h également.
Bon fin du HS. Bravo Ptitludo pour ta course et la description méticuleuse.
Commentaire de sabzaina posté le 04-06-2013 à 20:13:07
Et j'ajouterais une dernière chose: je te trouve très sévère envers toi-même concernant le kilométrage...
Commentaire de PtitLudo posté le 04-06-2013 à 20:39:17
Comme dans ma réponse à Etienne, j'ai l'habitude de rater mes "premières" vis-à-vis des objectifs que je m'étais fixés, donc je ne suis pas plus affecté que ça. L'important était d'engranger de l'expérience et de finir quand même en pas trop mauvais état, ce qui est le cas pour les 2.
Commentaire de ozone posté le 13-06-2013 à 23:40:23
Merci pour ce compte-rendu très intéressant. De mon côté, je me suis contenté du 12h, car, à moins d'un mois du Grand Raid du Morbihan, j'avais peur de trop puiser dans les réserves et de me blesser. Sinon, idem pour la douleur tendineuse localisée en bas du tibia droit : légère, mais bien là... Celle-ci est très certainement liée à la nature du circuit et notamment à ce virage à angle droit et en descente. En espérant que cette douleur ne se réveille pas dans deux semaines ! :-) Bonne récupération et bonne fin de préparation pour le GRM. ;-)
PS : je courais également avec une saharienne :-)
Commentaire de PtitLudo posté le 14-06-2013 à 16:39:13
Tu as bien fait de ne faire que le 12h, après coup j'aurais également dû m'arrêter à ce moment ... Il me reste encore 2 semaines mais la douleur est bien installée et l'inflammation s'entretien rien que par de la marche donc j'ai bien peur qu'elle ne parte pas de sitôt :(
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