L'auteur : rené80amiens
La course : 6 heures du Val de Noye
Date : 18/7/2010
Lieu : Esquennoy (Oise)
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Distance : 0km
Objectif : Pas d'objectif
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Il y a des courses que l’on fait pour la 1ère fois, ou qui serviront de référence, ou encore pour améliorer son chrono.
Il y a des courses auxquelles on participe pour le prestige qu’elles représentent, et puis, il y a celle où l’on s’inscrit pour faire un bilan de santé.
Voir où j’en étais était donc l’objectif du jour en participant aux 6 heures du Val de Noye à Esquennoy (60) en ce dimanche 18 juillet 2010.
Elle m’avait été préconisé par mon entraîneur , afin de faire un test grandeur nature de la guérison de ma tendinite du genou. Médicalement, mon kiné était favorable aussi, car aucune douleur ne se faisait à présent ressentir ni ses exercices hebdomadaire, ni de mon côté lors de mes footing d'1h à 1h30 ou en VTT.
Il ne restait plus que la compétition pour juger effectivement si j’étais apte à reprendre des entraînements de qualité pour préparer enfin la CCC, puisque j'avais déjà annulé le marathon du Mont Blanc et la 6000D
Esquennoy, petit village à 3km de Bretreuil, entre Amiens et Beauvais, était pour moi un terrain inconnu. Je fis donc quelques recherches et je trouva 2 récits sur kikourou m’informant de quelques détails descriptifs du parcours (léger faux plat, descentes, surfaces différentes : macadam, herbe, gravillons, le tout dans un cadre agréable).
Là-bas, c’est ‘’la bonne franquette’’, même si ce n’était pas leur 1er coup d’essai. C’est la course du coin quoi, on ne se prend ni pour des héros, ni des gladiateurs, non non, le truc sympa, mais officiel, avec un parcours précis de 1420m et 11m D+ , table de comptage de 4 personnes, un annonceur de dossard, speaker, tente de soin, et 2 ravitos, un solide et liquide côté départ, et un liquide à l’opposé, c’est à dire là-haut ! Oui, enfin en haut du faux plat, vous allez voir pourquoi !
Le départ était prévu à 10h, sous un soleil déjà radieux à 8h30, heure à laquelle je postais ma table de ravitaillement personnelle, une coutume chez moi depuis mon accoutumance aux courses horaires.
Le ciel était d’un bleu azur, pas un nuage à l’horizon, et les éoliennes à l’arrêt, que l’on voyait déjà de la route en arrivant ici, nous indiquaient l’absence de vent. J’aurai dû prévoir la crème solaire (indice 50)… car ce qui était sûr c’est qu’il allait faire chaud sous ces 30 et quelques degrés annoncés…
L’idée, était donc de mettre mon ravito à un endroit qui resterait le plus longtemps possible à l’ombre. Un tour de reconnaissance s’imposait…
c’est là que je fis connaissance du 'faux plat' ! plus qu’un raidillon annoncé au fil des tours, une côte ! Au bout de 6h, si si, c’était une vraie côte (qui me représentera au final un dénivelé de 836m D+ (!)), pas mal pour un faux plat ;)
Qui plus est, représentait plus d’1/3 du parcours, 1/3 à 3% ... ça m'inquiétait un peu !!
Autrement, effectivement le cadre était verdoyant, de ce côté là pas de problème, et la descente était bien là proportionnelle à ce que je venais de constater, ce qui devrait néanmoins s’équilibrer dans les heures tournantes, à conditions de bien les gérer cardiaquement, ce que me préconisa mon entraîneur, ici présent , avec un départ prudent.
Le tour se finalisait bientôt au croisement de la route nationale 1, où se postait ici là, le Christ, merveilleuse idée qui connotait un chemin de croix qui nous attendait !
Cette reconnaissance était loin de me rassurer, mais rassurez-vous, il n'avait pas à s'inquiéter, on était presque arrivé, on pouvait donc continuer !
Le balisage nous faisait longer le trottoir gravillonné jusqu’à l’église Saint-Pierre (lieu d'arrivée) et son admirable clocher carré à coupole, style renaissance, datant du 16ème siècle, dont la nef nous surveillerait du haut de ses 40m !
Dans un 1er temps, je pensais me mettre ici, avec Chtigrincheux (également présent pour l’occasion, après son récent exploit de son off Paris –Roubaix ! ), à quelques lieues du point de départ, puis je me ravisais, et j’eus bien fait en choisissant quelques centaines de mètres plus haut, ce dit trottoir de la RN1 plus à l’ombre dans les heures chaudes.
Dernières consignes de course, et nous voilà partis pour 6h de course non stop, avec les marcheurs et les relayeurs également invités à la bronzante partie estivale.
Les 2ères heures furent courues à 125bpm. Le genou tenant bon, DC (ndlr : coach) m’autorisa à passer à 135bpm jusqu’à la 5ème heure, avant d’accélérer au bon vouloir si bonne sensation. Après négociation, je grappillais une ½ heure ! Pas facile notre DC, surtout quand il apprit que parfois le cardio montait à 140, et me demanda de le faire redescendre illico ! et ça, c’était non négociable !
En ce jour en tant que ‘’Marcheur’’, il surveillait ma posture, prenait des nouvelles de me genou, m’encourageait. Moi, je prenais ce qu’il me disait, et me replongeais dans mes musiques fétiches, observait ce qui se passait, cherchais mes adversaires tout en profitant de la beauté que nous offrait la nature. Les tours défilaient, mais je ne savais point où j’en étais, je courais, et je m’en contentais.
J'observais et photographiais les animaux que je voyais, regardais tourner ou non les éoliennnes, écoutais le bruits des pas qu'on faisait, et quand on sortait du village, commençait alors la partie montante en herbe, le silence ainsi règnait... le temps passait...je savourais.
Voilà, il était maintenant l’heure d’accélérer, le genou tenait encore, même si les muscles se durcissaient. Progressivement, je faisais monter le pouls à 150, 155bpm. A 160 bpm, je stabilisais, ça se ressentait, régulièrement je doublais. Le genou montrait ses 1ers signes de fatigue, il me titillait, signe que finalement il n’était pas complètement guéri, je doutais mais jamais ça durait, donc je continuais. Je ne sais pas combien je faisais au tour, mais ma consommation d’eau s’en ressentait. Jusqu’à lors, je tournais à 660ml/h, et sur la dernière heure ça avait tout simplement doublé, toujours en maintenant 200kcal/h. J’avais dû faire appel à un bénévole pour assurer mon ravito en eau, sans lequel je n’aurai pu poursuivre ma chevauchée. 33cl par ¼ d’heure, j’avais une descente que je n’aurai pas voulu remonter à vélo !
En référence, à La Gorgue, j’avais fait 67km, sur du plat cette année.
Ici, ça montait quand même, j’espérai réussir à atteindre les improbables 70km au coup de sifflait final, mais ça faisait juste…c’était stupide mais toujours est-il que ça me faisait avancer, fallait bien s’accrocher à quelque chose, autrement, on s’écoute et on lâche prise. J’avais en ligne de mire le 1er de la course. Cette casquette verte à maillot bleu inscrit ‘’Paris joinville’’ m’avait déjà mis 3 tours, et j’avais à cœur de le reprendre, déjà pour l’empêcher de m’en mettre un 4ème ( !) , et puis en avançant ainsi, peut être que j’arriverai à grappiller quelque chose, puisqu’à un certain moment, j’avais demandé aux bénévoles du comptage, la classement du dossard 81. On m’annonçait à la 5ème ou 6ème place , ce qui était déjà pas mal pour min genou !
J’y parvins, mais jamais je ne pus véritablement le lâcher pour essayer de revenir un peu…admirable ce GACK Denis !
Au final, je finirai au pied du podium, mais là-bas, il n’y en avait pas ! Eh non, là-bas, tout le monde est récompensé du dernier au 1er, avec tous nos applaudissements d’admiration pour ce dernier qui a finit premier !
En faite, à tour de rôle, tout le monde était appelé dans l’ordre croissant des km parcours par catégorie (juniors, marcheurs, relais, femmes, hommes) pour de bien belles photos de famille ( #@ bientôt ici...) et partager le pot de l’Amitié, pour clore ainsi une bien belle journée ! !
2 commentaires
Commentaire de CROCS-MAN posté le 24-07-2010 à 10:40:00
BRAVO et merci pour ton récit.
Commentaire de Pat'jambes posté le 25-07-2010 à 23:09:00
Ca me fascine ces courses horaires... Je me demande souvent à quoi ont pense pendant si longtemps... He bien on "regarde", "observe", "savoure"...
Bravo, merci pour ton récit et on croise les doigts pour ton genou.
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