J'avais envie d'aller en altitude, j'avais envie de faire du D+ alors j'ai pris un dossard pour ce Maratour 2011.

Le départ est donné à 8h07 après quelques indications sur la course données par Arnaud. La météo s'annonce difficile pour l'après midi alors les barrières horaires sont strictes à la montée et les organisateurs s'autorisent à couper la course à 2600 ou 3200 selon l'évolution. Pfff... je regarde mon plan de course plié dans une des poches de mon sac et là je doute un peu de mes capacités à passer avant les barrières horaires. 2200m de dénivellé en moins de 4 heures. Moi qui est prévu de faire le parcours sur un mode prépa pour la suite du programme estival et bien c'est pas gagné.

Il ne va pas falloir trainer....

La première descente est cahotique, je n'arrive pas à rentrer dans la course. Ca glisse, ça glisse, j'ai mal partout et je crois bien me retrouver rapidement avec le serre-file.

8h40, enfin la montée. J'adore les lacets qui montent tranquillement. J'attrape mes bâtons (un modèle unique, un proto fait tout expres pour moi par un fabriquant français venu me rencontrer sur mes cours de marche nordique) et je commence cette formidable ascension devant nous amener au sommet du glacier. Je n'ai jamais fait une telle course. J'ai lu quelques récits et je retrouve les images décrites par les coureurs de l'édition précédente.

Le sentier est magnifique le long d'un ruisseau, la végétation est riche. Je révise mentalement ma botanique et je monte au rythme du balancier de mes bras et de mes bâtons. Je rattrape quelques coureurs et j'arrive ainsi jusqu'au premier point de contrôle 2000m je salue Marie et hop on continue. Il me reste tout juste une heure pour la deuxième barrière horaire à 2600m. Il ne faut pas s'attarder. Je garde un rythme régulier, c'est mon point fort. Je marche toute l'année des dizaines d'heures par mois pour animer tous mes cours que mon corps s'est habitué à cet exercice. Cela me laisse tout loisir d'admirer le paysage. Nous prenons de la hauteur, la végétation devient plus razante, les sommets se détachent. Bientôt l'ambiance sera plus minéral et je me laisse bercer par un doux parfum d'altitude.

2600m, 10h40 je suis juste à la barrière horaire mais cela passe. Prochaine étape dans une heure à 3200m sinon pas de glacier la course s'arrêtera pour moi. Je me promets de ne pas me mettre en sur-régime mais je compte bien y aller sur la neige. Je continue à monter et monter toujours. Je m'alimente régulièrement, une barre énergétique maison à base de poudre d'amande par ci, une fraise tagada par là. La formule fonctionne bien avec les noix de cajou en plus pour le plaisir.

3200m, 11h40 un vrai métronome. J'y suis arrivée, j'ai le droit d'y aller sur le glacier. Les derniers 400m de D+ sont terribles dans la neige, les pieds ont du mal à fixer leurs appuis. Je dérape, je m'accroche aux bâtons pour me hisser jusqu'au sommet. 3600m d'altitude et là 2 bénévoles emmitouflés qui pointent les coureurs. Il est 12h17, je suis ravie. Je viens de vivre une première partie de course fabuleuse.

Allez je me lance pour une descente vertigineuse de 2000m de D-, un truc de dingue. Je ne fais jamais cela à l'entrainement. la première étape dans la neige est un vrai jeu. Je m'amuse terriblement à sauter dans la neige et rebondir jusqu'au point 3200. Nous sommes sur un aller-retour entre le point 2600 et 3600. Ensuite c'est une piste large dans le minéral. Je suis bien, je cours tranquillement dans cette descente facile jusqu'à la fin de notre aller/retour.

Le parcours ensuite empreinte les pistes de ski, certainement le passage le moins joli mais cela ne dure pas. Je me concentre sur le balisage qui est parfait. Je suis seule depuis la descente et je m'amuse beaucoup. J'aperçois bientôt la station des 2 alpes en contrebas. Je suis prudente. je descends toujours très tranquillement car il y a une deuxième boucle d'environ 9kms avec une dernière belle grimpette. Je traverse la station, Bertrand est venu m'encourager au ravitaillement il est 14h10. Il a terminé 2ème du Chibani et me prévient que la grimpette est sévère.

3kms de plat pour trotiner un peu et se ravitailler avant la dernière difficulté. J'attrape à nouveau mes bâtons et j'attaque cette dernière montée. Effectivement cela s'annonce difficile. J'aperçois les coureurs devant moi et devine ainsi le tracé du sentier. Je branche un peu de sic dans les oreilles et hop hop je reprends mon rythme régulier. Jusqu'à la petite cabane en bois, rien de vraiment difficile mais après whaou... le sentier s'incline dangeureusement et là tu as l'étrange impression de ne plus avancer. Il faut ralentir changer de rythme mais rester régulier. Et un, deux, trois et un deux trois au son de Vangelis j'arrive bientôt au sommet. Je bascule de l'autre côté pour rejoindre une deuxième fois la station. La descente est facile et rapide. 

Bertrand m'attend au pied de la descente il reste un kilo pour traverser la station avant de franchir la ligne d'arrivée. Alors dernier petit défi de la journée je me remets à trotiner dans l'espoir de faire moins de 8h et c'est bien en 7h57' que je termine cette superbe course.

Merci Arnaud et toute l'équipe de bénévoles. Je me suis régalée sur un parcours exigeant mais splendide. J'ai hâte de revenir dans quelques jours maintenant pour prendre le départ en duo du tour de l'Oisans.