Pour cette 10^e édition du trail aux Etoiles, j’ai répondu présent à l’invitation des organisateurs qui souhaitaient regrouper tous les anciens vainqueurs sur la ligne de départ de cette édition anniversaire.

Sous l’impulsion de Corinne Favre, un petit footing nous est proposé la veille, en compagnie d’une équipe de corse motivé et mené par Daniel Bauer. S’en suit un repas partagé avec toute l’équipe de PVEN où la bonne humeur est bien présente

 

Si certains s’amusent à me titiller en me promettant un podium, même si je suis le vainqueur sortant, je n’ai finalement qu’un objectif raisonnable sur la ligne de départ : faire un Top10 ! Il faut dire que le peloton est bien fourni : Antoine Guillon, Patrice Marmet, Seb Talotti, Pierre Aubéry, Manu Ripoche… Et comme d’habitude, cette course est longue et placée assez tôt dans la saison et il est pour moi difficile de m’entraîner dans autre chose que la neige !

 

 

A 12h, le départ est donné du centre du Vigan, un petit groupe de 4 se détache et je me contente de tenir mon rythme derrière. Mais le vélo les emmènes du mauvais côté du pont, un bénévole me fait signe, et me voilà en tête de la course après 500m !!!

 

 

Je vais rester en tête 500m car Manu Ripoche va revenir tel un furieux et partir loin devant ! Je suis alors rejoint par un basque, Benoît Cori, avec qui nous allons partager un bout de la course.

 

 

Nous nous élançons alors pour la 1^ère montée. Je cours presque partout, alors que lui a tendance à marcher sur un très bon rythme. Je le tire en montée, il me tire sur le plat ! On avance tout en discutant de temps en temps. Si Manu a creusé le trou devant, nous avons nous aussi creusé le trou derrière puisque il n’y a personne à l’horizon. Au sommet de la crête, j’en profite pour lui montrer au loin le point culminant de la course avant que l’on se lance dans la descente assez technique en direction de l’Arboux.

J’y retrouve alors  Yorick, qui m’a fait la surprise de venir me voir sur le parcours accompagnée de Noémie qui nous encourage avec sa cloche !

 

Personne devant, personne derrière, on continue !

 

La suite, c’est d’abord une portion de montée qui se court, puis une petite descente. Je dois reconnaître que je suis assez frais et que je me sens bien. On attaque alors une montée un peu plus raide et nous voici au premier ravitaillement. J’ai encore de l’eau, je ne me contente juste donc d’attraper un morceau de banane et je continue mon chemin toujours avec mon compagnon d’échappée. La pente s’adoucit et les jambes répondent toujours présentent.

 

Nous voici vers le col des vieilles, face à un mur qui nous permet de passer d’un bout de route à un autre bout de route. Cette fois-ci, lorsque l’on se retourne, on voit des coureurs ! Mais peu importe, je fais ma course ! Terminé la route, nous attaquons le mur final de 500 md+ qui va nous mener au point culminant de la course. J’ai en visuel Manu qui a alors moins de 3 minutes d’avance sur moi. Antoine Guillon me rattrape, l’air décontracté, une impression de facilité se dégage. C’est pas juste, on dirait qu’il ne force pas ! On échange quelques mots, mais je préfère le laisser filer. Il emmène alors dans son sillage Benoît. Je ne les reverrai plus…

 

 

Je continue ma montée, seul, un peu dans la douleur. Parfois beaucoup même. Vers le sommet, on doit également faire avec la neige qui ne facilite pas certains pas. Enfin les antennes sont là, avec mes fidèles supporters ! Je ne prends pas le temps de m’arrêter et enquille directement sur la descente en direction du ravitaillement 1km plus loin. Cette fois-ci je remplis les bidons et en repartant du ravitaillement, je vois que mon poursuivant ne va pas tarder à y arriver

 

C’est presque 10km de descente qui m’attendent. Et je retrouve des jambes bien meilleures. Je descends, mais tout en assurant dans les portions difficiles et techniques car je ne veux pas prendre de risque. Chaque fois qu’il y a du visuel, je me retourne, mais je ne vois personne. Petit à petit, je me rapproche d’Aulas et de son ravitaillement où je retrouve Noémie qui m’aide à remplir mes bidons. On m’annonce 6 minutes de retard sur la tête de course, ils sont tous les 3 ensemble. Et derrière, on dirait que le trou est fait. Après cette petite pause, je repars donc seul.

 

 

Une toute petite montée suivie d’une petite descente pour rejoindre le village de Mars, et enfin partir à l’assaut du col de Mouzoule. Je me surprends à arriver à trottiner sur les portions à faible pente. Tant mieux ! Ce sentier à flanc de colline est assez sympa et laisse entrevoir le col où je vais. De loin, j’entends déjà les encouragements ! Mais je dois continuer à avancer avec des cuisses bien dures… Je ne m’arrête pas vraiment au col, pour vite rejoindre cette crête que je sais magnifique mais au combien difficile avec ces courtes montées et courte descente !

C’est au mental que je cours car parfois les jambes me font défaut !

 

 

Enfin j’arrive au vrai sommet où je suis pointé par un bénévole. Je me retourne, il y a plusieurs minutes en visuel derrière, et je ne vois personne !

Je décide alors de descendre sereinement, toujours sans prendre de risque. Ce ne serait pas le moment d’y laisser une cheville ! Et le fait de relâcher un peu me permets de courir en descente avec de bonnes sensations

 

J’arrive au dernier ravito, celui de Bez et Esparon. Il y a du monde à l’entrée et c’est toujours un plaisir de se faire encourager ! Je sais maintenant que c’est mort pour revenir devant, et également que c’est assez loin derrière. Il ne me reste plus qu’à terminer. La pause est brève, une grosse dizaine de kilomètre m’attend.

 

Et c’est donc en direction du village perchée d’Esparon que je continue sur un chemin bien caillouteux, en marchant sur un bon rythme. Je me force à courir, même si c’est dur, sur la petite portion de route. Enfin la fin de la montée dans la forêt. Je fais une petite portion en crête, au milieu de gros rocher, c’est très sympa et ludique ! Puis je m’engage enfin dans cette dernière descente en direction de l’arrivée. Je déroule plutôt sur un bon rythme et j’ai retrouvé de bonnes jambes.

 

 

Derniers encouragements de Yorick et Noémie à la traversée de la route et je continue sur le plat. Je déroule vraiment bien, les jambes répondent ! Il ne reste que quelques kilomètres, ça sent bon ! Je retrouve alors la nouvelle portion du parcours reconnue lors du footing de la veille. Mais si hier j’étais à l’aise dans la montée, je suis bien obligé d’admettre que je suis bien plus lent avec 6 heures de courses dans les jambes !

 

 

Mais peu importe, dernière descente et me voici au centre du Vigan, dernier faux-plat montant pour franchir la ligne d’arrivée dans la salle des sports ! Wahooo ! Quelle course ! Après 40km en solitaire, me voici 4^e de cette 10^e édition du trail aux étoiles. 6h04m30s pour boucler les 58km et 2850m de d+ ! Tellement heureux, j’aurai pu signer avant pour une telle place si j’avais su !

 

 

Un grand merci à toute l’organisation de cette course qui nous a offert à nouveau un bel évènement. Merci également à tous ceux qui m’ont encouragés pendant la course, amis ou inconnus, aux bénévoles si nombreux, aux photographes. Et Bravo à ceux qui me précèdent aujourd’hui, ils étaient vraiment les plus fort !