Yasou ami(e) cyclistes,

 

il est 2h du matin de dimanche, j'ai eu droit au moins a 2h de sommeil sur le siège passager de la ford. J'ai teste l'option oreiller du sac étanche décathlon et c'est pas mal !

Allez c'est pas tout mais il faut préparer le matos....de cycliste.

 

Un coup de fil de l'ami L'Dingo en semaine fut a l'origine de cette virée impromptue, ça te dit une montée du ventoux en nocturne ? Je ne réponds pas de suite car j'ai a cette date dimanche le Off de l'huveaune prépare avec brio par Jean-Pierre du MTC.

 

Évidemment, au fil du temps l'idée fait son chemin et je suis de plus en plus tente par cette 1ère édition du Ventoux Night Session. J'ai déjà fait cette montée du ventoux en condition trail avec Papatrail, Yoyo et Ufo family il y a quelques années, et c'est vrai que le lever de soleil sur les alpes vaut bien son pesant de cacahuètes. La lecture de la reconnaissance achève mes doutes. Alors oui, je suis partant si la météo se révèle de la partie.

 

Didier scrute les inscriptions sur le site durant la semaine, c'est tout bon il reste plus de 200 places jeudi soir et les prévisions météo pour le week end sont superbes. On s'inscrit demain, hélas le lendemain un message laconique indique que les inscriptions sont closes. Les organisateurs pensaient recevoir par courrier de nombreuses inscriptions et ne voulaient pas prendre le risque de surbooking. C'était sans compter la pugnacité du canide, coup de fil a l'organisateur et hop le tour est joue on est inscrit. Facile a dire mais il fallait trouver la bonne personne a qui parler !

 

On aurait bien invite le Joy qui est en villégiature chez dentelles et basket, mais hasard du calendrier, sa belle fait aussi la montée du ventoux ce dimanche en courant (course de montagne FFA), si j'avais su j'aurai fait l'enchaînement des 2 épreuves car au niveau timing c'est faisable (on va voir pour 2011).

 

Ça n'empêche pas de se retrouver chez Sandra qui nous a invite pour faire une pasta party très conviviale. Vive kikourou qui réunit les kikoureurs et permet de vivre ces moments la.

 

La douce mélodie du portable ne me réveille même pas, je suis debout 30 minutes avant.  Allez hop il faut s'habiller, bichonner la monture, mettre les numéros, gonfler les pneus, prendre le camel et affaires de rechange pour le sommet, la frontale etc...

 

Pas le temps de s'embêter, nous sommes les 1ers a sortir des voitures car nous partons dans la vague des 2h30-3h de durée d'ascension. On aurait pu partir dans la suivante 2h15-2h30 mais on a préféré monter sans pression de chrono (je dois avoir 500 km de velo dans les jambes seulement, je compte sur le dénivelé accumule a pied pour me sauver). Les différentes vagues s'enchaînent tous les quarts d'heure et le but du jeu est de parvenir au sommet vers 5h afin de jouir du spectacle.

 

L'ambiance est excellente, les bénévoles au petits oignons, la météo est dégagée, il ne fait même pas froid ici a Bedouin (17 C), mais au sommet du mont chauve il fera sans doute 5 C ! La, j'ai un petit avantage sur les purs cyclistes qui n'ont peut être pas l'expérience de vêtement technique pour du froid a pied. En parlant de pied, je m'aperçois a 5 minutes du départ que j'ai encore mes baskets au pied au lieu de mes chaussures de vélo...aah j'en souris encore.

 

Et c'est parti dans une ambiance bonne enfant, pour une fois que c'est les plus lents qui sont devant ! Les rues sont désertes, et la nuit donne un cachet insolite a notre balade. Didier dont c'est la 1ere ascension y va piano piano, moi j'ai grimpe ce sommet plusieurs fois et je n'ai pas vraiment d'appréhension car j'ai un développement suffisant pour aller partout. Entre VTT et velo de tour du monde, tout le monde discute avant le fameux virage de St Estephe qui sonne le démarrage des choses sérieuses.

 

A Partir d'ici, plus de répit possible pour les jambes il faut pédaler sans cesse jusqu'au chalet Reynard a ..10km d'ici. C'est bien simple tu arrêtes de pédaler tu tombes sur le cote ! Notre vitesse oscille entre 7 et 10 km/h, c'est pas très vite, mais nos compagnons sont encore plus lents.

 

  Nous sommes dans notre bulle de lumière dans un océan d'obscurité, néanmoins les autres sens prennent le relais, et la foret se révèle plus bruyante que nos respirations saccadées, ou bruit de chaînes martyrisées. Les oiseaux pépient, l'air se rafraichit au fur et a mesure de notre ascension, nous ne voyons pas la pente et a peine les inscriptions sur le sol. J'éteins le plus souvent ma frontale pour accentuer ce moment particulier, je fais le Yoyo avec L'Dingo au gre de mes envies, la plupart du temps mon esprit vagabonde mais aussi se concentre sur tantôt un ciel étoilée, tantôt sur la foret et ses bruits animalier.

 

  Didier monte a un rythme assez régulier mais il commence a craquer peu avant le chalet Reynard, car depuis le virage de St Estephe ou nous avions fait une pause pipi, nous remontions régulièrement des gens. Depuis peu ce la revient de derriere, il y a bien aussi quelques fusées des vagues précédentes qui nous doublent.

 

  La foret a disparue autour de nous, et O surprise il n'y a quasiment pas de vent par contre la température est fraîche. Je dois laisser Didier dans ces 5 dernier km pour faire chauffer l'organisme, c'est donc a fond les manettes que j'avale les dernières pentes, une fois au sommet je redescends chercher L'Dingo qui n'est plus qu'a un ou 2 km. On finit ensemble pour la photo finish !

 

 

 

On est tous les deux bien satisfait, c'est l'aurore, le spectacle commence, on se change le plus vite possible pour ne pas attraper froid, mais malgré cela L'Dingo et Kikidrome (auteur d'une belle montée, en tout cas plus rapide que nous ) nous font un mix hypo-hypo (thermie et glycémie).

 

 

 

T0us les deux sont sous l'aération du relais télévision qui souffle quelques calories, mais caille dur ! Je prends pas mal de cliches, et ne souffre pas trop du froid. S'il y aurait eu du vent ça aurait été intenable ici. Kiki est vraiment frigorifiée malgré ses couches façon mille feuilles, et nous quitte donc. Nous embrayons ses pas quelques 15 minutes plus tard, et la rattrapons au bout de 5 minutes de descente au niveau du chalet reynard ?!?

 

La pauvre est passée de frigorifiée a congelée, elle a mal partout (ce qui est plutôt bon signe, au moins elle sent quelque chose). Avant qu'elle ne frise le zéro absolu, je lui conseille de pédaler dans le vide pour chauffer au moins ses cuisses, et l'dingo et moi même attendons patiemment a ses cotes durant la descente. A coup d'encouragement et de frottements vigoureux dans le dos, sur les mains, nous essayons de la réchauffer. Ça nous rappelle furieusement a Didier et moi notre descente de l'Izoard sous la grêle lors d'embrunman en 2008...

 

Bedouin est en vue, le petit déjeuner aussi, kiki a repris des couleurs, la vie est belle ;-), il y a même Joy et Sandra qui viennent nous dire bonjour avant d'aller a leur tour grimper le mont Chauve (d'ailleurs Sandra y gagnera son titre de championne de Provence). Superbe épreuve, je vous la conseille (attention a la météo néanmoins, c'est de la montagne la haut !).

 

mes photos sous flickr ;-)

 

 

 

 

 

Akuna