Récit de la course : Le Tour des Glaciers de la Vanoise 2011, par André 78

L'auteur : André 78

La course : Le Tour des Glaciers de la Vanoise

Date : 3/7/2011

Lieu : Pralognan La Vanoise (Savoie)

Affichage : 2239 vues

Distance : 72km

Objectif : Terminer

2 commentaires

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Quelle belle course pour une première longue en montagne - finalement ça passe bien

Eté 2008, en vacances à Pralognan et j’assiste à l’arrivée du TGV, parcours de repli compte tenu des conditions météo orageuses: Pralo – Chavières – Pralo – Col de la Vanoise – Pralo : environs 48 km.
En voyant les concurents arrivés, je me dis : un jour je ferai cette course.
Je n’avais jamais fait de trail auparavant et j’avais couru mon troisième marathon à Paris en avril 2008.

Janvier 2011 : plus de place sur le marathon du Mont Blanc que j’avais couru en 2010. Stéphane qui je partage cette passion du trail depuis fin 2008 me dit qu’on n’a pas le choix : cette année ce sera le TGV.

En préambule je voudrais remercier ma femme qui m’a soutenu et a supporté mes longues séances d’entrainement le WE parfois au dépend de la vie de famille, mes enfants, toujours fiers de leur papa, Stéphane qui n’a jamais douté de ma capacité à finir cette course magnifique et Nano qui nous a prêté son appartement, ce qui nous a permis de passer ce WE dans d’excellentes conditions
Dernier point, on me demande souvent pourquoi je cours, c’est vrai ça ???!!! Alors cette année je décide de courir pour soutenir l’Unicef. En partenariat avec mon entreprise Unilever, j’organise donc une collecte auprés des employés. Stéphane s’est donc joint à moi pour cette collecte et nous avons pu récolter environ 2000 € qui seront reversés à l’Unicef.

Vendredi 1er arrivée à Pralognan après une bonne route depuis Paris, petit tour dans le village, nous résistons à la tentation de la tartiflette dans les restos contrairement à l’année dernière au MMB ! Cette année nous sommes raisonnables, on fera ça après la course.

Samedi, petite mise en jambe pour faire découvrir Pralo à Stéphane, montée au Mont Bochor par les Pariettes, puis refuge des Barmettes … là haut le lac des vaches et le col de la Vanoise….non il faut être raisonnable on ne montera pas, donc retour à Pralo via l’Arcelin et la cascade de la Fraîche. La montagne est superbe, le ciel est d’un bleu azur, nous sommes impatients d’aller arpenter les sentiers le lendemain.
Stéphane est sous le charme de ce site magnifique et songe déjà à venir passer une semaine avec sa petite famille fin juillet.

18h15 : Briefing….RAS ce sera long, il y aura l’altitude, bien suivre les panneaux et le balisage.

Dimanche 3H30, le réveil sonne après une courte mais bonne nuit, un bon petit dej et nous voilà parti pour rejoindre la ligne de départ et émarger la feuille de course.

J’ai depuis une bonne semaine une certaine appréhension par rapport à cette course, Stéphane ne cesse de me rassurer en me disant que le plan d’entrainement était bon que j’ai l’endurance et que sauf incident grave ça passera sans problème. Mon objectif est clair : finir dans les temps et en bon état et passer les barrières horaires à la limite pour ne pas me griller.

5h07 : le départ est enfin donné, nous partons en peloton vers les Fontanettes à la lueur de l’aube naissante et des lampes frontales, ça discute on cherche le rythme, les batons tapent les cailloux, ça discute. Stéphane part devant, chacun son rythme.
Les Barmettes, on file ensuite par le chemin bordé de mur en pierre.
Le peloton s’étire.
Le fameux Lac des vaches, c’est beau et magique, la montée est passée sans problème. Dernier raidillon avant le col de la Vanoise ; à gauche s’élève la Grande Casse où l’on aperçoit 2 cordées sur le glacier. Le soleil pointe sur les sommets nous sommes entre nuit et aube, la lumière est très particulière.

Col de la Vanoise, 1h40 de course petit ravito rapide et c’est reparti.
Direction l’Arpont pour arrivée dans les temps, il nous annonce sur la feuille de route le refuge au km 18,5, je pense y être à l’aise.
La redescente vers l’Arpont est splendide entre petits plans d’eau, cours d’eau et prairies et sommets enneigés.
J’en prends plein les yeux.
Je surveille les moindres douleurs aux pieds mais rien : après ma dernière sortie d’entrainement le dimanche précédent une mauvaise douleur sous le talon me fait craindre le pire, fatigue ? Un coup de fil à mon podologue qui vient de me refaire des semelles : « repos complet toute la semaine et prenez vos anciennes semelles pour courir dimanche prochain : pas de risques ».
Les 3 petites heures de marche de la veille sont bien passées, on a été bien plus prudent que l’an passé où nous étions monté comme des furieux jusqu’au chalet des Bossons depuis le chalet de mon frère à Taconnaz puis redescendu en courant ce qui nous a valu des petites courbatures au départ du MMB - Ce n’était pas très malin !!!!

La veille lors du briefing, le CRS nous avait mis en garde sur les effets de l’altitude sans nous en dire plus sur ses effets : j’attends donc les effets, mais rien.

Passage du blokaus, un CRS veille… je lui demande de me prendre en photo.
Traversée du gros éboulis annoncé au briefing, le rythme est très ralenti, ce n’est pas le moment de se fouler une cheville ou de tomber.
Mon GPS annonce 18.5 km et pas de refuge en vue, je pensais être cool, en fait j’arrive avec 20’ d’avance seulement sur la BH et mon GPS annonce 22 km !
Je prends tout de même le temps de bien me ravitailler, coca, soupe st Yorre, tuc, pain fromage saucisson.
« Fermeture dans 10’ »
Je repars : 15 km annoncé pour rejoindre Plan Sec.
Cette partie est à la fois roulante sur certaines parties avec quelques petits coups de cul fort sympathiques qui cassent bien le rythme comme nous l’a indiqué Philippe lors du briefing. J’alterne marche et relance, j’en profite parfois pour discuter un peu avec d’autres concurents, je me sens bien. Est-ce que mes jambes vont tenir pour encaisser les descentes du Barbier et de Chavière ???? C’est finalement ce que j’appréhende le plus.

Une bonne petite descente non loin de Plan Sec, je sens un bon échauffement sous ma plante de pied… je stoppe, tire ma chaussette et c’est reparti on verra à Plan Sec.
Je commence à doubler des concurrents qui souffre dont un qui me dit qu’il ne peut plus rien avaler et vomit tout ce qu’il peut depuis 1/4h ;
Je lui demande ce qu’il boit :
- « une boisson d’effort »
- « tu as testé ? »
- « non pas vraiment ».
Olivier une de mes connaissances qui est un furieux de sport (Iron Man, UTMB) m’avait conseillé Pileje en boisson d’effort me disant que l’eau ne suffirait pas pour faire le TGV. Après 3 tests lors de mes sorties longues j’ai laissé cela au placard : écœuré au bout de 3h de course.
Finalement une bonne hydratation avec de l’eau couplée avec quelques barres et des gels ça fait le boulot.

7h40 de course : Plan Sec , j’arrive finalement avec peu d’avance et je reste dans mon objectif : rester dans le timing et bien gérer la course. Envoi d’un SMS à ma femme pour la rassurer sur mon état et le timing.
J’observe des coureurs autour de moi qui sont dans un sale état : crampes, ampoules, fatigues…la souffrance se lit sur les visages pour certains c’est la fin, quant à moi, je m’étonne de mon bon état.
12 / 13 km annoncés pour l’Orgère.
Je prends mon temps, regarde mon pied : rien juste une petite plaque rouge, je remets tout en place et c’est reparti.

50m après le refuge, mon pied gauche glisse et c’est la chute de tout mon long dans la boue…rien de grave, c’est reparti.

Je contourne les lacs c’est beau !

En route vers le col Barbier, je croise des randonneurs qui m’encouragent, c’est toujours sympa.

Ca monte, ça monte, ça passe tranquillement, je reste en moyenne depuis le début autour de 12’ / km donc pas de soucis.

J’aperçois enfin le gros sapin du col barbier, je discute un peu avec un concurrent qui vient de Lyon, c’est étonnant on ne cesse de se doubler et de se rattraper sans jamais avoir le même rythme au même moment ; je finis par le laisser derrière moi.
Contrairement à ce que je croyais le descente vers l’Orgère n’est pas tout juste après le gros sapin encore un effort pour monter…courage.
Les paysages sont splendides.
Je bascule de l’autre coté du col, une belle descente, j’ai des jambes, je fonce, le chemin est stable, je prends vraiment du plaisir dans cette descente qui dure assez longtemps finalement et qui se termine sur un chemin bien souple dans la forêt.
Petite remontée vers l’Orgère, j’ai plus d’une heure d’avance sur la BH cool !

Je prends mon temps et me ravitaille très bien, cette fois je sais que c’est dans la poche même s’il reste encore 22 km à faire : un petit 1000 m de D+ à monter, disons 2 h et 1400 m de D- à descendre 1 h 30, ça passera en moins de 15h et pourquoi pas moins de 14H30 ?
Il y a finalement peu de monde au ravito, certains font la sieste.

C’est reparti pour Chavières, le démarrage est rude, j’y vais pas à pas, je ne regrette vraiment pas mes batons !

Devant moi un groupe de 4, je les suis tranquille.
Le paysage est vraiment superbe, le paysage change dans la montée, d’abord la forêt, puis l’herbe et beaucoup plus haut on arrive en dans un univers plus minéral c’est vraiment magnifique. Je rattrape le groupe de 4 qui me demande où est le col de Chavières, je leur indique : « là haut ! » et là je sens de leur part un gros coup de mou, je ne les reverrai plus.

Je rattrape quelqu’un que j’avais vu la veille à la pharmacie et qui avait fini en 15h06 en 2010.
«Alors en – de 15 h c’est jouable ? »
- Tout dépend de la descente.
On aperçoit au loin le col précédé par un névé, et les 2 CRS qui pointent et encouragent.

Dans la dernière montée des coureurs font une pause allongés dans l’herbe !!!
Moi je continue doucement mais surement
Je bois régulièrement…mais… plus d’eau dans mon camel !!! Peclet n’est pas loin. Je ne sais plus si je l’ai rempli à l’Orgère.

12h15 de course,c ol de Chavière, ça y est j’y suis c’est magnifique, vue sur le Mont Blanc et les Ecrins de l’autre coté.

Mon GPS marche encore c’est cool !

La redescente est courte mais abrupte dans du schiste, c’est bof. Un dernier névé que certains descendent sur les fesses ! On aperçoit le refuge, encore un petit effort.
J’ai encore vraiment des jambes la descente devrait se passer sans problème.

12h54 de course : Peclet Polset : je plis les batons et les attache à mon sac, me ravitaille à nouveau bien et m’apprête donc à avaler les 12 derniers kms.

Je profite encore de ces superbes paysages et c’est parti.

J’aperçois 2 coureurs qui semblent encore avoir des jambes, j’essaie de les rattraper. Je double un concurrent qui me dit que c’est fini pour lui : il abandonne si prêt du but il veut trouver quelqu’un pour le redescendre il n’en peut plus.

Juste après Ritord je rattrape les 2 concurrents, on discute, on marche sur le plat et on court en descente après je connais par cœur.

Le Roc de la Pêche, les Prioux, le Pont de Gerlond : ça sent l’écurie, les deux dernières bosses après le pont de Gerlond qui finissent de nous casser les pattes.

Un organisateur nous annonce 1,350 m pour l’arrivée, on y est et je suis en bon état, on fera moins de 15 h sans problème dommage pour les 14h30.

Le camping, les applaudissements, l’arrivée dans Pralo, on court à trois, j’ai eu le temps de laisser un message à Stéphane pour lui dire que j’arrivais.
Il m’a laissé un sms : « 18h je pars à la douche ». Il a bien carburé !
J’apercois Stéphane sur le coté à l'arrivée, on accélère

Le tapis rouge et nous arrivons tous les 3 ensembles, ça y est c’est fini.
14h45 !
J’embrasse Stéphane.

Je témoigne auprès de Philippe de notre collecte au profit de l’Unicef, un petit verre de coca, malheureusement les osthéos ont plié bagage dommage.

Je suis heureux j’ai fini en bon état, la course s’est passée comme je l’avais imaginé dans les meilleures conditions, finalement ce n’était pas si dure que ça : l’entrainement ça paie, mes séries de + de 3000 marches le long de la Seine, mes sorties longues, le vélo, le fractionné en cote, les séances de seuil. Tout cela a bien payé !

Après une douche trop rapide, Stéphane avait réservé le resto, je me retrouve devant la tartiflette et une bonne bière mais je mange tout doucement, forcément ça ne passe pas hyper bien mais ça passe.

5 jours après c’est que du bonheur, la récup se passe très bien.

Un grand merci aux organisateurs et aux bénévoles qui nous ont permis de faire cette course dans d’excellentes conditions et sous une météo exceptionnelle !

2 commentaires

Commentaire de Jean-Phi posté le 09-07-2011 à 17:34:09

Bravo ! Bonne gestion et le tout dans la plus grande sérénité ! Très belle course !

Commentaire de tidgi posté le 09-07-2011 à 22:34:35

Super l'idée de la collecte pour une bonne cause ! Bravo !
Tout comme ta gestion de course, on ne devait pas être loin aux 1° ravitos, au vu de tes temps de passage. Après tu as foncé ;-)

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