L'auteur : ejouvin
La course : Le Castor Fou - 23 km
Date : 9/6/2012
Lieu : Vauhallan (Essonne)
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Distance : 23km
Objectif : Terminer
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Décembre 2011, j'en ai "assez" de me faire charrier par mes collègues concernant cette brioche naissante au niveau du ventre, assez de sentir la ceinture de sécurité de la voiture disparaitre sous mon ventre gonflé. Il est temps de se reprendre en main après quelques (5) années de refus total de tout sport.
Me voilà achetant mes premières chaussures, suffisamment chères pour me motiver à les utiliser. Les débuts sont difficiles... Après deux premières courses de 10km, je franchis le pas et m'inscris à ce Trail, dont le nom me fait juste penser "J'espère que je vais en baver", avec le collègue qui m'a motivé à reprendre une activité normal, mais ce n'est pas lui qui me fait manger 5 fruits et légumes par jour.
Le rendez vous est pris, je ne peux plus reculer au risque de me faire moquer. Deux jours avant, direction décathlon, achat de chaussures de Trail et d'un CamelBag, il paraît que j'allais en avoir besoin....
Le jour J arrive, j'ai rendez vous à 15h pour le covoiturage. Mon collègue est sympa, car j’ai 30 minutes de retard, surement la peur d’en découdre. Sur la route, je me rends compte que je n’ai pas mon certificat médical (acte manqué ?) et je stress de ne pas pouvoir prendre le départ. Amusant cette crainte d’y participer tout autant que de ne pas pouvoir y aller. Nous arrivons enfin, et voyons tout plein de coureurs. La pression monte, la boule au ventre aussi, je retrouve ces douces sensations quand je faisais vraiment du sport…
Nous décidons d’aller chercher les dossarts avant d’enfiler le matos. En route, deux personnes se croisent et se chambre un peu. L’un dis « J’espère faire moins de 1h40 », le ton est donné... Me voici au retrait des dossarts, pas besoin de certificat car mon dossier était complet. Ouf je peux partir. Vite allons nous mettre en tenue… Pour enfiler un maillot, le cardio, le cuissard et les pompes, j’ai du mettre 20 minutes pour vérifier si j’avais tout, si tout était bien rangé dans mon sac, bref le stress.
Me voici sur la pelouse de départ, je ne quitte pas mon collègue des yeux, il aimerait faire 2h30. Je me dis que c’est abordable, enfin je n’en savais rien. Je regarde les gens, me demande une dernière fois pourquoi je fais tout cela et si je ne vais pas être tout simplement ridicule.
J’écoute à peine le speaker, je suis dans mon monde. Il annonce « Attention, la deuxième partie est boueuse et technique ». Une bruit sourd de contentement de la foule s’élève et je rigole…
« 3, 2, 1, partez » et me voilà, pouce sur le chrono pour le déclencher. Nous attaquons directement la première montée. J’ai en tête le profile de la course et je me dis que finalement ce n’est pas si terrible, nous n’avons fais que 200 mètres, j’aurai du le savoir.
Bref, je suis avec mon collègue, on part doucement avec la foule. Premier ralentissement, nous sommes même arrêtés, je me dis que ce n’est pas cool pour le chrono, mais finalement on s’en fiche. Puis nous redémarrons tranquillement, je m’amuse à regarder les personnes au bord de la route en me disant « Mais, ils n’ont pas mieux à faire ? », je réviserai mon « jugement » plus tard.
Il fait presque beau, nous courons tranquillement, je m’amuse à regarder le temps au kilomètre qui fluctuent en fonction de la portion, je perds tous mes « repères » du plat. Je demande également conseil à mon collègue pour savoir si le rythme va bien, si nous ne sommes pas trop rapides.
Ding ding, tiens mon chrono m’indique 10km, et cela fait 1h02. La comparaison est cruelle avec la première course sur plat où j’avais fais 50"17, mais je fais confiance à mon collègue toujours. Je repense quand même à la personne croisée qui voulais faire 1h40, mince elle ne doit plus être très loin de l’arrivée et moi il me reste 13km.
Premier ravitaillement, je ne sais pas quoi faire, mon sac est plein encore et je n’ai pas l’habitude de manger. Mon collègue me tend un quartier d’orange… Ah finalement, ça fait du bien et je l’ai dégusté. Nous continuons sur le même rythme et j’ai l’impression d’être à l’aise.
Nous arrivons un moment sur un champ et je vois le saut d’une botte de paille, je repense alors aux personnes croisées qui espéraient avoir ce passage. Je dois dire que cela m’a bien fait marrer.
Je sens que j’accélère et il m’invite à partir si j’en ai envie. Mais je ne suis pas sur de moi alors je reste à son contact.
Après l’avoir attendu une ultime fois en haut d’une montée, suite au deuxième ravitaillement, je prends mon rythme sans me retourner en me disant que de toutes les façons il m’avait invité à partir. Nous sommes au kilomètre 16.
Je me prends de plus en plus au jeu, mais je sens que ça commence à tirer. Sur certaines portions, je vois les enfants et adultes au bord de la route. Mon jugement a totalement changé. Cette présence me booste, je me prends pour un « champion », ça fait du bien d’entendre les mains claquer, voir les enfants encourager. Finalement, non ils n’ont pas intérêt à faire autre chose, j’ai besoin d’eux
J’ai l’impression (ça restera qu’une impression) d’accélérer, les pentes me font rire et souffler, mais elles en me font plus peur. Je m’éclate tout simplement…
La fin approche, je vois des participants faire le chemin inverse, je rigole. A certains je leur dis que ce n’est pas cool de leur part, ils ont terminé, semblent frais, et moi je commence à « morfler » un peu quand même. Je rentre dans la ville, la fin est proche, dernière montée, dernière descente, l’herbe, les cordons d’arrivée… Et voilà, je franchis l’arrivée, fatigué mais content d’en avoir terminé. J’arrête le chrono, vite je regarde mon temps : 2h30’27. A ce moment là, je ne sais pas ce que cela vaut, mais je suis content de moi et me rue sur les bouteilles d’eau.
J’ai mal aux jambes, me sens fatigué mais je suis conquis par cette course. Je me jure de ne plus viser les 10km sur route qui me paraissent alors bien fade. J’en ferrai d’autre pour voir les progrès, ou avec les collègues, mais ça y est, j’ai trouvé ma « voie », ce sera les trails. Quel est le prochain Trail marrant à faire. Tiens « Le Cul d’Enfer », voilà un nom qui attire mon attention et je décide de le faire, depuis je suis inscrit.
En conclusion, j’ai adoré l’ambiance, les personnes sur le bord de la route que je ne pourrai jamais assez remercié, les organisateurs et les coureurs que j’ai pu croiser. Etant mon premier Trail, est ce que ce sera ma course « fétiche », peut être. En tout cas, rendez vous l’année prochaine…
2 commentaires
Commentaire de Jean-Phi posté le 05-07-2012 à 20:04:22
Il faut une 1ère fois. A tout âge et dans toutes conditions ! ^^ C'est une belle 1° fois non ? Allez, les suivantes seront très belles également mais la 1° reste indélébile.
jeanphi_Souvenir_de_mon_1er_10 ! ^^
Commentaire de gdraid posté le 05-07-2012 à 20:50:24
Bravo Etienne !
Bon premier récit, pour une belle première tentative,
sur le trail assez difficile, du Castor fou de Vauhallan.
A bientôt à Mondeville !
JC
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