Récit de la course : La Barjo - 63 km 2010, par breizhman14

L'auteur : breizhman14

La course : La Barjo - 63 km

Date : 20/6/2010

Lieu : Barneville-plage (Manche)

Affichage : 2667 vues

Distance : 63km

Objectif : Pas d'objectif

3 commentaires

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Un barjo ne s'y trompe pas

Un nouveau trail, ça méritait bien que je me fende de quelques lignes. D'autant que le terrain de jeu proposé est (à mon humble avis) le plus beau panorama de toute la Basse-Normandie: la côte N.O. du Cotentin.

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Côté orga,même si c'est une première, on sent déjà que les organisateurs ont du métier, rien n'est laissé au hasard et tout est prévu pour que la fête soit belle. Jusqu'à maintenir le suspense: si la distance et le parcours sont connus depuis longtemps, rien n'a filtré sur le D+. Du coup, sur les forums, ça calcule, ça estime, ça suppute... la fourchette admise est de 1200/1500 m (j'avais estimé 1450). Au briefing l'info tombe: 1950m de D+ !! Ouch!!!

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Le coup d'envoi est donné à l'heure réglementaire, on est près de 200 à s'élancer de la plage de Barneville. On s'offre 5 km d'échauffement à contourner le havre de Carteret, passage au port bien desert en ce dimanche matin.

Quelques banderilles enfin pour grimper le cap de Carteret, contourner le phare. Nous voilà dans les dunes de Hatainville, les pieds déjà enfoncés dans le sable. Le paysage est pelé, sable et herbes rases. La civilisation revient en traversant le bourg d'Hatainville, 10 km de faits!

Petit ravito en descendant sur la plage (donc re-sable!) et ça repart plein nord pour en ressortir 1km plus loin à beaubigny. Ici la plage est immense, il faut dire que de Hatainville à la pointe de Rozel (là-bas tout au bout) c'est 6 km de plage à vol de mouette... A gauche, loin, c'est la mer basse et grise, à droite s'étirent les dunes, sur le sable juste la foulée des coureurs.... c'est dire si l'atmosphère est détendue!

On ressort de cette première vague de sable à Beaubigny.

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Merci à ce coureur qui m'a rejoint vers le 10ème. On a longuement discuté ensemble, découvert qu'on est presque voisins, qu'on s'entraine parfois dans les mêmes bois!! On se séparera vers le 40ème... Même pas pensé à lui demander son nom!! Quelle truffe!

Passé Beaubigny on prend à travers les Mielles la direction de Surtainville qu'on ne traverse pas, mais contournons par une nouvelle portion de plage. A peine les pieds dans le sable, je perçois nettement un frottement dans la chaussure gauche: chaussette déchirée à hauteur du tendon!! Bon, ça n'a pas l'air important, juste espérer que ça ne s'agrave pas...

On quitte la plage pour entrer au hameau du Pou et c'est aussitôt la pointe de Rozel qui se profile. Et qui dit pointe, dit côtes, et après 15km de plat quasi intégral, ça change!! Enfin cette pointe n'est pas très affutée, et après l'avoir gentiment contournée on se projette vers une nouvelle plage: l'anse de Sciotot. Nouvelle traversée sud-nord, 2,5 km à nouveau dans le sable.

D'ordinaire courir seul ne me gène pas, je laisse mon esprit divaguer et les kms s'écouler sous mes pieds, mais là, dans l'immensité sablonneuse, c'était un vrai plaisir d'être dans ce petit groupe de 6, j'avais l'impression de ressentir le bonheur des autres...

L'extrémité nord de l'anse est atteinte. Finies les grandes bordées de plage.

Le cap de Flamanville est là devant nous, il faut grimper, ça devient plus escarpé, plus habité aussi. Depuis un bon moment déjà, on a le droit aux encouragements d'un large public de promeneurs. Moments chaleureux.

Passage au 35ème en longeant la centrale nucléarisée. Petites routes, petits hameaux.

On longe le petit port de Dielette et une dernière courte portion de sable nous amène à Siouville, passage du 40ème. Temps intermédiaire: 3h57 (j'avais misé 4h). Je reconnais au micro la faconde de l'ami Didier qui laisse libre cours à sa verve à mon arrivée!! Me voilà encouragé par une petite foule de spectateurs qui scandent mon nom! sublime!

5min de pause ravito. Le plus long est fait, mais le plus dur (ô combien plus dur!!) est devant.

J'entame la montée des dunes de Biville, et là, subitement, le trou! Une barre à l'estomac, les jambes vides, une irresistible envie de dormir. La montée n'est pas difficile, vraiment pas, mais je suis sec. Je lorgne plusieurs fois vers les hautes fougères qui tapissent le talus à ma gauche, envie de m'y étaler et dormir, dormir, dormir...

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Je prends mon temps, me retourne, profite de la magie du lieu. La mer qui était grise au départ est maintenant d'un bleu limpide. Rien n'y fait. Déçu car le terrain est propice à s'éclater, mais je coince absolument.

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Je finis la traversé des dunes dans une sorte de brouuillard,. L'endroit à beau être sublime, la souffrance l'emporte sur le plaisir. J'atteins enfin Vauville. 12 km en 2H. No comment.

Arrêt ravito. Cette fois j'enlève les chaussures, elles sont gorgées de sable. Mon trou de chaussette? Il a au moins triplé! La peau commence juste à se cisailler... J'avise 3 pompiers : "z'auriez pas un p'tit sparadra siouplé?" ... 15 min plus tard et après moult recherches dans le matériel médical d'intervention, je repars ... sans sparadra, mais une compresse coincée dans la chaussure en guise de protection.... Un petit, un minuscule bout de sparadra aurait été tellement mieux...

Dernière étape, les 12 derniers kms, les plus durs. Finallement je me suis un peu refait la cerise pendant cet arrêt forcé, et je peux recourir. Pas bien vite, ça non, mais recourir quand même.

Cette dernière partie vers le Nez de Jobourg est sublime. A couper le souffle. Au propre comme au figuré d'ailleurs, car ici pas de répit! Difficile de prendre des repères, savoir exactement où l'on est, ça monte, descend, et remonte tout le temps. N'empèche, c'est beau...

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La mer était grise ce matin, bleue ce midi, elle est maintenant émeraude. Le soleil éclate des scintillements autour des rochers. A droite c'est la lande, immense.

L'ami Patrick est passé aussi par là, il a l'air d'aimer!!

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Moi, beaucoup moins!

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Cette dernière portion fait de gros dégats. Je croise un groupe de secouristes qui s'affairent autour d'une civière. Même scène 15 min plus tard.

Enfin l'arrivée s'annonce, les spectateurs se font nombreux sur le chemin. Le sémaphore se profile mais l'arrivée est 400m plus loin!! Enfin, enfin, au bout il y a l'arche...

 

Dans la série des mercis:

Les organisateurs: très pros.

Les bénévoles: très accueillants et très à l'écoute.

Les spectateurs: à pied, en voiture, en vélo, vraiment beaucoup de mots d'encouragement tout du long.

NCAP: pour la couverture photo (y compris celles de ce CR)

Caro et Didier pour le dortoir.

Monique qui a supporté mes jérémiades au retour.

 

EPILOGUE: Je cherche une mauvaise raison pour ne jamais, jamais revenir... vous en voyez une?

 

 

 

 

 

3 commentaires

Commentaire de la panthère posté le 24-06-2010 à 08:13:00

c'est la faute des socquettes, tout ça........
une socquette qui se fend, c'est une première!....
tiens, j'avais pas vu les dunes au départ de Siouville!....

Commentaire de Mustang posté le 24-06-2010 à 22:42:00

la mer, le soleil, le sable, les falaises et toi et les autres, bravo à tous!!
ce n'est pas de la montagne ni même un trail comme l'affirme certains (normme FFA dénivelé inférieur à 2000m (°°)

mais l'émotion est tout aussi forte

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 03-07-2010 à 10:32:00

T'as vu mes copains d'Ecouves ?

Alors mon Breizhman, on chauffe des pinceaux ? C'est pas grave, le paysage était sublime : c'était la Normandie !

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