L'auteur : jeromax
La course : Marathon de Nantes
Date : 2/5/2010
Lieu : Nantes (Loire-Atlantique)
Affichage : 1611 vues
Distance : 42.195km
Objectif : Terminer
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Mon Premier marathon (et peut être le dernier...parce que j'en ai ch***)La veille je prépare toutes mes affaires et m'endors sans problème vers 23h00.
Réveil à 6h00, petit déjeuner normal: petit bol de céréales, verre de Tropicana et une tranche de pain de mie avec de la confiture.
Arrivée sur le lieu de départ à 08h45, je sirote un peu d'eau régulièrement que j'ai pris dans une bouteille. 10min avant le départ je prend un gel antioxydant. Je mets ma montre à sonner toutes les 10minutes pour me rappeler qu'il faut boire régulièrement, ce que je ferai très consciencieusement tout le long de la course grace à ma ceinture porte-bidons. Je prendrai aussi un gel toutes les heures. Les Handisports partent 5minutes avant nous. Je suis assez détendu.
Le départ est donné, je passe la ligne 50sec après les premiers. Je pars a une vitesse qui me semble très raisonnable mais à la réflexion j'ai du aller trop vite quand même :-/. Le premier 10km se passe très bien en 53min. Aucune fatigue, la super pêche, bien quoi. Dans Trentemoult, je discute même avec quelques coureurs. Ma famille m'attend un peu plus loin avec mon sac de ravitaillement perso. Mais je n'aurai pas besoin de remplir mes gourdes. Ils me disent qu'ils seront là vers le semi. On longe alors la Loire.
Je passe le semi en 1h58 sans trop de problème, quelques secondes après le ballon des 4h00. Je commence à sentir mon genou gauche qui m'a fait souffrir lors de mes entrainements (c'est une douleur aigüe sur le coté extérieur, je ne sais pas ce que c'est). Je n'ai pas voulu aller voir le médecin car je sentais qu'il allait me conseiller du repos et donc m'empêcher de faire le marathon... :-(
Puis, arrivé avant le pont de Bellevue, vers le 24ième km, j'ai commencé à souffrir fort du genou. J'ai discuté un peu avec un type qui avait de grosses crampes apparemment. Et moi elles sont apparues peu après... et le problème du genou est alors devenu très secondaire.
Je passe le 30ième en 2h59. Ma famille est là et je rempli mes gourdes en discutant un peu mais tout en continuant de marcher. Chloé me dit: "Il reste 12km, tu les fais les doigts dans le nez à l'entrainement!", elle a raison, mais là c'est pas tout à fait pareil... Je repars et là commence réellement le début du calvaire.
La cote du Perray qui suit le ravitaillement est fatale pour mes mollets. Je commence à alterner étirements, marche et trotting. J'ai des boules qui se forment sur les mollets et qui m'obligent à stopper net toute foulée commencée. J'ai même des boules qui se forment sur les exterieurs de jambes juste au dessus des chevilles(?). On me conseille de boire, pourtant j'ai l'impression de boire très régulièrement et d'avoir bu correctement les jours précédents. je ne verrai jamais passer le ballon des 4h15 (peut être qu'il n'y en avait pas).
Puis j'entends régulièrement le groupe des 4h30 qui hurle derrière moi pendant quelques km: ils semblent représenter la Bretagne apparemment :-). Je fais un bout de chemin avec eux jusque dans le Jardin Des Plantes (35ième km). La meneuse informe le groupe qu'il a 4min d'avance sur le timing donc qu'il faut prendre son temps au ravitaillement. Par contre, elle, j'ai l'impression qu'elle ne le prendra pas tant que ça. Juste à coté de moi, un type fait un rot bien sonore, ça me fait tourner la tête vers lui, puis il part vomir dans les haies. Un autre type me dit: "je connais un raccourcis, je crois que je vais le prendre". Je le regarde sans répondre, je ne comprendrai jamais cet état d'esprit, personne n'oblige personne à faire un marathon, on se bat contre nous, à notre niveau ce n'est pas le chrono qu'on vise, les gens sont bizarres parfois. Malgré la souffrance, j'ai toujours le moral et je ne pense jamais à abandonner, je sais que je vais finir, quitte à finir à cloche-pied. Aux spectateurs qui disent: "Allez, courage", je leur dit: "c'est ce que je fais... j'y vais. :-)". Je dis aussi aux bénévoles qui font passer les voitures aux carrefours avant que je n'y arrive... en marchant :"Ah bah c'est trop bête, j'allais justement sprinter là, vous me couper dans mon élan :-)" bref je suis super drôle quoi...
Au 37ième km, je profite d'une cote pour marcher et téléphoner afin de prévenir que je ne serai pas à l'arrivée avant une grosse demi-heure: comme il y a une bonne partie de la famille avec les enfants, je préfère les prévenir afin qu'ils s'organisent plus facilement sur place. Je passe sur le Cours Des 50 Otages. Je me fais une remarque: les spectateurs n'encouragent que ceux qui courent, si tu marche, personne ne te dis rien. C'est bizarre ça...
Puis arrive le pont Anne de Bretagne, juste avant le 40ième, et là je me dis que la fin est proche et que je vais finir mon premier marathon. J'ai les larmes qui me montent aux yeux de bonheur. Je suis toujours en alternance crampes, étirements, trotting. Peu après le 40ième, une nana devant moi s'arrête prêt d'un panneau pour le redresser: "Interdiction de stationner entre telle date et telle date". Elle se retourne me regarde et dit: "Je croyais que c'était le panneau des 41ième km :-(", je lui montre la borne qui est au bout de la ligne droite, à au moins 500m... Elle repart.
Je passe ensuite sur une partie pavée, je passe plutôt sur des parties non pavées, et donc pas en ligne droite, afin de ne pas avoir à réfléchir à savoir où poser mes pieds. Je suis obligé de marcher entre le 41 et 42, puis me remet à courir. Chloé et les filles sont un peu plus loin à m'attendre. Mon ainée qui demande à chaque fois à courir avec moi jusqu'à la ligne d'arrivée ne veut pas aujourd'hui. J'ai su après que, comme elle savait que j'avais mal partout, elle ne voulait pas avoir mal aux pieds elle aussi... ah les filles... :-) Je continue sur la ligne droite qui mène à la ligne d'arrivée. Chloé me rejoint en pleurant et moi aussi du coup. Cela fait 3 mois que je ne pense qu'à ça et elle aussi par la force des choses. Alors quand l'objectif est atteint, forcément ça fait du bien. On me coupe ma puce et on me met la médaille autour du cou. Je me fais la réflexion qu'elle est bien petite (n'importe quoi...). Je mange des oranges qui me font un bien fou et quelques abricots secs.
Je regarde ma montre que j'avais arrêté machinalement au passage de la ligne: 4h40min12sec. J'ai mis 1h40 pour faire les 12 derniers km !
Bilan:
- c'est dur un marathon
- j'ai fait le premier semi 6min plus rapide que le semi inclu dans la préparation
- Il va vraiment falloir que je me motive pour en faire un 2ième, mais peut être qu'on oublie rapidement la douleur, déjà aujourd'hui mardi, je ne suis plus si catégorique.
- Total préparation: 452km, 45h46, 35 726 calories
- marathon: 42.195km, 4h40, 3 367 calories
- c'est dur un marathon... surtout vers la fin, comment on évite les crampes?
Mon CR plus détaillé sur le marathon de Nantes du 02 mai 2010
5 commentaires
Commentaire de seapen posté le 04-05-2010 à 16:44:00
Bonjour Jeromax. Je lis ton récit et bien sûr est compatissant vu la difficulté grandissante au fil du parcours. Tu as souffert mais tu as terminé et celà effacera tout. En tous cas bravo pour ta perf car ça l'est sans aucun doute. Encouragements pour la suite et surtout bonne gestion de tes entraînements. Salutations sportives.
Commentaire de Eric Kb posté le 04-05-2010 à 18:55:00
Un CR a chaud et une analyse à froid et ce sera reparti pour un tour.
Pour les crampes, tu en auras sans doute dans d'autres circonstances et tu finiras par les éviter.
Commentaire de CROCS-MAN posté le 05-05-2010 à 06:52:00
SAlut Jérome, BRAVO pour ton courage.
Je suis sur que tu y retourneras et ce sera mieux la 2ème fois avec l'expérience. Pour les crampes, je te conseille de mettre des manchons de crompression,je trouve ça très éfficace.
Ensuite, il faut vraiment être prudent jusqu'au 30 ème,ne pas avoir d'avance mais être bien.
Cela doit te permettre de finir vraiment dans de bonnes conditions les 12 derniers.Un marat commence au 30 ème. Merci pour ton récit.
Commentaire de Bruno CATANIA posté le 06-05-2010 à 11:52:00
Salut Jerome
Un premier marathon c'est toujours ENORME en termes d'émotions, et le finir encore plus. Mais passé le premier "plus jamais ça", on ne pense qu'à une chose "le prochain c'est quand ?"
Bravo pour ton courage et ta performance et merci pour ton CR
Bruno
Commentaire de Bruno CATANIA posté le 06-05-2010 à 11:52:00
Salut Jerome
Un premier marathon c'est toujours ENORME en termes d'émotions, et le finir encore plus. Mais passé le premier "plus jamais ça", on ne pense qu'à une chose "le prochain c'est quand ?"
Bravo pour ton courage et ta performance et merci pour ton CR
Bruno
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