Récit de la course : Trail des Hospitaliers 2011, par Miche

L'auteur : Miche

La course : Trail des Hospitaliers

Date : 30/10/2011

Lieu : Nant (Aveyron)

Affichage : 1504 vues

Distance : 75km

Objectif : Objectif majeur

6 commentaires

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Trail des Hospitaliers 2011 - Retour sur 10 ans de Trail

Déjà trois semaines que j’ai participé à la seconde édition du Trail des Hospitaliers. C’est l’occasion de faire un point sur mes dix ans de trail.

C’est Philippe, qui est à l’honneur dans le dernier numéro d’Ultrafondus, qui m’a emmené sur mon premier trail en banlieue parisienne en 2003. C’était à Rosny sur Seine, 35 km au programme, j’avais eu très chaud et mettre de la poudre isostar dans mon camel avait été une mauvais idée. Philippe avait convaincu les organisateurs de retarder le départ car nous étions nombreux à être coincés sur l’autoroute de l’ouest en ce week-end de Pentecote.

Je venais de la course sur route avec au maximum un marathon couru à allure très régulière. Enchainer des côtes est complètement différent mais j’avais apprécié. Mon enfance dans les Pyrénées revenait dans ma tête.

2004 et 2005 : je tente la course de l’Aubrac, cela se passe mal les deux fois, suite à un départ trop rapide. Idem pour Gruissan et mon premier 50 km.

2006 : je prends le départ des Templiers et un départ très prudent me permet de me régaler tout au long du parcours.

2007 : j’ai les yeux plus gros que le ventre. Je tente les 100 km du Mercantour. J’arrive au bout mais j’ai trop mal aux pieds pour vraiment apprécier et me convainc que les courses de plus de 10h de course ne sont pas pour moi.

2008, 2009, 2010 : j’enchaine les trails jusqu’à 70 km max (Citadelles surtout..), et j’essuie deux échecs relatifs sur le Tour de l’Andorre (85 km en 2009, abandon au 76ème km en 2010).

2011 : année du retour aux sources. Je retourne à Gruissan et cela ne se passe pas super encore une fois. Puis le OFF de l’Ultra Tour des Monts Marseillais qui est superbe au niveau ambiance et paysage mais le mal à la plante des pieds entre le 50ème et le 107ème km atténue le plaisir.

En avril 2011, je découvre grâce à une vidéo sur Ultrafondus un système de laçage que je teste illico et qui semble  ne pas nécessiter de serrer les lacets comme un forcené.  Confirmation au OFF du GRP mi-août : 80 km sans douleur à la plante des pieds !!

Il reste  à confirmer en course : ce sera donc le Trail des Hospitaliers. Malheureusement je me coince le dos début septembre suite à un entrainement un peu trop violent avec Michel, organisateur des Citadelles. Me voilà coincé sans courir pendant deux semaines.

Je reprends ensuite doucement et j’arrive donc à la fin octobre sans réel sortie longue en mode course depuis août. J’ai fait trois randonnées en montagne qui m’ont oxygéné et c’est tout.

Me voilà tout de même le 22 à Nant, 5 ans après les Templiers et ce premier 70 km. Je tombe sur Yvan, frère de Michel, qui est surtout là pour une dernière course en métropole avant de partir sur le solokhumbu trail de Dawa Sherpa. Je discute aussi avec Michel à qui j’ai annoncé que mon seul objectif (en terme Kikourou) était de finir devant lui. Du coup on a tous les deux la pression…

Je mange avec des bénévoles du GRP qui me raconte quelques anecdotes vécues pendant leur ravito. Ensuite dodo au camp du Larzac grâce à Thomas, rencontré pendant le GRP et qui a proposé des chambres à toute la communauté kikourou. Merci à lui !!

Je dors bien et me retrouve peu avant 5h le dimanche sur la ligne de départ aux côtés de Michel. Il y aussi Adrien, second l’année précédente et qui semble vouloir gagner cette année. Il en est capable en plus ! Il y a aussi Alain, qui organise avec Adrien la nuit des Ruthènes et qui est bénévole sur le GRP depuis 2008.

Je me suis préparé deux tableaux de marche, un « optimiste » en 9h et un « pessimiste » en 11h. J’ai une paire de chaussettes de rechange pour Dourbies, 2 sandwiches pour tenir le coup jusqu’au premier ravito solide et des mars aussi en cas de coup dur (en plus des gels et des barres énergétiques).

Je pars avec Michel mais très vite il file devant et je préfère rester à mon rythme. Je sais qu’il me faut du temps pour mettre en route les jambes. Après un km de route, on se retrouve sur une piste forestière, puis très vite sur un sentier étroit. Le parcours a changé depuis 2006 ! Ma frontale n’éclaire pas beaucoup (ma Myo Petzl est hors service suite à un faux contact dans le boitier piles). On est en file indienne dans la nuit avec le brouillard qui nous enveloppe.

On monte petit à petit vers Sauclières que j’atteins en 1h48 contre 1h52 prévu en « pessimiste ». Je suis vers la 90ème place. Ensuite on suit l’ancien tracé de chemin de fer puis on fait une superbe descente vers St Jean de Bruel. Les jambes tournent bien en descente et je me régale. Dans la montée suivante, je me goinfre de mon premier sandwich. Je rejoins aussi Jérôme et son copain. Jérôme est à la peine, il sent que ce n’est pas sa journée…

Peu avant le ravito liquide de la Croix des prisonniers, j’aperçois une féminine devant moi mais quand j’arrive au ravito, elle est déjà repartie. Je fais le plein d’eau avec juste ce qu’il faut pour rejoindre le ravito suivant, en me basant sur ma consommation habituelle de 0,5 l par heure de course et sur un temps estimé de 3h max pour rejoindre Dourbies.

Dans la montée suivante, nous passons au-dessus du brouillard et le soleil se lève. La rosée accrochée aux arbres ajoute encore une touche de douceur. C’est magnifique, quoi (cf les photos de ceux qui avaient un appareil photo) !

Je rattrape Alain dans la montée vers le St Guiral. Il zigzag et semble en perdition. Il me confirme qu’il n’a pas de jambes. Il abandonnera à Dourbies malheureusement.

Je rattrape Sonia peu avant le sommet du St Guiral. Je la lâche dans la descente qui fait suite. Je manque de me tordre une cheville à cause des feuilles qui masquent la végétation. Aussi je redouble d’attention. Je crois apercevoir plusieurs fois le buff de Michel devant moi mais quand je rattrape le coureur dessous je m’aperçois que ce n’est pas lui.

Peu avant Dourbies, Badgone et Martine m’applaudissent et Jean-Pierre, un coureur habitué du GRP (4 éditions !) et des Citadelles, me prend en photo. Dans le raidillon qui mène au ravito, c’est José, un autre bénévole habitué du GRP (4 éditions aussi !) qui m’encourage. Je lui demande si Michel est loin : « 3 ou 4 minutes » me dit-il. Je suis maintenant 45ème.

Je mange quand même correctement à ce premier ravito solide, même si je regrette l’absence de charcuteries. Je compense en prenant quelques cacahuètes que je transporte dans mon sac. Je me re-crème les pieds avec de la NOK et je change les chaussettes comme prévu. Pendant ce temps, Sonia fait un ravito éclair et repart devant moi.

La suite vers Trêves est facile au début. Puis on attaque une montée raide. Je rattrape de nouveau Sonia qui me dit avoir un coup de pompe. Elle me dit qu’elle ne supporte que les gels en course. La descente derrière est longue et elle me rattrape vers le bas juste au moment où je rejoins Michel. C’est lui qui a le coup de pompe maintenant, surtout moral. Emmanuel nous double aussi.

Nous entrons tout de même presque ensemble dans la salle de ravito de Trêves. Je dis à Michel que nous sommes sur les bases de 9h30/9h45. Sonia et Emmanuel repartent tout de suite. Je mange bien de nouveau, je prends ce qu’il me faut comme eau pour la section suivante que je prévois en 2h max et je repars avec Michel sous les acclamations de la foule en délire (Martine et Badgone quoi…). Les organisateurs ont changé le parcours sur la section suivante et c’est TRES technique. Après un peu de plat facile où Michel ne parviens pas à me suivre, on attaque une traversée en dévers qui dure une éternité. On n’arrête pas de monter et descendre et on n’avance pas.

On attaque ensuite une grosse montée sur le Causse et il fait chaud. Juste au moment où je croise un bénévole avec une radio, j’entends que le premier vient d’arriver et il me dit que c’est le dossard 2. Je sais donc que Adrien vient de remporter la course. J’ai un gros coup de pompe dans cette montée. Je prends un mars avant que l’hypoglycémie ne me terrasse. Vers le haut, je tombe sur un coureur blanc comme un linge qui me demande de l’eau. Il n’a que de l’isostar et il ne peut plus l’avaler. Je lui donne un fond de bouteille d’eau plate.  Puis deux autres coureurs allongés par terre dont le dossard 4. C’est vraiment l’hécatombe sur cette section. Heureusement, comme depuis le début du parcours, il y a des secouristes et des bénévoles régulièrement sur le parcours et on se sent donc en sécurité.

Je descends cers Cantobre comme une balle. Mais il y a un dernier raidillon juste avant le ravito. Je rattrape Sonia dans cette montée puis Emmanuel dans la salle car il vient de se faire très mal à la main en tombant. Il est désespéré. Je prends juste un peu d’eau et je repars avec Sonia. Du coup, je sais que j’ai raté les crêpes qui étaient sur le comptoir….

J’ai une pêche d’enfer et je monte comme un fou vers le Roc Nantais. Deux des bénévoles avec qui j’ai mangé la veille sont là et m’encouragent à tout rompre. Je repars encore plus fort. Je suis maintenant 35ème et je veux garder ma place. La montée est longue et régulière mais je sens que plus rien ne peux m’arrêter. Mon GPS me dit combien il reste de km puis combien de centaines de mètres.

Enfin le Roc Nantais et je bascule dans la dernière descente. Personne devant moi à rattraper, personne derrière qui peut me rejoindre. Je savoure ce dernier km en me disant que ce parcours, ces paysages, ces bénévoles, cette ambiance, c’était vraiment super.

Je termine en 10h20, donc mieux que le parcours « pessimiste » mais avec 30 à 40 minutes de plus que mon temps estimé à moins de 20 km de l’arrivée, preuve que la section Trêves – Cantobre a vraiment fait mal.

Il y a Valérie qui attend Pascal. Je m’allonge dans l’herbe pour discuter avec elle et applaudir les suivants. Sonia termine quelques minutes derrière moi, puis Emmanuel avec sa main rafistolée, puis Michel un peu déçu d’avoir craqué sur la fin, puis Pascal puis Jérôme.

Il sera alors l’heure d’aller prendre une douche, de se restaurer et de rentrer chez moi…

Aucun souci à la plante des pieds. Je me sens maintenant prêt dans ma tête à affronter un 150 km. Et justement il y a la première édition du Grand Raid Occitan en Juin 2012 !!!

6 commentaires

Commentaire de laulau posté le 16-11-2011 à 15:14:15

Belle course malgré le peu de kilomètres à l'entraînement...Et puis ton objectif Kikourou est atteint ;) !

Commentaire de mic31 posté le 19-11-2011 à 08:34:52

Je t aurai un jour, je t aurai !
C était très sympa cette course et magnifique.
Tu as oublié dans ton cv de trailer de noter la création du Grand Raid des Pyrénées en 2008, pourtant c est déjà un monument.

Commentaire de Miche posté le 19-11-2011 à 10:35:12

Je sais que tu m auras un jour... Trail aux Étoiles le 3 mars, à Vigan ? Il est de jour maintenant...

Commentaire de mic31 posté le 19-11-2011 à 11:07:37

Je t aurai un jour, je t aurai !
C était très sympa cette course et magnifique.
Tu as oublié dans ton cv de trailer de noter la création du Grand Raid des Pyrénées en 2008, pourtant c est déjà un monument.

Commentaire de Miche posté le 19-11-2011 à 12:27:00

Je sais que tu m auras un jour... Trail aux Étoiles le 3 mars, à Vigan ? Il est de jour maintenant...

Commentaire de mic31 posté le 19-11-2011 à 13:35:23

Ca bugue... Non pas de Trail aux Etoiles, il y a les Pieds Cloutés ce we là.

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